Google This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's bocks discoverablc online. It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the publisher to a library and finally to you. Usage guidelines Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying. We also ask that you: + Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for Personal, non-commercial purposes. + Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help. + Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. + Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe. About Google Book Search Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web at|http: //books. google .com/l JOURNAL DB L'IWSTITUT HISTORIQUE imprimerie: de d'urtubie, worms et C". RCt BAIKT-PIERRE M09iTMAaTftE, N. 17. JOURNAL DE L'INSTITUT HISTORIQUE l.*lNtTlTUT HISTORIQUE A ÉTÉ FONDÉ LE U DÉCEMBRE 1833 , IT COKSTlTOi LE 6 AVRIL 1814. TOME CINQDIEHE. PARIS. A L'ADMIIilSTRATrON DE L1NST1TVT HISTORIQUE. RUE DU VlBIIX-COLOIIBIEn , 6 , PniSBR LA FLiCB SAIRt-KULf ICB. 1836. — 1837. JOURNAL DE L'INSTITUT HISTORIQUE CONGRÈS HISTORIQUB .r COMTOQUi A L'HOTEL-DB-YILLB DE PAHIS POUR LE 15 SEPTEMBRE 1836. A messieurs les membres résidans et correspondans de l'Institut historique; aux sasfonSy littérateurs et cubistes qui s'occupent de travaux historiques ; aux acadé' mies et sociétés savantes , françaises et étrangères^ cte., etc. An nom de Tlnstitut historique, nous arons Tfaonneur de vous inviter à assister au congrès historique qui sera ouvert le 15 septembre 1836. fions TOUS en adressons le programme. Mous espérons, que vous voudrez bien nous aider de vos travaux et concourir à augmenter le nombre des questions que nous avons posées. Agréez Tassurance de notre parfaite con- ndération. Les membres du conseil de F Institut historique : AficAoïirf, de r Académie française, présî- dent de TlnsUtut hî^orîque ; Bûchez , vice- prébident; Eugène de Monglave, secré- taire perpétuel. Népomucène^LouisLemercier^ de TAca- démie françaiie, président de la l** classe (■istoire ^néralé et Histoire de France) ; Dufey ( de l'Yonne ) , vice - président ; P.^C. Roux ^ vice- président adjoint; J?. St'EdmCy secrétaire; G. Sarrut, se- crétaire adjoint. Mœ^y-Lafon^ président de la 2* classe (Histoire des langues et des littératures) ; le comte Le Peletier d'Aulnay, vice-prési- dent ;Ze Gonidecy vice-*président adjoint; n^ Dufey^ secrétaire ; lliéodore de la Villemarquéf secrétaire adjoint. Le duc de Doudeauville , président de la 3* classe (^stoire des sciences physiques, mathématiques, sociales et philosophiques) ; le comte de Lastejrrie ^ vice- président ; Tabbé Labouderie, vice-président adjoint; le docteur S, Sandras, agrégé à la faculté de médecine de Paris, secrétaire; J.-'S.Jean^ secrétaire adjoint Le chevalier Alexandre Lenoir^ fonda* tcur du musée des monumens français, pré- sident de la 4* classe ( Histoirt des beaos- irts)y J,'B. Debrety peinlra' d'histoire , / lèmef ^iîii$ auxquels ces peuples appar- membre correspondant de rAcadémie des tiennent. beaux-arts y vice- président ; Bottée de ToulmoUy bibliothécaire du Conservatoire de musique , vice-présiJent adjoint ; Fcr- dinand^Thoniiii y arcbiteae, secrétaire; Eugène Biom, ^tuaîre, secrétaire ad- joint. PROGRAAliME DU CONGRÈS. L'Institut historique, fondé dans le but de propager et de perfectionner les étndcs historiques , Considérant qu*à défaut d'une méthode commune , on ne peut établir dans la science un centre de travail et de communi- cations intellectuelles que de deux ma- nières, savoir : par la direction des efforts de tous sur les mêmes sujets, et par la déli- bération en comoiuli et ia discussion des travaux à faire ; Que le meilleur moyen d'atteindre ce doub/e résultat, indépendamment de ses travaux intérieurs, est de convoquer des congrès et de provoquer l'émission de ques- tions sur l'histoire; Invite les historiens nationaux et étran- gers A se réunir au second congrès qui aura lieu à Paris, le 15 septembre prochain, en la salle St-Jean à l'HôteUde-Ville, Et il propose à la discussion la liste des questions suivantes : rasBiÈRfi CLASSE (^Histoirc ge'nérale et Histoire de France). i. Déterminer par l'histoire quelles sont les conditions d'origine et d'existence des nationalités. »* â. Déterminer par l'histoii'e si les di- versités physiologiques de-s peuples sont eiUre tlle^ comme les diversités des sys- 3. L ancienre civilisation égyptienne est- elle autochtone, ou importée? A, Déterminer l'origine et les voies prin- cipiilrs df .1) propagation dy buddhisnie dans l'Asie. ï ' 5. Quelles sont les périodes principales . . de l'histoire de la Grèce an'iique? Détermi- ner en totalité ou par parties l'origine et les rcvolulions des diverses nationalités qui se sont si^ecédé sur le sol de la Grèce depuis les temps héroïques inclusi^k^ement jusqu'à la iin de la ligue achéenne. 6. Quelle est la véritable nature de la na- tionalM romaine et quelles eu ont été les révolutions depuis son origine jusqu'à la loi des douze tables ? 7. Quel a été le principe du pouvoir im- périal chez les Romains? quel en a été le caractère et l'influence? 8. Faire l'examen critiquedes principales histoires générales de la France. 9. Déterminer par l'histoire l'influence des institutions françaises sur celles des nations modernes. 10. Quels ont été le caractère et les causes de l'émancipalion des communes en France? 11. Quelle a été l'influence de l'admis- sion des représentans des communes aux e^ats-généraux de France sous le ministère d'Enguerrand de Maiigny? 12. Rechercher et comparer l'origine et l'organisation des dîfférens États pro\in- ciaux de France. 15. Déterminer l'origine et la composi- tion des conciles d'Espagne, comparative- ment aux assemblées des villes et à celles du clergé dans les Gaules au cinquième siècle. lii. Faire l'histoire comparée des cortès d'Espagne, des assemblées des villes dans lès GauUsy des éta ^-généraux de France, — 3 — dèê pâiieiâens d'Angleterre eC des dictes d'Allemagne. 45. Précisera quelle époque et de quelle manière le culte isiaqae s'est introduit dans les Gaules. DiuxixMfi CLASSE ( Histoîrc des langues et des littératures ). i . Quel rapport existe-*t-il entre la langue des peuples et leur <3tat social? 2. Quels ont été les différens modes d'éf criture? Dans quel ordre se succèdent-ils? S. Faire Thistoire comparée des syntaxes depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. 4. Quelle a été l'influence des langues de l'Asie sur la formation des langues occiden- tales? 5. Gomment s'est opérée la transition des langues anciennes aux langues moderne? 6. Rechercher dans l'élude et Texamen des poèmes français des 12^ et 19^ siècles le caractère moral et les tendances de !*époque où ils ont été produits. 7. Faire l'histoire comparée des formes dramatiques depuis les Grecs jusqu'à nos jours. 8. Quels sont les peuples qui ont inventé des formes littéraires (1)? Quels sont ceux qui ont imité? Signaler les causes de ces différences. 9. Déterminer la râleur sociale et histo- rique des poèmes homériques et des livres d'Hésiode. noisiiEMis CLASSE {Uistoirc des sciences physiques , mathémaiîques , sociales et philosophiques.) i. Quel rapport exiate-t-il entre rhistolre (x) Drame, lyrique, épique, didactique. des sciences physiques et mathématiques et rbistoire générale? â. Déterminer par rhfstoire le rapport à/» sciences physiques, mathématiques et na* tu relies entre elles. 3. Déterminer l'origine du calcul infini.* tésimal ; faire l'histoire des discQsafeni- princi pales auxquelles ce calcul adonné lle«.- 4. Faire l'histoire des différens systèmes d'alchimie depuis le ii* siècle jusqu'à Yan- Helmont. 5. Quelles sont les révolutions principale^ de la dialectique depuis Saint-Augustin jus- qu'à Fort-Rojal î 6. Faire l'histoire dès grandes épidémie* et rechercher si elles ont quelque rappoî^ avec Tétat social des peuples. 7. Quels sont les motifs sur lesquels on a fondé eC modifié les étahlîssemens de pré- voyance sanitaire, les lazarets, quaran- taines, etc. ? 8. Quelle est rorigine du gouvernement représentatif? 9. Sous quelle influence sociale et phi- losophique sont nées les théories du droit naturel dans les temps modernes? quelles en sont les formules principales ? 10. Quelle a été la différence entre l'es* clavage chez les Romains et l'esclavage cheas les Germains? 11. Discuter et établir la valeur des do- Giimens relatifs à l'histoire de l'Amérique avant la conquête des Européens ; recheiw cher dans ces documens quels étaient les principes sociaux des différens peuples de cette partie du monde. 12. Rechercher quelle a été la condition desfemmesdansla famille et dans lasociété chez les différens peuples depuis les temps historiques jusqu'à nos jours; déterminer les causes qui ont modifié cette condition. — 4 qvatriemb classe {histoire des heaux-arts). i. Déterminer par Thistoire l'influence des doctrines morales et religieuses sur les beaax*arts. 2. L'architecture religieuse vient -elle après l'architecture civile y ou bien toute architecture civile vient-elle de Tarchiiec- ture religieuse^ 3. Faire l'histoire philosophique des écoles d'architecture depuis l'ère chrétienne jusqu'à nos jours; signaler dans cette his- toire Técole qui a inventé des formes nou- velles, et celles qui tantôt ont copié les formes antérieures , et tantôt, mêlant les formes anciennes aux formes nouvelles, ont Sait de l'éclectisme» 4. Faire Thisteire philosophique de la gaoïme depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, ou, du moins (attendu l'importance, la dif- ficulté et l'étendue de celte question), pré- parer quelques uns des travaux historiques élémentaires et des détails propres à en fa- ciliter la solution ultérieure. 5. Quelles ont été les conséquences de Tinvention du drame musical sur les for- mes mélodiques ? quels ont été les dévelop- pemens successifs de la musique depuis le i6^ siècle jusqu'à nos jours? 6. Tracer l'histoire de la musique de chambre dans ses rapports avec les mœurs et les idées. 7. Déterminer par l'examen des monu- mens d'Herculanum, dePompéi, etc., quel degré avait atteint la peinture chez les Grecs, comparativement à l'art moderne. S. Faire l'histoire comparative de la sta- tuaire depuis les Grecs jusqu'à nos jours. RÈGLEMENT DU CONGRÈS DE 1836. I. • i. Le second congrès historique sera ou« ▼ert le 16 septembre; Le nombre des séances est fixé à quinze. 2. Des invitations seront adressées aux corps savans et aux personnes qui s'occu- pent de travaux historiques en France et à l'étranger. A ces invitations seront joints le tableau des questions proposées à la discussion et le règlement du congrès. 5. La formule des cartes d'admission au congrès de 1835 sera maintenue. Ces cartes seront délivrées au secrétariat de rinstitut historique. L'exhibition de ces cartes sera de rigueur pour les membres de l'Institut historique comme pour les personnes invitées. Celles de l'enceinte du bureau seront de couleur différente. Â. Il n'y aura qu'une séance par jour elle s'ouvrira à midi précis. 5. Le tableau des questions delà séance du jour et de la séance suivante sera affiché dans la salle du congrès. 6. L'ordre du jour n'indiquera que les questions sur lesquelles des mémoires au« ront été remis la veille au matin au secré- taire perpétuel de l'Institut historique. L'admission ou le rejet des mémoires sera réglé par le critérium suivant : tous les discours devront traiter une question historique; et l'élucidation des questions devra être obtenue seulement par des moyens historiques. Tout mémoire annoncé par l'ordre du jour sera lu, soit par l'auteur , soit, en son absence, par un membre du bureau, 7. Toutes les personnes qui désireraient traiter une des questions désignées pour le congrès , devront le faire connaître au se- crétaire de l'Institut historique avant le 1er septembre* -T « — Les personnes <|ui ne pourraient pas se rendre au congrès sont invitées à adresser au secrétaire perpétuel, également avant le !««• septembre, les mémoires qu'elles au- raient rédigés sur les questions insérées au tableau dressé par l'Institut hisioriquc. 8. Les douze premières séances du con- grès seront employées à l'examen des ques- tions arrêtées à l'avance par l'Institut his- torique. Les trois dernières séancci^ seront réser- vées pour les questions ultérieurement présentées. L'organisation des séances sera faite , au- unt que possible, de telle sorte qu'une séance soit consacrée à la lecture des mé- moires et la séance suivante à la discussion des questions traitées dans ces mémoires, A cet effet , les mémoires seront déposés , immédiatement apr^s la lecture , au secré- tariat de l'Institut historique, pour être com- muniqués ,sans déplacement, aux personnes qui voudraient prendre parla la discussion. 9. Les personnes qui désireraient, après Ici*' septembre et pendant la tenue du con- grès, présenter des questions nouvelles, devront les faire parvenir au secrétaire per- pétuel avant la 12* séance. Ces questions nouvelles seront soumises à l'appréciation de la commission du con- grès, nommée par l'Institut historique; cette commission en arrêtera l'adoption ou le rejeta conformément aux dispositions de l'article T. iO. Le congrès étant exclusivement con- sacré à la science historique, il n'y sera point traité de question étrangère à la na- ture de ses travaux. il. Aucune des discussions soulevées dans le congrès ne devra se terminer par un vote. 12. Les mémoires las au congrès appar- tiennent dedroitàla publication du compta- rendu des séances, lisseront déposés immé* diatement entre les mains du secrétaire perpétuel et livrés à l'impression. Les au teurs pourront corriger leurs épreuves à la condition de donner le bon à tirer quatre jours après qu'elles leur auront été com- muniquées. Ce terme écoulé , la commis^ sion esc autorisée à donner le bon à tirer. L'auteur pourra en obtenir, à ses frais, des exemplaires tirés à part. IIL 15. Pendant les séances ducongris, le bureau sera composé comme il suit : I. Du président, du vice-président et du secrétaire perpétuel de l'Institut historique, entouré des présidens et des vîce-présidens des classes. II. Des secrétaires des classes. Toute personne étrangère au bureau ne pourra y être admise, sous quelque pré- texte que ce soit. 14. Des places seront réservées pour MM. les sténographes de l'Institut et les journa- listes. 15. Le congrès sera présidé par le prési- dent ou le vice-président de l'Institut. Ils pourront être remplacés par l'un des présidens ou vice-présidensdes classes dont les questions seront à l'ordre du jour. 16. Le secrétaire perpétuel de l'Institut historique sera le secrétaire du congrès, las seciétaires des classes l'assisteront, etTun d'eux le remplacera en cas d'empêchement. 17. Le président dirigera seul la tenue des séances et l'ordre des lectures et des discussions. Il accordera ou refusera la parole, et la retirera à ceux des orateurs qui s'écarte- raient du sujet en discussion. — 6^ P^su^ les cas graves le président consul- tera le l^ureau. 19. I^e président ne pourra intervenir les matières à Tordre du jour, ni Tordre d'in- scription pour les discussions 9 sauf les cas de force majeure. 18. Lorsque le président voudra prendre une part directe aux discussions, il cédera le fauteuil à celui des membres du bureau qui aura droit de présidence après lui. 20. A Tcuverturede chaque séance, un des secrétaires donnera lecture du procès- verbal sommaire de la dernière séance. Ce procès-verbal sera signé par tous les mem- bres préseos au bureau. âl. Chaque lecture ne pourra excéder la 'dorée de trois quarts d'heure; et dans la •discussion chaque orafeui* ne pourra garder la parole pendant plus d'une demi-heure. 22. Les orateurs qui voudraient prendre part aux discussions, se feront inscrire sur la liste tenue ^ cet effet par Tan des secré- taires. 23. Il y aura deux feuilles de présence , Tune au bureau , Tautre à Tentrée de U salle. 24. Toute réclamation , quelle que soit la personne qui juge à propos de la faire et quel qu'en soit le sujet, sera transmise par écrit au président , s'il s'agit d'un fait d'ac- tualité des séances; dans le cas contraire, elle devra être adressée k la commission du congrès. 25. Les séances de classes de l'Institut historique sont suspendues pendant la du- rée du congrès. 26. Le présent règlement sera imprimé et distribué sans retard. Il sera affiché dans le lieu des séances du congrès. Délibéré en assemblée de la commission du congrès, et adopté en séance généra'? de Tinstitut historique, le 22 juillet 1856. BÉVUE D'OUVRAGES FRANÇAIS ET ÉTRANGERS. FONDATION D'UNE SOCIÉTÉ HISTORIQUE AMÉRICAINE A WASHINGTON. &e 42 octobrar son usage ou son obus l'allure progressive ou retardataire des individus et des sociétés. Ce sont autant de rayons prismatiques qui teignent de leurs couleurs les objets qu'ils frappent de leur lumière. Les passions de . l'humanité exercent. dans le cours des siè- clés une puissance tyranniquo sur le vaste domaine de rintelligence; les guerres ci- viles, politiques, religieuses répandent la désolation sur la terre et signalent leur pas- sage par des calamités non moins morales que physiques. Alors la puissance intellec- tuelle réclame sa suprématie, tantôt pai: des voies purement spéculati «'es, tantôt par la force et l'action. La première de ces phases est illustrée par ce système extra- ordinaire mais puéril de logomachie, qui a si long-temps emprunté le masque de la philosophie et qui nous est advenu comme un magnifique monument de sagesse et de folie humaine: la seconde, par ces efforts persévérans vers un mieux raisonnable qui sont l'apanage de notre époque. Ces paroxis- mes sociaux, bien qu'inégaux dans leur in- tensité et leur durée, se perçoivent aisé- ment dans leur action, toutes les fois que nous reportons nos regards vers cet océan du passé sur les bords duquel nous sommes encore assis, et au milieu duquel nous dis- paraîtrons bientôt à notre tour. » Qui peut étudier le chapitre intéressant de l'histoire de rhomme où se trouvent ra- contées les guerres des croisades, sans être frappé d'étonnement à l'aspect de cet ébran- lement universel de l'intelligence humaine, R l'aspect de l'influence prodigieuse qu'exer- cent ers ardentes expéditions sur toutes les nations de la chrétienté, lorsque l'Europe fond sur l'Asie, lorsque, dans la frénésie de son zèle, elle épuiseson énergie, ses res- sources, ses masses humaines à conquérir une région stérile, à s'emparer de quelques Iieu.4, consacrés sans doute par dos scènes sublimes, mais condamnés à une éternelle désolation? » Qui peut fixer ses regards sur le temps de la chevalerie sans frémir de ce pouvoir absolu qu'elle s'arroge au moyen de ses ce- -8-. lémbnies fantastiques; de son code ârtifi- del y non de mœurs . mais de coutumes; de son cœur de fer et de son poignet d'airain? Les Institutions féodales (et notez bien que je n'envisage pas ici toute leur portée poli- tique ou sociale, mais simplement leur ac- tion comme série d'événemens occupant l'attention et guidant les opinions de la société), les institutions féodales occu- pent une place éminente dans cette re- Tue rétrospective parmi les causes qui ont exercé l'influence la plus décisive sur les progrès des nations dans les temps moder- nes. A mesure que cette influence décline, on voit poindre cet esprit de résistance qui doit amener le démembrement de l'église catholique, et, en dernier lieu , l'établisse- ment des différentes sectes qui divisent au- jourd'hui le monde chrétien. Jamais, sans doute, la nature humaine ne déploya plus de sentimens bas ou sublimes que dans cette lutte d'argumentation quelquefois, mais trop souvent de carnage! Les travaux ordinaires de la vie semblaient suspendus, chacun apportait librement son tribut ou de raison, ou de force,. ou de richesse, ou de vie sur l'autel que le zèle et l'enthousiasme avaient élevé. Quelle austérité de principes, quelle énergie d'affections, quelle abnéga- tion de soi-même, quelle force de con- science, quel mépris de la vie éclatent à la fois dans cet admirable combat ! » L'esprit des découvertes maritimes se dessine comme une autre cause agissante dans l'histoire de ce mouvement moral qui « s'est opéré et qui s'opère encore au sein de l'humanité dans un but constant d'amélio- ration. Ce puissant véhicule comiâience à se faire sentir à une époque florissante, il con- serve toute sa force jusqu'à ce que sa grande œuvre soit achevée ; jusqu'à ce qu'il ait cherché et découvert, vers le lever et le cou- cher dû sdell , ces régkmt Ignoirées du pbi-^ losophe, mais révélées à l'inspiration du poète qui prédit le temps où des régions nouvelles apparaîtront au-delà de toutes les limites du monde connu des anciens. t L'amour de l'or dominait à cette épo- que; et la chevalerie et l'avarice s'associè- rent. Cortez, Pizarre et Almagro visitèrent ces rivages du nouveau monde, si heureux des bienfaits de la nature, mais si à plain- dre de receler dans leur sein de précieux métaux, patrimoine du plus faible, et ob- jet de la cupidité du plus fort; on voit alors un courage digne des plus beaux âges"" du monde et une cruauté trop exécrable pour être décrite, s'exercer ensemble contre une population Ignorante et étonnée, et envelop- per dans une commune destruction les em- pereurs , les Incas et les peuples. t Notre siècle a été nommé le siècle du mouvement f le siècle du progrès des focul- tés intellectuelles, le siècle du perfection- nement des principes et des découvertes les plus utiles au bonheur de l'homme, et les plus dignes du but pour lequel il a été créé. En avant ! tel est le cri général de l'époque. Dans le conte si plein de charmes de l'histo- rien de l'empiré romain, les sept jeunes gens d'Éphèse se réveillent , après un som- meil de deux siècles, au milieu d'un monde où tout, excepté eux , est changé. Celui qui s'endormirait ainsi, dans notre époque de coprse morale, pourrait en s'éveillant, après un sommeil beaucoup plus court, se trouver au milieu d'un monde bien autre- ment changé que celui qui frappa les yeux des jeunes Éphésiens, quand leur léthargie cessa, et que, de leur cimetière vivant. Ils contemplèrent. la ace rajeunie de la nature. f Ce serait une tâche trop étendue pour le te.fjps et l'espace qui nous sont accordés, que de rechercher et d'analyser les causes — 9 fiai.ompMliikeel éktt moral, e^uset qui» bouillonnant encore dans la fournaise» tra- Taillent concurremment k forti6er nos facul- tés, à accroître nos connaissances» à multi- fdter nos chances de joie et à nous ëlever sur cette mystérieuse échelle du bien-être, où noua sommes destinés à monter sans fin etioajours jusqu'à ce que nous approchions, quoique à une distance surhumaine, du grand auteur du monde» du grand Arbitra de la vie. > ifestérident toutefois, pour Tobserva- tflor le plus siiperficld » que le cercle des in- TcsUgations humaines s'est agrandi et que leur marche a été rendue de plus en plus fM^le par la dispersion d'un grand nombre de ces préjugés qui jettent opiniâtrement leurs racines dans toutes nos institutions sociales. Oie ta chaussure ^ car le lieu où tu te troui^s est sacré f telle fut l'injonction miraculeuse qui sortie du buisson ard^t» qaand le libérateur d'Israël fut en présence du Très-Haut. Les hommes ont été asseï profanes pour revêtir du même caractère niroaturel des institutions que le temps avait consacrées » mais dont il avait aussi montré plus d'une foison rinutilité ou la l»trbarie. A Dieu ne plaise que mon inten- tion soit de prétendre qu'on doive dédaigner las leçons de l'expérience, ou introduire des changemens sans être certain d'avance qu'il eo résultera des améliorations ; je dis seule- ment que la consécration du temps ne sau- rtitenvelopper, comme d'un manteau sacré, des systèmes qui ne sont plus en rapport avec l'état de la société , et dont les seuls droits à notre considération reposent sur ce qu'ils ont été jadis et non pas sur ce qu'ils sont aujourd'hui. • Bans le travail de l'esprit humain, la division n'est pas moins utile que dans le travail purement mécanique. La concentra- tion des efforts hunsains, comme la ooncen-- tration des causes physiques , produit on surcroit d'éner^'e. C'est la loi de notre sys- tème; elle s'étend à toutes les fonctions de notre vie, actives ou spéculatives; elle s'applique à la littérature, aux sciences et aux arts. La confusion est funeste à une in- vestigation exacte; et celui qui veut acqué- rir une grande précision d*idée doit l'at- tendre non seulement d'une longue étude , mais encore d'une application exclusive à un certain nombre de ces objets dont le livre des connaissances humaines lui offre une variété infinie. |Lies grandes divisions , il est vrai» des connaissances humaines ont un rapport plus ou moins intime entre elles» et une idée générale de toutes est nécessaire à l'observateur. Mais quand ces premières notions sont acquises, si l'on ambitionne un autre mérite, et qu'on veuille associer son nom à celui des hommes qui ont accé- léré la marche des sciences , il faut concen- trer ses efforts et se résigner à une étude favorite... » Un autre puissant véhicule du progrèS| c'est le système des associations, système déjà appliqué avec bonheur & la culture de quelques branches particulières du grand arbre de la science. Ces sociétés sont une Invention des temps modernes ; elles se sont formées au sortir de cette longue nuit d'igno« rance qui avait enveloppé l'intelligence hu- maine à la décadence de l'empire romain et qui s'était prolongée jusqu'à c^s derniers siècles. Il y eut » il est vrai , de célèbres écoles où l'on enseignait les principes des sciences anciennes ; deux entre autres , l'A- cadéaiieet le Lycée d'Athènes, sont bien connues des savans par la physionomie de leurs doctrines, la haute réputation des maîtres» et la multitude et la célébrité des disciples qui les fréquentaient. Mais les pro- _ iO~ feisetijn, dans leurs leçons , se persnsdaient ^voirlout fait lorsqu'ils 9 vaient«x posé leut's v«es personnelle^ à leurd disciples, ou plu- USt à leurs admirateurs; èî ces leçons n'é-^ lujent: la plupart du temps que des essais, didactiques , destinés plutôt à étaler la ri-- cbesse d'élacutiondu rhéteur, qu'à éclairer les replis dei la science, et à faciliter lar marjDliè des .adeptes lérs la vérité.* ïMais nos institutions de travail mutuel, dans nos recherches modernes, s'jappuient sur de meilleurs fondemens Dans ces asso- ciatîons volontaires, les membres sont a ni- I inés d'un esprit de famille ; ils se consacrent aux mêmes l'tudes 5 leur organisation inlé- fieure est merveilleusement adaptée au but qu'ils se proposent. Il en résulte un espri* de corps qui assure une unité de vue et * ■ ■ d'action, et excite, dans l'intérêt de tous, l'emulâj'on et les efforts' de chacun. De cette manière se forment de précieux dépôts oi se cônservcnt'des collections importantes, ïi'attënlîon publique est éveillée, sa faveur récompense les peines, elle aide aux re- fchefchés des membres. C'est dans les sciences pratiques, dans l'histoire et dans lès bèâiix-arts , que ces assemblées ont été nombreuses et qu'elles ont rendu de véri- tables; services. Wotre pays a largement paye sa quote-part à la perception générale de I cette contribution volontaire, et pourtant nous nous sommes reunis ce soir pour augmenter encore la foule de ces associa- tions. I Le but que n^us nous, sommes proposé est assez.imporlant, assez étendu , pour jus- tifier tout le ^le, tous les efforts que nous .y apporterons. Kous voulons recueillir et conserver Us mniériaux historiques qui peu- venl.jeter qucjquejoursur Thistolrcdu cou- tiq^ot américain eu général, et plus parti- onlièremetit de cette partie faToHsé^ du del où Bous avotis eu le bonheur de naître. » Je ne suis point venu ici pour discuter la valeur de la science historique. Un pareil travail serait peu utile à notre siècle , à notre pays; il serait déplacé surtout dans ce*le ^alle imposante , que la bienveillance des Beprésent^ns de la nation nous a ouverte , et qui a été bien souvent sanctifiée par des noms et des souvenirs destinés à vivre dans notre histoire nationale quand ces co^ Ion nés de marbre auront été réduites en poussière. Peut-étre alors quelque nou- veau .Marius assis sur nos ruines j comme le pro^fit romain sur celles de Cârthage, viendr»-t-il proposer l'exemple de sa vie aux nouvelles générations. Les peuples Té- couteront-ils? Nos descei^dans eux-même^ profiteront-ils. des vicissitudes qui .ont sil- lonné l'existence de leurs pères? £tudie-> ront-ils notre époque et nos actions comme noua ^étudions la physionomie des siècles qui nous ont précédés?... * • > L'histoire, si l'on apprécie sa juste va- leur, ne doit pas être un simple récit défaits. Ce» derniers, sans doute , sont indispen- sables 4 la manifestation de la vérité, pre- mièreet principale vertu d'un histerien.Mais l'histoire doit se proposer un but plus élevé' et plus noble; elle doii chercher à intéresser à la fois et à instruire le genre humain. 11 lui iaut découvrir les motifs et les causes 4}ies événemens, et les suivre ensuite jusque dans leurs derniers résultats. 11 lui faut dessiner les caractères particuliers des grandes .personnifications, dont elle retrace les traits, et les dérouler aux regards de tous, cpmme. autant d'objets d'admiration ou d'infamie. Il lui faut blâmer hardiment ià où le biàmc est mérité, et applaudir hautement à la vertu partout où elle se pré- sente. Maiç la tâche qui m'est imposée ne s'étend pas jusqu'à tous décrire les qualités et les devoirs d'un historien. Je laisse ce travail à des yolx, à dies plûmes plus exer- cées que la mienne. Je me borne à vous exposer d'une manière très succincte les travaux que se propose notre nouvelle so- ciété. Notre but étant universel y nous ne sau- rions désirer une position plus favorable que la nôtre. C'est ici que les représeiitans delà nation s*assemblent; c'est dans cette capitôle qu'affluent de toutes les parties de la république des citoyens attirés par des affaires, par des distractions, par une sim- ple curiosité ; c'est ici que soni déposées les archives nationales, cette miné précieuse de tous les matériaux authentiques néces- saires à l'illustration de notre histoire, il est à présumer que des sentimens bien enten- dus de patriotisme, l'amour de la science, l'orgueil de nos droits acquis en littérature, nous enverront beaucoup de membres, ayant le désir et les moyens de sauver de l'oubli et de la destruction des documens et des faits importans. Abandonnés à nousmê- mes, nous ne saunons aller loin ; noseiîorts ^ il ^ genre humain. Des recherches dans les archi- ves de ces divers gouvernemens jetteraient un grand jour sur des points obscurs et dis- siperaient les doutes qui se rencontrent flans les premières pages de notre histoire. Aucun américain ne parcourt les mémoires de Se- bastîen Cabot, que nous devons àréruditioiï et au travail d'un de nos compatriotes, sans être frappé des immenses avantages qu'on peut retirer d'un patient examen des docu- mens conservas dans les diverses adminis- trations de Londres, où toutes les sources sont ouvertes libéralement ù Télranger labo- rieux. Dans cette histoire intéressante du navigateur qui découvrit T Amérique du Nord, un grand nombre d'erreurs populai- res sont rectiOées; c'est le premier récit ju dicieux des voyages de cet intrépide ma- rin. f Et un autre Américain, connu des deux hémisphères parla pureté de son style et la beauté pittoresque de ses descriptions, p'est-il pas allé chercher, dans les collec- tions de Madrid, les matériaux les plus au- thentiques, pour écrire sa belle biographie du grand navigateur qui déchira le pre- ne pourraient être proportionnés à la gran- mier le voile qui séparait l'humanité en deur du plan auquel, dans l'ardeur d'une première espérance, nous avons donné no- tre sanction tout entière. • Notre position nous met aussi à même de correspondre avec les pays étrangers, qui ont établi jadis des colonies sur ce conti- nent et qui y envoyèrent le superflu de leur population, tantôt pour acquérir une exten- sion de territoire qui leur manquait, tan- tôt pour rechercher ce métal , objet de tant de vœux, et source de tant de crimes , tan- tôt pour trouver où abriter leur liberté de conscience, tantôt pour fonder dan» ce nou- veau monde des empires, dont les progrès rapides fixent en ce moment Tatlention du deux parties, inconnues l'une à l'autre,.. >. Notre situation particulière offre en- core un précieux avantage à nos investiga- tions. Il a été établi, aux frais de la nation, une vaste bibliothèque, qui contient un grand nombre d'ouvrages rares, jetant une vive clarté sur notre histoire générale et lo- cale. Chaque année cette collection s'aug- mente, mais elle est loin d'être en rapport avec le rang élevé de notre gouvernement, et teileenfinquc nos désiiselnos besoins la ré- clament. Les Étals-Unis devraient posséder un monument où serait déposé tout ouvrage qui aurait quelque rapport, même éloigné, avec la découverte, la colonisation et l'his- — lî — tofare de rAmérique ; et ce monument de- vrait se trouver ici. Car cette ville est le si^e du gouveroement de la grande répu- blique, rainée de la famille des états cis- atlantiqueSy digne émule, et bientôt, nous Tespérons, rivale généreuse de la mère- patrie dans la carrière du progrès intellec- tuel. Et pourquoi n'ajouterions-nous pas à cette collection toutes les autres bran* ches des connaissances humaines, pour la rendre vraiment digne du siècle et du pays, et rélever au rang de ces riches dépôts qui sont l'orgueil de l'Europe moderne? C'est là le véritable luxe des gouvernement républicains, luxe que le plus zélé disciple de Lycurgue ne chercherait point à modé- rer par des lois somptuaires. Nous aban- donnons aux splendides monarchies de l'autre hémisphère l'éclat dont elles envi- ronnent leurs institutions, heureux que nous sommes de voir notre édifice politi- que pur de leurs ornemens corrupteurs. Mais l'encouragement des lettres appartient à tous les siècles, à toutes les nations, à tous les gouvernemens. « Je suis per- suadé, a dit le plus grand patriote de notre pays, que vous penserez comme, moi que rien ne mérite mieux votre appui que les sciences et les lettres. Partout Tin- slruction est la base la plus sûre de la féli- cité publique. Et dans un gouvernement tel que le nôtre, qui ne doit tendre qu'à l'égalité et au bonheur de tous, ce point est des plus essentiels, t — Il avait raison notre grand citoyen. Le temps est le grand niveleur des prétentions humaines. Le juge- ment qu*il prononce sur les hommes et sur leurs actions est juste et sans appel. Que sont devenus ces hommes puissans, qui, pendant le court espace de leur grandeur, méprisaient leurs semblables et qui en étaient admirés? Quels sont ceux qui vivent encore dans le souvenir de l'humanité? A mesure que nous nous éloignons du temps où ces orgueilleux dominaient, l'éclat de leur renommée pâlit et s*éteint. » Le monde, devenu plus sage, apprécie Je mérite réel. La réputation des héros vul- gaires tombe de plus en plr.s. Mais nous , nous avons un nom qui ne mourra pas; nous avons une étoile qu'aucune nuit de ténèbres morales ne saurait éteindre ; elle brillera de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle se perde dans la splendeur de ce jour que les prophètes ont prédit et que les poètes ont chanté. Quoi qu'il arrive à notre pays, ce trésor ne lui sera jamais arraché; ses cités peuvent devenir comme Tadmor, ses champs comme la Gampanie, ses ports comme celui de Tyr, ses collines comme celle de Gilboa; dans toute la ruine de ses espérances, il pourra encore s'enor- gueillir d'avoir donné au monde un homme qui consacra sa vie à ses compatriotes sans autre récompense que leur amour et la voix de sa conscience; qui suspendit le glaive quand la paix futconquise; qui déposa l'autorité suprême, quand l'influence de son caractère cessa d'être utile à l'affermisse- ment de la jeune république; et qui mourut couvert de gloire, regretté comme bien peu l'avaient été avant lui, et vénéré comme peu le seront. Ici, dans cette salle, dont les fondations ont été posées de sa main; sous ce dôme , d'où l'on aperçoit son tom- beau ; ici, dans cette ville, fière de son nom et que son choix désigna pour l'atelier de nos travaux , espérons que ses préceptes se« ront entendus, que son exemple traversei^a les siècles. Et quand ces murs auront été rasés et sanctiûés par le temps, puisse la jeunesse {américaine qui viendra visiter ces ruinés du temple de* liberté, y méditer sur le passé, y contempler l'avenir, y puiser des leçons da sagesse et de patriotisme! Et quand un citoyen qai aura Daiit un voeu à la liberté, accomplira son pèlerinage à la tombe du mont Ternon , qu'il se rappelle les vertus et bénisse la mémoire de WAsaiitcToii ! t nous regrettons fivement que les bornes de notre journal ne nous permettent pas de pousser plus loin la traduction de ce brillant discours, qui a produit sur l'auditoire un effet magiqoe, et dont l'impression a été TOtée par acclamation. Je crois être en finis- sant rinterprèle des sentiment et des tcbux de rinstilut bistorique» en ofiûrant nos fâi- citalions à la nouvelle société américaine» et en lui exprimant combien nous serions heureux d'entretenir de Aréquens rapports avec elle. HIPPOLTTE DUFEY, Membre de la 2* classe de l'Institut historique. DOCUHENS CURIEinE ET nréDiTf. TABLEAU DE LA COUR DE BERLIN , bktot£ a yxrsàillks par m. t.» li 27 d^ckmbri 1751. Le mtnoscrit de ce mémoire s*e8t trouvé dam les papiers du chevtlier de Lt Touche, qui fut le tuccesseur de lord Tyrccmnell comme envoyé de Frunce à Berlin. Lord Tyrconnell » mort au mois de man i7Sa» [jMtrt de Voltaire à (CArgentalf du ii mars) est évidemment Tauteur de ce docu- ment; il est suffisamment désigné par les initiales M. T. et par la date mène du Mémoire qu*on va lire. La Correêpondance générale de Yollaire fait foi qu'au 27 décembre tjStf le eeeend gourmand ie ce monde ( on sait qae La Métrie était le premier ) était florissant de santé et dans le plein excr** dce de ses fonctions diplomatiques. Le clievalicr de La Touche ne prit possession de son poste qu'en septembre 1752. Il est protable que le cabinet de Versailles remit à ce demiex une copie du Mémoire de son prédécesseur. G*esl cette copie, annotée par le chevalier, dont j*ai Thonneur de faire hommage àPlnstitut historique. Tout ce qui est gufllemeté e^t propre à M. de La Touche, tandis que la rédac- tion du corpe du Mémoire appartient à lord Tyrconnell. Les jugemens portés sur Frédéric II, sur le prince Henri et sur la cour de Prusse en général par les deux diplomates en question, pourront éton* ner plus d'une fois. On n* entend point les justifier ici , mais* on rappellera seulement qu*ii Tépoque oA ils écrivaient, la France était en fort bonne intelligence avec la Prusse et que rien ne faisait.pressentir la guerre de Sept-Ans, commencée en 1756. Th. FOISSET, avocat à Beaune, MeBd>re de la troisième classe de Vlnstitut historique. Le roi de Prusse est un composé de tous les contraires. Il aime la grandeur, la gloire , surtout dans les choses qui peu- vent augmenter sa réputation dans les pays étrangers; malgré cela il est le prince du monde le jAus timide» lé plus indécis, et qui a le mointi de courage, d'esprit, de nerf, de fermeté. Il voit les événement d'avance toujours en noir, el les craint prodigieusement. Il est naturellement pa* resseux et déteste tout ce qui s'appelle art militaire, dans lequel cependant il excelle; néanmoins il surmonte son caractère, et, sans une indisposition bien sérieuse , il ne «4 sfr difp0eOt qu^lquèfbîé le pénétrer, et la crainte dé ùonfiriiter une réputation de duplicité qu'il sait qii-on Itii connaît, le relient et le fait chemitiei* droit avec les puissances qu'il eroU avoir ifHérêt de ménager. La ^ranoe est, dans té mO^ ment présent , dans ce «as vss-à-vis de Itii, et ce prince sent qu'il n'a dp ressource qu'en elle, et que > dans le moment que cette puis9aiH;e l'abandonnerait^ H le sertit de tous ceux qui ont des liaisons avec elle et se trouverait sur le champ accablé par ia Russie, l'Autriche, l'Angleterre et même la litrrerail peut-être j^ pq^ {HBiidiant P^turel i icûM lie, la plus inégale de toutes les femmes, » ne manque pas d'attiser, t Il n'a pas le cœur droit, et son premier mouvement est toujours de tromper ou du moins de se ménager une porte pour échap- per à ses engâgemens ; cependant, comme il a un génie supérieur , il sent que, par sa Le roi de Prusse regarde cette vérité comme si démontrée, qu'on croit qu'elle doit faire S^r lui l'effet de l'attachement le |)lus fort. On.dQit cependant ^justice à ce prince de dire que s'il est capable d'incli- nation ou d'attachement c'est pour la France seule qu'il en a. Le combat perpé- tuel de toutes les contrariétés qui forment le caractère de ce prince , le rend léger et inconsidéré , et lui fait quelquefois entre- prendre tout à la fois plusieurs choses in- compatibles et dont il n'aperçoit l'incom- patibilité qu'après la réflexion et lorsqu'il est trop engagé pour pouvoir reculer ; alors il travaiUe d'esprit à tiouver un expédient pour allier le tout et ne déplaire à personne. Son esprit lui en suggère qu'il croit bons dans le moment, et il les met en usage sans trop les peser , et trouve par là le secret d'entasser les embarras les uns sur les au- tres et de faire croire à chacun en particu- lier qu'il a voulu le tromper, quoique, da;is le commencement, il n'ait eu que le dessein d'allier des choses qui , quoique incompa- tibles, ne lui paraissaient pas telles, faute de les avoir bien examinées. €e prince est né indiscret et commet à cet égard d^ butes impardonnables i ma ^. M ^- hommaqui a autant d'^prit*. Il n'est point iinpossible, lorsqu'on est à portée de le voir souvent dans le particulier et long: temps de suite, de le pénétrer e^ même dç lui tirer une piartie de son secret en le idl- sant parler beaucoup, cho$e qu'il aimç assez; mais la grande diniculléest de dis- tinguer ses vrais senti mens dans la quan7 tité de choses contradicloirps que su volu: bilité lui f^itdire, surtout lorsqu'il s'aper^ çoit qu'il a lâché quelque chose qu'il ne devait pas dire, Il faut avoir grande atten- lion, lorsqu'on a l'honneur de lui parler^ de ne jamais hésiter, ni d'avoir l'air de pen- ser à ce qu'on va lui répondre, car sa mé- fiance naturelle lui fait imaginer sur le champ qu'on veut le tromper. Il a d'ailleurs pour principe qu'il faut presser les gens qui hésitent, et que cela les embarrasse si fort que souvent leur secret leur échappe en parlant sans réfléchir. Le prince croit ce moyen infaillible, et dit qu'il ne lui a ja- mais manqué. Le prince royal de Prusse, timide d'es- prit et beau de sa personne, n'aura ni la sagacité ni les talens du roi son frère, trop d'indiscrétion; mais ce défaut ainsi que sa dureté sont occasionés par Téduca-? tion p.eu- soignée qu'a eue ce priuce, et peut-être l'une et l'autre diminueront-elles loisque la fougue de ;ses passions sera un peu cidmée. L'on doit cependant lui rendrç la justice de dire qu il est bon français et paraît être attaché de bonne fui au. système présent, si ses senti m^ns no changent point ^ cet égard, ce qui esta présumer, {)ar la vérité avec laquelle il en parle -et .paraît croire qu'il ne peut y ep avoir de plusavap- tageux pour sa maison. . Le prince Henri , second frère du roi ^ à les mœi)rs plus douces que les princes se$ frères; son caractère est plus, tranquille, il est compatissant et généreux, et la ma^ gnilicencc est la seule passion qui parait dominer ep lui. Il ne mamjiie de hauteur et de crédit que contre le roi. son frère, qui le retient dans une gène continuelle. - Cç prince n'a aucun goût pour Tètiit militaire, çt, s'il était livré à lui-même, le luxe de sa cobir ferait une de ses principales occupa- lion^. L'on peut penser que ses intentions, dans les afl'uircs, seraient toujours bonnes. pour tout ce qui concerne les affaires. Son imais, pour agir avec plus de certitude, il esprit étant faible et lent, l'art militaire est le seul objet sur Iciquel il soit pénétrant et dont il décidera avec justice et avec con- .r naissance ; son coup d'œil, dans cette partie, est presque toujours juste, et l'on peut dire qu'il est né bon oflicier et qy'il se perfectionne chaque jour par l'étude qu'il fait de cet art; c'est aussi le seul objet sur lequel il ne se laissera pas conduire, et quoiqu'il soit dur, insensible et faux, il y a apparence qu'il ne se décidera, sur tout le reste de ce qu'il aura à faire, que par les avis de celui qui , sans avoir l'air d'aucune prétention auprès de lui, aura su gagner sa confiance. L'on poorra lui reprocher prendrait conseil <(e tantde personnes, q^ue si leurs avis étaient différcns il ne pourrait se .décidet lui-même, et il résulterait. une lenteur avoir grande confiance dans les avis du prince Henri son frère, et, s'il venait à ré- gner un jour, je crois que les avis de ce der- nier influeraient prodigieusement sur la dé- cision du premier. c H semble au chevalier d« L. que le < portrait du prince de Prusse est trop clitrgé, ou bien «on caractère est bien changé depuis qu'il a été fait. Le cheya- lier de L. le croit honnête homme et point du tout indiscret ; il est passionné pour les femmes, mais, soit avarice , soit man- que d'argent y il en trouve de cruelles, surtout depuis que celles dont il a eu les feveurs se sont plaintes de sa trop grande parcimonie et du peu d'égards qu'il a eu pour elles après les avoir quittées. Le chevalier de L. ne le croit français que par politique et parce qu'il n'ose jamais désapprouver le système de son frère, qui aujourd'hui, en février 1756, parait vou« loir prendre une autre face. On doit lui reprocher sa dureté et son mépris pour la princesse son épouse; quant au prince Henri ,'il est hautain avec tout le monde, mais il parait que c'est plutôt pour cher^ cher d'acquérir de la considération , que pour humilier les personnes avec lesquel* les il vit. Il affecte plus de ménagement que le prince son aine pour la princesse sa femme qui à une hauteur mal placée et mal dirigée réunit en sa personne toutes les qualités brillantes et aima- bles; elle a avec cela une figure char- mante, dont le prince, sen époux, ne fait cependant aucun cas , parce qu'il a un goût tout opposé. Il serait ici superflu de parier des égards du roi de Prusse pour la reine, parce que Tunivers est instruit de son mépris pour cette prin- cesse, à qui on laisse presque manquer le nécessaire , et à laquelle on ne donne que 36,000 risdales par an pour l'entre- tien de sa maison et de sa table, les équipages à la vérité défrayés, et non compris le vin Pontac, le bois et quel- ques légères fournitures de poisson et de gijiîer. Elle jouit, en outre, de 12,000 écos pour son jeu, sa garde-robe et pour payer sa grande gouvernante et ses huit dames d'honneur, et aussi pour le paiement des petites fêtes qu'elle est obligée, dans de certaines circonstances, de donner , ainsi que pour les frais que lui occasionne le mariage de ses dames d'honneur. Cette princesse était autrefois encore plus mal, parce que surlesdits 12,000 écus elle était obligée de payer les intérêts de 50,000 écus qu'elle avait empruntés, eni son nom, pour obliger le prince, son époux, quand il parvint au trône , et ce n'est que depuis peu d'an- nées, ji force de se trouver persécutée par la comtesse de Lamas, sans avoir voulu entrer dans un décompte des intérêts d'arrérages, que la reine s^était trouvée obligée de payer pendant de longues an- nées, » Le prince Ferdinand, troisième frère du roi , ne paraît jusqu'à présent se décider sur aucun goût, ni marquer aucun caractère; son esprit n'annonce rien qui puisse faire juger s'il deviendra quelque chose de plus que ce qu'il promet présentement, c Ce prince n'a affectivement aucun ca« > ractère , et sa bonté ne peut être attribuée 1 qu'à un génie très borné. Il est avare àii- » tant que le prince Henri est généreux et » prodigue; il ne se plaît à rien et ne s'oc- f cupe que de frivolités et du mécanisme 1 de l'exercice militaire. Il a épousé sa 1 nièce, princesse qui aurait des qualités 1 aimables. Si elle tombait entre bonnes > mains, mais il paraît qu'elle donne sacon« » fiance à deux jeunes personnes, qui, sans 1 esprit, ne marquent du goût que pour la » coquetterie. Elle a d'ailleurs le cœur bon, > mais malheureusement sa gouvernante c n'est pas en état de faire fructifier ce bon c germé. > N. B. Les ministres étrangers, contre t Téliquette établie dans cette cour, ont été » admis, à l'occasion du mariage de cette I princesse y à la table des trois princes , 1 frères du roi, pendant les fêtes dudit ma- > riage. t La princesse Amélie, sœur du roi de Prusse, pourrait encore influer sur la con- duite du prince royal , s'il venait un jour à r^ner. Elle est hardie, entreprenante et emploierait tous les moyens possibles pour acquérir quelque autorité. Gomme elle a de Tesprit et encore plus de fausseté dans le caractère, cette princesse serait à craindre si elle trouvait le secret de se faire consulter, et son humeur inquiète la porterait fortement à faire beaucoup d^ tracs^eries. Cette princesse est de fait d'une humeur aUîère, et n*a que des politesses exigeantes. Elle est haute et cherche toujours les occa- sions de sonder la conduite du roi son frère, témoin ce que, dans la circonstance de la convention qu'il vient de signer avec l'An- gleterre , elle a dit d'abondance de cœur à la comtesse de Lamas : Eh bien ! ma chère . maman ^ voici encore une nouvelle coqui- nerie du roi, notre cher frère, qui doit lui éloigner pour toujours l'amitié et la con- fiance des autres pri nces. < Cette princesse a été long-temps très-peu » portée pour le chevalier de La Touche, imais ses ^ards, ses politesses et même I Is marques d'amitié soutenues sans inten. iruption depuis près de trois années, ont > de quoi dédommager ce ministre de la » froideur avec laquelle elle l'a traité pen- >dant les six premiers mois de son arrivée » à celte cour, t Les deux reines sont d'une bonté inex- primable, elles accablent de politesses tous ceux qui portent le titre de Français et les 17 — distinguent toujours tant qu'il est dans leur pouvoir de le faire. « Il parait au chevalier de L*""* que > M. s'est trompé quant aux sentimens fran- > çais qu'il attribue à la reine-mère ; cetta f princesse, à la vérité, hait mortellement » le roi d'Angleterre, son frère; mais, ja-i > louse de la gloire de la France, elle saisit > volontiers les occasions de l'abaisser, et, » si elle paraît aimer cette nation, c'est parce > qu'elle croit que le roi son fils, qui est son » idole, a besoin du secours de la cour de » Versailles. Il a paru étonnant au cheva-< t lier de L*"""" que cette princesse, curieuse Y et questionneuse , et qui rabâche volon- » tiers, n'ait point marqué à ce ministre la t moindre curiosité à l'occasion de la coil- » vention en question: Quoique cette reine !» soit sensible aux attentions qu'on lui » marque, elle ne parait pas les sentir avec » autant d'onction que la reine régnante* » Gela provient sans doute de ce que celle<«cl» t qui se voit mépris^ du roi, est plus atten<* » ti ve aux égards qu'on a pour elle, et qu'elle t les reçoit avec une vive reconnaissance. % Pour la princesse de Prusse, son crédit est encore moindre, s'il est possible, que celui de la reine sa sœur, et elle suit autant qu'elle peut son exemple; la reine-mère» quoique sans crédit, jouît seule de la consi'« dération qui est due à son rang. c Le roi a pour cette princesse, sa mère^ » tous les égards possibles , il ne s'asseoit ja» > mais en sa présence; il lui doit cette atten^ » tion par reconnaissance des soins qu'elle a > eus de temps en temps pour le réconcilier >avec le feu roi son père> soins qui ont 9 coûté souvent à cette princesse bien des » chagrins et des larmes ; mais cette atten- n tion du roi son fils pour elle ne lui > laisse pas la satisfaction de proposer qut I que ce soit pour le moindrç emploi. * — 18 M. le comte de Podesrils, premier mi- '%iistre d'état et de cabinet, quoique pos- sédant la conQance du roi de Prusse, est auvent trompé par ce prince sur ia con- "naissance de beaucoup d'afTaires. C'est un ^hommé simple dans ses manières, franc, ajuste et zélé podc les intérêts du roi son *maitre, attaché à son service, et bien per- »8iiadé que le système présent de Tunion du •roi de Prusse avec la France est le seul bon, 'le^setilqui convienne à la gloire et aux avan- tages de ce prince, il marque, autant qu'il (est poissible combien il est sincère à cet t^rd *, mais il est d'une timidité au-delà de : l'expression, lorsqu'il vient remontrer au roi «en maître des choses qu'il a faites et qui lui sont d^avantageoses. La vivacité de oe prince le lait toujours trembler; et il est sur cela d'une faiblesse extraordinaire, d'ailleurs reconnu avec justice pour être d'ane probité à toute épreuve ; et il traite .toutes les affaires uniment et avec simpli- cité, joignait à l'estime du public le suf-^ 4rage (}u.rpi de Prusse qui connaît son atta- chement et son zèle» mais qui , malgré cela , «e lui doane que peu de crédit daias la place 4 l{|i'^,oocMpe. Il porte la timidité jusqu'à la «pomoafitene; et jlestoialheureuxquerréu- fiissant toutes bonnes qualités, ils'eûrjiie et trenable lau seul mot de faire la guere^,, £$ qu'il soit aussi timide sur les o^pindres projets. !.. A, Ht. T. aurait pu ajouter que le roi de , » Prusse^ malgré son amitié apparente pour % cei ministre, nefajtpoi^tdesest^lens une ^ grande ^time; il le ti:aite quelquefois .y^ ooa^me un nègre et lui reproche son peu f d'intelligence à s'expliquer par écrit et à j rédiger un inémoire. Ce prii^ce lui refuse » même les plus petites grâces et n'a même » pas Toulu recevoir pour militaire aucun > de ses trois fils, dont Taîné a vingt ans; > et cela sous^prétexte qu'ils n'étaient pas » d'une taille assez avantageuse. Us sont » actuellement à l'université de Francfort » sans que le père sache ce qu'il en doit » faire. Il est bien \^rai que ce ministre est » d'une timidité extrême; mais le cheva- » lier de L. ne le croit français que parce » que son maître l'a été et l'est peut-être » encore relativement à ses intérêts. ; et , T> dans le vrai, )e ministre prussien basse 9 jaloux de la grandeur de la Fmnce, conr » serve encoie toujours un cœur germa- 9 niqqe. » M. le comtç de Finckcnstein a moins de crédit encore que AL de Podesvils, et il ignore bien des affaires que ce dernier ministre fait, et ce dernier ne connaît pas celles que le roi de Prusse traite lui seul. Ce prince charge cependant assez volontiers M. de Finckcnstein de toutes les affaires qui re- gardent la Suède et le Nord en général. C'est un homme qui a dci connaissances et de l'esprit, assez vrai dans les affaires qu'il traite, et très persuadé de la nécessité et de la bonté du système actuel , qu'il croit le seul bon et solide ; mais il veut toujours mettre de la finesse à ce qu'il dît , et quoi- qu'il dise la vérité , il ne l'annonce point avec la même ouverture et aussi uniment que M. i^e Podesvils. Ces deux ministres conférant de toutes les affaires qu'ils ont à terminer avec M. de Fonckenrath secré- taire d'état, c'est la seule personnç qui .soit instruite de ce qu'iLs ont à traiter ,puish qa'îl>n'e6t permis qu'à Itf. de Podesvils ^'a- voir un seul secrétaire. L'on ne peut point fréquenter M. de Fonckenrath; peut-être lui est il défendu de voir personne, mais on le voit très rarement, et il n'a jamais été dîner chez aucun ministre étranger; il est cependant moins invisible que M. Ëichel, dont on n'a point encore parlé, et qui n'a — 19 jamais été aperçu d'aucun mortel. Ce M. Eichel est celui qui travaille tous les jours avec le roi de Prusse, et qui expédie toutes les affaires. Il a sous lui plusieurs secré- taîres\ aussi invisibles que lui , mais en quelque endroit que se trouve le roi de Prusse, M. Eichel le suit toujours , et tra- Taîlle tous les matins avec ce prince : c'est la seule personne qui connaisse toutes les affaires q\ie traite S. H. prussienne; il sait tout i\e que les ministres ignorent, et c'est de son bureau, qui est censé celui du roi de Prusse, qu'émanent tous les ordres tant pour rintérieur que pour l'extérieur du royaume. Peu de personnes ont jamais parlé à M. Eichel. L'on fait en vain lés plus grands efforts pour le voir , mais il est im- possil3le d'y réussir; il vit tout seul et con- naît tout ce qui se passe, sans être connu que de très peu de gens avec lesquels il ne vit pas. c Messieurs les ministres de Podesvils et » de Finckenstein paraissent être toujours > d'accord parce que celui-ci est nécessaire- > ment subordonné au premier, mais, pour 1 cela, ils ne se paient poipt d'une confiance > réciproque, et la jalousie entre bien quel- 1 quefois dans leurs opérations. Tout le » monde n'accorde point de l'esprit au 1 comte de Finckenstein ; cela vient peut- t être de ce qu'il est un peu caustique et f qu'il aime à trouver du ridicule dans son » prochain, qui, à cet égard, ne le paye point » d'ingratitude; il est doucereux et narre » volontiers y parce que la reine mère l'y a V accoutumé; mais , à force de se répéter, » il devient insipide ; c'est cependant par ce 1 manège qu'il cache qu'il n'est point !n- 1 struit à fond des affaires de son maitrè » lorsqu'on lui en parle. Le chevalier *dc L'. 1 le croit cependant plus iï-ançai^ que M. t de Podesvils; et cela parce qu'il est moins timide que celui-ci , et qu'il sent que son maître ne peut s'agrandir et même con» server ses conquêtes qu'avec l'alliance de la France. M. le duc de Nivernoisa eu une défense expresse de S. M. prussienne de communiquer sur l'objet de sa com- mission avec M. le comte de Finckenstein, auquel, moyennant cette défense, il n'a parlé que par compliment et par politesse. M. le duc de M... a avoué au chevalier de L. cette particularité, en lui disant que lé roi de Prusse lui avait prescrit la même chose vis à vis de lui, quoique M. de Po- desvils l'ait at&uié^ de la part du roi son maître, qu'il ne devait avoir rien de caché pour le chevalier de C. que le ministre prussien avait prévenu amicalement de la même chose. Ces contradictions n'ont pai laissé que d'embarrasser M. de M., à ce qu'il a avoué au chevalier de L. , à qui il a confié beaucoup de choses, mais sû- rement pas tout. Il lui a cependant avoué qu'il remarquait beaucoup de difficultés à traiter les affaires avec cette coùr> parce que le roi dit une chose pendant que ses ministres assurent le contraire, de sorte qu'on se trouve toujours embar- rassé, qu'on craint toujours les pièges,' et qu'on ne sait sur quoi tabler; c'est aussi ce que le chevalier de L.^ a éprouvé souvent et ce dont il a prévenu le duc« Par exemple le roi de Prusse ayant àé^ fendu en 1755 au chevalier de L. de communiquer le traité de Brunswick an comte de Finckenstein, il est arrivé que » pendant l'absence de M. Podesvils, qui était » en Poméranie , ce prince a écrit au comt6 » de Finckenstein de sa propre main, pour » le presser de dertiander au chevalier de L.* » un paiement du subside de Brunswick )) échu. Le ministre français voulut éluder; » mais le ministre prussien lui montra la ~ 20 — » propre lettre du roi son maître. On juge » aisément qu'un pareil manège ne doit pas » faire naître une confiance réciproque en- » tre les ministres. M. de Fonckenraih se x> communique réellement très peu. Le » chevalier de L. a cependant dîné plu* » sieurs fois avec lui dans des maisons tier- ;^ ces ; il Ta trouvé d'une bonne société , i> maïs d'une irréligion è faire trembler. Ce » sentiment est inné en lui, et n'est point ^ de complaisance pour le roi son maître, » car il ne cherche ni la dignité, ni à amé- » liorer sa fortune. 11 est souverain admî- y» rateur de la Russie, dont il porte la » puissance et le gouvernement aux nues, •» et il ne cache point le goût qu'il a pour » i|n renouvellement d'alliance du roi son » maître avec cette puissance. M. Eichel est V réellement invisible pour tout ce qui est » étranger; mais il vit en société à Potsdam, 9 aussi bien qu'à Berlin, pendant le séjour » qu'y fait le roi son maître. Il a le travail 9 aussi facile que sa mémoire est heureuse, 9 et le roi de Prusse serait bien embarrassé jÊ s'il venait à le perdre, parce qu'il n'a pas 9 la iiiermission de faire un élève. On le dit 9 de moitié dans tous les monopoles de » M. Friderics d'Orffe, valet de chambre du » roi et son trésorier général, qu'on sait 9 avoir beaucoup de part dans la confiance 9 du roi son maître , qui l'a tiré de l'état de 9 fifre de sou régiment, du temps qu'il 9 était prince royal. On sait encore que, 9 quand ce prince était mécontent du ser- 9 vice qu'il lui rendait en qualité de valet 9 de chambre y il le remettait dans son pre- 9 mier état. 11 a cependant si bien suma- 9 nier l'esprit de ce prince, dont il connaît p le goût pour les louanges , qu'il est par- f venu à un degré de faveur qu'il soutient 9 encore. Bien des personnes prétendent )) que le goût du plaisir a açç le gagner, parce que sa fortune esi immense » et qu'il est entré dans tous les maichés , » tous les établissemens et dans tous les » privilèges exclusifs que le roi accorde et » qui enchérissent en peu de temps. t Toutes les personnes employées par sa ■ majesté prussienne sont exlrêniemeni oc- j> cupées, parce qu'elles n'ont pas la per- T> mission de se faire aider ; cela est au point j» que les ministres que le roi de Prusse en- > voie dans les cours étrangères , n'ont pas » même celle de prendre des secrétaires à » leurs frais, quand on ne leur en donne > point avec eux; et, comme ils sont obligés » d'écrire, toutes les postes, au roi et à son B premier ministre des lettres qui traitent » souvent de choses différentes, ils sont » nécessairement obligés de passer leur » temps à chiffrer et à déchiffrer, et parcon- > séquenl n'ont pas le loisir de se mettre au % fait de la cour où ils résident. > M3I. de Veiruk, de Boden et de Katt, sont les seuls autres ministres d'état qui jouissent de quelque considération ; mais , pour le crédit, ils n'en ontpa» plus que les autres. Ils font le rapport exactement de ce qui se passe dans leur département, et exé- cutent les volontés du roi, sans avoir même la voie de représentation. € Le chevalier de L. ne sait point pour- f quoi S. M. n'accorde point aux autres mi . B nistres la même considération qu'à ceux » ci-dessus; ils en jouissent cependant aux » mômes conditions, c'est-à-dire sans au- t cun crédit, depuis la mort de M. le comte » de Reiss, qui n'étant alors que président, a » été fait ministre d'état pour avoir re- > cueilli la succession des trois frères de sa I femme, qui raonlo à environ 80,000 > risdales de revenu. C*est un homme plein » de candeur et de probifé, ne cherchant » qu'à rendre des services même essentiels, * où Ton prétend cependant que la vanité y» entre pour quelque chose. A cela près , il * > est très borné, et, comme il a le cœur facile, » il reçoit toutes sortes d'impressions, et, » malgré son opulence actuelle, s'il ne corn- » mence à mettre de Tordre dans sa dé- > pense, il se trouvera bientôt ôtre un riche » mal aisé, quoiqu'il n'ait point de passion, > mais,suivantlescouseilsdu premier venu, 1 il n'est jamais à l'abri des mauvais mar- • chés 3 d'ailleurs il paraît aimer le faste et I la dépense , parce qu'il se flatte par là > de se jendre agréable à S. M. prussienne, > qui ne Ta €ait ministre d^état avec le cor- • don jaune que parce qu'il craignait qu'il » ne se retirât en Hollande, où les biens de » sa succession étaient situés , et dont il » a vendu une partie pour acquérir des • terres dans les états du roi de Prusse. > Le comte de Golher, qui a été employé par le feu roi de Prusse à la cour de Vienne, et qui, du règne présenf, a élé grand maître (lu roi de Prusse, et qui avait quitté celte charge pendant plusieurs années, est rentré au service de celte cour en 1753, avec la conservalion de son rang et ancienneté de ministre d'état, qu'il avait déjà eu sous le feu roi avec ;^ 500 écus[d'appointemens, et a eu à la mort du ministre d'Arnimle dé- partement des postes. C'est un bavard du premier ordre, qui, pendant un temps, avait le secret d'amuser le roi, son maître, par des bouflbnnerie , qui paraissent aujourd'hui commencer à l'ennuyer, lia le cœur droit et bon, et quand il désoblige ce n'est point par méchanceté, mais par intempérance de lan- gue à la table du roi. « Comme il a été cm- » ployé pendant le règne passé à chercher > «les grands hommes pour Potsdani,otqiriZ a réussi à cette besogne, lei bienfaits da feu roi, ainsi que les appointemens quedif» férens princes d'Allemagne lui donnaient pour solliciter leurs intérêts a la cour de Vienne, l'avaient mis en état de faire et de soutenir une très grande dépense, et l'ont accoutumé à un faste dont l'habi-' tude va le ruiner, puisqu'il se trouve au- jourd'hui très endetté, et que le crédit va lui manquer, parce qu'il n'a plus qu'une rente viagère et annuelle de - écus prove** nant de la vente d'une terre aux environs de Gotha. Il est étonnant que ce ministre, avec des qualités très minces , ait été le Richelieu d'Allemagne. Il est né d'une famille bourgeoise du duché de Gotha, et le feu roi de Prusse l'a fait ministre d'état, l'a décoré de l'ordre de l'Aigle-Noir; et ce prince, tout avare qu'il était, le comblait de grâces pécuniaires parce que les grands hommes que M. de Gother lui fournissait aTv3C facilité, par le moyen des princes dont il ménageait les intérêts à Vienne , l'emportaient sur son avarice. C^est le même ministre que le roi de Prusse régnant en- voya en 1741 à l'impératrice reine pour lui faire des propositions touchant la Sit lésie. » M. de Borcky qui avait aussi été minis'* tre d'état du feu roi , dont il abandonna le service par mécontentement, est rentré en 1754 au service de cette cour avec la même qualité et avec la conservation de son ancienneté. C'est un galant homme, plein de mérite, qui a des connaissances dans la finance et dans la politique, un travail facile; mais y préférant les plaisirs il se serait déjà dégoûté de ce service, si le besoin déplacer sept enfans ne l'obligeait de le continuer. Il a élé rappelé ici de la cour de Hesse-Cassel, où il était ministre et on lui donne;^ écus d'appointemens ; ^ .22 — » mais on lui iàita^endre trop long-temps, » ainsi qu'au comte deFinkenstein^ Je cor- » don jaune. » 11 est d'une ancienne famille, qui, depuis long-temps, possède^lespremiè- fes charges de cette cour, et a ses terres dans le pays de Glèves. - H. le comte de Becss, silésien, a eu la place de grand-maître lorsque le comte de Gother Ta abandonnée. Gomme il a du bien du chef de sa femme , le roi Ta attiré à son •ervice lors de la conquête de la Silésie, lui a conféré son ordre et Fa nommé en même temps son ministre à la cour de Dresde. C'Mt un homme extrêmement borné. MM. de Brismarck et Danckelmann, MM. de Hapt et de Blumenthal , toujours occupés de leur kesogne y sont des ministres d'état que l'on ne commerce pas beaucoup. Le comte de 5cha£fert8cb, grandécuyer et ministre d'état, •81 l'imbécillité même, et possède le triste iecret d'ennuyer iqui le monde par ses.ba- yardises. Quoiqu'il ait prèsde^risdalesde revenu en commanderies , il se trouve ruiné depuis trois ans par de folles dépen- ses en chevaux, en équipages et en femmes ( toutes dépenses dont il ne s'est jamais fait honneur), c Son frère cadet, évêquede » Breslau, a une sorte d'esprit qui amuse p le. roi par ses impiétés et par la perversité » de ses mœurs , qu'il porte à un excès qui 9 fait horreur; il n'observe même aucune I décence dans sa conduite, non plus que » dans ses discours. En général tout ce qui I compose la cour de Prusse sont gens Y bornés, et les ministres, pour la plupart, ^ n'ont d'autre, mérite que celui d'être ) grands travailleurs; ainsi il est inutile 9 d'en parler; il est seulement à observer » que le roi de Prusse a attiré beaucoup > d^ Silésiens à son service, de crainte qu'ils > ne passassent à celui de Vienne; pour cet • eCTot il a prodigué, en 1*742 , le cordon jaune; mais la plupart de eenx qui étaient riches sont cependant passés à Vienne. S. M. prussienne a une politique admi- rable, eu égard à la constitution de ses états, pour y attirer les étrangers de tou- tes espèces; mais, une fois établis ici, l'ô» migration en est très dilïicile , et tous ceux k qui il donne des pensions ou qui sont possessionnés dans ses états, sont obligés d'y consommei' leurs revenus. En général,on n'accorde que très difficilement la permission de sortir du pays, pas même aux jeunes gens celle de voyager. Le prince de Looss , établi dans le Brabant, a eu l'agrément du roi de Prusse d'épou- ser la comtesse de Kampken qui pas- sait pour riche, à condition de rester 4 six mois d'hiver à Berlin avec^^écusd'ap- pointemens et la charge de grand cham<- bellan et le cordon jaune. On le croyait riche et on se flattait qu'il fixerait pour toujours son domicile à Berlin, et qu'il y ferait une grande dépense. » Le prince, qui n'est qu'un bonhomme, ne jouit ici d'aucune considération, et sa femme , qui assemble des ridicules de toutes espèces^ ne va point à la cour parce que la veuve du maréchal de Schmettau a le pas sur elle. A l'occasion de la plainte que cette princesse en a portée au roidePrusse, on lui ûtpar écrit la réponse si connue de Charles-Quint : f/ue la plus folle devait passer la pre- mière. Le margrave de Schwust , beau-frère du roi de Prusse et son oncle à la mode de Bretagne, a de l'esprit, mais c'est un che- napan, qui ne vit en société qu'avec de la crapule en hommes et en femmes; il fré- quente de temps à autre la cour où il est peu estimé et souverainement méprisé par la reine-mère. Le margrave Henri, son frère, n'a point r- n — '* d'esprit y vit è pen près oomme son atné et essuie le môme sort à la cour, où il ne vient que quand il y a quelque fête, c Le roi de • Prusse méprise ces deux princes au sa- > préme degré, et ne manque aucune oc- i casîon de leur marquer ce sentiment; • et ces deux princes n'ont pas même le "i détail de leurs rumens y où ils sont dis- % pensés , contre Tusage établi , de se «trouver jamais. » Le margrave Charles, prince du saog, maître de Tordre de Saint-Jean , est un digne prince qui a le cœur droit, des sentimens d'honneur et une assez bonne jndiciaire. Il a eu pendant la guerre , où il s'est très bien comporté, la con- ûance du roi son maître*, à côté duquel denx de ses frères ont été tués. Il est Ttleareux, et en a donné en difTé- rentes occasions des preuves convain- cantes. Le roi de Prusse le sait, mais, pour cela, ne lui en marque pas plus d'a- mitié, ce qui fait que le margrave, occupé dn soin de son régiment, qui est en gar- nison à Berlin, vit en simple particulier avec les officiers de son corps, auxquels il donne journellement à dîner, ainsi qu'aux étrangers et citoyens de la ville qui viennent chez lui; et il passe la soirée chez la femme du maréchal de sa cour, et alternativement avec une an- cienne concubine, dont il a eu une fille qui a été Intimée et présentée aux rei- nes. Elle vient de mourir après avoir épousé le comte de Schonbourg, de la Si- lésie, capitaine et aide-de-camp du mar- grave. Ce prince est riche pour ce pays, et mal aisé pour la bonté de son cœur, qui lui fait peuMonner et nourrir tous les anciens domiestlques qui ont été au service de ses ancêtres. > A voir l'établissement des conseillers 1 de légatfon , on devrait jager que n'est i une excellente pépinière pour former la t jeunesse et des ministres pour envoyer » dans ' les oour» étrangères. Rien moins » que cela : on ne les occupe qu'à copier • et traduire d'anciens traités, sans leur » donner connaissance de la politique du B temps. Ainsi on ne les sljle que pour % leur donner le mécanisme dsi dresser i un mémoire, ce que la simple lecture » d'un traité leur donnerait également. Ëa » plupart de ceux qui forment aujourd'hui » celte honorable société ' ne ^sont que de * i petits polissons, propres à rien. Le roi B de Prusse donne aiwsi l'exclusion pour » être employés à ceux en qui il reconnaît » des passions, et M. de Bredow, d'une B famille très ancienne, et qui n'est pas > sans mérite, en fait depuis long-tem|is B an6 triste expérience pour se livrer trdjp B au jeu qu'il conduit sagement et dont 11 B tire un grand profit. "- » On sait que toutes les personnes qui B possèdent les grandes charges de la cou- B ronne n'en ont que le titre, et n'ont c aucun avis près de la personne du roi B Elles ne vont à Polfldam que lorsqu'on B les y sont appelées, ce qui n'arrive pres^^ B que jamais. Les ministres d'état et dé > cabinet sont traités également. ■ ^\ B L'administration des finaDC3s est ad- B mirable ici, et la perception desreve^ » nus du domaine se fait sans aucune dô^ « pense à charge au roi, ni à ceux qui B paient les impositions. B Toutes les terres, tant nobles que roru« B.rlères, sont divisées en trois classes qui B paient annuellemeut, à proportion de Bleur valeur, et ce paiement' se fait paf B mois. C'est un député de la* noblesse B par province qui préside à la pereepJ^ » lion de ces deniers, et comme il n'y a -24- > rien d'arbitraire , chaque propriétaire > qui connaît la taxe mise sur ses posses- > sionSy sait à quoi il est tenu. Comme il > n'y a ni friponnerie, ni vexation dans > cette manière de lever les deniers du > roi y personne ne se plaint , quoique Ton » paie beaucoup; et Téigalité du paiement » fait la consolation de ceux qui paient» L'é- » tablissement de cette administration est » ancien et était déjà connu avant le règne > de Frédéric 10>^; il a seulement été per- » fecUonné insensiblement et par grada- > tien. f II est depuis long-temps défendu aux w roturiers d'acquérir des terres et des biens > nobles, ce qui n'obtient pas une approba- ^ tion, générale, parce qu'un gentilhomme, > une fois endetté, ne peut plus se libérer de » ses dettes, puisque la liberté d'aliéner > sa terre lui est ôtée; cela occasionne une » accumulation de dettes, et, restant pos» » sesseur de ses biens , il devient de jour Bà autre plus pauvre, parce que lesin- :» térêts en absorbent les revenus. » M. de Gouëye, le grand-chancelier, est au nombre des autres ministres, à l'excep- tion de quelques affaires courantes sur lesquelles il a peut-être le libre arbitre. C'est un homme qui paraît plein de probité, versé dans son travail et fort au fait de la justice dont il est le chef. c Ce ministre, qui est mort en 1755, > n'a pas eu généralement la réputation » mentionnée ci- dessus. Quant à la pro- » bité. On cite même, et on le faisait avant » même la maladie dont il est mort, des » exemples dans lesquels on paraît pou- » voir prouver que souvent il employait, » et même avec peu de délicatesse, des » moyens de duplicité pour parvenir à » son but. Ceci est traité plus amplement T$ dms un mémoire séparé et/ait en 1754, » On sait que ce chancelier ^tait ennemi » juré de tous les chrétiens, il n'en ad- » mettait aucun dans le civil, il en aurait » même été le persécuteur , si l'esprit to- » lérant du prince ne l'avait arrêté. » M, de Winderfeld, le premier aide-dfr- camp de S. M. prussienne , et H. de Boudenbrock exercent la place de ministre de la guerre. Le premier a le détail de toute la cavalerie, et le second a le détajl de Tinfanterie et est fort bon officier; mais ils sont bornés sur tout le reste l'un et l'autre. Quant aux autres officiers , ils sont trop oc- cupés de petites choses pour avoir d'autres connaissances de leur métier , et l'on ne peut distinguer que le maréchal de Keith et le maréchal de Schwerin, qui sa- vent ce que c'est que faire la guerre, et dont le mérite est connu et distingué de S. M. prussienne. Il y a encore M. Fou- quet, dont le roi de Prusse fait grand cas, et qui, vraisemblablement remplacera dans sa confiance le prince d'Ànhalt-Dessau , qui vient de mourir. On ne peut pas encore savoir quels sont ses sentimens pour la France , ayant tou- I jours été éloigné de ce pays-ci. Peut-être, étant originairement français, n'aura-t-il pas hérité de la haine de celui auquel on croit qu'il succédera. JV. B. Ce tableau à la réserve de ce qui esi mai^qué par des guillemets, qui sout du chevalier de L. , a été envoyé chiffré à la cour , par un courrier, par feu M. T. le a; décembre I75r, avec la lettre ci-après qui raccompagnait. Monsieur , Vous trouverez sans doute le tableau que j'ai l'honneur de vous envoyer ci-joint peint avec des couleurs un peu vives; mais mon zèle pour le service du roi m'a paru ~ 25 - ttigeY la vérité que j*ai employée à' cet ou- Trage. J'aurais cru manquer à mon devoir Bi je vous avais caché ce que je crois avoir aperçu dans les caractères différens dont je viens de vous faire le tableau. Les bontés avec lesquelles on me traite ici m'ont mis à portée de connaître l'intérieur de toute la iamille royale et de la voir agir devant moi sans aucune contrainte; mais j!ose vous supplier y monsieur, avec la plus vive instance, de ne jamais montrer ces portraits à qui que ce soit, et de les réserver entiè* Tement pour vous seul. Vous sentirez mieux que moi de quelle conséquence cela pour- rait devenir, si, par la suite, on pouvait trouver cet écrit, et si un papier de cette es- pèce venait jamais à paraître. Je compte trop sur vos bontés pour ne pas douter que vous voudrez bien ne jamais le laisser passer dans d'autres mains que les vôtres. Je n'aurais jamais abusé de la confiance qui m'a fait connaître si particulièrement la fa- mille royale, si mon premier devoir n'avait été celui de servir mon maître et de lui dé- couvrir ce que ma délicatese m'aurait fait cacher en tout autre cas, mais que mon obéissance et mon zèle m'ont fait faire dans la plus grande confiance , persuadé que vous garderez seul cet écrit , et que jamais il ne verrait le jour. J'ai, etc. M. T. a sans doute donné la préférence à M. de Bondenbrock, sur M. de Winder- feld, parce que celui-ci qui ne parle point du tout le français lui a paru moins com- municatif que l'autre, qui, à la vérité, est plus prévenant et de meilleure société; mais on accorde généralement plus de ta- lent et plus de capacité à M. de Winder- feld qu'à son collègue. Il passe pour avoir de la droiture, et son attachement pour l'Allemagne est connu parce qu'il ne cher- che point â le cacher; mais l'autre qui est faux, double et grossièrement rusé, a le talent de ne pas se montrer tel qu'il est, et n'est sûrement point porté pour la France. Tous deux ont par leurs emplois l'accès libre auprès de leur maître, dont ils n'ont pas la confiance , et dont ils ne sont estimés que parce qu'ils exécutent exactement ses intentions. € Si le maréchal de Keith est français, ce n'est que parce qu'^kie peut pas être autre.chose. C'est un homme de mérite qui a de l'esprit et des connaissances et est très versé dans l'art militaire; mais ses * excellentes qualités sont obscurcies par un esprit d'adulation et de bassesse qui ne peut être excusable. D'ailleurs son attachement pour la demoiselle Eva, sa concubine, dont il est gouverné comme un petit enfant , fera toujours une brè- che éternelle à sa réputation , et, selon le chevalier de L., il n^en peut être excusa- ble qu'en lui attribuant une faiblesse en- core plus grande, qui est son mariage avec cette finloise. Quoiqu'on reconnaisse beaucoup de talens à ce maréchal, le chevalier de L. ne pense point qu'il puisse être comparé au maréchal de Schwerin pour les talens militaires. Ce- lui-ci a des actions brillantes par devers lui, qui n'ont peut-être servi qu'à allu- mer la jalousie de son maître, qui la lui fait sentir en toute occasion. Il est vrai qu'il n'est pas , comme le maréchal de Keith y flatteur , adulateur ; et, en cela , moins courtisan que l'autre, il n'a point su conserver les bonnes grâces du rof. Il y a même toute apparence que la per- mission qu'il a obtenue d'épouser, comme il l'a mandé à la cour par le chevalier de L., une vieille fille de condition, qui jadis fut chassée de la cour de la reine . » — 26 mère y ne lui a été donnée que pour faire connaître sa faiblesse. Il est vrai qu'il devrait avoir plus d'^rds pour son maître 9 qu'il contredit quelque- fois avec trop peu de ménagement et sur- tout à table 9 quand le vin lui donne quelque chose de plus que de la gaîté. Le chevalier de L. a été témoin plus d'une fois de ces petites extravagances et con- trariétés pouss^ trop loin. Cependant , à tous égards, c'est un homme d'un vrai mérite y mais qui, ainsi que le maréchal de Keith , n'est plus en état de servir. » H; de Fouquec. passe aussi pour avoir d'excellentes qualités pour la guerre. Il en parle bien, et est toujours attaché au roi son maître, quand.il l'appelle à Potsdam et pour le carnaval à Berlin ; il se com- munique très peu , de sorte qu'il est diffi- cile de démêler ses véritables senti mens. Il est, comme la plupart des officiers prussiens, exact dans ses devoirs, obser- vateur religieux de la discipline et sévère dans le commandement. Il est pétri d'un amour-propre naturel qui se trouve en- core augmenté par la confiance du roi son maître et par la distinction avec la- quelle il en est traité. On prétend qu'il a appris avec plaisir la convention signée » avec l'Angleterre, ce qui marque qu'il » n'est point français, puisqu'elle évitera t la guerre pour les troupes prussiennes , « pendant laquelle il pouvait parvenir à un » grade supérieur et même à commander « des corps d'armée séparés. • > Le général Kiau, que le roi de Prusse • a attiré à son service de celui de Dresde > où il n'était que lieutenant-colonel , est • un bon officier de cavalerie très estimé » de son maître ; cependant il n'a d'autre » talent que celui de bien tenir son régi- ment. » t M. de Haut^-Gharmois esi un bon gne , et on ne comprend pas ce qu l'avoir mis dans les bonnes grâces c maître. Ces trois iieutenans-généi qui ont le cordon jaune, sont ceux le roi de Prusse fait le plus d'accu qu'il appelle le plus souvent aupi lui ; on donne généralement la préfê à M. de Fouquet. » Le prince Ferdinand de Brunsi frère de la reine, est un prince aim doux et Ipoli, qui est bienfaisai qui cherche à plaire ; quoique le i Prusse lui fasse beaucoup d'amitié, en lui qu'une confiance très médioc a de l'exactitude, mais comme c'e une qualité indispensable, elle se ti chez tous les officiers. » Le prince Maurice d'Anhalt, qu eu aucune éducation , parce que son voulait voir ce que la nature toute pourrait produire, est une espèce ^ bécile; cependant, le roi de Prus: marque à qui que ce soit autant de fiance qu'à lui; il le charge mên l'exécution des manœuvres les plus ciles dans les camps de paix, dont tire très bien. Son maître le charge de la direction de l'économie de la vince où son régiment est en quartii il est content de sa manutention» prouve qu'il a une judiciaire qui li bien exécuter ce qu'il entreprend da genre. Il voudrait voir tous les Fra noyés et paraît avoir hérité cette sion pour cette nation du prince c hait son père. En général la nation çaise n'est pas aimée à Berlin ^ et oi sera jamais fâché de voir le roi pn des allian^^es contre elle. > On encourage beaucoup la plant des mûriers, et S. M. prussienne aitd ^ 27 I buer annuelleinent des gmifications à > ceux qui» par leurs soins^ les ont le plus > fait valoir. Ce sont les prêtres, dans les f campagnes, qui en ont la direction. On j voudrait aussi encourager les manuikctures » et principalement celles de soierie ; mais • la soie du pays, jusqu'à présent, est I d'une mauvaise qualité et on en voit fa- 1 dlement la diilérence avec celle du Pié- I mont lorsqu'dle est employée. Toute 1 étoffe étrangère peut entrer à Berlin, en » payant les droits qu'on augmente jour- I nellement , et il n'y a que le velours qui I soit prohibé et brûlé sur le champ qua;nd I on en fait entrer frauduleusement ; mais I ceux qui ont le privilège exclusif de le I travailler en font entrer de France tant I qu'ils en veulent, et voici comment ils » envoient^ aux deux foires qui se tiennent 1 par an à Leipzig, une ceriaîiie quantité I de pièces de velours fabriquées à Berlin , > les vendent ou les troquent à Leipzig ou I bien les déposent dans une maison de I campagne, et en revenant de la foire, 9 d'une quantité égale de velours de France I ils disent que c'est celui qu'ils ont em- I porté et dont ils n'ont pu se défaire. Ils > gagnent toujours à ce manège, parce que I leur velours , quoique de mauvaise qua« 9 lité, est toujours plus cher que celui de I France qu'ils achètent è Leipzig. L'aune > de velours uni et de couleur ordinaire > de la plus mince qualité coûte à Berlin, lau plus bas prix, 4 écus et 12 gros, il >iaut sept quarts de Berlin pour faire » l'aune de France. Le velours travaillé ou là ramage, fait à Berlin, se vend com- imunément 8 écus et plus l'aune de t Berlin. > Les fabriques de bas de soie du pays • ce peuvent point réussir à cause de la I mauvaise qualité de la soie; d'ailleurs le débit n'en peut point être grand, puis- que la cour, à commencer par le roi , les princes et généralement tous les officiers, sont toujours en bottes o\i en guêtres. 11 n'y a donc que les personnes attachées aux deux cours des reines qui en por- tent, ce qui ne fait pas une assez grande consommation pour faire aller les fabri- ques. On vient d'en étabKr une de vert- de-gris dont on fait sonner, dans les ga- zettes, la bonne qualité. On veut même qu'il soit aussi bon que celui qui se fait à Montpellier; mais les personnes exemp- tes de passion avouent qu'il n'est pas pro- pre à être employé. Toute marchandise étrangère, ainsi que les provisions que l'on tire des pays étrangers, paie de fortes accises en arrivant â Berlin ; mais, comme toute la noblesse a le privilège de faire venir à sa campagne toute espèce de marchandise et de denrée, il est aisé de voir que la contrebande, poiXr l'entrée de Berlin, est aussi fréquente que facile» et , pour ce petit commerce , on se prête une assistance mutuelle. On a aussi éta- bli à Berlin une manufacture de faïence et tout récemment une autre de porce- laine imitant celle de Saxe. La première réussit assez bien parce qu'elle réussit partout, mais celle de porcelaine est en- core au berceau , elle manque de dessina- teurs , les proportions de figures ne sont pas gardées, et le peu qui s'en vend ac- tuellement est aussi cher que celle de Dresde. Quant aux fabriques des étoffes de soie, il faut convenir qu'elles ont de bons ouvriers , et il ne leur manque que des dessinateurs qut aient du goût, et leurs e'ioffes légères en or et en argent ne sont point si chères qu'elles le sont à Lyon. > La manufacture des tapisseries, imi- - 28'. tant celle des GobelinSi établie depuis » long-temps , tombe de jour en jour par le • peu de débit qu'on en a. Celle des glaces, » établieaussi depuis long-temps, en produit » d'assez belles, mais un peu brunes, et on » les tient à un prix si baut, qu'on les vend » plus chères à la manufacture môme » qu'elles ne se vendent en Hollande. C'est » encore le privilège exclusif qu'on a donné j, à un seul qui occasione cet abus. 11 en » est de même de la radinerie de sucre. » » En général, iousies ouvriers sont cbers > à Berlin, parce qu'ils sont fainéans et > paresseux ; ils ne commencent leur travail » que fort tard et le finissent de bonne » heure pour aller à la tabagie. On ne dis- i continue point de bâtir, et dans toutes les » rues on voit des écriteaux qui indiquent > des maisons et des appartemens à louer. t Cependant le peuple n'augmente point, , et les habitans, y compris la garnison « qrii est de 15 bataillons, de 5 escadrons « de gendarmes et de 5 escadrons de hus- » sards, ne passe point le nombre de » 116,000 âmes. » » Le vol domestique est très fréquent à » Berlin, parce qu'il n'est puni que très » légèrement et qu'il n'emporte que la » peine de la restitution. Pendant les six » mois d'hiver les hussards font de fré- > quentes patrouilles dans la ville, ainsi que • l'infanterie, qui les fait aussi pendant » tout l'été. » » La Silésie n'est point contente du gou- » vernement présent, principalement le » clergé, auquel on fait payer 55 pour * cent, et à la noblesse et au peuple. H est * bien vrai que ces deux derniers en ont * payé autant à la maison d'Autriche de- > puis l'an 1737 , mais ce n'était que con- * » ditionnellement et par forme de faire une » » avance à leur souverain, qui avait besoin » d'argent pour soutenir une guerre oné-* reuse contre les Turcs, après s'être épuisé dans celle de 1755 dont il venait de sortir par le traité de Vienne. Les Silésiens sont donc persuadés qu'ils auraient été remis sur l'ancien pied qui était de ne payer que 17 jusqu'à 20 pour cent. On ne sait point au juste ce que rapporte la Silésie, et on croit que le roi de Prusse n'en relire que ce qui est nécessaire pour l'entretien des 40 bataillons qu'il a levés depuis qu'il en a fait la conquête , et pour l'en- tretien des hussards levés en même temps, et pour celui des fortifications qu'il a fait augmenter et perfectionner, ainsi que pour les places qu*il a fait construire sur les frontières. L'administration civile de Silésie, ainsi que la perception de ce que l'on en retire, paraît généralement tyrannique. M. de Mûnckow qui, en qua- lité de président , est décoré du titre de ministre d'état, résidant à Breslau, a exercé en Silésie un despotismîe qui ne l'a point fait regretter lorsqu'il mourut en 1754. Ce président, dont les fonctions et le pouvoir peuvent être comparés à nos intendances , était endetté à Berlin lorsqu'il fut nommé pour Breslau; dans peu d'années il acquitta ses dettes, aug- menta considérablement le revenu de son maître, et laissa assez de bien pour faire voir qu'il avait pressé la Silésie. On ne l'a cependant jamais accusé de concus- sion , et c'est en fournissant des moyens à son maître de tirer plus d'argent de la Silésie que ce dont elle était imposée, que ce président recevait des gratifica- tions de son maître. Il fut remplacé par M. de Massaw, qu'une santé délicate avait obligé de quitter, à l'âge de cinquante ans, le service dans lequel il était colonel sans régiment, et comme le caractère I — 29 I débonnaire de celui-ci , qui ne répon- t dait point à la hauteur du défunl, ne » fournissait plus au roi des expédiens » pour hausser son revenu , il fut , au bout » d'un an , remercié avec un mépris mar- » que et remplacé par H.' de Schiabcrn- » dorlTy dont la dureté de cœur fait regrel- t ter aux Silésiens la perte qu'ils ont faite » de H. de Mûnckow, qu'ils avaient tant de V raison de détester. Les Silésiens se plai- » gueot aussi de la dureté avec laquelle les » officiers généraux et supérieurs prussiens » qui occupent leur pays les traitent. » Le baron de Polnilz, connu depuis » long-temps y est aussi nécessaire à l'amu- » sèment de la table du roi de Prusse » à 9 Polsdam, qu^il est mésestimé de ce prince » qui ne cesse de lui faire des avanies. Il » est escroc y cherche a s'insinuer dans les » maisons pour ensuite faire de faux rap- t ports à son maître, qui , quoiqu'il sache » apprécier la main qui les lui présente, » ne laisse pas que de les écouter avec com- » plaisance. Ce chambellan rapporte vo- » lontiers ce qu'il sait et ce qu'il ne sait ' > pas de ce qui se passe à Potsdam, dans la > vue de se rendre agréable, et aussi dans » celle de pénétrer ce que l'on pense sur > le compte de cette cour à laquelle il fait «toujours de faux rapports, le tout par » méchanceté. )> Le marquis d'Argens est un honnête homme qui vit en son particulier sans se communiquer à qui que ce soit; il est d'une nécessité absolue au délassement de son maître, avec lequel il soupe tous les soirs, soit à Potsdam, soit à Berlin. Gomme il connaît le caractère soupçon- neux, inquiet et curieux de ce prince, il ne voit qui que ce soit pour ne pas être soupçonné de dire ce qui s'est passé à ses petits soupers de gaîlé. Il ne rend jamais dç mauvais ofliccs à qui que ce soit. n Le général de Schmettau n'a la con- fiance du roi de Prusse que parce que lui , ainsi que sa femme, rapportent à ce prince tout ce qu'ils apprennent, à quoi la maréchale de Schmettau leur sert beau- coup. Ce général , frère du feu feld-maré- chal de ce nom , n'a été attiré à Potsdam que pour lui ôler les moyens de faire la contrebande à Berlin , par la facilité qu'il s'était donnée de faire des entrepôts à Gharloltembourg d'où il faisait entrer fur- tivement toutes sortes de marchandises prohibées à Berlin. Le feu maréchal, son frère, pratiquait encore plus vilainement et plus ouvertement la même manœuvre, c Le major de Ghassot, qui a joui pen- dant dix-huit ans de la plus haute faveur à Potsdam, s'est brouillé avec son maî- tre parce que les bontés de la vieille du- chesse de Strelitz l'ont mis en état de se passer des bienfaits du roi de Prusse; mais il semble que le maître et l'ancien favori cherchent à se rapprocher. Celui- ci sent la nécessité où il se trouvera de recourir à la protection de ce prince pour conserver tout ce qu'il a reçu de sa vieille duchesse , et le monarque craint que cet officier, dont il connaît la valeur et le ta« lent pour la guerre, ne pusse à quelque service étranger, et craint surtout que ce soit à celui de l'impératrice de Russie i qui lui a fait offrir, Tannée passée, le grade de général-major avec un régiment de dragons, par le prince de Galitzin, ministre de Russie à Hambourg. it L'abbé de Prades, aussi méprisable par la dépravation de ses mœurs que par son caractère , rapporte continuellement ce qu'il apprend et môme ce qu'il ima- gine au roi de Prusse dont il approche familièrement en sa qualité de lecteur, et cherche à nuire à tout le monde. Le roi, qui le connaît, le mésestime el ne laisse — 30 » cependant pas d'ajouter foi à tous ses B rapports qu'il ne peut faire que sur des » ouï dire, puisqu'il est exclu de toute » bonne compagnie à Potsdam et à Berlin. » L'abbé Bastiani, vénitien d'une basse » extraction , prévôt de Giogau et chanoine 1 de Breslau , est adroit pour s'insinuer > dans les maisons des ministres étrangers » et pour faire des rapports, à Potsdam, « qui sont assez bien reçus. Il est actuelle- « ment brouillé avec l'évêque de Breslau et » ne vaut pas mieux que lui. M. de Ganiony » est lié avec les princes et se trouve pres- > que à tous les . dîners et soupers qu'ils » donnent; il est faux et rapporteur. » Toutes ces personnes, et quantité d'au- » très qui leur ressemblent, ne peuvent que » desservir sansjamais rendre aucun service. f Les étoffes riches d'or et d'argen briquées dans les pays étrangers, vaient entrer ci-devant à Berlin en p des droits jusqu'à 23 pour cent; depuis le commencement de cette a toutes lesdites étoffes étrangères o prohibées ainsi que les velours 1< déjà. » Veimer de vin du Rhin , coni 64 quartz , faisant environ 941 bou de Bourgogne , paie trois écus d'e Veimer de vin de France n'en pai deux et demi. » Le roi de Prusse a mis, en 4755, écus d'entrée, dans la Silésie» s vins de Hongrie, ce qui fait qu fraude les droits et qu'on les fait par la Pologne. » CORRESPONDANCE. LETTRE DE M. ALBERT LENOIR, CORRESPONDANT DU MINISTERE ET DE l'iNSTITUT DE FR MEMBRE DE LA i^ CLASSE DE l'iNSTITUT HISTORIQUE. Smyrne, SO mai 1836. Je suis en Asie depuis quatre jours. Un navire marchand partant demain pour la France, je m'empresse de piofiter de cette occasion pour vous faire connaître mon heureuse arrivée. J'avais reçu à Toulon, le 6 mai au soir, la lettre de notre secrétaire perpétuel et je me disposais à y répondre courrier par courrier, losque après m'avoir fait chercher dans la ville (j'étais au bain) , l'amiral m'embarqua sur le Sphinx , bateau à vapeur expédié pour Athènes. Après une bourrasque qui nous retint jusqu'au main dans la rade d'Hyères, nous avo: rapidement notre route par les bouc BonifaciOy le détroit de Messine, et '. Ionienne; j'ai vu se dérouler devac yeux les côtes de la Grèce, Navarini don , Coron , le mont Taygète ^t Géri golfe d'Argos, pui$ celui d' Athènes, l polis et ses temples se dessinaient sui mète ; déjà un pilote grec, pauvre pè dans son costume nouveau pour moi , a sa Cfi le S' hissé à bord pour nous diriger sur le Pirée, lorsqu'on aperçut le vaisseau amiral le Triton, mouillée Salami ne. Plus d'Athènes pour ce jour, malgré mon impatience! L'étiquette maritime nous dirigeait vers l'a- miral Massieu ayant de prendre terre. Je fus donc porté pendant vingt-quatre heures par les eaux qui roulent encore peut-être quelques proues éperonnées des vaisseaux p^^es. Près de nous était la montagne d'où Xerxès vit sa défaite. Fort bien reçu par l'amiral, j'ai dîné avec lui et tout son état-major. L'éclipsé avait lieu pendant que nous buvions le vin de Zea et que je goûtais le miel du mont Hymète: c'était le 15. Enfin, le 16, je pris congé de l'amiral; son canot fit voile vers Athènes ; je vis les restes du trophée de Salamine, du tombeau de Thémistocle, les raines du Pirée. £i| quittant les habitations modernes qui corn» mencent à se multiplier près des quais, on trouve à droite une partie des longs miu^s bâtis par Thémistocle pour joindre le port à la ville; puis on traverse un beau bois d'olivier, rejeton des arbres consacrés à Minerve; c'est de là que le temple de la déesse, le Parthénon , chef-d'œuvre de l'ar- chitecture grecque, se développe dans son étendue; il domine t«ute la plaine du sommet de la roche qui lui sert de base. Les propy- lées, le templo de la Victoire sans ailes ^ celui d'Érectée, ornent de ce côté la ciia- ddle. J'avance sur mon chariot; bientôt à ma droite est la colline du Musée, 8ur«* BOntée d'un tombeau en marbre; plus bas TÀréopoge et la tribune aux harangues, la pfison de Socrate à garuche, le temple de Thésée » d'une conservation admirable. Ce voment est le plus beau de ma vie!.... À côté^t le lèvera de cette belle médaille, «ne ville moderne en ruines» ses églises ia- ~ 31 — cendiées et dépouillées , des maisons n'of- frant plus que des monceaux informes, des arbres brûlés ou coupés par les boulets; telle est l'Athènes du roi Olhon. On bâtit beaucoup cependant et la capi- tale sort de ses cendres. J'y étais établi depuis cinq jours, an milieu des palicares, des Bavarois et des souvenirs antiques, lorsque l'amiral me fit savoir qu'il envoyait un navire à Smyrne; le brick VAlacrlty m'attendait à Salamînc; il leva l'ancre aussitôt que je fus à bord» joli ^bâtiment de vingt vcanons , cent vingt hommes d'équipage , état - majof composé de jeunes gens, gais et instruits; c'était échoir en dignes comparions. Oâ vit successivement Eginé et son temple dé Jupiter, le cap Sunium et ses ruines^ Scyros, Ispara, Chios, Lesbos, enfin le beau golfe de Smyrne. Ce voyage se fit en quatre jours. Le golfe a douze lieues de pro- fondeur; à l'entrée étaientCumesetPhocèe, métropole de Marseille; à droite, vers le mi- lieiv,estlapre8qu'îledeGlagomène; SaiytiM s'élève en amphithéâtre à peu près au fond. Fort bien reçu ici, un contre-temps m'y attendait : Texier fi) est parti depuis six ou sept semaines. Le rappel en France du navire le Ducouédic l'a forcé à profiter d'une autre occasion, qui, plus tard, aurait pu lui échapper; depuis son départ, on n'a plus de ses nouvelles. Selon son itinéraire, on présume qu'il est maintenant dans la Terre-Sainte. Comment le rejoindre? c'est impossible ; il faut donc que je fasse ici mon affaire tout seul. Après avoir étudié Smyrnô et les environs, j'irai à Constantinople. (i) M. Texier, le jeune et savant archéologue envoyé par le ministère cl l'Institut de France, dont tlnsliuit historique a eu souvent l'occasiott d'enregistrer le* curieuses découvertes* -â2- LSTTRfi DU MEME. J*arrivc depuis peu de jours de Constan- tiiiople; c'est un de ces voyages que Tima- gînation ne peut prévoir dans ses détails et que les descriptions ne sauraient rendre. Sans parler de ces routes entre Mytilène et la côte d'Asie, entre Ténédos et la Troade, puis au milieu des nombreux châteaux des Dardanelles et ^es îles de la Propontide, je dirai qu^ Taspect de Gonstantinople est ce que j*ai jamais vu de plus beau. Le Pa- norama de cette ville passe tout ce qu'on peut créer d'original , et cependant le Bos- phore est encore plus extraordinaire. Peut- être irai-je de nouveau dans la ville du sul tan. Le seraskier m'a fait demander si je voulais y rester pour construire sur le ^sphore. Je partais ce jour-là, j'ai refusé. Attendre long-temps , rester long-temps éloigné de mes travaux de Paris, loin de Smyrne, 1er Juillet 1836. vous, mes chers collègues, retarder la pu- blication de mon grand ouvrage archéologi- que, tout me détermine à reprendre la route de France. Si cependant, par des ofifres avantageuses et avec la facilité de quitter à mon gré', le ministre revenait à la charge, je ne dis pas que je refuserais obstiné- ment. Le séjour de Gonstantinople est détesta- bie. Pas de société ! toujours des montagnes à gravir et à descendre ! Je plainç ceux qui, par leurs affaires, y sont retenus plus long- temps que moi. Ici la peste est fort peu de chose , mais dans les villes et villages des environs elle est effrayante, je suis donc consigné dans le quartier franc. Je vais de chez moi au con- sulat et du consulat chez moi ; il est im- possible d'être mieux reçu que je l'ai été* LETTRE PE M. SPENCER SMITH, MEMBRE DE LA TROISIEME CLASSE DE L INSTITUT HISTORIQUE. Permettez-moi d*appeler vôtre attention sur les dernières opérations de la Société des Antiquaires de Normandie. Elle a tenu sa séance publique à Gaên , le 6 juillet dernier, sous la co-présidence de de MM. A. Passy et Ménitte-Longchamps. Le premier de ces messieurs a lu, comme directeur annuel , un discours sur ledéve- loppement dos études historiques en Nor- mandie, et parliculicreracnl sur les progrès Caen^lSaoûtlSse. des recherches archéologiques dans le dé^ partement qu'il administre. Le secrétaire (M. de Gaumont) a présenté le rapport des travaux de la société pendant la dernière année. Il annonce la distribution du 9""* volume des Mémoires, qui vient de paraî- tre. M. de Beaurepaire (de Lonvagny) a exposé des considérations sur la nécessité de recueillir les traditions locales, pour conserver aux histoires particulières leur âsiu vériUd>1e pUysionomie* M. F. Galeron (de Falaise), a lu un mémoire sur les travaux littéraires de feu l'abbé Delarue^ct principa- lement sur ses llanuscrils posthumes iné dits. Notre collègac, M. E. Gaillard ( de Rouen), a présenté le tableau des anciens peuples qui ont occupé le territoire de la Normandie, (nom propre qui serait écrit plus coneciemeùîNordmannie), au tempe de l'invasion romaine. MM, À. Le Prévôt et notre collègue, Pattu de St-Vincent, ont signalé quelques fisiits littéraires importans pour les études archéologiques. Le temps de la séance n'a pas sulfi pour entendre un mémoire de M. Alfred Ganel, ainsi qu'un fragment de M. de Gaumont, sur deux an- ciens châteaux du Galvadod. Le lendemain 7, la société a ténu sa séance de clôture, de la session. Elle a ëi^ toute administrative. .¥oîcî le réi^Uat an scrutin pour le IrenoinreUemeAt àaniMl d» bur^^tu. Direct<^ur provincial t M. Farget. Président annoel : Moi , votre indigna collègue. Vice président : M. Lecerf. Secrétaire ; M. A. de Gaumont. Vice-Secrétaire : M« Gervaia. Trésorier: M. Pellerin, doctetir*médeciit« Gomité d'impression : MM. Spencer Smith, de Gaumont, Cet* vais. P. A. Lair, Lechaudé, Boscher, Ho-i ger, abbé Daniel, de Magneville. La prochaine séance a été fixée aii prè-i mier vendredi du mois de noveiÀbre.- LETTRE DE 1. L. BB LA SAUSSÂTE , COMSERVÀTBim H07C0RAIRE DB LA BIBUOTHKQIIB DS BLOIS, 5BCKHothèqiie», dtnt Its diar'es de BOf| archi- ves? Qm lc8'«ongrècf «^oedupeiH %^m^ ment de tout ce qui se rallache aux intérêts moraux et matériels des déparlemens; eT sera publié ^enferiiaat k cotfij^ r«|i A tmvaux. f Agrées^ eto^ JVbtMT (hnnens kd les ^uestio cùnp^s ifii Mlçis 4fu£ f entrât pka euiièremeht tkokê la âpéciaiilé de l i^^ s«HïTi(Vf> -^ X ^'U conteii^poi dans l^d,^pôl&de es^kr^^.d'eau d<^ tériaMfs |iu caLcaîie gro^i^ t/erMiiîrç lebasain de la koire? . • .. £)U^»r(-il 4^1^ )<*$ animaux un ty n^if .auquel^ rapportât. |il^s ou \ou%ta le» créf^ion$| d^ cette grande des ètr^ organisés? ;. . 2^ SBéruHi. :^4lhiel9^oiit1e#cliai){ opérés dans la.gkAegfie^ 4^|^û^ vvf) néea» lamt soins Id rapport ^ la qmtM terres que sous ceux de la plantati< ârLres, du défrichement des landes leur tâche sera encore assez belle. C*esi là ;^ r^mélioratiun ^es races élevées d nous le croyons, le but principal qu'ils dé- pays? TTomsftfropnnr; lo cbciîx des (|ii^ioE^^ 4® fi«6^ioN« -^ L^paiU^, ,avanf 1 ^p^prla seBsîendeiçaUftaawée ffkli déjà prç$^ , , quête. d^ Ramains, a'^^t-ellç pas sentir cette tendance particulière de leurs coup p!us peuplée, plus riche et pi ij travaux. Le congrès s'ouvrira ïè dimanche 11 sep- tembre-, dboe 1» grapde salle d^ j^alai^ df .Làdu«é8n- stantinoplé, au xv^siè< le, n'a-t-ellepas em- péché le développement de notre littérature nationale ? Indiquer les i)àses de recherches métho- diques sur les langues et les patois, recher- chés â faire par zones ou rayons, de manière à véritier si Ton ne peut suivre la transfor- mation des langues de même origine dans les substitutions de lettres amenées par la pronc»ncîation. Déterminer exactement les limites terri- toriales de la Langue-d'Oil et de la Lan-- gue-d'Oc, 6® SSectior. — Rechercher quelle fut, dè^ les premiers siècles , Tinfluenc^e du christ tiauisme sur la condition des esclaves et quelle part il a eu dans Tabolitiou de Tes^' clavage. Quels inconvénieas ont dû détérnliner — H — rassemblée constituante à Tal^oUtion de la charges ? 0ans quelle progression le p vénalité des charges? Quelles considéra- ces charges s*est-il élevé? Quels ino lions ont pu déterminer, en 4810 , à réta- niens en rësulte-t-il déjà et quels dan blir cette vénalité à l'égard de certaines venir? êb EXTRAIT DES PROCES-VERBAUX MS ASSBMfiLliKS GlÎNéRALKS ET DBS SIÉANCES DE CLASSES DE l'iN&TITUT HISTOB La 4'« classe {Histoire gfnçrale et His- toire de France) s'est réunie le mercredi , S août y sous la présidence de M. Dufey (de l'Yonne). 52 membres étaient présens à la séance. M. Spencer-Smith , de Gaen , rend compte des dernières opérations de la so- ciété des antiquaires de Touest; et M. Al- bert Lenoir, du voyage en Orient qu'il accomplit par ordre et aux frais du gouver- nement. Il est fait hommage à la classe de la chro^ nique de Nestor sur la Hussie , offerte par le traducteur , M. L. Paris, bibliothé- caire de la ville de Reims (rapporteur H. le comte d'Allonville ) ; des recherches de M. de La Villegtlle sur les fourches patibu" taires de Monifaucon^ (rapporteur M. St- Edme); d'une Histoire de Flandre ^ par H. P. Clément ; d'un nouveau programme d^ études historiques et archéologiques sur le département du Nord, par M. Le Glay , de la dernière livraison des Archives histo- riques du nord de la France et du midi de la Belgique, par MM. Aimé Leroy et Arthur Dinaux de Yalenciennes; des der- nières livraisons du Paris Pittoresque, Histoire monumentale et populaire ^ par M. G. Sarrut et St-Edme ; de la Biogra^ phie des hommes du jour y par les mêmes; des Recherches nm* la position des Celtes- F'olces dans le département de VHé. par M. Eug. Thomas ; de Recherches toriques sur lajoirc de Pâques et brochure iniitulée Charles^Quint eu vent de Sl-Just, par M. L. Paris ; dernière livraison de la Revue Anglo-^ çaise , publiée à Poitiers, par M. ^ FonteDelle deVaudoré; du dernier JB tin de la Société de Géographie; et Histoire d'Espagne, d'après les au originaux, par M. Paquis. Présentation de M. Th. Lopart, tr teur de Mr*crobe. M. Belfield )it un travail fort éter fort intéressant sur V Histoire Univer que vient de publier notre collègue M. guste Boulland. ( Renvoi au comité du nal. ) /^ Le mercredi 10 août, séance de classe ( Histoire des Langues et des . ratures), sous la présidence de M. L nidec. 28 membres étaient présens. Lettre de M. le vicomte de Guy ton ( James (Morbihan), contenant une rel auchentique des obsèques de Charles 1 Lettre de M. Mary-Lafon , envoyiiii rapport sur les travaux de l'académi jeux flpraux. Hommage à la classe du Kosak , p Czynski (rapporteur M. Mary Lafon); Bataille de Kirholm, ipar M. le ^ ~ ;rr — Kratinski (i'aJ[>povieur in, Vedeney); (ïe Précités d' éloquence , à l'usage' de la' jeunesse du 19© siècle, par M. Andrieux, inspecteur de l'académie de Limoges (rap- porteur M. Hle Dufey); des dernières li- vraisons de la Minen^e de la Jeunesse , publiée à Bordeaux, par M. Malvesin; du Propagador de la Liberdad„ Revue espa- gnole, publiée à Barcelonne, par M. Govent- Spring; de la dernière livraison du Jour- nal Grammatical y par M. Redier; de plusieurs numéros du journal allemand Btr Geaechtete^ le Proscrit, par M. Ve- nedey ; des dernières livraisons du Suppléa ment au Dictionnaire de l'Académie y par H. Raymond; et de plusieurs numéros de \^Revue desEnfans, par M. Henriot. Présentation de M. Slowaczynski (André), rédacteur en chef du journal polonais Tygodnik, auteur d'un Dictionnaire Géo^ ^aphique de la Pologne et Tun des rédac- îeurs de la Pologne Pittoresque. M. le marquis de Custine , auteur de Mémoires Historiques et Voyages en Ca^ labrcy en Angleterre et en Espagne^ de- mande à faire partie delà 2® classe. La Pré- seoiation de M. de Custine est, aux termes (lu règlement , renvoyée à la séance pro- chaine de la classe. M. Eugène de Monglaye lit le rapport de M. Mary Lafon sur les jeux floraux. A la suite d'une discussion à laquelle prenneiit part MM. Dufey (de l'Yonne), E. de Mon- glavc, Le Gonidec, Eug. Labat et le marquis de Pteigne, ce mémoire est renvoyé au comité du journal. Rapport de M. Le Gonidec sur de nou- velles recherches relatives au Gelto-Breton, par M. Gharles deLatouche ( môme renvoi). M. Le Gonidec lit ensuite un fragment fort curieux de la traduction d'un très ancien drame celto-breton , à laquelle il travaille en ce moment.' ^\ La troisième classe ( Histoire des sciences Physiques , Mathématiques y So^ ciales et Philosophiques) s'est réunie le mercredi 17 août, sous la présidence de M. l'abbé Labouderie. 52 membres sont présens à la séance. Lettres de M. le président de la Société Ro} aie des antiquaires de France, offrant le tome XII des mémoires de cette société, et de M. l'abbé Gadart , chanoine de Gliâ« lons-sur-Marne, qui annoncée ses collègues^ l'hommage qu'il fait à chacun d'eux de ses divers ouvrages de théologie. — Deâ remer- ciemens sont votés à la société des anti- quaires et a M. l'abbé Gadart. Les ouvrages suivans sont offerts à la classe : livraisons de juillet et d'août de la Revue étrangère et française de législa^ tion et ^économie politique y par M. Félix; Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances humaines , par MM. Bailly de Merlieux et JuUien de Paris, li- vraison de juillet; France départementale^ revue de la province, par M. INestor Urbain, livraison d'août; Histoire des maladies observées à la grande armée française pendant les campagnes de Russie en 4812, et d* Allemapie en 1815, par M. Kirchkoff d'Anvers ; de la Nature de la ricliesse et de Vor'gine de la valeur^ par M; Auguste Walras ; le Congres ^ Association intel- lectuelle des provinces ^ revue de Toulouse^ V^ livraison, juillet; la Flandre agricole et mnnnfaclurihre de Valenciennes ^ li- vraison de juillet; dernier numéro du Bul-^ letin Médical Belge y publié à Bruxelles, par M. Marinus; Annales du Puy de Dôme ^ livraisons de mars et d'avril; Observations sur le duel y par M. Filippo Rizzi de N^ples (en italien); Revue du i9^ siècle, livrai- 90D de juillet #t d'apùt ; f^iitcif si^r la l^gis^ latron militaire ^ par M. Jonbert, çapit9iQe au 64^ régiuaeni de ligfie; Jownal (Uagri culture, sciences j et arts de la Sociéfç Jioyaje d* émulation de rjin, livraison de juin; de la Physique d'Jristote, llièse latine d^ philosophie soutenue pour le grade de docteur ès-lettres, à la faculté de Paris* par M. Bernard Ju 11 ien. Présentation de M. Silva-Peixoto, attache à Tambassade dg Brésil à Paris, Sur rinvitation de la classe, M. Bernard Jullicp développe avec beaucoup de luciditt^, à propos de sa thèse, le£| principes sur lesr quels repose la physique d'Aristote. M. le docteur Cerise Ut un travail de M. le docteur Prion, de Nantes, sur des ibis noirs y tués dans le département de la Loire I afériéure, et sur leur identité avec les ibis des monumens égyptiens; et M. Eug. 4ç Monglave, un mémoire, de M. Vondelot, sur l'influence des noms sous le rapport ^Hgieux. /^ Le mercredi, 24 août , séance de lf| Reclasse (^Histoire des beaux-arts) prési- dence de H. Romagnési, aîné. 26 membrt's sont pl'éseus. Lettre de M. Charles Falkenstein , con- seiller de cour et bibliothécaire en chef du rôt de Saxe à Di*esde , demandant à faire partie de Tlnstitut historique; M. Falken- istein est membre d'un grand nombre de Âociétés savantes étrangères, entre autre» df It f9çi«lé foyate 4% SWf pqu^ i» no» cheroheçt la conservât ion de| intiquii0$ do pays. Cotte candidature e$t appuyée par M. Charles Forster et Ferdinand-Thomas. Mêipe demande de M. Henri Reber, comr» positeur distingué, appuyée par 1|M. ^Mphcz et P. C. Roux. Hommages de la Description , par M. Alexandr<9 Lenoir, d^utie tapisserie rare et curieuse^ fabriquée à Bruges, représen- tant le mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne ; du tome ILII des Mémoires de la Saciéié Royale des aniiquaines de France i et (ï\kné Publication de la société libre des beaujCHittSy séance géoértle de i85a. L'ordre du jour appelle la lecture d'un mémoire de M. l'abbé Simil sur Cantique fontaine de Bitnies, vulniiremeni fBonnue soiifi le nom de temple de Iiiam^ M. Ferdinand-Thomas est nommé ftp- porteur de cet ouvrage. La lecture d'un mémoire de M. le comte Ricci, sur on projet d'histoire des beaux- arts français dans les contrées étrangères, est ajournée à la séanee prochaine. ^*^ La séance générale mensuelle de l'In- stitut historique qtii devait avoir lieu, con- formément au^ réglemens, le vendredi 26 ft lût , 0St renvoyée, vu l'absence de M. le secrétaire perpétuel, au samedi 5 septembre procbaiq. -ai ^ CQBniOlnçinE Kl ■i :..-i »• , ■i GUte aBnée , ta oréunat vii c^nal dai» un fwniin-^teftiiié à un Jardin èoCan ntqm à AatuM ^ o» a iroilvé^ (itesqa'i la. niHboedtt sol, une mosa^ue de prèi de daq pi^rei'dé langueur, éur un peu œoinâ de i|iialré' de largeur Le iDédaîlIim tepté* sente un vase rempli d'eajs, éur ies borda duquel eoBl- pues deux oiaeaux. .C'est , dit-Qo ^ la copie d'un dea plue beeus anvragaa ém oa gianre» exA^eoUa. par lea aaeiraa. L'eapace qui sépare re iahieau. ^rlaetpal dea hartiM formant l'encadra- maida la mosaïque eat occupé par ém omamans en eompDrtiiuen^v dont laa dea- u'as yariéa prtMluisent un bon effet. Ui plas grande partie de eette niosaique e$t l^srraiteaiQnt .conservée; le r^ste a bmi-r e0up apuOert. Le oorrtdor OQndui»otr A la chambre que décorai i ce précieui^ mç' Buoieut» eev pav^» eomma dana lit w«i<9Pti antique déoouveftp par Mr Siorvi, (f\\ mmi- que amorphe. -- VÉcho de RQU09k veiui compte d'imporianteia découvertes .qui vifnpent d'être f Ues à Lilleboone. fin dégag^ppt Is muraille ei^térleure du théâtre ri^mHi"» du (été de rOuestt on a trouvé appM^é é Tun des coiitrerort? qni OapqM^iit cçtti^ BuniiUe f un œur eu fortf^^ pi^rr^'$ « usemblées à sec» ei«levé0s ^ das cfioau'^ mens antiques, apparteniiiU (»Pe^M/^ ^^e^ 4 dei sépulcurea..Ving(reiiiq de qfs.eierr^ ires ièreo^ent uiiUé^ ont dft reir Gèlent la main d'oo artiste habite et eiereé* Dca ornemens tels que riueeeuK » pal^ mésy eto.^ et ;ittrlbuts funéraires ou; aller gorâquesi complétaient la; déqoraiioo ds eca nsauiBolées* Le style des aqujpturea est large et d'un boa dossein » on aperiMi»lt encore la traœ de« Ui peinture dppt elles étaient rehaussées} iualheure¥^9içi%t^ ^ n'a pas retrouvé Meutes 1^^ a&si^s d'uj^ môme tombeau » et il ue serait pas pqs* aible jusqu'à ppé^eot de le recomposera Oa fragmeos n'en sont pas iiwiiis trça- précieux» et depuis qu'on a'ofsçqpe ^u déblaiement (jtu tli^tr# romain djç.^^U lebonne» rien d-aussi îqtér^sant n'avili eoeiire été amené au jour. Upe seule pierre sculptée oQreunreî^tç d'inscription portant que le mouuinent fanéruire dont ejle faiT sait psr^ie a vaU éU| ^l^yé à Marcfami/i j^àjç son père. Peii uïonumens .^'nn j».\(trç ^ei^re dé- valuât aussi ^voir été mis à contribution .pour l'érection de cettç muraille grossière , 4 ^n j"gtr par wn reste d'ajrcadç d'une grande f^iégance, où l'on voit des. génies içt -des amours d'une fort belle exécution^ çt par d'autrçs morcpaux plus ou moins ornés; pe^iHire proypriaienirils du th^irç Ipj-mêmc ? La construction de ççtte muraille doit remonter ^, de;^ t^mjps fort ançl^n;^, puis^ -m qu'on a remarqué qu'elle était assise sur le sol antique qui n'avait encore subi A M^ époque aucun exhaussement. Peut-être faut-il reporter son existence aux épo- ques des invasions des Barbares, ou au^ déctth es la pufssaaoe romaine dans nos cmtrées. Toutes les Issues du théâtre ayant été fermées par de grandes* pierres, assem« lilées également à sec, on peut présumer qu'on 86 sera servi de cette vaste, enceinte aémi-cireulaire comme de forteresse contre une agression extérieure. La muraille, com- posée ^ As débris de tombeaux qui s'ap- pbyalfint contre le tliéâtre, aura servi à lier tiiiiii-ci à la citadelle romaine qui y touchepresque et dont on peut suivre en- cnire aujourd'hui le tracé. ' — Le 10 août, en creusant les fondémens dÉÉ eonslrnctions qu'on se propose d'élever mxr la place du Gouvernement à Alger, on a trotivé un vase plein de monnaies d'argent. Cette tronvaillea rappelé, dit-on, à quelques jnîfoet à des Maures qu'ils avaient connais- sance d'un trésor enfoui dans la maison du campement; ils en ont été feire la déclara- fiôû à l'autorité, et comme ils se sont ren- dus responsables de toutes les dépenses que cette recherche pourrait occasionner, on n'a ]pa8 vu d'inconvénient à commencer des fouilles qui se continuent an moment où nous écrivons ceci. ' — Des ouvriers occupés à repaver la rue derÉvêchétà Goutances, ont découvert plu- sieurs tombeaux en pierre les uns à la suite des autres. Le dessus formait une espèce de yoUier^ les deux côtés étaient en nyiçonnerie : la dimension et la forme étaient celles du corps qu'elles avaient contenu. Dans chaque iôikbeau était un squelette dont les osse- mens étaient assez bien conservés; la tête était enclavée dans une niche et soutenue par uhe pierre; le cadavre reposait sur la terre sans aucun vestige de cercueil. L*ab- teMe^ii tout indice de l'époque où ces ca- davres ont été enterrés fait croire qu'ils doi* Tcnt remonter à une haute antiquité. — Le Département de la Corse a obtenu do gouvernefluent.rautQrisation d'élever ua monarmèot à la mémoire de napoléon dans sa ville natale. Ce itionument doit se co»- poser d'une eoloane de granic surmontée d'une statue semblable à ^le de Ja place Vendôme. Cne souscription a été ouverte pour subvenir aux frais. . . — Une opération a eu lieu qui aurait du fixer l'attention des antiquaires; les deux clés en bols qui fermaient la fi»sare qui traverse la base du monolithe de Louqsor en ont été levées pour être remplacées par deux autres clés eu. cuivre; elles étaient euti^^UOTt rongées par l'action de l'air et de l'humidi- té. Tout porte à croire qu'elles avaient étié placées à i'époque où l'obélisque fut dressé à Th^es ; ainsi ce feit prouverait que les Égyptiens connaissaient ^ il y a plus de 'i^OOO ans, un des puissans moyens que nos charpentiers emploient fréquemment pour réunir avec solidité deux pièces de charp- ente, la clé à queue d'hirondelle. Le gouvernement va faire frapper une médaille commémorât! ve qui sera placée sous l'obélisque, sur son piédestal. Notre collègue, M. l'ingénieur Lebas vient de recevoir tous les agrès qu'il avait deman- dés à la marine; il s'attendait aussi 4 rece-^ voir, parla même occasion, dix grandsmâts de la longueur de 25 mètres chacun, qu'un entrepreneur s'était obligé à lui fournir; mais, au lieu demies mâts, on lui en a amené qui n'ont que SO à 21 mètres de longueur; i| en résulte qu'en ce moment H. Lebas est obligé de changer tous ses plans; d'un autre côté, une machine à vapeur , à moavemens précis et continus, lui avait été proaulsci; — « peot-étTeftiudra-l-ll qu'il -s'en passe, et que, eommedans ses précédentes opérations il se lenre encore de cabestans, mus tantôt par des militaires, tantôt par des ouvriers, qui ne comprennent guère de quelle importance est, en pareil cas, une manœuvre régulière. — ]>e8 feuilles faites dans un jardin ^ à Poitiers, ont montré à la profondeur d'un mètre environ : i° Une plate-forme en moealque; 3* Un corridor ou passage d'un mètre de largeur, compris entre deux murs construits en moellons et briques de très fortes dimen- sions; 3** Un aquédac ou conduit d'eau formé de deux parois en maçonnerie revêtue en ci- ment et d'une cuvette en pierre de taille; 4° ikft tulles et briques romaines en très grande abondance; enfin, sur la mosaïque eldans la cuvette de l'aquéduc, une couche de cendres calcinées dans laquelle on a trouvé quelques, morceaux de plomb, des clous, divers instrumens en fer, et enfin deux mé- dailles d'Adrien. On n'a pas retrouvé dans ces construc- tions, dont la démolition s'opérait facile- ment, ce ciment romain plus dur, plus ré- sistant que la pierre. L'examen attentifdela position des lieux, la pente générale du terrain vers la rivière, la distribution des murs, l'existence d'un aqueduc dont la section est assez forte, font penser que les constructions dont on trouve les vestiges faisaient partie dés thermes de l'ancienne ville romaine , et qu'ils étaient situés en dehors de l'enceiiite, puisque au* delà de ces constructions on ne rencontre plus que le terrain naturel. Cette dernière indication peut i&tre utile pour déterminer les limites delà ville. — Des ouvriers travaillant à une route de Tnlle i la Châtre ont trouvé^ à trois pieds de profdpdèàr, deux pierres rondes et sans travail à l^extérîeuv; mais dles étaient réunies Tune à l'autre, et formaient à l'in- térieur une urne taillée en rond; elle était pleine d'os humains brûlés ; une phalange assez bien conservée, qui a été reconnue pour celle du doigt auriculaire, indiqueiait que le squelette dont elle faisait partie était d'une taille gigantesque. — Les prix proposés cette année par l'A* cadémie française, sont: pour la prose, l'éloge de Jean Gerson , auteur de rimita- tion de Jésus-Christ : pour la poésie, l'Arc de triomphe. Le premier sera décerné en 1858 et le second en 1857. — La Société de géographie de Paris a reçu la première feuille de la traduction arabe de la Géographie de Malte-Brun , pu- bliée au Caire par le cheyk Refa'h. — Les recettes de la douane de Marseille se sont élevées, pendant le mois de fé- vrier dernier : Pour droits de douane, à 1,785,869 fr. 97 c. ; sels, 550,051 fr. 50 c. Total. «,115,921 fr. Î7 c. Eu février 1855, les recettes ont été : Pour droits de douane, de 1,698,554 flr. 61c.; sels, 346,250 fr. 55 c. — Total, 1,944, 604 fr. 96 c. Augmentation en février 1856, 1 71,516 f. 51c. Primes acquittées en février dernier, 481,224 fr. 18 c. ; en février 1855, 258,825 fr, 09 c. Mouvement de la navigation h Mar- seille, — En février 1856, il est entré dans notre port 471 navires de toutes pro- venances, jaugeant 40,845 tonneaux. En février 1855, l'entrée a été de 455 na- vires, jaugeant 56,098 tonneaux. En ffifvrier 1856, il est sorti 500 navires Jaugeant 50,986 tonneaux. En février 1855, il est sorti 407 navires jaugeant 46,274 tonneaux. ~ 4i ^ : ll£n£oibofi«ciB.^ Phiiesdans ks régitm^ tropicales. ^ M. Boussittgaalt a adressé à rAcadéoife des scitaiiees une Hcfllce snr quel-' qoes i^étiiltauirelatllbï^ ee sujet » qu\ sedé^ dtil^iHtatitdesfts f>fopre»obsertationsq«ie de Celles qo( ont été fettes è dtfléreniles épô- qûel dàtïÈ ta N<>ifV6i)e>Greii:idé. On a reconnu en EuP4»pe que la pltiie tomb¥ën plus grande abnndanrè le jmirque Ja ttuit; dans les réglons équtno^iales oà Taii- teur a demeuré, ilf)ara7t que fe contraire a Heu. Il a en effet ibesuré pendant trois luols, et^séparémetil. la i^Kiie tombéedrins lé vot^ sinage des mines de Muritiato , et voici ee qu'il «*bbtenù : « An 18ât — Pluie en centimètres. J^PJOttff ^ n««^^re, . , , 3,4 15.1 48,5 ;«oveiçbffi ...♦,? ?0.,8 , .^?,§ %% ■1.5)?. 16.1 Les fqîn^» de iHurnaf^ snm alto^apar 6° 27' de lat. N, , Iqfig.ocpid. &h H/j leur llAutiBiir au dessus de l'Ocra, eside i|42 6 pï^tres; I^i4i*tatii|i96rfiture nioyaniiedeSe'VA. ^JLij^s ohsQrvptions sur la qfiaïuité dtï pluie qui y tombe chaque mois ont ^té i^outlV pu^es. depuis l9 d^p9^t .<}^ M»; £ou«»ingitu]t, Taduiinistration ayant fait sur sa demaqde ^«bUr pn ud^iflètre, , ^ r; Jtt. BoMUsingauU donne 1^ ré^pItatiiiiieQ- suels pour les années 1855 et d894^ ç| ii 1^ rapproçhede ceux qu'ayait ci tjnus Ci)l(}asà S?inta-fé d^ Boçot0, laiit. 4° 55*, longit,pçc. 5^ ^\ b^ufeuf ^641 oiètrt^s. Pluie erk cenlimhWes. Mois^nla-Fe, 1827. iSo8. Murmato» 1 8 3 3. 1 8 34' .J>knyJ9r,, .fi.l Tj5 •-- - 8,1 4,8 Février . . 4,7 —, 4^,2 5,4 Mai ^ ; * . 4«,s ' 44,e -- 1V,#«, Jttfn; . i • T^# ■M --^ M,o n,« Juillet./.' 0,« • _ » "'^ T,«^ Août ... « 4^vB ■ r— ' M Septembre i,8 • «,4 4«,î Octobre. .' 42^,7 • • • -^ •,4 95,7 Novembre 0,5 * ^ i«5v» ^ 47,8 Déeembt^ 46,5 •^ •*,5 47,« Avril ... 6,Q 2?,4 5,5 Total . V 400}« ^ 4*4,4 474,2 La quantité (té pluie tombée dans te cours d'une ann& â Sanlà-Fé esi , eomnpe on Te voit, bîe.'i moindre que celle qiii tombe à Murmnto dans le cours d'une année. Géré- sultat parait tenir à uiîe doublé cause dont les effets ont été constatés séparément/Ainsi, on sait qu'à une tnême hauteur au dessus du niveau (le la mei' la quantité de pluie augmente à mesure qg'oh s^avance vers des climats dont ]â température est plus élevée; que pour un même parage la quantité de pluie retîueiliie e^t (l'a u tant moindre que Tudomètreesl placé plus haut ap des^uj^dp niveau de la nier. — Uii . tableau htatisUquedes poloi)ies fran- çaises porte la population jie la Martinique à 114,260 individus, dont 97,767 es(^laves^ la population de la Gvia(^eioûpe à 124^ $49 individus de tout sexe t^t de tout âge, dont 09«X)59 sont esclaves ; la population de Tile •de Bourbon à 70,47? esclfiv^i^ ^t ^0,6^1 personnesiibres, parmi lesqiielles pu pomp- J|iit,4 laftnd^ J850, 9^404 Indienp; la pp pu.ldtioq dç la Gujape française à 9,97Q iDdiYidu§ libres ev.lItS.^l esclaves. La p^ pi|latiQndupa^;s occupé par rétablissement |ramçai|i 4^ns Tlqd^ aie Qpofpo^ d^ 1,199 fiurppéeas et dp.l^^>9Qi indicés ; eniin 9Q$ personnes libres forment la population dçs j(|çs ^iiiut-jpiurrç et A^qf^t^lou. I^a force des IfQup^^ d'infanifurie , d.4rM;l|enç et éeg^^ Bpurtioii,dt43»aM3éiié8al, etde dbomaies sejileaieot icians Tliide. Les dernlèret dépédits fNinrMuet des Aatilles font connaître que le budgec de la Martinique s'est élevée 3,492,717 fr., et celui de la Guadeloupe à 2^084,631 fr. Le bttdget de Tlle Bourbon éUU de 1 ,8B0,p00 f . pour 4835. La cnoB^agnle anglaise des Indes pafe à la France, pour la cession de certains droits, 4,000.000 fr. de renie. Sur ce fonds, la 6ui9fie française reçoit 6tô.000 Ar., Ii« Sé- négal 250,06a fr., Saint- Pierre et Miqiie*> kn 405,000 Ar., et SainterMari^ de ilada* gascar 90,000 fr., et enfin 30,000 fr. sont dépensés en France pour le servies centra- lisé des colonies. La navigation de la France avec ses colo* nies occupe le cinqu ième des hoamnes d'é- quipage qu'elle emploie dans son mouve- OMOt de navigation avec l'étranger; le rap* part entre le tonnage decesdeux navigations est comme 49 à 18, ou plus de deux oin- qulèmef du tonnage employé pour la navi- gation avec l'étranger Les importations des eolonies en France se sont élevées^ en 1853, à 04,301,450 fr.. et les exportations de FfUnce aux eolopies â 43,7 1 4,850 fr. ; nais ondoit remarquer que cette dernière somme n'uml; pasl'eipiession de la valeur féelledes produits exportés aqx eolonies» d'après Tu- fags assez généralement adopt^dans le 1:001^ mfrcf (le diminua dans les déclarations, à la sortie, la valeur 4es fi^refac^ndîsfy^, rrr Q* lit daps le Gl^ie, de Londres. s Bas tableaux officiels qui viennent d'être publiés pot tent le nombre des ouvriers emr ployés daps les diverses filatures de coton du Royaume-Uni à 400,495 ouvriers et 44%8ii o«Tfrièm, «a teuk 820,484 iodi- vidns: s«r ce sfalffirt , A y c» a 28,Ttl 8e huit à treize ans. Dans les manuisciiiiM oà Ton travaille la laine, il y a 37,477 ouvriers et 33,797 ouvrières: en lout« 74,274 ia* dividiis, doat {3,822 de huit à traite an^. Dans les fabriques de soieries, 40,488 ou- vrierâ et 20,404 «ruvriéres» en Um 80^682 individu^, dont 9,074 de 8 à 15 ans. D.ins les ûjatnres de lin, on cooapte 40,905 ou**; vriers et 22,888 ouvrières, en tout, 38»2|MI individus, dont 5,288 de 8 à 43 ans. fp(al général, dan$ {es manufactures de ù^ilanp laine, soie et lii , il y a 355,272 ouvriers et ouvrières, çt sur ce nombre 5d,4#ft sppt des eiifanH de 8 A 43 ans. » -r L*éut suivant offre la liste des asri^ vages des pgrts étrangers dans celqi deliew-^. York, pendant Tannée 4835, non compris les vaisseaiix de guerre des Etats-Unis. To(al d^prt i vag^ : 2,049 bâtiiiiens, à^% 520 navires, 4i2{( barques, 939 bpipkf » AM sçl><^pers, a fialouqu^, 40 galipl^i 9 ffér gat^s et 3 qorvettes. Lequel total #e cemppse de 4,(^99 l>Ati-f mens américains, 288 anglais, 34 fninvais, 45 espagnols, 21 hollandais, 44 danois, 4 belge, 4 siciliens, 4 l^acpboijrgeois, 9 d^ Liibt'C, 2 qplpn^bjens, 4 pne^icain, 4 l^aî- tien, 1 sqide, 4 toscan, 4 pruçhjens, 49. suédois, 44 autrichiens, 1 brésilien, un dç Vçne^uela, 4 norwégîen et 20 dç l}rè l'année précé^ htB faieultés ée droH qm dente à 1,721 ; le nombre des sous diacres imT oomplaretil^ en 18^9^ à 1,697, l'année piécédent« à 1,681; le que.. ., * .....; . 4,467 # nombre des théologiens à 7,123, l'année ea onl es^ en 1834. t » . 4,^9St précédente à 7,417; le nombre des pbi- d en 48». ^ . ; • ; . . ^^19^ losophes à 2,399 , l'année précédente à Bans \tê faonliés dé nf^ 2»172; le nombre des élèves des petits dedné^ Il j avait 6« en séminaires à 14,1rô9, Tannée précédente 1883.- ^ . i ^ . . , . . . 2,at8 êi âl3,82ë. Uy en^ew^ en 1884. » / Û.âÊQ — Il résulte du relevé des mercariales Çl ^n 1835. . . . . ^ i . 2,672 de Paris , pendant l'année 1835 , que la ^^ collèges , qui o'a- CQnsommation de viande de boucherie a ^a'cn^ ^^ *^34 que. , « . 67,175 él ^^ ^ en ont eu ^ en 1836. . • i 78,298^ poids moyen ensenhio. Les progrès dô l'instruction pi tfuairc 72,462 bœnfs 55ÔUv. 47,093,8001. encore plus fiappans. Le nombre de 16,4^8 vaches. . . 475 7,819,560 fans mâles qui fréquentaient, en 18^ if3,996 veaux. . . 130 9,619,360 écoles primaires n'était que de 96Î 867,349 moutons. 42 15,428y65Ç 11 se trouvait porté en 1832 à «,20< " ^ .«. — ' - '••»■ ' _ ».i j TjTIZI à»i( ï»'»! rès les f ecenseipen» faits ^ , . . , ,. . ■ à la fin de 1834. ce mAtaa Bn ■jnoihnt à eelW lia'- ' . , , , ., ,^ , . _j *- nombre s élevait alors à. . » . i.Qf tatnéè quant!lé dd ti»m« . ■' ■ eelle dite à la mtm, tni^o- >'"««' "«• «^'"«* '«»«•«»«* "•» dofte morte pér le» b«oebeta munes, aux dép,rte.«en8 et à l'élat | d« la bànKeue, «t ««mhié * '^' '^" ^* **"" *«5^' *»"» *^" •P*"" '* la Hrtie de là rue dés Prou- d'acçroUredeplMsdun tiers, en q..« «rfres. et dum te poM. s'è^ années, le nombre des «lèves qui reç* làye et ........ .w ... . 4,60(J,«eô •*" *••'■"'»"* '^ rinitructlon primaire :j^.^^^^ -^ — La Statistique de la Grande-Bret La consommation de Paris par Marshall , présente un tableau co en 1835 a été de 84,461,358 ratif des différentes professions en A . Ce n'eist pas tout encore. La da«ise ou-' terre», vrière se pofte les dimanche et luMdî de L*in»pecUon de ce tableau proure i chaque semaine aux nombreux cabarets classe agricole et celle des mineurs de barrières approvisionnés par les bon- pasent les 7|17 de la population Iota cbers de la banlieue. On doit ajouter cette classe manufactorière les 5(17, kl consommation à celle de la capitale, et commerçante les 2|17. En ûu les profief l'on verra qu'il se mange dans un an plus industrielles, y compris le service de te décent millions de livres de viande de bon- de mer et les classes lAiproductivesdes cbéf ie k Parls« g^pa et des lentieca fonnent les 3ti 7 le --.■♦7 BIOiLETIir BIBLI€C»APHI9IIi:. \Ti , ) i^ Congre,^ , associeUion inelUçtuellè des proyinceSi ^^'UP de. Toulouse f 1** li- vraison, în-8°. De^rip/ion cFtine tapisserie r(fr€ et curieuse^jaiie àBri^Q^y paiM. AiexandifQ Lenoir, créateur du musée des monumeaf kançais; unefu'ochurtsip-S®» , Séance cl« ^856 de Uf, Society libre d^s bcaiix-arts, tenue à l'bàteUde- Ville de Paris; une brochure in 8o. Ohsery'cUions sur le dud ( en italien ) , par Ji. Filippo Rizzi, de r^aples, une brcv cbure ln-8<^. . . Le kosaky ronrân hisloçiàoe, par M. Czynski ; 2 vol. in-8o, chez Leclaire, li- braire de rinstilut historique, rue Haute- feuille, 14. Le Proscrit^ }outub\ politique ( en alle- mand )^ Précis de la léfàslation militaire fran-^^ cais^f^l^*hf Jouhert^ çapiUM«ed'|p6ia-r. terie ; une brochure in-8«. Histoire des grandes maladies obser- ' vées à la Grande Arm^e Jrwicaise , par M. le chevalier de Kirchkoff, d* An vers; 1 vol. in 8o, Notice sur les sépultures d'Hélo'ise et éHAheilard, par M. Alexandre Lenoir; une brochure in 8^. Collection de chroniques liégeoises , par M. PolaÎDy conservateur des archives de la province de Liège; une brochure in 8®. Histoire de la FlandrCy par M. P. Clé- ment; 1 voL ia-18,chezWanakèrey libraire à Lille. Nouveau programme d^ études historié gucs et archéologiques sur le département , . I ' I . • . f du Nord^ par IL Le«lay;, 1 vol. in 48 , chez lé même libraire. k . t * m % • Cr gine française de la boussole et des cartes à^ouer^ par 1|. I\e^; une brociiMrç m,r. ... . Cours, de physi(fU€i gffnértfle appliquée aux arts, par M. L. & Georges, de BttSjSii^* çoa; un vol. in-8o.' Z)e la/oi et de son développement^ par M. le baron d'Eckstein; une brocbvjrf|îii-8o« Reckerokes sur la pçsiltoii âei Çéi es- Volces dans le département d^tf HértmiH L'Abbtye jà^ sSmnt xAm^uëm-hsi' Thé* m rouanne ; par M. H. Piers, bibl. de Saint* Omer; une brochure in-8®. De renseignement du dessin sous te point de vue industriel^ par M. Alexandre Dupuis • une brochure in-8**. ^ C^W'5 de philosophie ^ un volume in-8*, j^ >.•>£. Garo, professeur de philosophie au Mli^ f oyal de Rennes. Lia légende latine des S. Brandaines^ in-8°, public par M. A. Jubinal. Pensées philosophiques sur les Cime- tières^ in 4 ; par le D** Pi, de Mont i)el lier. Appel de V Ecosse aux Etats-Unis d*A • mérique, in-8o. La gran 'e mosaïque de Pompéi, (en Ita- lie), i brochure in-S^, publiée à I^aples, Dissertation sur Rcgulus, in 8°, par M. Rey, de la société royale des antiquaires de France. Notice sur les archives de Montbéliard^ in 8^, par M. Duvernoy. Considérations historiques et pratiques sur les progrès de Voptlialmie , llièse de M. Anatole Ramaugé; une brochure in-4*. Essai historique sur les provinces baS" ques , i vol. in-8®. Traduction du même ouvrage en es^ t»agnoly par D. Pedro Martinez Xopez; 2 vd. inl2. Nouvelles Racines de la langue latine, par M. H. Germain ; une brochure in-8^. Mes poésies , Mémoires de Silviô Pel- licOf traduction du même ; nne brochure in-18. Delectus ou Recueil de sentences grec» ques^ rurales et religieuses^ par le même; i vol in-12. Origine du langage j par le même ; une brochure in«f 2» Bulletin de la iociéÊé archéeU^que de Beziers , lUM brochiiieni«8«« 48 — Des anciennes fourches patibulain Montfaucon^ par M. A. delà TillegiU vol. in-8^ La Constitution espagnole de i par M. St-Edme ; une brochure in-32. P^theas de Marseille^ ou la géi phie de son temps ^ une brochure in par M. 1<* comte Strascewitz. Jardin de la langue latine^ par M. thélemy Morand, de Lyon; 1 gros vo în-8«. Lettre à M. Matter^ sur les antiq de Grenoble^ par M. Pîerquinde Gemb inspecteur de l'Académie de Crénobl vol. in-12. Collection d^histoires complètes de les états européens, d'après les au originaux , par M. Paquis; Histoire c pagne, i«'voK în-4^ mtt iéù. Le secrétaire perpétuel j Eugéhe de MONGLAT — 49 MÉMOIRES IBIS NOIRS TUES DANS LE D£PARTEHENT DE LA LOIRE-INFERIEURE. De jour en jour le goût des sciences na- turelles se répand dans nos départemens. La ville de Nantes n'est point restée en ar- * rière du mouvement général, et depuis quelques années elle a été à même d'obser- ver ou de recueillir des animaux rares de diverses espèces (1). Mais ce qui a plus particulièrement pi- qué la curiosité des amateurs d'histoire na- turelle, c'est l'apparition , dans notre pays, de quatre ibis noirs qui ont été tués d'un seul coup de fusil dans les marais de Saint- Julien de Goncelles. Ces jolis oiseaux, d'une forme vraiment élégante, ont été recueillis par M. Paulin , qui s'occupe de taxidermie avec autant de zèle que de succès. (i] £00*6 autres animaux vivans, que nous avons pu examiner , nous citerons un lynx ( felix lynx), un kanguroo femelle ( didelphis gigantea' ) por- tant deux petits dans sa poche sous-ventraie , et on rhinocéros d'Asie (rhinocéros unicornis) ap- partenant à des ménageries ambulantes ; un tapir ( tapirom ) , à M. le capitaine Salaun ; un aigle ( faleo chrysaëtos ) d'une grande beauté et d'une dimension peu ordinaire, à M. le général Bigarré; une gazelle (antilope darcas) , à M. Chaise, négo- ciant du Sénégal ; un orang-outang (simiasatyrus), que M. le capitaine Van Iseghem vient d'amener de Sumatra, et qui a été vendu 3,5oe fr« au mu- Kom d'histoire naturelle de Paris. L'ibis noir est le Leheras ou Jeheras des anciens Egyptiens, l'elhareiz des Arabes de nos jours, le Scolopax falcinellus de Linné» le Tantalus falcinellus de Gmelin et de La- tham, le courlis verldeBuffon^ ou, enfin, l'ibis falcinellus de M. Temminck. Les ibis noirs, tués chez nous, sont telle* ment conformes aux dessins d'ibis noir que M. Savigny^ membre de l'expédition d'E- gypte sous Bonaparte, a fait faire , dans ce pays, au commencement de ce siècle (l), et d'un antre côté, la description que ce na- turaliste (2) et M. Temminck en ont don- nées, a tellement de rapport avec ces mêmes individus, qu'il est impossible de se mépren-- dre sur leur véritable espèce. Voici la description de l'ibis noir par M. Temminck, dont le manuel d'ornithologie est le plus suivi (3). « Tête d'un marron noirâtre; cou, poi- trine, haut du dos, poignet de l'aile et tou- (i) V. le grand ouvrage sHr l'Egypte, Histoke naturelle des Oiseaux, pi. vir, fig, a. (a) Hisl. nalur. et myiholog, de l'Ibis, pag. aô parag. v. (3) Deuxième édition, octobre 1820; part, m, page 598. Temminck, dilM.Boitard, est, de tous les savaus, celui qui connaît le mieux les oiseaux; et son traité des oiseaux d'Europe est le plus conplet que nous ayons. ~ 50 — es les parties inférieures d'un roux mar- ron vif; dos, croupion, couverture des ailes, rémiges et pennes de la queue d'un vert noirâtre à reflets bronzés et pourprés ; bec d'un noir verdâtre, mais brun verf la pointe; nudité des yeux [verte, encadrée par une bande grisâtre : iris brun ; pied d'un brun verdâtre. Longueur 1 pied, 10 ou 11 pouces. « La femelle diffère seulement par une taille plus petite. » Habite: lesbordsdesfleuveset des lacs, assez abondant à son passage en Pologne, eu. Hongrie, en Turquie et dans rArchipel, visite aussi les bords du Danube, se trouve quelquefois en Suisse, en Italie, et très ac- cidentellement en Hollande et en Angleterre; se rend périodiquement en Egypte ; niche en Asie. » Nourriture: Insectes, yers , coquillages Huviatiles et végétaux. » Propagation : Inconnue. » Remarque. En Tannée 1812 , je tuai , sur les bords d'une mare de ce département, deux mâles adultes de cette espèce; ils ne diffèrent point des individus que j'ai reçus de l'Allemagne, et sont absolument ^ sem- blables à ceux qui m'ont été envoyés d'E- gypte et qui ont été tiiés pendant les cam- oagnes des Français dans cette partie de l'Afrique. » Plusieurs choses ont ûx^ notre attention dans Tarticle de M. Temminck ; puis , afin d'avoir une description exacte et com- plète de l'ibis falcinelius que nous avons iious les yeux, nous ajouterons quelques traits aux caractères que ce savant orni- thologiste a assignés à cet oiseau. VL. Temminck ne dit point que l'ibis noir se trouve «n France, ce qui rend fort inté* ressante la présence de cet oiseau dam contrées. (1), Il tombe, probablement sans y per âans le défaut de la plupart des autt qui semblent oublier qu'ils écrivent tous les lieux et qui ne précisent pas celui de leurs observations. Je tuai , sur les bords d'une mare de ce départei deux ibis, etc. M. Temminck veut, doute, parler du département de Zuid en Hollande, où se trouve Amsterdam de sa résidence, et qui, à l'époque où cet oiseau, c'est-à-dire, en 1812, 1 partie de l'empire Français. Enfln, il point question dans la description de falcinelius, par M. Temminck, de la t du volume, ni de la disposition de plu: des parties de cet oiseau. Les ibis que M. Paulin possède ont pouces de hauteur en mesurant du so partie supérieure du dos; mais les ont à eux seuls sept pouces. La longueur, prise de l'extrémité d à celle de la queue, est de dix-huit p< Le corps est ovale, du volume, â ! (i) Les anciens croyaient , et les me l'ont répété, que l'ibis ne quittait jamais TE qu'il ne pouvait pas vivre dans d'autres c et qu'il se laissait même mourir de faii qu'on voulait le transporter ailleurs. • £gyptum , dit Elien ( soo de l'ère cbrét. quàm progreditur ibis, quoniam cœli stj humidus.» Doil-on attribuer à là guerre l'arrivé notre département des ibis qu'on y a tués, ques mois après l'affaire de Navarin, on qua aussi à Lille un passage considérable rons pourprés qui habitent d'ordinaire les de l'Asie. Enfin, à peu près à la même épo( vit apparaître dans la Belgique des va griffons , oiseaux de proie également éUrai nos contrées septentrionales. /• près, de celui de la foulque (Fulîca atra L.), et alors un peu moins gros que celui du courlis gris-blanc qu'on voit sur les côtes de Bretagne ou on le nomme corbegeau. Nous lui avons trouvé une circonférence de treize pouces. La tête est convexe sur le sommet. Les plumes qui la recouvrent ont un reflet pourpré qui s'aperçoit surtout au soleil. Celles de l'occiput sont un peu plus lon- gues et pourraient former une petite huppe^ si l'oiseau pouvait les relever. La langue est noire et courte, puisqu'elle n'a que le tiers de la longueur du bec. Lé bec est recourbé en bas surtout vers Textrémité, et terminé en pointe mousse. U a la forme du fer d'une faulx ( d'où le mot falcinellus ). Il est parfaitement con- forme à la figure de bec d'ibis que l'on voit dans l'ouvrage de Denon (l). Il a quatre ponces deux lignes de longueur. Il était mou et flexible dans l'état frais principa- lement vers la base (2) ; mais il a acquis de la dureté en se desséchant. La mandibule supérieure dépasse un peu la mandibule inférieure: elle est profondément cannelée dans toute sa longueur , disposition qui n'existe pas dan s le courlis^ où les cannelures ne vont point jusqu'à l'extrémité du bec. On remarque, à leur naissance, les narines qui sont linéaires et longues de cinq lignes. Dans le rapprochement exact des mandi- bules, on ne remarque aucune ouverture vers la pointe du bec (3). (i) T. la planche 9^ de son Voyage dans la basse et la haute Egypte. (1) Comment admettre avec un bec aussi fai- ble, et si d'ailleurs on a égard à la petitesse de l'oiseau; comment, disons-nous, admettre que l'ibis puisse dévorer des serpensPOn doit tout au plot penser qu*il peut détruire de petits reptiles. (3) Keos faiions celle observation parce que 51 — La face est nue et lisse ; die e$t verdâtre dans l'état frais, mais, par la dessiccation, elle est devenue d'un noir grisâtre. Le front est garni de plumes très couf tes. La prunelle est arrondie et Tiris est jaa nâtre. Le col a quatre pouces de longueur. Il est d'une grosseur égale dans toute son étendue et entièrement garnie de plumes courtes et eflilées. L'aile est forte et organisée de manière à faire penser que l'ibis noir peut entreprend dre de longs voyages. Les pennes alaires sont au nombre dfi huit de chaque côté. Les trois espèces de couvertures ce com- posent de plumes longues, larges et très nombreuses. Les grandes pennes caudales sont au nombre de douze. Les cuisses sont moitié garnies de pU- mes. Les pâtes sont, comme chez tout les oiseaux de rivage qui ne nagent point (l) , entièrement nues: elles sont couvertes dans plusieurs aut;»urs ont parlé 4'une ouverture qui existait au bout du bec de Tibis, et qu'ils croyaient sans doute destinée à remplir quelque usage ( Y. plus îoin le passage de Vergilius ). Dans quelques éditions des œuvres du Buffon, le dessin de Tibis blanc offre un bec tronqué et troué ; mais cette disposition n'existe pas dans les dessins du même oiseau que MiM. Savigny et Cùvier ont oints à leur ouvrage. Nous avons à notre Muséum un ibis blanc qui faisait partie de la belle collection d*oiseaux (surtout des genres passereaux et grim** peurs) cédée à la ville par M. Portier, commis- saire principal de la marine, et on ne remarque aucune ouverture à l'extrémité du bec. (i) Ibis aquam tamen nunqûam ingreditur, ne- que natare potest. Albertus. ~ 62 ^ toute leur étendue de petites écailles poly- gones. Les doigts sont au nombre de quatre, dont trois en avant et un en arrière , assez long pour poser sur le sol. Les doigts extérieurs sont réunis par leur base au doigt du milieu, qui a deux pouces six lignes de longueur, au moyen d'une membrane qui' a un peu plus d'étendue que celle qui unit le doigt intérieur à Tintermédiaire. Ainsi, les pieds de ribis falcinellus sont ce que les ornitho- logistes nomment pede s ambulalorii. Enfin, les ibis, que M. Paulin possède, nous ont offert vingt-six pouces de vol ou d'envergure. Leur structure intérieure ne nous a rien présenté d'extraordinaire (l). Ils exhalaient une odeur bien prononcée de poissen, dont nous avons trouvé quel- ques débris dans leur estomac, ainsi que des détritus de végétaux méconnaissables et plusieurs petits coquillages fluviatiles, savoir: leplanorbus marginatus, le cyclas rivalis, la paliduna impura et la lymnœa ovata de Lamarck, espèces communes dans les marais de Saint-Julien. Des chats ont refusé de manger de la ehair crue de ces oiseaux (2). ]\ous allons terminer cette notice par quelques réflexions sur les ibis en général. Les anciens historiens, parmi lesquels on peut citer Hérodote^ Pansanias, t^iine^ Strabon, Aristote, connaissaient deux sortes d'ibis qui fréquentaient l'Egypte : c'est- à- dire l'ibis blanc qui est blanc et noir, et J'ibis noir, qui ne paraît réellcmenuel que (i) Élien, cité par Cuvier , dit, d'après les em- baumeurs égyptiens, que les intestins de Tibis ont quatre-vingt-seize coudées de longueur. (a) Les auteurs disent cependant que les ibis nichent sur le sommet des palmiers, aGn de mettre leurs petits à l'abri de» chats, qui en som Irè^ iriandf. de loin et sous certains aspects. Le pr< dont le bec est plus fort, est l'esp* plus célèbre; c'est l'Abou-Hannès de B le Tantalus OEthiopicus de Latham, religiosa ou Numenius ibis ( de néom nouvelle lune, parce que c'est par la réi du noir des dernières plumes des ailes celui des deux bouts d'ailes que se i dans le blanc une grande échancrure s lunaire qui donne à ce blanc la figure croissant,) de notre illustre Cuvier, et cond est celui dent nous nous sommes < pés avec quelque détail. Ceux qui voudraient connaître t( qui a été dit de plus sensé sur ces oi: fameux, doivent lire les ouvrages de C Gesner (1557) et d'Aldrovande (1599 belles pages de Buffon, Perrault, Bri Blumenbach, l'histoire naturelle et m logiqde de l'ibis, par M. Savigny, el tout l'appendice au savant discours si révolutions de la surface du globe de C qui est intitulé: Détermination des oi^ nommés ibis^ par Us anciens Egyp Pour nous, sans nous arrêter sur t les fables qu'on a imaginées au sujet d bis, nous nous bornerons à dire 1** qu oiseau, qu'il était défendu, sous peine vie, de tuer (1), et qu'on élevait dans ceinte des temples de l'Egypte, était d un temps immémorial en grande vénér chez les siiperstilieux Égyptiens, à c fallait, comme à presque tous les pe dans l'enfance des sociétés, des sujets miration et des signes de la divinité, ( ne trouvaient que dans le merveilleux ridicule (2) ; (i) Le meurtrier, même ioTolontaire , * oiâeau était puni de mort. (2) M. Panet-Xrémolière, dans un travail culte horliculaire et zoolatrique dés ai Égyptiens ( T. le tome va de ce joiu*nal 2® Que l'ibis avait assez d'instinct, dit- on, pour connaître le cours et le décours delà lune, et pour régler en conséquence la quantité de sa nourriture journalière et le développement de ses petits. 5** Que, selon les historiens, Tibis arri- vait en Egypte à l'époque de Tinondalion du Nil (i) ponr dévorer les serpens aili^s (2) qui auraient porté la désolation dans cette terre sacrée (3); 4° Qu*au rapport de Pline, Élien, Galien, etc., ribis aurait donn aux Égyptiens Tidée d'un remède aussi simple que salutaire et en horreur chez nos voisins d'outremer {à)-, 20 r), vient de chercher à prouver que les ibis, pas phis que d'autres animaux, n'ont jamais été l'objet d'aucun, culte positif et suivi chez les Égyptieus. Nous avons lu avec un vif intérêt l'aperçu historique de cet crudit sociétaire, et il nous a conduit à rédiger celte note. (i) Fresque tous les écrivains qui ont parlé de l'ibis se répètent relativement à son arrivée en Egypte , précisément à l'époque de l'inondation du Nil. Mais ne se seraient-ils pas mépris, et ne serait-ce pas plutôt au moment où les eaux de ce fleuve se retirent qu'ils se rendent dans ce pays pour détruire lesespèces'nuisibles quiont pu naître dans les terres marécageuses? D'ailleurs, lorsque les eaux couvrent la terre, comment les ibis, qui ne soDt pas, à proprement parler, des oiseaux aqua- tiques, pourraient-ils trouver leur nourriture? (2] Ces serpens ailés ou volans n'étaient que de grosses sauterelles apportées par les vents du désert de Libye, (V.M. ranel-Trémolière). (?) C'est à cette occasion que Cu\ier dit que les Fgyptiens avaient inventé, pour un culte absurde, une raison fausse. (4) Simile quiddam et avis in eadem £gypto «nonstravil quje vocatur ibis, ciconite ferc simi- 58 — 5° Que les anciens Égyptiens prenaient autant de soin à embaumer ( confire, comme le dit Belon ) (5) les ibis que leurs propres parens, et que l'on retrouve encore un très grand nombrp de momies de ces oi- seaux dans les vastes catacombes dé^ l'an- cienne Mempbis, à Thèbes et dans les plai-^ nés de Saccarah, où se trouve le puits des oiseaux ; 6" Que Ton voit des figures d*ibîs parmi les signes hiéroglyphiques, où l'on recon- naît d'autres espèces d'oiseaux, et sur plu- sieurs médailles qui dé&fgnenl l'Egypte (6). 7° Qu'on a trouvé des espèces d'ibis dans presque toutes les parties du monde p même dansl' Australie ou Nouvelle-Hollande; bien que cette cinquième partie du monde n*ait pas encore été explorée dans toute fQn étendue. 8** Que l'un de nos compatriotes, Itf. Caîl- liau, dont le nom est désormais associé à celui des plus célèbres voyageurs, a mangé, dans Tîle de Méroé, de la chair d'ibis que l'on considérait depuis long- temps comme venimeuse, dans la persuasion où on était lis , et ipsa quoque serpenlum pernicies. Horc rostri adimcitate per eam se persuit qua reddi ciborum onera consuevere. Hinc clyslerîs usum medici primum didicerunt. Polydor Vergilius, de inventoribus rerom, Caput xxi, 167 1. (5) De medicato cadavere; i555. (6) On sait, dit M. Arago, que l'épervier dési- gnait l'ame; l'ibis, le cœur; la colombe, l'homme violent (ce qui paraît assez étrange) ; la flûte , Thomme aliéné; une grenouille , l'homme indépen- dant; un nœud voulant, l'amour; la fourmi, le savoir, etc. 64 — que cet oiseau se nourrissait d^ serpens (1), 9* Enfin, que d'après Guvier, Tibis existe encore en Egypte, comme au] temps des Pharaons, et que c'est par la faute des na- turalistes que l'ou a pu croire pendant (x) V. ton Yoyage à Hervé et au Fleuve- Blanc. quelque temps que l'espèce en était pei ou altérée dans ses formes (l). pRiou, docteur en médecine à i tes, membre de la S® dass l'Institut Historique. (x) Conclusion de Tappendioe cité. REVUE D'OUVRAGES FRANÇAIS ET ETRANGERS. ESSAI D'HISTOIRE UNIVERSELLE, OU XkPOSi COMPARATIF DBS TRADITIONS DE TOUS LES PEUPLES^ DEPUIS LES T: PRIMITIFS jusqu'à NOS JOURS; PAR J.-F.-A. AUGUSTE BOULLAND. 2 TOl. i ehez PAULIN^ n. 33^ rue db seine. l^apport lu i la première classe de Tlnstitut Historique dans sa séance du 3 août i836, par H. Bklfxeld-Lefkvre ( membre de la première classe ). pREitiàRE PARTIE. — Métaphysique histariçue. Messieurs , L'Institut Historique m'a chargé de lui présenter un rat)port sur un essai d'histoire universelle que vient de publier Tun de ses membres, mon collègue et mon auii, M. Auguste Boulland. En acceptant cette tâche, je ne me suis nul- lement dissimulécombien elle était au dessus de mes forces, et combien les faibles études historiques que j'ai faites jusqu'ici m'étaient usuffisantes pour apprécier à sa juste valeur un travail aussi savant et aussi conscien» cieusemect exécuté. Mais ce travail avait été conçu au point de vue d'une doctrine \ philosophique dans laquelle j'ai été en que sorte nourri; et s'il m'était difficil dirai même impossible, d'analyser en naissance de cause et de soumettre critique approfondie la parrie plus s; lement historique de cette œuvre, liu i mes études philosophiques me rend elles facile l'appréciation exacte de la née philosophiquedans laquelle cette c avait été construite. Voilà pourquoi j' cepté la tâche que la 1"' classe de Tins trop bienveillante à mon égard,abieh me confier. En effet ^ M. Boulland dit dans ss face: — 55 — « L'hypothèse qui a été émise dans Vin- troduction à la science de P Histoire ^ pu- bliée par M. BucH£z, constatai l, sous trois termes principaux^ les rapports moraux tem- yoraires que les dogmes religieux assignaient aux êires humains entre eux, avec le cosme et avtfc Dieu. C'était l'existence sur la terre» comme premier terme, d'anges et d'hom- mes; comme second terme, d'anges déchus; comme troisième terme , d'hommes rache- tés. On verra plus tard les ràpprochemens et les différences qui peuvent exister entre ces formules , et le caractère réel que nous avons trouvé aux dilTérens peuples qui re- présentent ces époques; mais dans tous les cas on verra qu'en cherchant la vérité de ces hypothèses, si nous avons dû quelque- ibis agrandir leur acception, et surtout chercher la généralité active qui les unissait, BOUS n'avons jamais rien trouvé qui les con- tredît. En effet, c'était presque des certitu- des que ces caractères généraux assignés aux premiers âges de l'humanité; c'était ce qui se voit écrit partout : c'était l'un des résul- tats les plus patens, les plus positifs, de chaque révélation qui avait créé la société où dominait ce fait. » {Hist, univ.y vol. 1, p. 6.) Ainsi M. Boulland présente lui-même son travail comme une vérification di- recte des hypothèses historiques qui ter- minent la deuxième partie de Vlntroduc^ tion à la science de F Histoire; et puisque ces hypothèses elles-mêmes ne sont en quel- que sorte que les conséquences logiques et nécessaires des doctrines métaphysiques et philosophiques, et des discussions de mé- thode, que renferme la première'partie de ce même travail, il suit nécessairement que l'œuvre que nous analysons doit ^tre envi- sagée, par l'auteur lui-même, comme une conséquence directe des doctrines philoso- phiques professées par l'école de M. Bû- chez. Or, c'est 14 une induction générale à laquelle M. Boulland ne s'est point confor* mé (nous le pensons du moins) dans les points fondamentaux de sa coordination historique. Qu'il nous soit permis, messieurs, de dé- velopper devant vous les principales bases slir lesquelles repose notre opinion à cet égard. V Introduction à lascience de T Histoire est surtout un travail de méthode. Le but principal de H. Bûchez a évidemment été de déterminer les conditions philosophiques dans lesquelles l'cctivité intellectuelle de l'homme se devrait placer, pour marcher avec tou:e la certitude qu'il est donné à l'homme de posséder vers le développe- m ment intégral de toutes les sciences humai- nes : les travaux de géogénie et d'androgé» nie, qui terminent cette introduction, ne peuvent être considérés que comme une tentative d'appliquer à^ Thistoire du globe terrestre et à celle de l'humanité les mé- thodes encyclopédiques développées dans la première partie. Et en effet , la généralité de ces travaux peut seule être regardée comme incontestable, puisque l'exactiludd dans le détail suppose nécessairement la vérification directe de l'hypothèse; et non seulement celte vérification directe n'avait point encore été tentée, mais encore elle était matériellement impossible avant la pu- blication du travail encyclopédique de M. Bûchez. C'est donc dans la première partie do V Introduction qu'il faut surtout rechercher lés conditions essentielles que notre école pose à la solution du plus vaste de tous les problèmes historiques, puisqu'il les em* brasse tous» à savoir ; l* histoire du déve-- ê l loppement intégral de V espèce humaine sur la surface du globe. Orj le principe générateur de Tœuvre tout entière^ le principe qui est en même temps et l'assise fondamentale de Tédifice;, et la pierre angulaire , et la clé de la voûte, c'eslj que le cosme tout entier (c'est-à-dire, et le sphéroïde terrestre, et toutes les sphè- res du firmament, et tout ce qui a vie, tout ce qui se meut et s'agite sur la surface de ces sphères) a été créé dans un but unique que Dieu seul connaît. De ce principe fondamental, dogmati- quement affirmé, découlent immédiatement 4eux axiomes générateurs , qui , développés inétaphysiquemenl et appliqués dircclemcnt à toutes les spécialités scientifiques, doivent placer dans un point de vue complèlement nouveau toutes les sciences humaines, et leur fournir un instrument et une méthode de coor* dinatîon inconnues aux temps anciens , et impossibles avant la révélation chrétienne. Et en effet ; puisque par affirmation le cosmetout entier a été créé en vue d'un but anique, il suit nécessairement que chaque partie du cosme est fonction de ce but : d'où se déduit cet axiome immense àans ses ap- plications : Tout être créé est l'instrument direct d'une fonction spéciale; et l'ensemble de 'tous les êtres, ou, en d'autres termes, la réunion de toutes les fonctions, accomplis- sent, chacun suivant sa loi, une seule et même œuvre, et convergent vers un seul et même but , la volonté de Dieu dans la créa- tion. Ainsi, tout être créé est une Jonction de Vœui^re de Dieu. Et d'autre part : puisque {par affirmation) le cosme tout entier a été créé en vue d'un but unique; et pursque (par déduction) chaque être individuel a été créé comme fonction de ce but, il eçt évident que le but de Dieu ne peut être atteint que par une série d'efforts librement accomplis ou fata- lement commandés ; car si l'acte de Dieu qui a créé le monde eût en même temps at- teint le but pour lequel le monde a été créé, il est manifeste que ce monde aurait dû être anéanti à l'instant même où il a été tiré du néant, puisque, par hypothèse, le but de Dieu aurait été atteint par le fait même de la création. Ainsi tous les actes accomplis par un être quelconque , depuis l'heure de la création jusqu'à la consommation des siè- cles, soit que ces actes aient été librement consentis, soit qu'ils aient été fatalement commandés, sont nécessairement des termes au moyen desquels l'œuvre de Dieu s'ac- complit : et parce que chaque acte accom- pli ajoute un terme à la série, et , par con- séquent, rapproche l'époque de la consom- mation du buf, il suit nécessairement qu'il existe une loi tendantielle, dont la direction est constante, et que les écoles modernes ont appelée la loi du progrès : car le pro- grès n'est autre chose que la série des actes par lesquels s'accomplit la consommation d'un but. Ainsi , du développement métaphysique de ce grand principe fondamental que nous avons dogmatiquement posé, se déduisent les deux grandes lois génératrices de toutes les sciences possibles, puisque la première de ces lois donne le rapport général de tous les êtres créés, et detous les actes accomplis par eux dans l'espace pendant un temps déterminé : tandis que la .seconde de ces lois doit coordonner le rapport général de tous les êtres créés , et de tous les actes ac- complis par eux depuis le principe des temps jusqu'à leur entière consommation. Si nous appliquions ces considérations générales à la genèse du sphéroïde que — 57 w. nous habitons, il nous serait facile de dé- montrer et rimmense fêcondité du principe lui-même, et la puissance irrésistible de l'instrument qu'il fournit à la coordina- tion dés phénomènes, soit géogéniques soit androgéniques : ainsi nous pourrions dé- montrer, dans cet ordre de phénomènes, que le premier acte de Dieu a été la création du globe terrestre lui-môme, et que cette création a eu pour but la constitution d'un milieu, dans lequel pût se développer le rè- gne organique animal et végétal : que le deuxième acte de Dieu a été la création de ce même règne organique dans tous ses ty- pes inférieurs; et que ce deuxième acte a eu pour but la transformation du milieu précé- demment créé et la constitution d^un milieu propre au développement de nouvel! es exis- tences : que le troisième acte de Dieu a été la création de ces existences nouvelles, et queceUes-cî ont été assujetties à la même loi que les existences précédentes ; c'est-à-dire qu'elles ont fatalement transformé les mi- lieux qui leur avaient été. lègues, et qu'elles ont fatalement constitué un milieu nou- veau et destiné à des existences nouvelles; et nou9 pourrions montrer qu'il en a été ainsi jusqu'à la création de l'espèce hu- maine, le sixième acte de Dieu, et la forme organique la plus complète et la plus par- faite qui ait été créée. Si nous voulions pé- nétrer plus profondément dans le mystère de ce drame admirable qui constitue le dé- Teloppement géogénique du globe, nous verrions que chaque création successive, chaque terme de la série, a été le résultat direct d'un acte de Dieu ; que le but défi- nitif de chacune deces crés-lions, ( par rap- port aux formes organiques ) a été la créa- tion de la forme humaine, et du milieu dans lequel cette forme est appelée à se dévelop- per; et que, par conséquent, tous les actes de Dieu, en tant qu'ils ont eu pour résultat la création de formes organiques diverses, ont eu un but unique. Ainsi, chacun de ces actes successifs, rendu possible par l'acte immédiatement antérieur et nécessité par l'actequi le suit immédiatement, se présente comme fonction d'un seul et même but; et par conséquent aussi, chaque existence or- ganique, créée pendant la durée de cet acte, a été nécessairement, ainsi que la création toute entière, une fonction inviduelle d'un but unique. Ainsi noi's nous trouvons conduits à la conclusion la plus incontestable, et en mAme temps la plus neuve et la plus imposante de la science moderne : et cette conclusfon, la voici : Au point de vue de la science bumarne; 1^ Le globe terrestre a été créé pour de- venir un lieu, un champ y un substraturriy sur lequel pût s'exercer l'activité humaine; et toutes les espèces animales, qui ont été successivement créées, n'ont eu d'autre but que celui de préparer un milieu organique dans lequel ceUe espèce humaine pût vivre et se développer. 2o L'espèce humaine à été créée, parce- que Dieu a voulu qu'il existât une activité relative libre, qui pût comprendre , accep- ter et accomplir volontairement sa parole révélée, et s'associer ainsi à l'œuvre de Dieu dans la création. Or cette conclusion, disons-nous, est es- sentiellement neuve et chrétienne : elle est radicalement distincte de la doctrine géné- ralement admise dans les écoles philoso- phiques de la Grèce : dans celles-ci en effet, le cosme concluait définitivement à l'hom- me ; ou, en d'autre^ termes, la cr'^Hion tout entière était coordonnée au point de vue de la conservation de l'espèce humaine, l'homme étant l'instrument fatal de forces -^ 58 ~ déposées en lui : dans l'école de M. Bûchez aucontraire» leglobeterrestre^et les formes organiques qui l'ont habité, ont eu pour but relatif de rendre possibles l'existence et le développement de l'espèce humaine, ( l'hom- me étant l'instrument libre du but déGnitif que Dieu s'est proposé, lorsqu'au princi(>e des temps il créa le ciel et la terre. ) C'est cette doctrine ainsi développée que M* Bûchez renferme dans la formule reli- » gieuse suivante : « Dieu a associé l'homme à la création « — il lui a préparé un domaine aûn qu'il » le conduisît h des destinées plus hau- » tes. »( Int. à la se. de l'hist. p. 391. ) Ces considérations générales ainsi posées ( et elles étaient indispensables à la com- plète intelligence de ce qui va suivre) nous allons aborder la discussion du pro- blème historique général ; problème que nous avons plus haut formulé — histoire du développement intégral de l'espèce hu- maine sur la surface du globe — où pour tout résumer en un mot , a l'androgénie : » constitution définitive de l'espèce hu- « maine tout entière en une activité spi- » rituelle seule et unique. » Le cosme tout entier ayant été créé en Tue d'un but unique, et chaque portion, chaque individu de ce cosme ayant été créé fonction intégrante et essentielle de ce but, il suit nécessairement ^ que si un individu quelconque pouvait exister et .persévérer dans une négation absolue de sa fonction, cet individu pourrait rendre impossible la consommation du but, et meitre à néant la volonté de Dieu dans la création. Or, une pareille proposition étant manifestement absihfde, il faut de toute nécessité admettre que toute création accomplit nécessaire- ment la fonction qui lui est assignée, ou qu'elle est immédiatement anéantie pour être remplacée par une création nouv proposition qui se peut traduire da formule suivante : « tout être créé n'< « qu'à la condition expresse d'accoi » une fonction. > La discussion de cette proposition va ouvrir deux grandes catégories. En < un être peut atteindre un but en vert forces qui sont déposées en lui, et qui ; dent irrésistiblement; et en ce cas, cet êl une fonction aveugle et fatale d'une c qu'il ne connaît pas: ou bien cet être peu séder Tintelligence de ce but, et y tendj lontairement en vertu de son activité pi et alors cet être est une fonction intellii et libre d'une œuvre qu'il connaît et à lac il se dévoue. Or ; toutes les formes oi ques créées antérieurement à la form maine, étaient desinstrumens aveugles volonté divine, puisque leur fonction la transformation du substratum orgai sur lequel elles se développaient et la k tion du milieu dans lequel devait se lopper l'espèce humaine, et que ce bul nécessairement atteint par le développe fatal des forces organiques déposées dai formes. Ainsi raccomplissement délave de Dieu, en tant que celle-ci avait pou la création de l'homme, était inévitable commandé, puisque cet accomplisse devait être le résultat fatal des forces dans sa prévision infinie , Dieu , l'ac absolue , avait déposées dans la mat l'absolue passivité. Mais il n'en fut ainsi à la création de l'homme , puis ainsi que nous l'avons affirmé, l'homn créé activité relative , intelligente et 1 afin qu'il pût s'associer à la volonté di Or , toute liberté suppose un choix ; choix suppose au moins deux terme tincts : il faut donc déterminer les termes qui sont offerts au choix de l'h ~ 59 Dîtéy adn de déterminer par cela même la nature et les limites de sa liberté : et cette détermination, d'aptes les prémisses que DOQS avons posées devient facile à Textrême. En effet , l'humanité , envisagée comme un être y étant une fonction intégrante essen- tielle de l'œuvre de Die^u, il serait manifes- tement absurde de poser comme les deux termes de sa liberté l'accomplissement et le non accomplissement de cette fonction : car , de deut choses l'une : ou l'humanité ne serait pas libre de choisir entre ces deux termes, et alors le dogme de la liberté hu- maine serait u n non sens; ou bien l'humanité pourrait librement choisir entre eux, et par conséquent réaliser ou mettre à néant la vo- lontéde Dieu, accomplir ou annihiler l'œuvre tout entière de la création; et alors le dogme dé lalibetté humaine serait une absurdité. Ainsi k Consommation du but étant Uneconditioh essentielle de l'existence de l'espèce humaine et Tespècë humaine étant une activité libre, il est évident que ces deux propositions né peuvent être conciliées qu'en posant à la liberté htimàine les deux termes suivans : L'aecompliséemeni intelligent et libre d'une part ; et d'autre part l'accomplisse- ment aveugle et fktal de la volonté de l)ieu. Ainsi nous sommes conduits, comme par la main , au problème le plus ardu et le plos général de la science historique : Le globe terrestre ayant été constitué dans ses conditions astronomiques et orga- niques actuelles — l'espèce humaine ajràfit été créée et déposée sur la surface de ce globe avec les aptitudes organiques qu'elle possède aujourd'hui ( ces aptitudes existant seulement en puissance d'être , mais n'é- tant point encore développées en actes ) — enfin , la volonté directe de I>ieu ayant été ; révélée a l'homme par l'acte , ou le verbe , i ! ou le flls de Dieu — déterminer ; — Quels ont été les actes librement consentis et ac- complis par l'homme , en vertu de son activité propre, et dans le but de réaliser la volonté divine; — et quels ont été les actes humains fatalement et aveuglément accom- plis en verla des forces organiques déposées dans Finstrumentalité humaine? Ou bien encore ; pour poser le problème dans, des termes plus nets et plus précis ; Déterminer , dans le développement in- tégral de l'humanité ^ l'acte providentiel et fatal, de l'acte tendentiel et libre ? Gomme vous le voyez , messieurs , celte formule ouvre à la classification des faits historiques (c'est-à-dire des actes accom- plis par l'humanité ) deux catégories im- menses , et , j'ose le dire , deux catégories complètement neuves, inouïes si l'on peut ainsi parler, dans la philosophie de la science. Or, c'est pour rendre possible uçe semblable classification que M. Bûchez a créé une physiologie individuelle et une physiolo- gie sociale complètement en dehors des con- ceptions scientifiques actuelles; et c'est à cette œuvre surtout qu'est consacré Vlntroduor don à la science de V Histoire , livre qui , dans la conception que nous venons de formuler , forme en effet une introduction indispensable à l'étude de cette science* Je n'ai pas besoin de démontrer devant des hommes exclusivement livrés aux études historiques, combien cette concep- tion est féconde : je vous rappellerai seule- ment un fait qui est encore vivant dans tous vos souvenirs : je veux parler de la révolu- tion française. Certes nul ne niera qu'à cette- époque de grands actes humanitaires, n'aient été accomplis : personne ne niera (lu'unbut immense n'ait été atteint; et, si l'on pé- nètre dans l'intimité du phénomène, per- sonne ne contestera que, parmi les actes qui ont amené la consommation du but, les uns ont été ordonnés en vue dé ce but , volontairement conseiitis et librement éié- ~ 60 cutés ; tandis que les autres ont été fatale- ment commandés par les instincts aveugles , déposés dans leis masses ; et, si Ton pénètre plus profondément encore, on demeurera convaincu que les çictes de Tordre ten- dentiel et libre ont marché vers leurs con- clusions purs de toute souillure et vierges de tout crime ; tandis que les actes de Tor- dre providentiel et fatal ont conduit à leurs conséquences inévitables par un chemin de sueur, de larmes et de sang; et que c'est aux faits de cet ordre qu'il faut attribuer tous les désastres, toutes les douleurs, tous les sinistres de ces sombres années. Je crois avoir suffisamment établi la con- ception générale en vue de laquelle Vlntro- duction à la science de l'histoire a été écrite; et si je ne suis parvenu a établir cette conception générale que par voie d'induc- tion les préfaces de V Histoire Parlemen- taire delà révolution française , et l'es- prit même dans lequel cette vaste publica- tion est conduite, suffiraient à démontrer et au-delà que la logique ne m'a point fail- li. Je crois donc pouvoir affirmer que le premier but que l'école de M. Bûchez pose aux études historiques est de démontrer: Que, dans les actes accomplis par l'huma- nité , les uns appartiennent à Tordre ten- dentiel et libre, les autres à Tordre provi- dentiel et fatal. Or il m'a été impossible de découvrir, soit dans l'œuvre môme de M. Boulland, soit dans TintroducHon qui y conduit, soit dans les notes qui la terminent, une seule ligne qui , interprétée de quelque manière que ce fût, pût démontrer que M. Boulland se fût posé pour but la vérification et la dé- monslratioa historique de cette formule capitale. Il m'est donc démontré, et au-de- là , que VEssai d'histoire universelle ne peut en aucune façon être envisagé comme la vérification directe des doctrines énon» cées dans V Introdiéttion à la science de l'histoire. Je sais , Messieurs , combien les discus- sions que je soulève ici peuvent paraître étrangères au but qui m'a été proposé : je sens combien ce rapport s'éloigne des for- mes presque consacrées dans les annales de l'Institut historique : mais il s'agît ici d'une œuvre capitale, d'une œuvre complètement à part, d'une œuvre qui parait émaner di- rectement, intégralement, d'une doctrine philosophique et d'une méthode scienti- fique également nouvelles : or il est d'une importance extrême que celte œuvre soit examinée du point de viie de la doctrine dont elle parait déduite; car, nous le disons avec une cerlîlude absolue, cette doctrine et les méthodes sur lesquelles elle se fonde sont destinées à introduire dans les sciences sociales et historiques une révolution bien autrement importante que celle qu'ont amenée dans les sciences mathématiques les découvertes de îN'ewtonet de Leibnitz, la méthode des fluxions, et la théorie générale du calcul intégral et différentiel. Ayant ainsi indiqué et constaté la dififé- rence radicale qui sépare la méthode his- torique proposée par M. Bûchez de celle que M. Boulland a traduite en une histoire universelle , il nous reste à examiner avec vous cette dernière méthode, ainsi que le travail de vérification auquel elle a donné naissance. Voici donc quelles sont les bases de la méthode historique de M. Boulland : è PREMIERE SECTION. Lf' humanité est une d'origine et une de but: ou en d'autres termes: l'espèce hu- maine tout entière, descendant par voie continue de génération d'un seul et même 61 germe (i.) créé par Dieu , marche à travers le temps et à travers l'espace vers un seul et même bat : la réalisation de la volonté de Diea dans la création. Cette grande conception historique, qui émane directement de la révélation chré- tienne, et qui appaitient en propre à Técole de M. Bûchez , est le thème général que M.BouUandaeu pour butde développer dans son œuvre ; et c'est ce thème, qui sépare complètement son travail de toutes les tenta- tives d'histoire universelle qui ont été faites jusqu'à ce jour; et qui, nous ne craignons pas de l'affirmer, lui donne une valeur philo- sophique que celies-ci sont loin de posséder. Mous disons que cette conception est es- sentiellement chrétienne; et en effet, ainsi que l'observe parfaitement M. Boulland, avant le christianisme, chaque peuple, en même temps qu'il conservait religieusement ses traditions d'engendrement, s'assignait pour but une fonction spéciale, qu'il re- gardait comme absolue, et qu'il s'efforçait par conséquent d'imposer par la guerre et par la conquête à tous les peuples qui l'en* vironnaient : il résultait nécessairement de là que l'humanité ne pouvait être envisa- gée que comme un être collectif formé par l'agglomération d'une multitude d'indivi- das distincts d'origine et distincts de but; il en résultait encore que Thistoire de l'hu- manité ne pouvait être conçue autrement qae comme une juste position des histoires partielles de chacune des unités dont l'hu- maniié se compose : il en résultait, enfin, que l'histoire de chaque unité nationale ne pouvait jamais renfermer que la série des i acles accomplis par elle; et que les actes (0 Nous employons ici le mot germe dans son •Gception méUipliysiqae générale, et nnllement* j dans le sens llnûté que ce mot a reçu en histoire i' aaittwlle. engendrés par les unités voisines ne pou- vaient jamais être conçus autrement que comme des accidens du monde extérieur, comme des actes d'un agent de destruction et de mal. « Cette conception historique > générale est facile à vérifier dans tous » les grands livres de la Chine, dans les > nombreux Pouranas de l'Inde, dans le 1 Zend-Âvesta, dans Manéthon , dans San- »choniaton, d'ans les livres juifs depuis «Abraham, dans Apollodore TÂthénien, t dans Denys d'Halicarnasise , enfin dans « toutes les traditions autochtones que nous 1 ont laissées les divers peuples (i). i Deux nations seulement de toutes les na- tions anciennes conservèrent, sinon le dogme, du moins la tradition de l'unité (Vorigine de l'humanité; ce furent la nation juive et la nation chaldéenne : en dehors de ces deux peuples nous ne voyons plus que les prétentions rivales de peuples autochto- nes, qui se posent chacun comme les gé- nérateurs des peuples les plus avancés en science et en politique, «t qui s'eficrcfsnt de rattacher, chacun à sa généalogie historique, non seulement toutes les grandes nations, mais tous les héros de chacune d'elles. Aussi les deux grands historiens généraux qui précèdent le christianisme, Hérodote et Diodore, font consister leurs histoires universelles dans la juxta-position de toutes les traditions particulières à chaque peuple, de telle sorte que leur conception historique générale la plus élevée était nécessairement celle-ci : L'humanité est un être multiple, formé de plusieurs individus divers d'ori- gine et divers de but. Mais lorsque le Yerbe de Dieu, Jésus-* Christ, s'appuyant sur Tunité tradition- nelle de l'humanité conservée par le peuple juif, affirmait, d'une part, que tous les (i) Eitai dhUt» univ. Int, a. hommes étaient fils d*un même père et par conséquent égaux ^t frères; et, d'autre part, que le but unique de tous les jefforts humons devait être d'appeler le règne de Dieu sur la terre , et d'accomplir la ToloQté de leur père .céleste 3 lorsqu'il en fut ainsi, disons-nous, il est manifeste que la conception générale historique devait être, nous ne dirons pas modifiée, mais bouleversée de fond ^ com- ble , mais placée sur un terrain complète- ment nouveau, ipais basée sur une for- mule contradictoire dans les termes mêmes à celles qui servent de base à la conception historique ancienne. Çn effet, l'humanité, . diverse d'origine et diverse de but dans les formules les plus élevées des historiens grecs, devenait une de but et nj^e d'origine dans la pensée des philosophes chrétiens. f. Toutefois les premiers historiens du chris- tianisme, Georges le $ynçelle, Jules Afri- cain, Eusèbe, etc., usèrent tous leurs ef- forts à établir le premier terme de cette formule, à savoir Tunité d'origine de l'hu- manité ; aussi leurs travaux se bornent-ils à démontrer d'abord, par l'unanimité de la voix traditionnelle, la descendance par voie continue de génération de tous les hommes d'un même père, et ensuite à établir en sé- ries synchroniques les actes principaux de toutes les nations anciennes. Le deuxième terme de la formule, la démonstration de ' l'unité de but, jparut n'avoir même pas été entrevae et encore les successions hypothé- tiques établies dans le but de démontrer l'engendrement unitaire des peuples sqnt- ellés tellement incomplètes qu'il y manque souvent la moitié de l'humanité. Or, depuis Georges le Syhcelle, à travers toute la série des historiens catholîquesjus- qu'aux écrivains les plus modernes, la même remarque subsiste : ce sont toujours • les mêmes tentatives de démontrer, en&ce des denégUions de rincr^ulité on é théisme, l'unité d'origine de l'huma en synchronisant les traditions du n: païen avec la tradition juive; et c'est jours aussi la même négligence à l'éga deuxième terme, et certes du terme le pmportantde la formule, puisque c'est qui engendre la loi de l'activité hue dans l'avenir. Ainsi presque aucune tentative n' été faite pour développer dans son int toute la formule chrétienne: la consi tion générale de l'unité de but appl à l'humanité restait à introduire la science de Tbistoire ; et cette étant démontrée, il fallait encore la n en harmonie avec l'unité d'origine, c d'autres termes il fallait déveioppei deux séries parallèles et conformes gendrement ma^tériel des peuples et engendrement intellectueL C'est para H, Poulland s'est efforcé le premier d( struire historiquement ces deux séries son travail est incontestablement le ti }e plus neuf et le plus complet qui a tenté en histoire universelle ; et c'est que la construction de cette double était matériellement impossible avan la doctrine du progrès fût traduiu formulés métaphysiques rigoureuses que l'idée génératrice de l'essai d'hi; universelle appartient à l'école de W. chez. (i) Consultez, sur le développemeot mé sique de la loi du progrès, les traVaux suiva Introduetlan à ia Science de C Histoire 376.392.) Histoire parlementaire de la Révolution çaisey tcI. xvii et xviu (Préfaces). L'Européen^ journal de Morale et de PA phie (lio II. nov. 1.835. a® série). ~ M — L'unité d'origine et Tanilé de but étant ainsi établies, il reste à déterminer la marche de rbamanité de son origine vers soobuL 2® Section. € Le mofuvement progressif de Thumanité art un, parce qu'il n'a qu'un but — conti- nu , parcequ'il forme des séries sans inter- ruption — croissant, parce qu'il tend sans cesse et sans arrêt vers un but de réalisation morale désiré par Tesprit. Acte complexe de toutes les facultés humaines mises en jeu simultanément, il a sans cesse à lutter contre la fatalité matérielle qu'il ne domine qu'arec l'aide de la parole de Dieu, c Or c'est cette lutte, et le mouvement qui en est la suite, et le produit qui en est le résultat, qui forment le sujet de l'histoire. » (Essai d'hisi. univ. vol. I, p. 22.) l'^Proposit. Le mouvement progressif de rhumanité est un parce qu'il n'a qu'un but. Discussion. — Le champ, le substratum sur lequel l'humanité est appelée à se dé- velopper, c'est la surface du globe terrestre, telle que cette surface a été constituée par le dernier cataclysme géologique , qui a anéanti toutes les existences organiques devenues inutiles à la constitution phéno- ménale actuelle; et telle que cette surface * demeurera jusqu'au jour ou l'humanitéaura ^ accompli sa tâche. L'espèce humaine est donc une grande création organique qui se développe sur la surface du globe entne , deux cataclysmes géologiques. Lliumanité (c'est-à-dire l'espèce humai- [ii| ne tout entière, envisagée dans sa conti- nuité et dans son intégrité , depuis l'heure '^ de sa création jusqu'à celle de sa destruc- tion déiinitive ), l'humanité doit être envi- iigéeoomme un être unique, quiae déve- loppe intégralei)(ient dans le temps et dans l'espace. Or, l'homme a été créé par Dieu activité relative, responsable et libre: c'est-à-dire que Dieu a donné à l'homme une ame prinr cipe intelligent, afin qu'il pût comprendre la volonté du créateur ; principe libre, afin qu'il pût s'y associer volontairement ; prin- cipe actif afin qu'il pût agir sur le monde extérieur et accomplir ceile volonté. Et Dieu a voulu que cette activité fût indirecte et non pas directe ; c'est-à-dire qu'il a voulu que cette activité ne pût se manifester au dehoi-s que par l'intermédiaire d'un appa- reil organique, d'un instrument matériel. Dieu a donc associé l'activité humaine à un organisme animal, organisme dont les conditions générales ne dîllérent en rien de celles qui ont été assignées aux formes or- ganiques nées dans les époques géologiques précédentes , si ce n'est dans cet appareil mystérieux au moyen duquel l'aœe hu- maine, principe actif et spontané, entre en contact avec l'organisme animal, principe passif et mu. Maintenant : afin que l'on comprenne .quelles sont ces deux voies qui conduisent également au but voulu et proposé par Dieu, il nous faut nécessairement appeler votre attention sur la nature même de oe but. Ainsi que vou^avez dû le remarquer, tout ce que nous avons dit à cet égard con- cerne la seule humanité à l'exclusion for- melle des êtres que gouverne une insurmon- table fatalité; pour ceux-là, en effet, il n'est qu'une seule voie possible, c'est celle par laquelle la main de Dieu les envoie à leur fin. Pour l'bumanité au contraire, parce qu'elle est activité libre, son but implique un choix, et c'est de l'intelligence de cette définition que dépend l'intelligence de ce que nous avons nommé la voie tendan- «4 — tielJe et la voie providentielle: la première de ces voies est la voie du bien , la seconde est la voie du mal ; et voilà jus- tement le grand problème de Thumanité posé sous son aspect le plus fondamental à la fois et le plus difTicile, puisqu'il s'agit dé faire comprendre et de démontrer com- ment la volonté de Dieu peut être accomplie à un degré quelconque parle mal lui- même. A Dieu ne plaise que nos paroles puis- sent scandaliser les esprits, qui, n'ayant jamais réfléchi sur la question que nous débattons ici, en pourraient conclure que le bien et le ma) sont une seule et même chose : une semblable conclusion n'est au - cunement renfermée dans les principes que nous avons posés; et, disons plus, elle leur serait formellement contradictoire puisqu'elle suppose des conditions inverses. Et en effet, si pour l'homme le bien et le mal étaient chose une et identique, il sui- vrait nécessairement que le but posé à son activité ne serait pas un choix, car tout choix est impossible là où les termes sont iden- iiqiies; or, un choix nettement formulé étant, selon nous, la condition absolue d'un but approprié à la nature de la libre acti- vité de l'homme, et ce choix n'étant autre chose que la définition du bien et celle du mal, il résulte de notre principe même que le bien et le mal, loin d'être des termes identiques, sont au contraire des termes formellement contradictoires. Il reste donc à exposer comment deux termes contradictoires peuvent amener la consommation d'un but unique; c'est ce que nous allons essayer de faire. Si nous envisageons le bien et^ le mal d'une manière générale et abstraite, il nous sera facile de comprendre à priori, que le bien c'est ledévouement^et lemal, Tégoîsme; el, en effet, pour un être quelconq bien c'est la conformité de cet être a^ conditions d'existence qui lui sont dor le mal c'est la non conformité de c< avec ces mêmes conditions. Or l'h étant un être relatif, sa condition < tence est nécessairement une loi qui que et qui détermine le rapport qui à tous ses corrélatifs extérieurs : el conséquent, pour l'être humain, le biei la série des actes qui tendent à affirn dépendance de l'ensemble, comme êl latif, tandis que le mal, c'est la séi actes qui tendent à nier cette mêi pendance , et qui , par conséquent, c tuent l'homme activité absolue. Or c la proposition même que nous avot muiée en d'autres termes lorsque avons dit quelques lignes plus haut : i l'homme, le bien c'est ledévouemc mal, c'est l'égoîsme. » Mais ces deux abstractions ne sau avoir de valeur qu'au point de vue d qui détermine et qui nomme le n général des hommes entre eux : car < ce point de vue seulement que le biei mal peuvent se traduire en préceptes mels, et appeler une^pratique corn dante. Ainsi dans la civilisation chréti comme dans les civilisations antérieu Christ, le bien et le mal sont toujou meures le dévouement et l'égoîsme; parce que le'but posé par le Christ a cl le rapport général des hommes entre les préceptes formels dans lesquels s diiit la morale humaine ont nécessaire changé. Le but posé par Jésus-Christ est la stitution de l'unité humaine : or» unité, qui est le but, peut être atteint deux voies différentepi par le dévoue 00 ptr l'^<^«ne» par le bien ou par le mal, par la voie leDdentielleeHntelligentey 00 par la voie providentielle et fatale, par la firatemité morale qui fonde sur le dé- Touemenl la hiérarchie des membres dont se composera le corps de Thumacité, ou par r^lité matérielle qui nivdlera toptes les individualités humaines. En posant donc le dogme de la fraternité, Jésus-Christ a ouvert au libre arbitre de l'homme deux voies qui conduisent éga- lement au but de Dieu, Tunilé humaine; avec cette différence toutefois, que la voie tendentidley la voie du dévouement, con- duira k la yraternî^^ pure y et constituera l'homme à l'état positif qui la rendra apte à recevoir du Terbe de Dieu une fonction nonvdle ; tandis que la voie providentielle, la Tde de l'égoîsme, amènera VégaliU pure, c'est-à-dire la destruction de toutes les incités matérielles, état négatif de l'hu- manité, dans lequel elle périrait sans doute, nais dans lequel , sauvée encore une fois par leYerbe de Bip, comme elle l'a été par la Févélation chrétienne, elle pourra encore comprendre, accepter et accomplir une nouvelle mission en série tendentielle avec les missions précédentes. Ainsi; soit que les hommes aujourd'hui délirent la réalisation du but chrétien pour eux-mêmes ou pour les autres; soit qu'é- goïstes,ils appellent l'égalité matérielle, ou qae, dévoués, ils invoquent la fraternité morale y la parole de Dieu n'en sera pas moins accomplie, et rhumanité sera néces- lairement et fatalement une, avec la seule différence que nous venons d'établir; et cette diffi&rence même n'existe que du point de vue humain , puisque du point de vue divin elle est nécessairement i^ulle* La voie porideniielle, qui conduira logiquement et fttfd€09an( rti«manité|Sera Taoïsme égali^ «5 ~ taire; et la voie tendentielle et libre qui in- duira/? rogre^^/f^^/Tienri'humanité à ses futu- res destinées, sera le dévouement fraternel,. Si M. BouUand eût développé , comme nous venons de le faire, les principes méta- physiques qui assignent les conditions et les limites de l'activité de l'homme, nous croyons qu^il eût formulé autrement le pre- mier terme de sa méthode; car s'il est vrai de dire que le mouvement progressif de l'humanité est un parce qu'il n'a qu'un but. il est également vrai de dire que le mouve ment progressif de l'humanité est double, parce qu'il s'effectue par une double voie ; et cette double considération de l'unité du but et de la dualité des voies qui y con- duisent, est de la plus haute importance en philosophie historique. Il est évident, du reste, qile cette con- ception a été présente à l'esprit de H. Boul- land dans tout le cours de son travail, et nous pourrions le démontrer par la dispo- sition même de son œuvre; mais nous pou- vons le démontrer plus directement encore par un tex)(g formel de son introduction;, car nons lisons (vol. I, p. 25) : a L'huma- nité, Jla société et l'homme ont chacun une ame libre pour choisir leur but daoi la voie du Yerbe divin, c'est ^^-dire du bîen^ ou dans la voie de l'inertie, c'est-à-dire du mal. » mais il est évident aussi que cette conception n'a point été suffisamment éla- borée par lui; autrement il se fût certes gardé de formulef un principe fondamental d'une manière aussi incorrecte; et il se fût certes gardé d'écrire, quelques lignes plus loin (vol I, p. 25) : « Un âge , c'est l'acte libre de l'humanité responsable, compre- nant la pluralitéd'actes libres des socléiés res- ponsables, comprenant la multitude d'actes libres des hommes responsables. » Formule HQtte 9 daire » précise , qui {annihile inexic^ -^« rabléiheùty dans l'bidtoire toute entière ik l'htttoânité , la totdîiié ^én «clés feralétfiftttt arôottiplis suîyaîit la Toffe pfovidentî^ne. DEUXIEME PROPOSITION. '■■'., ■ . ' '• 1 *; ■il'* Le mouvement progressif de l'hfipumité, est contmu, parce gu'iljorme de& sériels sans interruption. ., ,, Celle ' proposition ine paraît égalèinètot formulée avec itièxaclîltide, et j'avôiié qu'il m'est dîffidle de comi^réûdre cotnirientladîs- cussîon n'a point entraîné É.Boullatid'àétà^ Mir hettèmeritla dîÊférehceradicaleqtil sépa- ré ïés actes libiremeut afccômpîîs suivant Tés- prî t, dès actes fataiement côm mandés suîtant lâ chair. Et en effet , M. Botîlland lui-ùiôme âaBïit quelques ligneis plus lofn «' que la vie de Thumanité jusqu'à ce jour se coial- ]^ô!Sè de trois grands actes, qui peuvent être appelés des âges; éî que chacun de ces âges -ïi^k^e taptort avec cehiî qtii fe suit et celui qui le précède que lé Vétbe de Dieu qui les séparé et qui lés tit^ît. i (Vol. I, p. 24.) 6f , «près avoir élùdîé dans TEssai d*his - tgireilàivérselle fuî-lnêmélè Sfedié suivant reqttd lé Verbe de Dieu sépafé let Ufift en- tré etixîes â^s hiitoànitdiréS, il nouis a été iihpo^ible de comprendre comnlent oii pouvait exprimer ce rapjport, qiii ire saui'aÉîl éxlftet que vis-à-vis de Fésprit , en é^bli!{- étlftt en formulé générale c que le mouVé^ nftént progressif de l'humanité était coiitiritt «t^tmiait des -séries sans îVÂèrr'tfption. » Il est teèté évident p6ur nous qtre èe qui'a éonduit à réfahHi^6emént *^ cette forctiulë', é*é»t cette cotffnsloA caipitale sdr l&queUe abus avons déjà tatit insisté. En éffet^ dani^ son étude apprèfondié des trà^iiièrlis hû^ âtàîDéft, tt. BoullatM a dii néce^iiireideiitt remArqoet et la continufté inàtériel^ -i&t lil tlujéélisfvité Sj^îrityi^le ; mafs |iai«oe qb^ît ^Vttit' âégUgé d'élàbo^ lidiTusfamiiàtenl'^ fôirnâfiiiés Aétft^yètqUés qtti déitf ônti'CP qui exptiquécft m dé6)t AàpèM ^diVëi dèv«lop]pè«àént ptogt^^f deiThnintarnli n'a pa établir d'àne manière •6utiéftm^ nëttë les carapetèreÀ qui tés dïistitlg«ei il a s^dâôiîs une formule mixte qui IfS en les tmifondànt. TROISIÈME l»n€l»OSITtOW« Le mouvement pff^gtèiHjTdè FMfh ^stcrùiisanty pdrcetfU*illehdsiilés et sans éarhêt veH un but de t*ëaiis Morale désira par Vesprit : ètète pled^t de toutes te^JkcùMs kttM mises ért fêu simidtârbimènt^ lit cé^èà lutter bontre tàftxtaltté' rielte, ijU^Urie dàfhine ifU^ a\^eë \ de îa'pétrôle de Dieu, ' AU point delVuééù nonà sotUnÉeé')^ les inétacftitùdés dé cette pfo|)>osi£}cn lelieiUéâft évidentes^, elles pfoviéiin* évidemment dé la même cauâé, qn^ croyons inutile de nous y arrêter. QUATRIÈME TROPosmon. '- Oti ù^eit cette lutte ^ et lé htàuvèmètà' eéi la yaite^ èile produit ifui eti'&J sultat, cfuîjbrment te sujet de Vhî, Ainsi, selon M. lÈtoulland, la Idi ti lielle et la loi provideàtielle se dëvéîi en qucTqtfe sorte bàmme deux ford* i^lléleisl et cohtradietoirés; et le môul progtiessrf de Ffathnanité n^a lîeu qtl( (^tfe là premîèi'e décès deux fcrirbc toojom^ à dominer et à subaltérn secondé; ét'Kbistoffe toute entière d màfifté te 'éoitipBèé exclusivement séHe des actes acconrplisi par elle i^tti Idi tendéntielle dans ^à lutté itiç ëdntrie la forée i^ovîdeiiâelle ; "èk fkiitt que Ié$ èrcté» acéôînplfs {iar t WHé stiiVaBtt'la loi pfô^éMîielle t ^è^dèti^Mt mot» ety d'aotra^rt» le non toBompUii^ ttfiBtde Mlènctiôa* : durai paitoai ce qiii^jeaaM, car voM aa powifies ipe eoBipiendre. «Aiaai la fHit mja- lèriaux al dîY» vera lequal loarcha rhiifut* Bité» lut: daoewre lafiOBiia , cas il sa lui a4d révM à-aluKiitte âfeqiMfsojoa la ISorma<|»'alla yMrmt caBin^aniie. (latrad. p.^ SIS. âi4«d fta«at 4M» «ode auivaàt laquai a'a£baiia l!évoliitjaii d'iukA^e lui^aaaîtaijre^ IC Bauil* ladîGaliiï <}iq aôpam lf£rtr(kii^ll^ à As ' ImmI penaa f ae Fétiidaf de rjbdatoira doit jsjfwa £b/A#5io«rf,d6 r£fM ^Alij^aîlhr uuwff^aJb^ /et nous enay^M avoir déve^ 10994^ cimatôKi dilSèn^DUal de^anièi«>à leaepMttaîfaaiant.atoKyauaB da.toQa)r^M iVHdmB.iofte pdffablti Jkaa^J n'ioai^lcroBa* Boua j[^ .davaiUaga. t^t une disaid^^aa que nûua.gofixioiui aui¥çç à travera TaBuvra tonta eotiève de M. BouUandw Noua noua bornerons à indiquer , presque- dips les loavea mêines de M.BouUand, le mode suivant lequel le mouvement progres^f; de rhomanitéa lieu. Le n^onyj^ent prctgressii^'de rhumani* té n ait feutre çbpse qv'vna i^érie d'^ctes^ ^ » epviaaii^ dans 1a plus ha^te gêné- rilU6 où, ils. aient pu ôtiexuumus jusqu'à oç jour, peuvent être appelés des â§^; et ch^- qQe||ifMi'>a dexapport aviçc celui qui le s^ tfodui q^ le précède, quale verbe de DieU)^ 9ni J^sépare.et les uniu ûrt| jdans l^aucces^ivité des trpia âges (lœ l'homanité apaxigounis jusqu'îoî, mais qjvUba'apoîM terminés^ il n'est possiblç qne de:aaisiF des tonnes multiples de la teadanoa^u^'alleAuit : et comme le butqua Uuiiaailité. dott.attaiifdre est [péeessalre* n«at!iiny il^jst.pertam que nous ne con* fisiasoiiael ne.poi»rpni^ connaître^ sans une févéiaMon daYc^be de Dieu, l'unité mèma de..oa|>iitj^pidS4p]é jjosqu'^ cette, heure aiH conc itf éfii^ip.^ pe V^^onoé^^Çt ,qve ia. dernière manîfesuâfni^ ^Sjîj^ per;BMtiin»4aooa»^ter daiia VjioU^ otf ib'êgiB bumanitaipey mttriplO'^oavamant fimu)- taiié;le pram^ terme de ca mouv^^ieB^ eat L'actÂon ii^oeasanfee et continue du verbe divi^ SHr.rhmpa2dlé> q^i cappelle et indiqua aapistammefit le but moral;. le second tenna est Jle n^vement logH£u^ ■. en yertUrfluqual Tesprit bumain donne à^ la. doctrine ^'iL A ie«iied'abofd),uBe'iûnQM^.moBa]%puû une (oraaeipaUftiqtie, puîsrMoe forme éaonooiir qftie; le troisième telunf^enfiii est la lésuiifit d6j;'aetitiié0éal|aatiileapu dela.jQiNK;e» qui., mettant en ooaiac^ li^ -tomule^ dçfmatir qnes 4k¥âo la mas^^ oj^èrepar ^eauccesr aion de6aGi»@Qe8)i.,cle|M>fàHdire dtu^ooa-et daaaéparationSi» lestransfoi^mittions sociales dontjaaérieasoendantedoitameoer la réa? lisation la plus absçlue de )a morale révélée, ▲insi^ dana Içipreolier temps, tout acte a pour Jaut; )a. qféai(ion et- Texpansiôn du dogfoe Ji^oral : .tout acte créa un nçuveau créateur moral, dont la lo^^que et la. force sont tout entiers employés à constituer mo- ralement la révélation. Alors ont lieu les I ■ ■ ■ - graqdça (onreurs; alors les hérésies qui sé- parent;, alors le bien d'^n c^té, le mal de rautrey.ettousdeu^en lutte morale. Puis^ dans le. second temps» ae crée une forme yi- vantei c'est nne hiérarchie , ce sont des * ' ■ ■ ■ ' . pouvoirs,|,ce sont des syjpobolesy des signes £|giiratiii| du doçme , qui saisissent , et qui' B>uTdl08 qïii ont dfri^ M. poquanj dans rinterpir^tation des traditions dé rhuma> nfté, et qui loi ont permis d'étfd)lir son unité d'orfgine, ç'est-à-dire son i^ngendre- mei4 matériel, et son unité ^but, çWà- dire jBon en^ei)dîenient moral* Il nous r^-. tarait dpnc nuip^pant, pour compléter cette analyse, à.suirre av^ Mt Boultand le développement de l'buiKi^ité efitr^ .t^ 4^ax^ )erin^ extrêpi^i f^t à ^piifuj^tre ainsi àla çritiqMÇ W^ociqqis la yérifica(ioii dîr recte que donnç V. BqullaAd des prinfâjj^ philosophiques établis dans son introduc* tion : mais ce serait là un travail que nous ne nous sentons nullement la force d'exéçu- Mt I et d'ailleurs, il faut le dire. Vouvrage mJL Boulland| qui a condensé^ dans un ■ •..■■.''' • * ' . votamo ai SQO pi^, nne histoire' M * " • • ' ■ blement universelle, nçus paraît à susceptible 4'un^ a)[^lyse 4p ^ t . ■ > I t I Ji. • • ■-' I t\ ■• _T1 — !• . f I • '( 4 MCiMiERrS SlSTORl^UES GURIEinE EV hhêbits. ^ 1 » ■ • I • • !»: i .: '. I DR hk sklG&tlRliÉ DE FLORENCE AU PAPE SIXTE ÎY. as juillet i49i (tV l'ORICUCALE liSItTEy HEL . AsaiSTR^ lll LrTTSRB S«nimNE MSUUi bbpiïbuoa fioreu TIVA y m OARTik FEVÔRÂ, DALL' AJUTO 1475 A|. i490j ^ IfiRTA 52» T£1CK>, CElB SI CONSERVA VELL' AHVIOO ARGHIYIO DELLG RIFOjif IIA^tO^I > l^ FIRENZE. . ». . <...•■ PONTIFICI MAXIMO. t • ♦ ; ■»: Mirati primùm (2) sumus , Beatisiime Pater, inveteratam ad Nos scribendi Sum- morum Pontificum consustudinem repente fflutatam, his Lileris tuis, quas per prseco- nem Calabrum afferri voluisti. Quanquam Libertatis (3) et Jpstîtiœ, îd Msoriptioné, (i) C^te pièce 9'^st poin^ publiée par Fabrpni, et n'a pas été connue de Roscoe. Elle e5t tombée, dorant tui de' se^ voyages en italie, entre les mains (Itt fuMmx Franoià-Heory Egertùn, que tout le nonie a conoii 4 Paris. (s) Questa Lclter^ fuscritla, inreplica di upa cfae il Papa, Sisto ÎY, avea s( -ritta, egli stesso, alla republica Fiorentina , subito dopo l'affare délia Coogiura dei Pazzi ; rimproverando i Fiorentini, e qrdiaaodo loro di ^cacciar Lorenzo dei Medici. (3) Nella lettera cbe il papa avea, corne sepra, ÎDTiata alla republica Fiorentina , in vece della direzione solita , a Prioribus Libertatis , » Et Vexîllifero Justitiie, » Populo et CommuDÎ » Floreniiœ.» ïveaomesse le ]^^o\t Liberfaiis et Jui^itiœ^ e non a?ea cotnminciata la Lettera cou l'usaia « DiUctiê in Christo FUlis. » sQbtracta nomioa» satis quid sibi yelint, jpsa aperiunt. Si enim quaa stiades facturi fuerimus, ut JSo^ qaoqud.nomînDm talium f>bUvisceremur , penrtùs pçccsse fuit. Et cuF popiilo s€rit)itur Novo more? Et cùm ad eum scribis populum, quem U4 Te amare, et tantâ prosequi charitate asseris, perverso scribendl more, Pilectionis etiam appellatiooem, a quâ, in banc diem, solitae sunt exordiri Pontificales verœ Literae, ' ■ I , praôtermittis? An non diligis eum Populum, quem (1) censuris castigas talibus? quem (i) Tuiti gli Storici Contemporàneî^ é i Fattl segniti contestano questa avvërsione dei Papa Sis- to IV contre i Fiorentini, il quale resté piccalis- simo ancora da questà Lettera, come si vede dal seguente squarcio di una che S. S. scrisse a Fede- rîgo, Duca di Urbino, nel 25 Luglîo, 14?^ i cioè pocht giorni dopo, e riportata da Monsignor An- gelo Fabroni, (dit. in-40, Pisîs, 1784,' Laurentu Medlcis Magnifia Vita^ Tom. II, « Adnotationes etMonumenta, » p. i3o. SIXTUS PAPA IV. Manu propriâ, .... La lettera dei Fiorentini , fatta con tante landi \ fit doetàndi cokMàètiidincttn' estent » - Ht btMA "tk pâite'ttiAilfta ItMiè pak èààeî , ÂUmffMthiih éBt. fit tdmete àlidëM illœ litërœ tMè Toi^toi<6lii lUdicâfe Quiecift &{>• pdlareiiàQVètolitfk! Indue, induis , BeatfiMiîÉePAtM^, iMié- rem mfeiilièm; mêirihièrift i^téMlb OfUdi 1\â , ei VlèttriatAs Christ! ; iteettàTmeris cAà- ▼ium non in iBtot «itfus daiartitt. Quàm etaim vetamUir) tae innoftcra tempôrà iltud fjteldàt dictum BTangeUeum 1 1 «Malos maiè pro Rdigione et LiJhsitàletiioBCrà fè npiignttli^iis; Taie, teetkr. iraKi, 4478. RAPPéRt (l\ J'ai très ^QÎgp^usemeqtcoflopfi^ ^ écrite, Iç 21 juillet 1478, j>^r U fif i|H! de. Florence, au souY^raip ^qtifi^ ^i^j et dçnt M. Eger^ou a copie ($)» ay^ deux pièces qui sont rapportées par signer Fabronî ^ Laurentii 4c Af(s ^^gnifici f7to, Pisis, 17^84^ in-^% -« j,^-. _ _ -^ 136-66 et 166-7, la première, dati •t)erdet, et rineam suam Ibcabil alns »grt- ^^ . .,, ■ . . ■ ■ ^ ; ' , ^ ^^ , *^ 25 juillet 1478, et la second^ sans d|a ■ • » II ré&ulte de cet examen qu'étant ■ ■ » ■ ■ ■ • • ■ ^éolis! » ' ' Hos éëitè ', cmn Ohrisf^ Rédemptore et Sàliatô^è ttostro, qui justibèimam causam nostMm pi*oteget , et non deseret cnttôres slies sperantes in Se , juvantibus Sociis , et 'Oâusam nôstrâtai suam cautam reputanti- bus, jUTUtate etiam et pretégente hos (2) Lu- nftccî^vft f trag9 agU uççisori del,)|iariio; e^avoD- ^p qp.ej^ii I pec forzarla a repder^î , mqstrato di yolere siraziare i pîccoli figli, rèst^ti in loro po- tere , Esça, dicesi, che sulle mura délia Rocca si alzasse la veste, mostrando, cheavea la forma p^r famé degli al tri , in caso che le fossero uccisi ctaëlli. cHnratori; AànàHttIfulia.v «GronicaBo- loij^ese.» c''Dirirîo SairêM > nel Tdni; 93 «iiermn Italicarum, (z) Féiierîgo I, Dùca di Ur&InoVàffezzionalis- siÎDO é càrb al Papa Sisto tV, chè, pér fui, éresse in Bucàïo lo Slato di tJrbiho, £no àllonf 'Contéà. « SansoTÎno (]ronotogîa,tL p, 67.» A questo, come si vede , alla iiôia :^ 3 , il Pajpà cita qties- ta'Leit«rA, scrittagU dâi Fioretrtinf. (i) Lnîgî XI , Rc di Frandà , *bè si leneva sempre bene âtTetli i ftorenlini,'pér le contîliue . inire che avea suU* Ilalia, etc., si mostrè uno dei più interressati alla sàhite di Lorenzo. Rosebe • Ufé ofLo^eHxodi Medid,^ tives aux mêmes, événemens ^ ces | conservent un fonds de ressemblance, ofirir, néanmoii^s, aucun caractère d' tîtô: Voyons quelles sont les différences la pièce du 21 juillet 1478 et celle monsignor Fabroni, la première, du 2S lel 1478, et la seconde sans date : | sur lesquelles , à une première lectui était assez facile de oiiJQiceyoir des'doùtc La première pièce, au 2â juillet! Fabroni, t. ÎI, p. 136-166, est un ac Synode, ou assemblée du clergé toi réuni Hl Florence , dans l*égiise catbé înêine de Sainte-Réparâte (3), où s commis lé meurtre de Julien de Mé< (f) Sîp Francis-Heiiry EgerCon , ayant des doutes, relativement à cette pièce , se Û\ et rapport dans l'intention , disait-il, de lopper la vérité , avant de coâsacnef le < ment comme patrimoine légitime de l'ftistoi > (a) Ashri^e Célfection : MSS. Francis 1 Egertop. TcA. xxuii. Leiter S-i. (3) Aàjourd^hui mSanta Umriu delFiori frtna comnniéiifent, « Uduomo.ii qiid n stttVfè ,p.i, lîÇ. tk j et ^. tO , tig. 1-4 , ft àjoûtie en note : t FaftroDf cofljèe- € tûtes thiat tlils ëonVoèâtimi' was Aèt )i;dd , € but/ fbf tiiis cî^ntdtf , hé aiHucèÉi 66 reA- c tcnA ; âttii dtW hhttèdani ifiamè feAâted ' c dotti» may ipéfhapft vematii wfaetheir the* c document, purporting to be the Act of the c Synod, was in fact adopted there» or, \ whether Jt was merely proposîed for the t approbation of the assembly ; though the f presumptioA fd fa frtôp of ihef formet» f opinion. For producing a document ad- I dressed in sucfa contumelious terms to the c head of the church, Fabroni thinks it ne- f cessary to apologize : t Vererer reprehen- II fiouw pfu^e^ljum. (jiifl^ij tfli^^ ^uriosg. fin» lUâ Sptritûs Sanél! cwigrégata; qaâ I fllomînat otnnëm hômtnetii i^iolient^m ( in hune mundum, et itMAat ébbédndttâ c tenebrarniôiy àd j^erpétùùtti téritâtis lés- ( tlm6âlutn ;^ et Stittanie tàlf((Jtt/s dlskt)[M- c tionem. IhIUlibih snnnn! fikti% , eic. t I>atum, dit la dernière ligne, in eccle6i8 c nostrâ Gathedrali S. Reparatœ, 25 julii, Oft^ftrMdtfé iWtrHfe m^vMk tl»t nie , étaient l'œuvre de Gentili, éyèqve iTAi^^tiOy qui se proposait 4-l«irti#çi iïjuyiofan ^tjli wni, pwJM^ a Ifaadoè, Xl^ ofLqfmakà ^ Mkdiàf Uttdeiv'iH^ t. I, ^ 88«i;fMritiienditi «livaw^ H psésMipttoK,^ qv^le doM^^ niMt, dhRUièpMii ITaelt dû. isrn«i«r 7 fu^ ni ne répond â personne, imaïs ^ tôi^s ; aussi. ' n'est-il* point consigné dans \^ ^rcKivç$' {v. i**, p. 11,) de la république^ mais (dans lés archives (v, 2% p. 11,) p2irticuli<êrés des kédicis : in Tabuïario Mediced, dit'/ Fabroni. {%) eatiK 4f^ikmù «vait été préMptMw de I^NiEontde «Ikii était MdivuUa dH M^ vèché d'Arezzo. « .Cùm vix {Laurentiu») a latéré* . f}imùoùfiUi^i, d^ (outei k^ villes d'U^lU^ . c^mî de$ Mé^îcis^ qui^ f^v^ f^F^^^ ^PF^* , si Fon excepte Rome» celle qui avait les,ar- . ôpre . deveqjus gJcaQdsrducs . ont loujpyjn cbives les plus étendues el les mieux soi- donné les plus grands soin^ à la conserva* gnéeif ,: J^ seigneurie fut toujours animée tion^des. docuweQs. d'un esprit conservateur 4es chartes an-. Chaque ijh^partement politique. pajt.ses ciennes^ et des pièces relatives tant à çon archiyeSf Yplçi celles qui se distfif^iiaiwt a4ministratj[on qu'à ses rfipports avec les, de.toates.les autres par rim^^ortaçce des puimjgiees : cet esj^rit fut xxmi^tanunent pièces : , •i . ..i ^^ ArAwio delU Riforn^gioffi, 1^ Archivio délie Riformagiont ^ pTO|itt« 1 . maot dites , ou Archives da'fUokmtai • •' : i": l'i".; S" république. B %^Jérdùvto deî Cohfini. . . 1* Zi^ Archwio gmeàlogicOp 6u et Uk fkf^ hlem: ILibrî if Oro. '■.Al il* Archivio Mè(ticOf ou. Archtref doiaes*' e tiques de hf fomillé des Hédioitl*' ■'■ '' ^ I ^* Archives délia Sèg^Mrdu WtéilUà\ % coaipusnant' leK pièces relMivèH C FftO^ \ ' mimistratfon de Fétat /de Pintèrtèètr^ Ses S ' financés, été/; durant b' iâPJrittstiie te ' I ' > *' i I • ; « . I 3? jtxJUvio. di Firenzç, .ou Archives de! ,S\Grehcep on Archivio foneridCf outout^ . ;^plement ^cAiV^p. , . y.'- ■ . '« I. iHins lés premières y i^ trouvent les ' . ' ■ ' ' • . * . pij^ces atférentes au gouvernement de Tanr cienpe république, et. en outre, diverses pièces qui avaient rapport, au gouverne* ment, pendant la dyn;astie des Médfcis, I .1 mais qui n'étaient pais censées appartenir à ■ ■.'■■ ■ ' ■ ■ ' ' » discederet praecèp loris sui Gentilis Urbinatis ; » iriri , et doclriuae , et morum laude , insignis, • » qufim postea, AratiacB £cclesuB pceficieiidaiii eu- '«•■r«i?it, ete^i» Falxrom, même édilîotiy Tom. i, p» 4'5» ■'Médîds. • ■'•^^ ■•■'■•■ ^ ,1^ .?-i .! » • : . . ''..7 ■•. . • ■ •• •.,..■•■. '• .-./l- A'..v: . ■•■'■ "i . ■ ■ ' ^' ! •. , 'y:j • 1 - p • , ■ • ■ :'.'•' .-. •!!.;?! -,. : • * ' à ^ .'ra 1.'' * t •:• .vyu.'.A ,;■*»' t » , 'i . • " • f , ... • • . •:.. . • . • * •".•.' i.'l.'ir.ji.) • • • ■ ■ ' . I ■ • ' ' , ."M i.ll.il ' lir.t . la <Àtégbriedè^ papiers dé' fà^mitéVèd, ' par èxëiùple, que lés hé^i^tiims'de-'eés princes pèàr obtenir là iJuiiïgtâîia et ^-Z qués t!èiTito!rës 'fîtniirophés qîrî éuléiDC à" leur coéttenance. ÔH y ti^iie^ iiùssr,' i^tiks^ dti seing dés cGiùmîsBaites''i^pécé!lU''(&r parties intér^s^es;' leii- cbtitrats , 'àctîiè'^ documens queiooBqueâ^ relatife à fai-^émUr- catiOnfdes ooni^sv 'entre' ^ Tosoatae.el'ks' Etats voisins en divers tempis; 'aiflsiYCfue les plans et dessiils dm terriiojM dontil y ^ 7Î-— est traité , et qui ea forment ptrtîe inté- grante ^ eomibe encore les correapondanoeB et les négociations oonoernant la juridiction territoriale. Ges derni^r^ pièces consti-p tuaient «ne division, à party sous le nom d'Arahî^io dei Confini. On y trouve enfin rirehîfip Geoealogico^ qui renfermé, lafi Libri 4'Oro» ou grands registres généalogi-> qties .« «sahentlques des famiilei pairi-^ dénués et i^* rent depuis transportées dans Tédifice degli Uffiiiy que Cosme I avait fait construire. n.' La eoltoction de tous les papiers, dmrtts et autres ihstrumens quelconques çof concernaient tés affaires particulières d lei transactions domestiques des M édicis,, toit lorsqu'ils étaient simples citoyens de la réfjubliquey soit après, qu'ils furent deye-. nas grands-duca ^ Toscane, constituait lea trcUvep. dites ArchiTio Medioeo.' Là se coor mntni leur correspondance épfstolaire avec kl puissanoes , les réponses qui y ' furent frites» et les documens relatifs aux sommes prêtées par là maison de Médicis à divers potentats y les contrats de mariage, testa- mens et antres pièces de iamille. GellesH^i, erjginairément déposées dans l'ancien pa- lais des Mé^cis , actuellement connu sous I h nqn^ de Palazaco Biccardi , dans la Yia. , Ùltt^p furent transportées au Pâlazzo Yeo- , 9ee(l'i^m ^ jiciaYe? opiwprisw^d^^ cette seconde division sont maintenant dans le bâtiment degli Uffîsi, au premier. étage, du côté delà rivièrede l'Amo; m. Toutes les pièces qui servent à oons" tater l'état dvil et les protidétés des ci- toyens , les mariages , les testamois , les ventes, lès donations, lès dotations, et enfin- tous actes par-devant notaires , forment,' sous lé nom d'Archivio di Fireûse^ ou Ar- chives de Florence, la, troisième de ces col-' loctions. Gelle-ci, fondée vers l'année 1569^ a été et se trouve encore depuis celte date, dans les salles qui sont au dessus de l'église d'Orpfian-Micbele , édifice d'une solide con- struction gotbique , et parfiiitement isolé pour le garantir des Incendies. Excepté une partie des autres ardiives* qne le grand-duc Léopold regardait comme superflue, œlles qui étaient vraiment Im- portantes furent non seulement conservées, mais encore disposées dans un meilleur ordre. Il est à regretter cependant que les personnes qu'il employa au triage des piiècei dé ces archives , en aient condamné plu- sieurs qui, de peu de valeur à leurs yeux ^ pouvaient nàinmotns en avoir beaucoup pour l'hiâtoire, la politique, la diplomatie et l'économie publique. - Lorsqu'oane distingué pas ces trois ar« chi?es on confond tout, on donne des ren*; seignemens inexacts, et on s'expose à des « bévues sur les pièces que chacune d'elles renferme. . Certes» on ne peut se.diMimuler que tout historien d^ la vie de Laurent de Médicis auj^ait dû avoir une connaissance précise, daiDQ et absolue de l'état où furent autrefois, e^ où sont aujourd'hui les diverses archives conservées à Florence, M. Rpscoe ne paraif^ pas avoir: eu de^ notions assez préciset^ sur, U:distinction qui a existé de tcnit tepips et^ 9)1 «ûMçi eocpr^ entre ce» dil^ifeQ(e9 ar« -7« publique et dèlte^k H faitillè ù^ Méaie»» nioRfe jAiaaia élé foBduedim uli «eulrto: mdme ooDpft^'mftiA ettes pirt loujoftlràionllè» cte*- ouÀe, an corps; cKAipel cib «éparé. . QuwH: amt aKbiveâ . de Flècencè: ,. ArelÉYio él J^îseittû^ietles.teit (toujours -oceupé? un Jo^< celdiffâreaft etp^t«ioêlicfe^i^.â6t: enisilqift^ pour «^«rfohi pdu>t pés^ eetle éiatinefeiàè* d^tOi^imàafèi'é eorrecftèff M, Roteûe deYÂsat: ipeiact^ et doDoer^liaii jàieoidoiidre-des'di-' patte éà«eÉlidleiàen|[distkml%''«iitn ifieM; dWevaee ceiMâqiiesoee eu BéiiulCaiitÉft»j II pilUile) Faoteida $yBDd^ dp. Bloremiev <^ 25 juillet 14.78 ^ dans -ioii AppeiidtK ,; i^<>. XXyUi , £|^ ^ Lorm^ de âtmdtiU y hmémy:iiità^% i^Qfh vôli l^ p. SM^eC làH qik% l» de^e d'apn^ Mt^tAi^ FabtmM c Hmifihfi*9r Vmhrtèmdil^ limprentU ModkU, Magfi^i Fita), maiftv ^M^ m^^^^U.: tt^. Pkd^ftyJieteBa) r«Foîf exAraitdea^Ardtiiitaii de llâflieli,.oài€etfaoteeMiéellèHMBt déposé (•€ fa TalralÉrio. Mediceo >). M* ftosceexlét queillpiiBiglier i^DOfd L'a extrais ^desJiAip« o|ihiesjdei FlonHios^ c Êami^v WàsmaXi. don, iii-8^ I8OO9 v,I^;p» iMlv hs8|»roda»^ odd Ircnkh the^ kfchimm isf 4Ptoreiics^ » dbeu- titude quoique les divers documens' qfiè'Ml^ ittstiké a'puMféMefiàMftoIbtté«HsStiftllP,^-to^ gdttsl^lHfiEiAili^ ■^iélei>liis{éilifs ftilti^^èdci-* vôins â«lBi^t4ti! àvo^ HioiiM; airé6 âMml dex^hé qiiefdepi^Éf(ni/<^HedHKftiéCieiiet la SMtttce qtil éd éMitài^ Vm dbùt^ &Lpïhté&t ' ^ii hi îocttlon -dèH: ItiofscééL ait li^iâicck ; \ûHlifé^1lce'i^ittWiÈÈMëiré' ▼séié'i1'ilW(rfr(«e;'1dHitt^^ Hftif^etfà^ trMèrâftM èm»> Second» .fntoKa«lih ffg^àé iNHli^âati» ia^ partie de soa i dfe iè^ttdle $1 Vagit, £|^ tfLorwti illM^\ Ëetidoa » lii^4{% vsl^' i,- p* M oe lïoè ^ud( , loBtèS' Usé nt^HâvéÊf ymiêÊSL «ff« tlrâiiéportéds iaiUeimf «isl ftfbedè^vëpréseiitatioas» l^^s» eètaR&0es4f8i^4S44»» Itii \stf»' ^IMkÈgàém par FkàpOrlMMb idittpj et ^«sieum aiitras , à l'éitMipvltitt^daM ottitio dUlfréitte^ nëafieMél tf-^OM'l den'j^i«bî^Wipl<^matMf),Mttél6WI • I . (;^ QAn!a point, p^rl^ «i94tis||t.4B ^fjf^ Jp(/>((mtaff«Q,.Ces^i^ éul^Uss(p}[|^.d^t^ cane c^it cedeyable au grand-djuc Léoppl4« nt rassemble]:' toutes les Chartes, oui prova de la suppression des Monastères et de pic éûitiVèlâ; Èltlés Coàtiënheni , pour Ta phipar I%g» iét d6« Tfdtutùôlig ^e It R^ïÂâ^ l^Âiètf éa liés ï^aMi^fHîeè* Mf" aWièÀt^fU Pépoqoe ad U làaàaA)a4ë>f*il^AM»'W/j Hea^ W: iseaad'miuc : Xièapnlë'^ftt'iafiMS la ]^ti^u)iers fie r;Etai.q{ii.a^|si|t daii aaia Chartes « oii Parohemiqs ,, , à iai déïKBseï^ di\ Archives : Quel^ues-runs. 9^ y. j^r^r^^ ^ aimèrent mieux con^rv^er .ces titr^ gêné ques et aotùestiques. Lors de la demi^ [frèssîon géaérale (I^ Ordres r^içîeux ^ \ï , cûVè êtè Véhé ùÀé quantité 'Cre8''côn8iaeÊaE GhaHei'é^'d^ DfpliVmes ààtiâ tés âl^cèilË f ;n<0B>Bitiiéi^gwttdiaièate4ridë'la>yiftrie«l (|[Krae»Hliabai^fl4itiéa|lté tfÊê^VJântkà p(4i^t4«0Mtfean9.|urdsli4ftj^mte «Mlej i(ei»,gwç)^in^y^Jj}ftVwiPtff,J^ Qe%C>jièçes ne S9n]i|ias*4lu j»e99nrt.da l^{>î|i| cisy ^ropTeinent,d^te, .on.a'a fqui% cppsiflji D/^pôt. comme relatif. à. l'objet (}^ présent port. eiae puiuciaB anira snsiBfo, mes qiRfn - 7f rée» ÉO ti^éttiM' «ti%é tl^inriMM , «httéâf cMAciinpe )pë]^ bitke de m^UMs;-^ it M « été drMl^de» eàialdgtiéti.raté»tiiié&( PIMOM oMiMiStHim A^l^eilirniën du fonda. U preui^uplide dèlMiisl^rfdbrdttiv du U juillet i4li^L II V p. i3«U.d4^^ Mt longue dé tr«»îe pages iii^<»> «t ti^'é.dé iôdÉi-< et'MftOttCpioiir Mfe Hii tiblëttt l»l|i>eilé* • à d«yei[i{r l^l^iientld^Mkotâ ; oàl f^àmoÊm ' que ce pèpéfui l'iMti^tewpei lé dii«i6ie«r'' dela^oMpMlioA'deaPaffii'; é»ydi«p^l&t>»Vê.i lout rôâiem dé i'îticerdn dé la népiiblîqiièi deFlomisëetdedllhi^aafèn de sotiitèin1tK>îfè> • nmn «fM (seHë'dn fi |lilll6t 4478" q«&' sous des pi'èiietieâf àossi ridlculëi ^iMi la TéilDiiCBaffi^li des fiiiH qui n^èftl ptilràHer* mais û^nc- qéé^ (MIMcéûté Ôéêiyte , qmh- que «Étfll ^étteiHB ! BMric du- mrt^ d» ce» pajges riMi employée» à pféeeiiter^ sou^ igm p«4iil 4ê Y«ê gèBèraly luHt c« jqu'esart SixtèH^^ fbvtt la totitiie de Béa (i)iie^mx^ réfisiance des <3ho^As aûB èîcaiiras d«! saini - pèt^; l salutaire aslaat que 'dfUice 4u- cafiilBal'i Rai^iaflv arfièiv iiervcai''de sfi saîiitatôv 1^: quefie en àVait tetléméMÏ redonna lënéiUe^ ) qn'ëUe en arait fait sencmer Bêlenfttfle4^:: ment U seâgBcoriej Sftc: étitres^ pagefr prêt»-. > seAtest; parfragasenelftcoi^sBioii lifaredfti Jeai»- Baptiste de flonte^iccd/ priocipriteii'^'. tremetteuir de txAt le ceia|flot, laqiaellei dételle tous leép«Dooédês,i|«^àyefl. tenus- 1 n chives édAêgiojbiriliOj ou. M ta. Juridiction du Pnnoesar tes 'Àuàirbs ïlctîe»astiqaès; les Àrdih* ' yéi H^'tâiiiérà âéîU CchnMiMiia, oti, dès t^ôm- ' nmUéi lié t%iàt ; lèft Archiva ^^(it Diadcmà, ou, de rû^ U»l«eHe1 ; les Arclùfles d&Ha Ségré" UHÊ^mMÔi Du^ des pidces vélttÎTes àl'À8mini<- tntfoetdf l'Bitt, 4» FXetéM«wr»de» Vinaiices, etb^ : poilWnrsoi^.-àla DyA^sM^ desMédieiai le» .. m.;:- .:., ArcfaiffK ,4m. dlfféreui(98 hranolie? de la Eéy^, . de MaOrc . FrangpU d^ fi«?flnfÇf ^.J^^it. né ■ ■ i talens, plus que distingué par ses mœurs. Le pre- mier de ses neveux paternels, qu*il fil, eu t47*>' préfet de Rome, n'était iu^ara^yàt comm que sOtts \t noiâ dh l^»d\ik Smvmtê* lia aUHtioèi du GMdiiiril fbpÉMtCI teit fctft prDbiéttaliqtnv: et oa Je 8oiipçend«it.ieiiiïr àAf^ prè^ a» ^ute^ . raia P^tife^ dei^ ea/ePfet, l'e^Lcessiiîe^gfV'iialit^j :i .! oioz tSfjJp, et ^iminels ; etc., etc., etc. (i) Cest une chosç trâ obscure que Toriginç de Sixte lY , et ses relations de parenté avec les RWJ: ■ - ffifoik «n é^it PlaHhe, Ublklthéctfîfe dà iTa- tiei^ ii liii(ei>iégifapfa«i^6ntifiëtâ, ^a) devait ces. tîMSel lua ètilttnÀe>Sl^SSiieIV,iepèi« dé ce Pà^ \ ^lNtiîii»^reotiqiM faônUe Piéna>qtiu»eDeAhael , le qualifie « jflgiib fftpote^ o atÙnenie' et râpa • • . - . . • . • .•■■.» SUtO,;,» PlàsiéUM édiûACéfiipei^itis dWe gràriife étiM^êi ' rirctér iiiifiii^ db synode f Im^ltli dà a» juiHeiy' xj^yi^ fitHiftnal, .%Ié, db Yhoa =èt «tifruSi 4fc»i^ yMM l\i;]pîyDkf Mëj;;^ a^|^uMt-M> d!iiiMie«tft/ahwMi. - • --8« le «Mot père; et chacun de ^ fragmens est aeeompagné de oommentalres justificatifs. VieDDent ensuite dix«liiuit pagesderi^liques ' des Florentins aux ' griefe à eux imposés par le pape ^ au ^omlire de onze» savoir : 1^ d'avoir assisté |1loolas> Vitelli ; 8<> d'a- voir pratiqué sur Féroua^f; 3» d'avoir se-^ ceoni MoDtone ; 4» d'avioir/appelé le fatneux Condottiere Deiphébe de Anguillara ; .5o d'a* voir eatrepris sur Gistema; 6<»;d'avoir en- levé les voyageurs allante Rome; t^ d'avoir mis en mer des pirates; 8o d'avoir refusé à Franicesod Saiviati la jnise en possession du siège de Pise; 0^ d'avoir souffert que ce mèmearchevéquey sujet toscan, fût pendu tumiiltuaii*ement; 10^ d'avoir détenu Ra- phaël Riario, son neveu, cardinal y. du titre de St-Georges ad Yelabrum, compromis par les oonspirateui^y sauvé et rendu par la seigneurie. Le tout est terminé par une comparaison de la conduite des Florentins et de celle de' Sixte rV; aiast que par l'ex- position et l'adoption des moyens les plus propres à réprimer ce pontife» qui sont, la convocation d'un concile et un appel à la puissance des Etats alliés, surtout de l'em- pereur et du roi de France. La lettre du 21 juillet 1478, quoique plus courte des trois quarts, contient néan^- moins dénonciation, sommaire à la vérité, de la majeure partia de ces faits, et même plus; mah avec le plus grand avantage^ puisque plus le cadre d'une pensée ou d'un récit est resserré, plus l'expressioni acquiert de force êtde coloris; Il faut dqnc convenir que , di^emblable et préférable tant pour la forme que pour, le fonds, la lettre de M. Egerton, du 21 juil- let 147^ l'emporte, sous tous les rapports Siirlapreiidijère pièce publiée par, Monsignor FdbroiUy etdatéedu 33 juillet i478; quand U préférmoe ne serait foisAMi^ ^mdéo sur ce que la aienne est directe et de sauce à puissance!, plus authentiq émanée de sources plus incontestable .Quant aux différences entre cette : lettre du 2i juillet 1478, et la seconde sans date, deHonsjgnor Fabronî, ton p. 16617, eUes sont encore ^us.saills Les caractères d'authenticité anne: celle-là sont omis à celle-ci ; raccusé < ception des lettres, du pape varie esse lemenjt dans ces deux réponses des F] tins : l'une assez longue, abondan faits et forte d'expressions, est une ré{ vigoui:euse : à. une agression de mau foi ; l'autre, courte, dénuée de faits et çue en termes circonspects, est une ré mesurée à un bref du pape, qui pouvai venu, dans l'intervalle du 21 juillet ' à la date quelconque de cette dernière 1 et contenait peut-être des motifs quiei tifient la modération. C'est ce qu'on induire de la comparaison de ces dec verses pièces , l'une du 21 juillet 141 l'autre , sans date, de Monsignor Fab et même de l'intitulé de cette dernière est : in calce AuctographL Pro Doi Responsio Brevù Bien plus , il suffît de lire avec alte le fragment cité en la note 3 ci-dc p. 4, d'ime lettre écrite (de Rome), 1 juUlet 1476, par Sixte lY à Frédéric d'Orbin, pour mm convaincre qneni si ni ses expressions ne peuvent s'appl ni à la première pièce rapportée par sfgnor Fabroni, dont l'arrêté n'eçt qi 23 juillet 1478, ni à la seconde. pièce calct Auctoff^aphi. Pro Dominis Re, sio Brevi^ publiée sans date par Mons Fabroni, t. 11^ p. 166-7 3 tandjis qv coïncidant avec celles de la lettre du 2^ letl479* fin effet ^ii L'on :Ohserva las daU ~ 81 lettre publiée par Vonsignor Fabronî, t. 11^ p. l66-7y n'en présentant aucune, perd par cela môme de son autorité; quant à l'acte du Synode, indépendamment de ce que rien ne laisse présumer qu'il ait été adressé au pape 9 sa date, du 23 juillet 1478 , ne per- met guère de supposer qu'41 ait pu moliver la lettre écrite le 25 suivant par Sa Sainteté au duc'd'Urbin ; puisque la distance de Flo- rence à Rome par les deux routes est telle que diffidlement le laps de temps écoulé entre Tune et l'autre de ces dernières dates eût soffi pour la franchir; tandis que la lettre du 21 juillet 1478 offre un intervalle douUe et plus que suffisant. Si Ton considère les expressions, la lettre donnée sans date par Mousignor Fabroni , t. II, p. 166-7, ne contient que des paroles mitigées, ne présente rien qui justifie le ressentiment exprimé par le saint père dans sa lettre au duc d'Urbin ; quoique par- fois ironique, le style en est réservé, tandis que celle du SI juillet 1478 est d'un style bien capable de provoquer la colère de Sixte IV, déjà exaspéré d'avoir manqué son entreprise sur Florence et contre les . Médicis. Mais pourquoi Monsignor Fabroni a-t-il passé sous silence cette lettre du 21 juillet 1478, tirée d'un dépôt où il a puisé lui- même 9 tandis que, sur le même sujet, sur les mêmes faits , il en a donqé tant d'autres de bien moindre valeur, de bien moindre intérêt et surtout moins directes à la chose, et moins propres à développer ce point d'histoire? Pourquoi la date de celle qu'il a donnée^ t. II, p» 166-7 sous le titre : in cake Auctographù Pro Dôminis Res" pansu) Brevi , ne s'y trouve-t-ellêpoint . si toutefois elle existe à l'original? Pourquoi, lorsqu'il reconnaît que plusieurs historiens put affirmé la tenuo du Concile de Florence^ se dit - il conduit ^ar des conjectures à croire que c minime convenisse P^es. > Pourquoi , sur un fait aussi grave » et d'uqe application aussi étendue que l'existence d'un Concile, n'oppose-t-il que des con- jectures encore, dont il garde le secret, aux assertions d'écrivains, la plupart contem« porains? ÇLcairentii Medicis Mofpiifici^ VitUy pag. 82, lig. 5-6, et dans d'autres parties de livre.*) Pourquoi a-t-il atténué, et toujours par des conjectures , l'authenticité présumée des actes ou décrets^ du synode provocatif de ce Concile? Pourquoi n'a-t*il point donné mieux à connaître VAutogrO' phcy à la an duquel il dit se trouver sa let- tre sans date; puisqu'elle ne peut s'appli- quer, sous aucun rapport, à l'original qui la précède immédiatement,, c'ést-à-dire à l'Acte du Synode, dont les auteurs , la ma- tièreet le style diffèrent si essentiellement ? Pourquoi , se dissimulant l'ii^ignifiance de cette lettre, ainsi dénuée de tous les ca- ractères qui auraient pu en déterminer les rapports, n'a-t-il point suppléé, ne fût-ce que par des conjectures , à cette omission , soit de lii|| soit des registres de la Seigneu- rie, ou des Médicis, puisque l'intitulé n'est dans aucune forme du protocole usité, puis- qife l'absence de la date, de l'adresse et des signatures , en fait non seulement sus* pecter l'authenticité, mais achève de dé^ truire le peu de cohérence qu'il semble avoir eu dessein d'établir entre ces deux pièces? Monsignor Fabroni a certainement eu communication des document rassemblés dans les anciennes Archives c délie Rifor : magioni, » à Florence^ c'est ce que prouve, d'une manière sans réplique, l'insertion de quantité de pièces qui en scmt extraites, dans son ouvrage ci-dessus cité, tome II, « Adnotaiionei et Monumepta. n — «2,~ S'il ^VÉitfsait extraordinaire quil ti'ait point pnlbllft cette lettre driSi juiîlet 1478, quoiqu'il dût en avoir connaissance, il se- rait possible de trouver la clé du silence résultant de cette suppression , dans ses propres parole» : t Vererer reprekefaio nem ptuderUum quod [ialia,.,] edidc" rînL* » Plusieurs personnes pourraient même penser que eet historien h'a point rapporta rentière vérité , quoique ses propres ex- pressions démontrent qu'il avait une par- laiitecomiaissaiice du devoir de l'faiistorten ; ^Historici numusest, dit-il, referre om- Mais l'histoire s'écrit quelquefois d'une Inanière artificieuse : l'esprit de parti , les préjugés, l'intârêt y les opinions snr œ qu'oa appelle prudence, et quantité df au- tres motifiiy font altérer , mutiler ou sup- primer des documens futhentiques autorités certaines^ et des faits évi tantôt la paresse l'emporte^ tantôt gltgenoe; un historien en copié un i et ne se donne point la peine on ne s cie' guèrç de recourir aux pièces origi Le public est ainsi abusé par le p tissement des caractères, des incid des faits; l'erreur se pare, a la dérob< vètemens purs de la vérité, affed importance fictive, et, remplie def prétentions , s'arroge les apparences santés du vrai : l'usurpatrice couvre voile le front noble et sévère de la V l'histoire, dénuée de la véracité histo: devient.! a taie to be told, i unco rage : elle est forcée de se dégrader, < vier de son grand et propre objet, et générer en quelque chose, en je n quoi. A 1 ■■;»«., - . » ». , > 1 i ^. GOnftlCSPONDANCaB. LETTRE DE M. BOTSSE^ BIBUOTHIÎCAIRE DE XA VILLE DE tlMÔéï:!^, HËHBllE DE LA PltEl CLASSE DE l'institut mStOHIQUE. Limoges, 9 septembre 189^ En attiendant unie occasion qne ja oher- el^i^urvous adresser,aveciin' plan qui rac- compagnera, une notice historiqHe iiur^n monument de la plus haute antiquité, qui ^st, dans le 'pays, le Castrwn LuciHides Romains^ connu «sous le'nom de Chalusset^ je me fais un devoir de vous' adressa, comme à-compttt de n6s «nguBemAUs avec vous, une notiee historique sur un< daille qui rappelle un fait historique i rattache à la ville dé Limogés ^ je la extl^mement rare. Je né fais 4iue voui mettre ip&m opinion; à laquelle jeue qu'autant qu'elle obtiendra l'asseiU delà Spdété. La médaOlev qve je.croia da lahoa- I • —81 est de la grandeur d'un quinaire. Elle a été ttwfée en labourant la terre dans le do- maine d'Artras , commune de Saint-Paul, département de la Haute-Vienne, apparte- nant À M. Ffatières du Rieuxpeyroux. Sur l'ayers de cette médaille sans date , est une tête regardant à droite, ceinte d'une torsade qui ressemble à un collier de perles, et qui descend sur la nuque. On lit en caractères gothiques inégaux, YSERGA CAS.... ISur le revers est un cercle isolé d'une cffbfx coupée ^n quatre parties égales. I>ana les angles ^ on Yoit quatre lettres rangées dans un ordre particulier., et. en de- hors du cercle on lit autour, MAYRYS MORKTAR. Avant de passer à l'interprétation de cette médaille 9 que je regarde comme li- mounne, je crois devoir faire connaître^ d'après mon opinion ^ le fait historique qui y adonné lieu. En 755, YaifXire, dernier rejeton des rois de la première race, comme descen- dant, par Boggis son aïeul, de Charibert , roi de Toulouse, ne voulut pas reconnaître Pépin pour roi de France. Duc d'Acqui- taine, il ne se contenta pas 'd'y régner en souverain, il s'y conduisit en tyran. Pour iaire la guerre à Pépin , il usa de tous les mcpDS qve j^ourrissaient ses droits à la couronne. Il dépouilla indifféremment les églises et les particuliers. A la tête d'une poissante armée, il passa la Loire, mettant tout à feu et à sang' jusqu'à Châlons-sur- Kame. Pépin, de son côté, prit les armes» et lefouk YaifGre dans l'Aquitaine. Obligé de fdr devant son vainqueur, celui-ci s'y étaidii ea maître, y laissa de nombreuses 9 troupes compiandées par d'habiles géné- raux » fi rentra dans Paris pour afTermir sa lugrâDté chancelante. Dès qu'il s'éloigna de son armée ^ la victoire abandonna ses dra- peaux. Ses généraux ayant été battus, il vint reprendre le commandement. A la tète de nouvelles troupes, il combattit un ennenii redoutable qui ne se lassait pas de ravager les terres de France. En 761 , Pépin fit de nouveaux efforts qui furent couronnés par la victoire^ il rentra en Aqoitaine, brûla Bourges, Bour- bon-Chantelle, Clermoui, et soumit à son obéissance l'Auvergne et le Berry. Pour- suivant le cours de ses succès , il marcha sur le Limousin, où, après avoir dévast41e plat pays, il mit le siège devant Limoges , qui, deux fois inutilement, avait été asiûé- gée par ses troupes. Le courage de ses habi-r tans 4ie put tenir cette fois devant les forces imposantes d'un ennemi irrité. Maître de la place, Pépin y fit camper l'élite de ses trou ; pes, dont il confia le commandement à ses plus braves officiers. La ville, sous le joug, fut entièrement détruite j les églises et les monastères qui étaient soit dans son encein- te, soit hors de ses murs, ne furent point épargnés. Cette cité n'éUnt plus qu'un monceau de ruines. Pépin se rappela qua deux fois il avait perdu l'élite de ses trou- pes devant ses remparts, et jura, dans sa co- lère, qu'il voulait qu'elle ne fût plus qu'une l^ourgade. C'est pour réaliser ce projet d'anéantis- sement qu'il transféra à Poitiers le siège ducal qui était à Limoges; le siège métro- politain que disputait Limogea à Bourges , fut irrévocablement fixé dans cette dernière ville , et la justice royale avec l'évéché fu- rent portés dans la nouvelle cité que Pépin créa , et à laquelle il donna le nom d'Uzer- che. Protégée par sa position qui est très forte, elle le fut encore par dix-huit tours ^ qu'il y fit élever, pour contenir le pays , dans le cas d'une révolte. — 8*; — Ce fait est consigné dans un mauuscrit d'Uierchc- LaGidlia chrùtiana, tom. 2, pag. 586^ dit : € ExGhartulariOydestructâ urbe Lenio- 9 Yîcâ a Pippino r^e, quae ^ Gaifario duce » Aquitaniae^ adversus regem debeilaveraty » idem rex aliam urbem edificavit, decem 9 et octo turribus munitam, quœ Usurcam » appellari volait» ubi sedem regalem et 1 episcopatum constituit. i Ce fait historique doit suffire, je pense^ à l'interprétation de cette médaille. Je trouve dans Uzerca cas,.., , avec les quatre points qui indiquent une abrévia- tion, Uzerche château-fort, forteresse. La figure regardant à droite désigne Pépin, souche des rois de la deuxième race ^ tour- nant la tête à la dynastie déchue , et appe-* lant sa postérité. Vainqueur de TAquitaine^ il usb du droit de souveraineté en faisant frapper à Uzer-- che la médaille qui nous occupe. Le co indu roi empreint sur cette mé- daille, doit d'autant moins étonner, que nous èavonsque Pharamonet ses successeurs sui- Tirent la police des Romains pour les mon- naies; que dans ces temps reculés, fabriquait de monnaie que dans le des rois, et que les généraux des moi appelés d'abord monetasy et ensuite i tri monetœ , étaient toujours à la si la cour , et jouissaient du titre et d] des commensaux de l'hôtel du roi. Sur le revers de la médaille, on dans un cercle, une croix coupée en parties égales , et à chaque angle une Ces quatre lettres sont les quatr* mières du motLevomica ; et autour s< dehors de la médaille le nom du g des monnaies, avec sa qualité qui ec de monetarius. Quel est le motif qui a fait inscri quatre premières lettres du mot Léo sur le revers de celte médaille ? Il résulte de l'interprétation de cel daille, d'après l'histoire, que la vj Limoges ne doit la perte de ses pri qu'aux efforts que firent les habitani conserver au dernier rejeton des roij pi^emière race une couronne que plaça sur sa tête , après l'avoir fait siner. =«-' LETTRE Hfi M. DEttOLlÈRE» SBCR]£tAIRS PSRPjStUEL B£ L^ACÂDESIIE DES éCIÉNCES AGRICULTURE y GOHMERGE, BELLES-LETTRES ET ARTS DU DlÉPARTEMENT BE LA S* Amiens , le S7 septembre 1836 J^ai l'honneur de vous adresser les su-- jets de prix proposés par l'Académie, et vous prie de vouloir bien le;r annoncer dans votre journal» ANNiB ACADEMIQUE 1836-4837. Concours\de poésie, > PRéCRAttHÉ. L* Académie propose pour le concours le$ trois genres guivans : L'épitre » rode et Fél^e. Elle laisse les concurrens entier libres sur le choix des sujets; des mè seront accordées aux pièces qui auron dignes d'être couronnées. Si dans un ou plusieurs des trois | proposés, aucune pièce n'était jugée du prix , l'Académie se réserve la f de réverser , s'il y a lieu , sur lé geni aura été couronné , tout ou partie de leur des médailles destinées aux genres. Les pièces qui seront envoyées au con- cours devront parvenir, franchesf déport, avant le 25 juillet d837 , au secrétaire perpétuel de l'Académie. Rappel du sujet du prix d'agriculture à décerner en 1837. Exposer les pr<^rès de l'agriculture dans les départemens du nord de la France , et particulièrement dans celui de la Somme. Indiquer les moyens d'y accélérer les méthodes de perfectionnement. Fair^ connaître la marche la plus facile poor parvenir à la suppression des jachè- res. — Traiter de l'assolement propre aux bonnes et aux mauvaises terres. — - Offrir des considérations sur le défrichement et sur la question de savoir s'il est plus avan- tageux de planter ces dernières en bois que 85 _ de les soumettre à la culture ou de les lais« ser à l'usage de la vaine pâture. Exposer lo sous un point de vue génô* rai ; 2^ en ce qui concerne le département delà Somme, les avantages et les inconvé* niens des parcours et de la vaine pâture* -^ Traiter cette question sous les différens rapports de la clôture des héritages, des plantations , de l'éducation des bestiaux et notamment des bétes à laine. Traiter de l'établissement d'une ferme modèle, dans Jes départemens du nord de la France. Une médaille d'or, de six cents francs sera décernée en août i837 à l'auteur du meil^ leur mémoire. Les mémoires devront être adressés éga- lement au secrétaire perpétuel, avant le 25 juillet de cette année. EXTRAIT DES PROCES-VERBAUX BE l'assemblée GéN^RALS TENUE A l'iMSTITUT HISTORIQUE LE 3 SEPTEMBRE 1836^ ET DES SEPT PREMIERES SEANCES DU CONGRES HISTORIQUE TENUES A l'hÔTSL-DE- VnXE DE PARIS LE MÂME MOIS. Le samedi 5 septembre 1836, l'Institut historique a tenu sa 24* assemblée générale, sous la présidence de M. Dufey de l'Yonne. Membres présens, 65. Le secrétaire perpétuel lit la correspon- dance. M. F. Châtelain offre, au nom du congrès de Douai, un exemplaire de ses travaux, et annonce son départ pour le congrès de Blois. M. Jules Michelet regrette que sa santé l'empêche d'être exact aux séances. Il pro- met l'hommage des nouveaux ouvrages ëont il s'occupe. H. Bannîster, qui vient de parcourir l'Allemagne , annonce qu'il a vu le jour- nal de l'Institut historique fréquemment cité avec éloge dans les meilleures feuilles de ce pays, 44 volumes ou brochures sont offerts à la société. ]>esremerciamens sont yotés aux donateurs. Cinq nouveaux membres sont élus ; on remarque dans le nombre M. Ch. Falkein- stein, bibliothécaire en chef de sa majesté le Roi de Saxe. L'ordre du jour appelle la discussion sur la question de savoir si, vu le peu de temps -^ 86 ~ qui nous sépare du congrès prochain, ce congrès aura iieu immédiatement , ou s'il sera ajourné. fFne longue discussion s'engage sur ce sujet. M. Belfield demande avant tout qu'on vote sur l'époque de septembre procbain. — Appuyé. MM. de Monglave et Golombat de l'Isère réclament le scrutin secret. Il est décidé à une majorité de deux voix que le congrès aura lieu en septembre. Le GoRGRÈs niSTOHiQUB a tenu sa première séance à rHôtel-de-Yille , le jeudi 15 sei^ tembre. L'assemblée était fort nombreuse. M. Bûchez y aute\ir de | l'Histoire parlemen»- tairede la dévolution française, ^président du congrès , prononce le discours d'ouverture qui est couvert d'applaudissemens. M. le chevalier Alex. Lenoir lit la pre- mière partie d'une analyse raisonnée du système hiéroglyphique des anciens Egyp- tiens. M. LeGonidec fait, au nom de M. Jules Boucher , membre correspondant , une ré^ pônse à cette question, c quel a été le prin- cipe du pouvoir impérial chez les Romains, 9 et M. Siméon Gl^aumier, une dissertation sur le caractère et la cause de l'émancipation des communes en France, A La deuxième séaïioe a eu lieu le mardi ' 20 septembre, sous la présidence de M. Bû- chez. MM. Germain Sarrut et Belfield répon- dent quelques mots, le premier au discours de M. A. Lenoir et le sedond à celui de M. Jules Boucher. M. Gaussuron-Bespréaux lit un mémoire sur le discours de M.. Siméon Ghaumier. '— Gourte répliquede M.^Siméon Ghaumier. M. Bufey de l'Yonne attaqp même travail ; la séance est doue p( dernière réponse de M. Siméon Gba aux Wmbreuses objections qui k été fait^. /^ Le jeudi 22 septembre a été cons la troisième séance. (M. Bucbez, préai M. le chevalier Alex. Lenoir term lecture de son travail sur le système 1 glyphique des anciens égyptiens. M. Martin , de Paris 1 au nom de M bert, membre correspondant, caj] au 6Â^ régiment de ligne , lit un mé sur les périodes principales de l'histo la Grèce antique. M. Gaussuron-Despréaux , une dis tion sur la lyre celtique. Et M, Romagnesi aîné ,» un apen l'histoire de la statuaire depuis les jusqu'à nos jours. ^% La quatrième séance a eu lieu medi M septembre (M. Bûchez, prési M. Danton réplique à M. Belfield, pos de sa réponse sur le travail de M. Boucher. M. Bûchez prend la parole M. Belfield , absent. M. Siméon Ghaumier attaque le t de M. Gaussuron-Despréaux sur la ly tique. M. ^Gaussuron-Despréaux re| les attaques de M. Siméon Ghaumier. Longue discussion de MM. de Bri< Bonastre sur la questipn des hiérogl] M. Fouquier, élève de l'école nor répond au mémoire de Mt Joube l'histoire de la Grèce antique. /^ Ginquième séance luipdî 26septe { Présidence de M. Bûchez. ) Lecture de M. Martin, de Paris, i condition des femmes chez les peup] l'antiquité. le(^i^ d^ li^ pieiaière p^e d'un mé^ okpijre d^ W. Yiotpr Vai^int» ^w^ le capport qoipeyt existiçr entre les grandes, épidé- mies et TétAl social des peuples,. Z,^ Hercredi 38 |»^tembre, sixième séappe, (y. Bûcher , pr^sid^t^ ) |<6Gturçde M* Tenedey sur le rapport ^'Uauppose exister eoM^e la langue dea peuples et leur état social. Réponse de M. Siméon Ghaumîer. Réplique de M. Venedey. Observations de M. Ferdinand-Thomas sur le fragment d'une histoire de la sta- tuaire, lu par M. Romagnesî aîné. Réponse de M. Ott à M. Martin, de Paris, iurlaqMeBiiondelacon4^tlçn de» Usku^^ dans Vaatiqwîtéu . . .. » - » /^ Septième séance » vendit 30 aefr tembre. Présidence de M. Dufiiy. ( ^ r¥ûnne. ) • \ MéoMiire de M. Ott sur 1#8 condit^QS de (ormatiop ^ d'^xiftenoe des natianalltéa. )L Fouquier.^ élève de TÉcole Normale , donne lecture d'un travail de BI, Andriei^x ( de Limoges ), sur ^es [oa^ionalités qui 9e sont succédé sur le sol dç la Grèce. M. de Bienzi Ift un )ong et curieux essai SUT les rapports qui exi$t€|nt entre la rélirn gion et la philosophie des Hindous içt des autres peuples de l'antiquité. H:i:fi INIQUE. Projet (Tune Bibliothèque royale à Bruxelles. Certes on doit de la reconnaissance à H* le miiustiede Tintérieur de Belgique, à son ttciétaire-gônéndt iiinsi qu'à M. l'adminisr tnteur des beauxrarts > pour Tachât de la bibliothèque de feu |f. Yai^ Hulthem. Cette diflction.» unique dan.^ son genre , est un IréBor qn'îl a été impossible de bien appré- cier du vivant de sop propriétaire» attendu qa'U avait négligé de la mettre eii ordre et ^*i\ n'en montrait aux adeptes que des parties séparées ou des fragmens. H. Van fialthem s^était trouvé dans des circon- stances qu'aucun bibliophile nerencontter^ plos. Lorsqu'il commença à acheter des|li- ires et des manuserits » il n'y avait en Bel- gique qu'un petit nomJbre d'amateurs , et t» événemens formidables qui se prépa- raient , disaient penser à toute autre chose qu'aux curiosités signalées par les de Bure et les Mercier de StrLéger. arriva la «up» pression des monastères : des richesses in- calciilables y en fait de livres recherchés et rares > entrèrent dans la circulation^ M. Van Hultem les attendait au passage ; et &v^ risé par son savoir, ses fonctions officielles^ son loisir et sa fort une , il acquit, sans grande peine , une quantité prodigieuse de volumes qu'on ne saurait plus rassembler aujourd'hui. Pendant quarante ans, il ne s'est pas vendu un manuscrit important , une brochure introuvable , un livre singu* lier, qu'ils ne aoient tombés entre ses mains. Ce qu'il y avait de mieux dans les bibliothèques de l'évèque de Melis, du ca- pitaine Hichiels , de MM. de Block , Gas- paroli, Yandevelde, Ermans^ Neuwens, Beaudewyns, Mademoiselle dTvea, etc. , a passé sur les vajons de M. Tan Hulthem. m^ A'^éôftectfôn l niiftôttt en 06 iqûi coDctftrné ^a Belgique, est donc sans égale, et M. de' Thèlix est loin d'avoir poussé trop loin le prix d'achat. Mais ce n'est pas assez d'avoir acheté la bibliothèque de M. Van Hulthem. Quelque précieuse qu'elle soit , elle ne forme pas iih ensemble complet. Admirable pour un par- ticulier, elle est incomplète pour une vaste cité. D'ailleurs si on omettait de la mettre au courant 4p ce qui se publie , on lui don- nerait un caractère statlonnaire que les bi« bliothèques ne doivent pas avoir, plus que les autres institutions. •Vv. On dit , et nous y applaudissons de grand cœur j que le gouvernement est pénétré de cette vérité et qu'il veut achever de mettre Bruxelles sur le même rang que les autres capitales , en dotant cette ville d'un grand musée littéraire » où les arts , l'érudition , la science , trouveront toutes les ressources qu'ils peuvent réclamer , et seront accueil- lis'àvec autant dé facilité que de courtoisie. Livres imprimés, manuscrits, estampes, médailles , antiquités seraient réunis, et à la iftteur d'un heur^x rapprochement , s'explic[uerai6nt'lesunspar les autres. A la tète de cet établissement si utile , si bieti ftiit pour honorer le pays, il faudrait quel- qu'un tel que M. le baron de Reiffenberg , qui eût un nom au dehors , et qui réunit à des connaissances étendues les ihanières de la bonne compagnie et cette politesse qui prévient les étrangers. En lui adjoi- gnant un certain nombre de personnes de mérite, le gouvernement trouverait l'or- casion d'accorder une récompense ou une retraite à des savans qui ont droit à sa bienveillance. Voilà , dit-on , ce que le gouvernement veut faire; on ajoute que le projet dépend seulement de l'aveu des chambres , et qu'ici là qtiestioniinancîère domine encore là question morale. Mais nous tommes per- suadés que lés chambres qui accordent tou- jours des f^nds pour les institutions vrai- ment nationales, n'en refuseront pas dans cette circonstance. Cette dépense d'ailleurs serait modérée; et donner avec discerne- ment aux lettres et aux sciences , n'est-ce pas prêter avec usure? — Érection de VohélUque de Rome et de la cloche du Kremlin. — L'opération de ce genre que notre collègue M. Lebas vient de couronner avec tant d^ succès, donne de Tintérêt aux notices suivantes': L'érection de Tobélisqué devant l'église de Saint-Pierre , intéressait très vivement le pape Sixte y, parce qu'il désirait, suivant ses propres expressions, voir les monumens de rimpiété soumis à la croix , au même endroit où les chrétiens avaient été obligés de souffrir la mort de la croix. C'était en effet une entreprise gigantesque , et que ce grand homme fit exécuter avec ce singu- lier mélange de violence , de grandeur et d'exaltation qui lui était propre. D'abord l'architecte , Bomenico Fontana , fut me- nacé de sévères châtimens s'il ne réussis- sait pas à enlever l'obélisque sans l'endom- mager. [Cette entreprise présentait d'énormes^ difficultés ; il fallait arraeher le monolithe de la base sur laquelle il reposait , près de la sacristie de l'ancienne église de Saint- Pierre , le descendre , le conduire sur une autre place et l'y ériger de nouveau. On se mit à Tœuvre avec le sentiment qu'on allait exécuter un ouvrage qui serait célèbre dans tous les siècles. Des ouvriers , au nombre de 900 , commencèrent par entendre la messe, par se confesser et communier; l'o- bélisque était revêtu de paillassons et de madriers, entouré par de solides anneaux en fer; 85 cabestans devaient mettre en mourement l'énohne machiné destinée à le soulever avec de forts câbles de chanvre ; à cbaque cabestan travaillaient 2 chevaux et 40 hommes; Fontana, du haut d'un siège élevé, dominait et dirigeait les manœuvres. Enfin une trompette donna le signal, la pre- mière secousse réussit parfaitement , l'obé- lisque se souleva de sa base sur laquelle il reposait depuis 1500 ans. Au douzième coup /il était dressé et maintenu à la hau- teur de S3;4 de palmes ; l'architecte vit cette masse énorme , pesant avec son révè^ temeat plus d'un million de livres romaines, en son pouvoir. Au château Saint -Ange', le canon fut tiré en signe de joie « toutes les cloches de la ville sonnèrent , l'archiiecte fut porté en triomphe par les ouvriers, au- tour de la clôture. Sep! jours après , l'obé- lisque fut descendu avec la même habileté et conduit ensuite sur des rouleaux à sa nouvelle place. Ce fut seulement après la fin des mois de chaleur que l'on osa pro- céder à son érection. Cette fois encore les OQvriers commencèrent leur travail par se recommander à Dieu. Fontana avait pris ses dispositions , non sans avoir consulté la manière dont Ammien Marcelin décrit la dernière érection d'un obélisque; il em^ ploya une force de 140 chevaux. Tout réus- sit à souhait. L'obélisque fut mis en mou- vement en trois grandes secousses : une heure avant le coucher du soleil , il s'a- baissa sur le dos des quatre lions en bronze qui paraissent le porter. ( Univers reli^ gieux , ext. d'une Histoire de la papauté pendant les xvi® et xvu® siècles , par L. RiNRE , prof, â Berlin ; sous presse. ) ^V Abeille du Nord publie une lettre de Moscou du 31 ao.ùt , dans laquelle on lit d'intéressans détails sur l'opération du soulèvement de la grosse clocbedu Kremlin^ 89^ ^ q«i était y comme on saii , enfouie dans la terre. Cette cloche , l'une des merveilles de Moscou , avait été coulée en 17S5 sur l'or- dre de l'impératrice Anne , par le fondeur russe Michel Motorine ; elle a 21 pieds de haut , 23 pieds de diamètre et pèse 12,000 pounds ( 492,000 livres, ) La beauté de ses formes et de ses bas-reliefs , la richesse du métal employé à sa fonte et qui se compose d'or „ d'argent et de cuivre , en font un monument remarquable » non seulement sous le rapport religieux, mais encore sous celui de la perfection à laquelle^ on était déjà parvenu en Russie, à cette époque y dans l'art du fondeur. La cloche a été sou- levée le 5 juillet dernier, en présence des autorités et d'une foule considérable de spectateurs , par les soins de M. de Mont- ferrand. Pour la retirer du sol où elle était enfouie à une profondeur de 30 pieds, M. de Montferrand a fait creuser la terre tout autour et construire des échafaudages de 48 pieds de haut. A 5 heures et demie du matin, après les prières pour l'heureuse issue de cette opération^ 600 soldats, sur un signe de M. de Monferrand , mirent les cabestans en mouvement , et bientôt après on vit monter la cloche qui se trouva en- tièrement soulevée dans l'espace de 42 mi- nutes , sans le moindre accident. Les ou- vriers commencèrent aussi à élever une plate-forme qui se trouva prête dans l'es- pace de 8 heures , et sur laquelle la cloche fut descendue. Le lendemain , elle fut pla- cée sur des patins et ensuite amenée , au moyen d'un plan incliné , jusqu'au piédes- tal destiné à la recevoir, et sur lequel elle a été placée le 26 juillet. — Une grande et belle association se forme en ce moment au sein du dépariement du Nord. Ses statuts viennent de recevoir Tapprotiation 4d notre digne eollé^uç» IL le pr^et b^roB Mécbin. PRIÊFECTURE DU NORD. Nous, conseiller d'état » préfet du Nord, grand officier de Tordre royal de la Légion- d'bônnear, officier de l'ordi^ de Léopold, Ya la demande présentée paroles citoyens habitans de la filie de Lille, tendant à être aatorisés à se réunir et, à former > sous le nom d- Aissocfation Lilloise, une société dont le but est l'encouragement des lettres et des arts, • ■ tu le projet des statuts et règlement de cette société^ La lettre de M. le ministre de Tintérieur , du 23 aoât dernier ^ Arrêtons : ARTICLE PREMIER. JUJi, Le Glay, archiviste du départqpient, président. Cachet, principal du collège. Brun-Layainnei, archiviste de 1^ ville deLil(e(i). Bruneely négociant. Pçsçapaps , régent de rhétorique. Fiévet-Chombart (L.) , propriétaire. Blanquart-Évrard , négodant. Kolb-Bernard;i négociant. Lallôu, peintre « Beaussier, ^directeur delà Monnaie (2). Fockedey , négociant (s). Lemesre-Dubruisle , propriétaire. Delattre-Guichard, négociant. Yanhoenhaker-Luiset , conseiller de préfecture. D'Hespel (Adalberl) , propriétaire. (i) Membre de Tlnstitut historique, (a) idem. âk)at fkutorisés à former ^ Lille i se nom d'Association Lilloise^ une ^ destinée à epocourager le» letti^ let les ARTICLE DEUXIÈME. Leurs statuts et règlement visés p^ sont approttiFés. ARTICLE TROISIÈME. Cette association sera tenue de soun à rassentiment préalable de l^admin tion supérieure , par rintermédiafi maire de Lille ,. les modifications s'agirait d'introduire dans le réglemei tuel. ARTICLE QUATRIÈME. Le président de l'Association Lillois connaître d'qyance à l'autorité munie pour qu'elle assure l'exécution de la l 10 avril 1834» le lieu où la société s< nira, le consentement du propriétaire • principal locataire, du local destiné à réunion y la liste des membres de l'asi tion'> les noms de ses nouveaux men ARTICLE CINQUIÈME. Le présent arrêté sera adressé à H. le de Lille , chargé de son exécution. Fait à la préfecture, à Lille, le 1' tembre 1836. Signé y ro» Mégii Pour expédition conforme y Le secrétaire général de préfecture , Signé y Boiss (3) idem. ASSOCIATION LILLOISE POUR l'eNGOURAGI DES lettres et DES ARTS» Motifs de son institution. Lejbul de la société est indiqué manière générale dans la dénomii — »1 — «(uVlle a prise : nous allons le présenter plus explidtement en développant les mo- tift de sa formatian. C'est an fait incontestable que jamais époque ne fut» plus que la. nôtre /f&conde en jeunes honamesde bonne volonté, pleins d'inspiration et de talent , désireux surtout de suivre la voie régénératrice du sentiment religieux , quf est celle du be&v, et de con- qoérfr , leurs œuvres à la main ^- la place d'iipnneur que tout littérateur , tout ar- tiste, honnête homme, doit tenir dans l'ordre soci»!. Mftfg isolés, sans appui réel, éloignés du grand air de la publicité , qui fait vivre; privés d'émulation , quand leur essor les élève, ou de guide, lorsqu'il les égare, ils OQvdient quelque temps , mais d'une mar- cIm indécise, et tombent bientôt , trop fai-< bies pour fournir leur carrière; ou biep, on ksvoit» jléuués de toutes ressources^ expa- triés, pour ainsi dire, de cette CQmmune société où les attendait un rang distingué, on les voit lutter en vain contre Timplaca* ble nécessité ; puis, se laissant aller au dé- couragement , précurseur du suicide mo- ral, lacérer leurs pages et briser leurs pin- ceaux. Or^ si comprenant cette position de l'ar- I liste, une association se forme , offrant à CQux qui marchent ferme Tencoura^iement (les éloges ; à ceux qui trébuchent, l'appui des meilleurs conseils; à ceux qui manquent <]e tout , des ressources honorables i à tous enfin, un public impartial, une bienveil- / lance désintéressée , une direction sage pt religieuse, en un mot éminemment sociale ; alors une telle institution ferme une de no^ plaies les plus profondes, remplit les vœux de tous et mérjte également bien de la patrie et des arts. Tel est le but que se propose la réunion qui prend le titre d'Assocation Lilloise. Sous cette bannière , elle appelle surtout les artistes du sol natal ^ elle leur dit : Réu- nissez vos efforts, corroborer les élémens de votre gloire future en les rapprochant ; ve- nez dans mon sein : je vous laisse votre noble indépendance 3 je ne fais que vous rendr^ la marche moins pénible , en vous élargissant la voie, en vous donnant la foi pour compagne, et alors je me fais solidaire devant l'art et la morale de vos productions et de vos espérances. STATUTS ET 1U5GLEMENT DE l' ASSOCIATION LILLOISE. * ' But de r Association. * ARTICLE Premier. L'association, en appe- lant le concours de tous les hommes reli- gieux , n'entend porter atteinte à aucune croyance ; elle favorise le progrès immaté- riel et moral des lettres et des arts ; mais elle laisse à chaque artiste son indépen* dance et sa liberté. Art. 2. L'association a pour but : De fournir aux personnes, et surtout aux jeunes gens du pays, qui cultivent les let- tres et les arts, des moyens de réunion et d'études , de bonnes et sages inspirations , de généreux encouragemens ; De leur créer un public et des occasions de se produire; De leur offrir des ressources pour publier leurs écrits, placer leprs ouvrages d'art, faire exécuter leurs compositions musica- les, autant quç le permettront les moyens de l'association; De les aider dans leurs travaux ; De leur donner elle-même ou de leur procurer un patronage bienveillant et dé- sintéressé. Art. 5, L'association n'attache à ses tr^i- ~ 9» .vaux aucune intentîoa politique. — Les îournaux et ouvrages de lîltéraiure et d'art concernant la politique , né sont point re« çus dans son salon. Composition. Art. 4. L'association a pour ressources les cotisations annuelles de ses membres , fixées à 15 francs chacune, et_des dons particuliers. * , Art. 5. Le nombre des associés est illi- mité. Art. 6. Il se divise en membres hono- raires , membres titulaires et membres cor- respondans. Art. 7. Sont membres honoraires , dans Tordre administratif : MM. le préfet du déparlement ; Le maire de la ville de Lille; Dans Tordre judiciaire : MM. le président du tribunal civil; Le président du tribunal de commerce^ Le procureur du roi ; Dans Tordre militaire : MM. Le commandant de la division mili- taire ; Le commandant du département ; Dans Tordre scientifique : M. le président de la Société royale des Sciences et des Arts. Enfin les personnes à qm Tassociation ^ par Torgane de son comité administratif » envoie le diplôme de ce titre soit, comme un hommage à leur génie ou à leur talent , soit comme un témoignage de reconnais- sance pour des services rendus aux lettres et aux arts. Art. 8. Sont membres titulaires^ si présentation d'un associé » ceux qui a adhéré aux conditions des statuts de sociation, ont été admis par le conseil < ministration aux deux tiers des voix. Art. 9. Les artistes qui auront reçii récompenses de Tassodation pourroni admis sur leur seule demande. Art. 10. Sont membres correspoi ceux qui» n'habitant point Tarronc ment de Lille , ne paient qu'une cotis annuelle de 10 francs. Art. 11. L'associé qui ne paie poi cotisation , renonce à toute particip aux actes et aux droits de Tassocialion Administration^ • Art. 12. L'administration de Tass tion est confiée à un conseil compo quinze membres nommés par l'assen générale des fbndateurs, immédiate après Tadoption des statuts. Ce C€ choisit dans son sein un Président» qu aussi celui de l'Association. Art. 13. Les membres du conseil s renouvelés » par tiers» tous les cinq a assemblée générale ; les membres dé2 par le sort sont rééligibles. Art. 14, Dans le cas où un memb conseil viendrait à décéder ou à se r entre les époques fixées par l'article p dent» Userait pourvu à son remplace dans l'assemblée générale la plus procl sans jamais dépasser le terme d'une ai • Toutefois» s'il se trouvait un tiers des i bres en moins , le Conseil serait ter convoquer» pour les remplacer» un semblée spéciale de l'Association » da plus court délai possillle. Art. 15. Les décisions du Conseil s ment à la simple majorité. La voix di sident est prépondérante. Aht. 16. Le Conseil vérifie et arrête le comptedu Trésorier , et en donne commu- nication y une fols Pan , aux membres titu* laires; il est responsable des dépenses qui outrepasseraient les ressources de Tâsso- dation. 11 a droit d'exclure des salons ^ des con- cours et des expositions y tout, ouvrage qui serait contraire aux mœurs ou à Tondre pu- blic. U nomme les commissions d'examen » qui seront toujours composées d'hommes spéciaux choisis , la moitié plus un , par- mi les membres titulaires ne faisant pas partie du conseil administratif; entend leurs rapports et les présente aux assem- blées générales. U sollicite (ainsi que chaque Membre est engagé à le faire ) et reçoit des dons con- sistant çn cotisations supplémentaires , et en œuvres de Littérature ou d'Art utiles à riDstruction des Membres de la Société, ou servant à l'ornement de ses salons; fait les acquisitions d'ouvrages ; fixe la quotité des dédommagemens ou des avances pour des œuvres exécutées ^ entreprises ou à entre- prendre ; Il choisit de son propre mouvement , ou d'après les propositions écrites des mem- bres de l'Association^ les ouvrages à mettre en lecture; U fixe les jours de séances , les époques des concours et des expositions , ordonne les dépenses, établit les réglemens d'ordre et. prend, en un mot, toutes les disposi- tions et mesures propres à atteindre le but de l'Association. Art. 17. Les conclusions motivées des C!omniission» d'examen pour les concours et pour les récompenses à décerner après les expositions spéciales , sont soumises en 93 — assemblée générale au jugement et au vote de tous les Associés. Art. 18. En cas de dissentiment entre une commission spéciale et l'assemblée des a^3ociés , celle-ci adjoint , séance tenante , à la commission , de nouveaux membres en nombre égal , plus un, aux anciens , et cette commission , ainsi augmentée , après s'être livrée à un nouvel examen des ou- vrages, prononce comme jury et sans appel. Moyens d'exécution. Art. 19. L'Association emploie les moyens d'encouragement suivans : 1^ Elle ouvre un salon où les principales revues religieuses , littéraires et artistiques sont données en lecture ; 2<* Elle consacre son salon à une expo* sition permanente des ouvrages de ses membres ; 50 Elle tient des séances générales où se font des lectures de compositions littéraires et s'exécutent des compositions muisicales ; 4"* Elle fait tous les ans, à l'épdque de la fête de Lille, une exposition d'ouvrages d'Art dans tous les genres , provenant soit ' de ses membres , soit des artistes nés dans le département du Iford , soit des artistes habitant ce département ; 5® A la même époque , elle décerne, d'a- près les annonces qu'elle publie , des ré- compenses aux auteurs des meilleurs ou- vrages de Littérature ou d'Art adressés à l'Association , savoir : Des compositions littéraires ein vers ou en prose , Des travaux historiques , et plus parti- culièrement ceux qui auront pour objet l'histoire locale, Des coinpositions de peinture, de sculp* tore et d'architecture. — 94 Des planches gravées et des dessins litho- graphies , De grandes compositions musicales , Des chants à Tusage des écoles ; 6^ Elle accorde des dédommagemens ou fait des avances pour des œuvres littéraires ou artistiques , et acquiert de ces œuvres ; 1^ L'Association s'occupe de la propaga- tion du chant dans les écoles. ART. 20. Le Conseil administratif doit ^ selon les ressources de l'Association et l'opportunité des dépenses à faire, pour- voir d'abord à- l'exécution des cinq pre- miers moyens, puis à celle des deux der- niers. Art. 21. Les meipbres du conseil qui voudront participer aux récompenses et avantages donnés par l'Association, devront s'être démis de leurs fonctions au moins six mois à l'avance. Droits des Associés. Art. 22. Chaque Associé a droit : lo A fréquenter le salon ; 20 A y conduire les personnes étrangères à la ville i So A assister aux séances générales de lecture et d'exécution musicale et aux ex- positions ; 4° A déposer son vote pour le jugement des ouvrages admis au concours et aiix ex- positions 9 à moins qu'il ne soit luî-mômé concurrent ou exposant ; 5^ A se procurer un nombre déterminé de cachets , en ne payant qu'une partie dé la rétribution fixée , dans le cas où des per- sonnes étrangères à l'Association seraient, moyennant une rétribution, admises aux expositions et aux séances générales ; ^^ A recevoir un exemplaire des céittpo- •itions littéraires et artistiques que TAsso- ciation acquerra et jugera utile de pi Aut 23. L'Association conservera son salon deux tableaux : dans l'un inscrits les noms des associés qui i fait don de quelque ouvrage d'Art Littérature, ou fourni des cotisation plémentaires ; dans l'autre, les noi auteurs dont les ouvrages auront été ! des récoiupenses annuelles. Art. 24, Toute deiiiandeen révisfoi ticles du Règlement sera admissible trois ans. Art. 25. Les présens statuts seroi mis à la sanction de l'autorité, coni ment à la loi. ^Confonnéknent â l'article i2 y o nommés. Membres du Conseil adi iratif : IIH. Gadiet, Principal du Collège. Le (ilay ^ D» M. ^ Archiviste d partement. Brun-Lavainne, Archiviste de la Bruneel ( H. ) , JHégociant • Desoamps, Régent de rhétoriqu Fiévet--Chombart ( L. ) » Proprii Blanquart-Évrard , Négociant. Kolb-Bernard , Négociant. Lallou , Peintre. Beaussier , Directeur de la Hou Pockedey { Hip. ) , Négociant. Lemesire-Dubruisle, Propriétaii Delattre-Guichard , Négociant. Yanhœnacker-Luiset , Gonseill Préfecture. D^Hesphei ( Adalbert ) , PropHé — Le Journal asiatique publie ui ment d'un manuscrit du général Coui leTaxileet sur Manekyala, dont nov trayons les faits les plus intéressaiis. c Manekyala est un petit village siti ià toute qui conduit d'Attok à Lalioie - 95 — trouve bâti sur l'emplacement d'un« très anci^uie ville dont on ignore Vorigine. La position géographique des ruines que Ton y voit» et surtout les nombreuses médailles qu'on y trouve, font présumer que cette ville était la capitale de toute la contrée comprise ^re rindusetTHydaspe, contrée que les anciens connaissaient sous le nom de Ta- xiky et dont il est souvent fait mention dans l'histoire d'Alexandre . * V • % Tt 11 existe encore à Manekyala une vaste coupole massive qui remonte à la plus haute antiquité. Ce monument, qui se fait remar- quer d'assez loin, peut avofr qualfè cent vingt pieds de hauteur sur trois cent dix à troll oeÉi vingt pieds de circonférence. Snr le ctorit de sa base, oh voit , en bas-reliefs, «wjangee de petites colonnes dont leA cha- piteaux paraissent être ornés de têtes de bé« lier, ^'action du temps est cause que ces «nemens sont aujourd'hui presque imper- œptible^ M. Court ep a vu de semblables à uœ fiitejrne près de Bember, sur la route de Gadtenoiire et sur les co)onnes des tombeaux de Persépolis. Il pense que ce monument est l'ouvrage d'un conquérant perse ou bac- tciea, qui l'aura lait élever en mémoire de quelque bataille qu'il aura livrée sur ce lieu. > L^ )f àboinétans de Manekyala s^e plïii-*- Knt à %yè^ué cette cbupole contenait les nstes de tous les Bfusulmans qui périrent dans la bataille qui se livra sur ce lien en^ treIesÂ%hans et l'armée de Ràdgià-Han ; i&ais outre que la iteltgien de Mahomet s'op' pose à ce que Ton élèvls des monumens aux morts y la vétusté de cet édifice et l'anti- quité des médailles qui s'y sont trouvées prouvent qu'il estbien antérieur à l'époque dont ils parlent. Les Hindous du pays y viennent faire le sacrifice de ^a première coupe de cheveux de leurs enfans mâles p usage qui se pratiquait anciennement dans la Grèce. * Le général 9 ayant fait faire des fouille» à la base d'une autre jcoupole, trouva dans une niche parall^logrammiquey à treisBe pieds du niveau du sol, une urne de cuivre enveloppée d'un tissu de linge blanc qui se réduisit en lambeaux lorsqu'on ouvrit l'urne. Celle-ci en renfermait une autre ei^ argent, laquelle en contenait une autre e& or. Les espaces qui séparaient lesrurne% étaient remplis d'une matière légère dans laquelle on trouva des médailles en argent, aux caractères latins. L'urne en or renfer- mait quatre médailles de même métal en type gréco-scythe et grécD4ilndou. M. Court fhit remarquer 4ue si lies Grecs, avant le règne de Philippe > écrivaient en caractères latins^ il serait possible que oe^ médailles fussent grecques et eussent .ét^ apportées par les guerriers d'Alexan4re. Si au contraire eUes sont romaines , elles da- tent dans ce pays! de l'époque où les rpis de l'Inde envoyèrent des ambassadeurs à l'em- pereur Justinien, ou bien il est. possible qu'elles aient été portées dans ce pays du temps que les Romains commerçaient avec l'Inde par la mer Rouge. )> Le pays qui entoure Manekyala- était autrefois très peuplé et très florissant. Les naturels en ont conservé traditionnellement la mémoire. La dévastation qu'il a éprouvée doit être attribuée au passage de tous les ctonquérans qui vinrent ravager l'Inde. » Les premiers habitans de cette contrée ont étéproS^ablemenldeB Hindous> auxquels se sont joints des Pandavas , adorateurs du soleil y et des Pchenderbousis , adorateurs de la Lune. A ceux-ci se sont ensuite mêlés des Perses , des Scythes et même des Grecs ; car ces Gheckkers , dont il est tant parlé dans le pays , ne sont autres que les des« — 96 cendans de la colonie grecque qu^Alexandre laissa sur les bords de Tlndus, ou bien dés Grecs du royaume de Bactriane. » Cette contrée parait avoir été conquise par les Perses, bien long-temps avant Alexandre ; les médailles persanes qu'on 7 trouve le prouvent assez. D'ailleurs, dans nne tradition ancienne de la Perse y 11 est liiit mention d'une invasion que les chro« nologistes font remonter à quatorze siècles Avant l'ère chrétienne. Il est de plus connu » .4 que, SOUS Darius , fils d'Aystaspe, cette cou. trée , ainsi que toutes celles qui s'étendent sur les bords de Tlndus, était comptée pour une des vingt satrapies du vaste empire des Perses. Ce fut l'an 326, avant l'ère chré- tienne» qu'Alexandre traversa ce pays. A la mort du conquérant , il fut annexé au royaume de Bactriane que fondèrent les Grecs qui se révoltèrent contre ses succes- seurs. Il tomba ensuite au pouvoir des Scythes qui détruisirent ce royaume. > BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Divers Opuscules en polonais. 3 Bro- chures in-8, par M. Slowaozynski. Compte rendu de la troisième session da Congrès scientifique de Douai* Un V^ in-8. Notice nécrologique sur Albert Rehg- ger, ministre de l'intérieur de la Républi- que helvétique. 'Une brochure in-S, par M. César de La Harpe. Les derniers Grîgnoux, ou le Régle- mmit de 1684. Une brochure in«8^ par M* L. Polain , de Liège. Jem sans Pitié ^ ou la Bataille d'Othée. Une brochure in-8y par le même* Esgi4isses biographiques de Vancien pays de Liège. Une brochure par le même. . Histoire des Flamands du Haut-Pont et de Lyzel, etc. Une brochure in-8» par*^ IL H. Piers de St-Omer. L'Écho du Sanctuaire y poésies reli« gieuses.Un vol. in-12, par M. Adrien Beuque. Compte rendu de la Justice criminelle de i836.Un vol. iùrAy par M, Persil, garde des sceaux. Extrait du registre des dons, confis^ cations, maintenues, et autres actes JaUs dans le duché de Normandie en 1418, 141d et 1420, par Henri IV, roi d'Angle- terre. Un vol. in-12 broché, par M. G. TaiH tier. Invasion des années étrangères doM le département de rAube^ Un vol. in-*8| par M. F. E. Pougiat. Le Médecin des Salles d* Asile , * etc. Un vol. iB'S, par M. le docteur Cerise. Le premier volume des Mémoires histo riquessur la ville de Seignefay. Un toi. in-8. M. le curé V. B. Henry. Discours sur Vimportance des Etudes historiques» Une brochure in-8 , par M. A. Savagner. Le secrétaire perpétuel^ Eugëne de MOI^GLATE. — 9î, -- ^ MÉMOIRES. •^ NOnCE r r SUR UNS ANTIQUITlS DE l'^GLISE DE SAINT-éTlENNB*DU*]COIfTy. A. PARIS» Lue à là première claMB de rinstfUit hittOTi^ae» ] Messieurs y Chaque jour Toit s'écrouler une pierre de nos Tieux monumens. Il n'est point d'an- née, point de semaine, point d'heure qui ne vienne, pour ainsi dire, signifier à chacun de nos édifices, qui ne vienne exécuter sur l'on d'eux ce fatal arrêt qui frappe toutes les choses humaines, l'arrêt de la destruc- tion. Jour à jour, page à page, nous voyons ainsi notre histoire s'effeuiller à nos pieds, I désormais incomprise. Or, non seulement la restauration de ces monumens devient de plus en plus impossible à cause de l'oubli total et de l'abandon complet dans lesquels sont tombés les anciens procédés. technolo- giques, miûs encore le sens de ces textes vivais devient de plus en plus obscur pour ceux-là même qui les ont constamment sous les yeux ; et la pensée qui les anime, les traditions qui leur ont donné naissance, s'évanouissent dans la pensée du plus grand nombre, en môme temps que les symboles qui, jadis, les rendaient palpables et sensi- bles, s'effaoent et disparaissent de la surface do globe. Messieurs, en des temps comme ksnMreSy véritables automnes des arts, le devoir de Tantiquaire est d'abord de pro* kmger {neasement, autant qu'il eitt en lui. la vénérable décrépitude de ces témoins des âges consommés ; mais, lorsque Tame deeqs vieux corps, lorsque la destination qtti les animait viennent enfin à s'éteindre et à les abandonner, ce qu'il a de mieux à faire esl peut-être d'en tracer le portrait et d'enre- gistrer leur histoire en attendant que la terre leur ouvre dans ses flancs un vaste cr- ' melière et les ensevelisse sous une gétié- ' ration de nouveaux chefs - d'œuvre, oti ' que leulrs plus précieux débris, ainsi que des reliques vénérées, soient déposés dans' les musées comme en de somptueux os- suaires. J'ai pensé, messieurs, qu'il appar- tenait à l'honorable société dont je m'ap- plaudis d'être membre, de sauver de l'oubli, en le mentionnant dans son journal, si elle le juge convenable, un monument historique dont je vienei aujourd'hui vous entretenir. Il s'agit d'uttit peinture représentée sur lès û^raux de l'église de Saint-Etienne-du-Mont à Paris , et dont l'explication péiit avoir quelque charme pour ceux qui aiinent à se rendre compte des nombreuses figures symboliques dont nos aïeux se plaisaient à décorer leurs édifices civils ou religieux, de ' morceau, d'un intérêt plutôt singulier que grave, et d'un travail médiocre qui dénote le dix-septiéme siècle^ a failli l'an derni^ èUe î -#~ anéanti par nn coup de pierre imprudem- ment lancée du dehors, et cet accident m'a déterminé à le décrire et à rip|MKr tffA vieille histoire assez curieuse qui s'y raHa- che, afin, me disais* je, de perpétuer aii moins, pour un bien petit nombre de lec- teurs, il est vrai, le souvenir de cette bis* toire. J'ai eu depuis la satisfaction de voir que mes rigrets étaient anticipés; et cette peinture, assez adroitement restaurée, peut se voir encore aujourd'hui à laflaoe qu'elle a primitivement occupée. Le dessin que j'en ai peint à l'aquarelle, d'après un cro- qoik lesse , ch. xLr chesnaye des Bois , dictionnaire de blesse , tome iv, p. 151 ; Favya , h de Savarre , in-fol. , p. 1145 ; J>. B de Montfaucon, Monuiji. de la Me tome II, p. 216 ; Pasquier, Lolsel^ Gh* plusieurs autrosj ontrs^fipertâcetce hi Qpus cboi|îftK»i8 le récH Ui^ft ••• que nous émpriiiitoiiB à l'auteur qui a àé* critles obsèques delà reine Anne dé Bre- tagne, impritné par Th. Godefjroy:, 1619, ia-4^« Ce^ princesse fut, comme l'on sait, transportée du château de Blois où elle nloorut, à Tabbaye de St-Denis, où elle fax magniâquement inhumée. Parlant de Taifivée du corps à Etampes, Tauteur s'ex- prime en ces termes : « H y avoit bien huit .1 cents flambeaux, partie aux armes de Is^ I ville, qui sont de gueules à ung château I d'or , masoné , fenestré et crénelé de sa- I bLe. Sur le tout ung escu escartelé; le I premier de France, le second de gueules, I à une tour d'or, portée , fenestrée et cre- ) neléede sable. Et le parsus (en outre) I estoient 600 habitans vestus en deuil, qui 1 portoient chascun, ung flambeau blanc I armorié d'ung escu escartelé, le premier » 9e Jérusalem et le second de synople à ) lingescudé gueiile, soustenu d'or, sur ) QÎie Ibùille de chêne d'argent. Je m'en- t quis pourquoi ils portaient ce quartier i des armes de Jérusalem ; l'on me répon- > dit qu'ils estaient yssus d'un noble > homme nommé fiue le Maire , seigneur i de CbalUoii ( ou Chalo ) , lequel estant » aVeriy que le roi Philîppe-le-Bel devoit 1 xm toîage en Jérusalem ^ à pied , armé , ^ pottaht ung cierge ; ce que le bon roi ne i pcdlt pour quelque, maladie qui lui sur^ » vint. Et eutreprirtt le dît seigneur dé Chail- > hm lé Yoïage , ce qu'il fist et accomplit. i Et pour partiede sa rémunération, iceluy I roy lui accorda un quartier des armes de i Jèriisàleiti. Et franchit et exempta de « tons fifubsides et tailles, luy, ses suc- i cesseurs et héritiers et ceûlx qui d'eux • Tiendront. Ainsi ils sont peuplés depuis f en grand nombre* Pour ce , sont ils te- i Bas de venir au devant du corps des Roy s t el Bèynes à leur entrée à Estampes. Et - W - f sy ils y reposent morts , sont tenus de » garder et veiller le corps : ce qu'ils ont » fait cevoiage à ladite Reyne, ets'aj^peilent V La Franchise. » Messieurs, une autre tradition faisait re- monter cet aftranchîssementàPhilippe I^, et racontait que ce prince ayant fait vœu d'aller en pèlerinage au St-Sépulcre, Eudes ou Hue, seigneur de Chalo ou Ghaiilou St-Mardu ou SU Médard, et Maire d'Etampes, s'offrit d'y aller pour lui , armé de toutes pièces. Le Roi ac- cepta l'offre, et donna à Chalo un privilège d'exemption pour tous péages, tributs et autres droits , pour toiite sa race de l'un et l'autre sexe. Eudes partit et laissa sous la protection du roi Ansolde ( son fils) et cinq filles qu'il avait; les lettres-patentes don- nées à Etampes, sont rapportées tout au long par Chopin. B. Bern. de Montfaucoh à qui nous empruntons ces détails , rejette cette seconde assertion d'une manière abso- lue, sans la réfuter suffisamment. Pour nous, il nous semble que l'une et Tautre ont éga- lement besoin d^èclaircîssém'ens ; mais no- I tre intention n'est pas de nous livrera cette controverse: nous essayons seulement au- jourd'hui de donner l'explication du monu- ment que nous venons de décrire. Quoi qu'il en soit de cette question accessoire ,' le privilège fut confirmé par le roi Jean , en 1560 ; par Louis XI, en 1462, et par d'autres rpis encore , si bien que le fils de ChsAo et ses cinq filles multiplièrent prodi- ^ gieusement cette race. Les filles de cette des cendance étaient extrêmement Vecherchées, car elles apportaient en dot la noblesse et àne sorte de richesse négative, puisqu'elles étaient exemptes, elles et leurs descendans, de toute espèce d'impôts. Mais les rois de France voyant Taccroîssement infini qu'a- vait pris cette famille , et le préjudice tou- jours croissant qu'une pareille exemption .• — i«d — pprt^it aux revenus de la couronne , fini- rent par rétracter le privilège qu'avait oc- troyé trop com plaisamment leur aïeul. Fran < çois I®^ déclara par ordonnance royale, en 1540, que les descepdans d'Eudes le Maire jouiraient de la franchise , à Tégard de ce qui se lèverait sur leur fonds , mais qu'ils acquitteraient tous les péages. Henri III , en 1587 , fit encore une nouvelle brèche à Gje privilège^ et enfin, Henri lY, en 1601, fit rentrer les Ghalo dans la classe commune , et déclara qu'ils solderaient la taille et tous les droits que paieraient ses autres sujets. Après cet exposé , messieurs , tous ceux qui ont quelques notions de la science hé- raldique pourront facilement se rendre compte du monument dont j'ai l'honneur de vous entretenir. Ainsi l'on s'explique fort bien la devise inférieure : c NOAIËN AB OFFIGIO : mon nom vient de mon office, » lorsqu'on se souvient qu'Eudes était maire d'Etampes. Quant à la devise supérieure : < MÛRI OFFIGIO QYAAI FOËDARI (sous en- tendu pottiis) : Mieux vaut mourir que se souiller, » il est facile de la comprendre en m remarquant les pointes d'hermine qui sé- parent chacun des mots qui la composent et surtout Thermine au volant qui sort de la couronne comtale* J'ai déjà dit au commencement de cette description que la figure d'animal portant au col un volant, était une hermine^ et pourtant cette figure, ainsi qu'on peut en juger par cette copie , ressemble très fort à une levrette > mais il ne parait point dou- teux que ce fait ne provienne uniquement d'une erreur du peintre qui ayant déjà une levrette à peindre pour support , n'a point hésité à prendre encore pour une levrette l'animal qu'il devait peindre au cimier. Ge- cî ne présente aucun embâi:ras, lorsque l'on, oonsidèreque vraisemblablement cette pela* ture ne fut appliquée qu'au iV siècle , époque où déjà les traditions du i âge et la rigueur des lois héraldiques; depuis longr temps commencé à &'« Gette seconde devise , composée de 1 mière, est évidemment empruntée d sens propre comme devise , de cell presque toujours , dans les armoiri< compagne l'hermine au volant, et qi peut lire entre mille autres exemples Science héroïque de Marc Vulson de lombière, in-folio 1644, livre l®'^ , pî c Get animal , rapporte l'auteur « viens de citer , est si pur et si ami propreté, qu'on dit qu'il aime mieu? rirquede se souiller. Dicilur letavia potiiis MOïii QUÀM FGEnARi. Or cette pré tion devient une complète certitude qu'on se rappelle que l'hermine au était le cimier de Bretagne et notai celui de la reine Anne de Bretagne, d a vu précisément que les Ghalo St-M en vertu d'un privilège de leur ms avaient gardé le corps lors de son p à Etampes. Rien, du reste, n'est plu! forme à l'esprit du moyen-âge et aux tudes du blason, que de faire ainsi al dans une armoirie dé famille , par c gures dites é/e concession^ quelque coi ou à quelque privilège attaché à la n qui les porte. Les livres d'armes en c à chaque instant des exemples* • Tels sont , Messieurs , les ren8< mens que j'ai désiré vous soumettre i jet de cette vieille histoire , et de la qui là rappelle. Le motif qui m'a e à solliciter un instant votre attentioi bien moins, je le répète, la curiosité torique que la singularité de cette trad assez peu connue, je pense, aujourd bien qu'ayant joui, comme Vous le v* d'une certaine notoriété au moyen-âg c'est particulièrement, en outre^ le dé: IW — signaler par unei^emple^ rutilité, pour les investigations historiques, de certaines con- naissances , désormais ( et c'est une gloire pour notre siècle ) vaines et puériles pour le présent , mais souvent fort nécessaires pour Tétudè du passé ; je veux parler des conDaissances héraldiques. Enfin je n'ajouterai qu'un mot, pour ter- miner ce que j'avais à dire touchant Thîs- toire des Gbalo St Médard. Dom Bernard de Montiaucon à l'article que j'ai précédem- ment cité , a publié le dessin d'un tableau qui parait être du temps de Louis XII ou de François d^r, représentant Eudes le Maire , suivi de sa femme^ de son fils Ansclde et de ses cinq filles , recevant des mains du Roi la charte d'exemption ()ont nous ayons parlé. ^ Auguste Viuet. Élève de l'école des Chartes, Membre de la i'e classe. APERÇU I I I I 1 DE QUEIjQIIES points DE tk UIN^RALOGIE DU DlÉPARTEMiaXT DES HADTES-PYIufHlSEfl. ■ Par J.-J. GORBIN» membre correspondaDt de l'Institut historique. Le ^épÎEirtement des Hautes-Pyrénées, si- tué dans, la partie centrale de la chaîne de montagnes qui le séparent de l'Espagne, offre à l'observateur des productions natu- taidles du plus haut intérêt» Les eaux mi* oéralesy répandues avec profusion sur une ligoe'de quelques lieues, foiit la richesse du pays. Chaque vallée a ses thermes. Tous sont prônés par la population entière de ces contrées; mais il en est plusieurs qui ont acquis une renommée européenne. C'est cette réputation justement méritée qui appelle, chaque année, dans nos mon- Ijqpies un nombre Infini d'étrangers qui nous apportent des capitaux et l'urbanité dçs grandes villes, en échange de l'espoir de rétablir une santé délabrée, et du plaisir de contempler un magnifique amphithéâtre qui paraît à leurs yei^,étonnés si riche en horribles beautés. « Les sources de Bagnères méritent la pre- mière mention , comme étant le plus an- ciennement connues. Elles furent fréquen*^ tées par les descendans du vainqueur des Gaules , ainsi qu'il conste par des inscrip- tions depuis long-temps trouvées aux envi«« rons de celte charmante viUe, et tout ré« cemment par d'anciennes fond^'ons sur lesquelles on s'est trop bâté d'élever les thermes nouveaux qui, malgré leur gran- deur et leur magnificence, feronu regretter à nos savans archéologues qu'on ait été assez peu curieux pour ne point explorer les restes d'un monument antiquq^ dans un temps surtout qu'un élan généreux entraîne tous les amis de l'antiquité à la rechçrcl^e des débris échappés à la barbarie des siè- cles qui ne sont plus. Ne doit^on pas être surpris que, par une coupable indifférence, on ail enfoui, sans un examen préalable, sous des masses énormes des matériaux précieux pour l'histoire, qu'un heureux — 102 — hasard Tenait d'exposer an grand jour, malheureuses victhnes du sort de la gt Apre? les eaux de Bagnères, ce sont celles ^e dernier établissement que noui deCauterets qu'il fiiut citer, eu égard à l'an- ' j^^ ^^^^^^^ ^ ^^^^^ jouissant au fl cienneté de leur découverte; car, au rap- ^^^^^ grande renommée , est celui de i port de Marca, Raymond, comte de Bigorre, fit, en 915y don aux moines de Saint*Savin, dans le Lavedan, de la source de Ganarie qui est maintenant la propriété d'une fa- mille de la vallée. Dans un temps moins i^igné de nous, Marguerite de Valois, sœur de François l^^, qui fut honorée du sur- nom de dixième Muse, s'y rendait assez souvent de son château d'Odos, dont les restes habitables existent encore. C'est dans cette retraite, pour le dire en passant, située à quelques kilomètres de Tarbes , que cette aimabte reine de Navarre se livrait au plai- sir de cultiver les lettres, loin du tumulte et des entraves delà cour. C'est aussi dans ce lieu , qu'elle affectionnait d'une manière toute particulière , que la mort vint la sur- prendre en 1549, et la ravir pour tbnjours à l'amour et à la vénération de ses sujets. Barèges» cette Sibérie des établissemens thermaux, pendant la plus grande partie de l'année , est redevable de tout ce qu'il est aujourd'hui au séjour du duc de Maine, que la veuve du facétieux Scarron y con< duisit par l'ordre de Louis XIV. Ses fon- taines minérales, dont le hasard s'était chargé d% déceler les vertus merveilleuses, étaient visitées par les montagnards, trois siècles au moins avant l'arrivée du fils de l'altière Mentespan. Depuis cette époque, les étrangers semblent y arriver de toutes parts pour en perpétuer la célébrité. Le gouvernement, juste appréciateur de la bonté de ces eaux pour la guérison des bles- sures faites par les armes à feu , y entre- lient un hospice ihilitaire , où l'on trans- porte, pendant trois mois de l'année, un. nombre plus oA moins considérable de Sauveur , bâti sur les flancs escarpés montagne, près d'un précipice affrëu des touffes de verdure semblent v* dérober aux yeux. Sa dénominatic vint, dit-on, d'une petite cl^àpellé évêque de Tarbes, exilé à Luz, fit cons à côté des bains , sur le frontispice quelle on lisait ces mots : F^os hu\ aquas de fontihus SalvaJtoris, Tôt ans , au retour du moisr de mai , Sauveur attire un bon nombre de pers< moins bien partagées du eôté d'une s toute épreuve, que de celui des fave la fortune. Leur affluence est quelque grande, qu'une partie des baignei voient forcés de redescendre la ram nible qui sépare ce lieu pittoresque petite ville voisine, pour y chercher ut moins somptueux à' là vérité, mal! bien fourni pour y reposer commodes tête. La ch^nx sulfatée, que les dépar| voisins nous ib)if nissaient, a été déco il y a. quelques années;, dans la régi coteaux qui tiennent aux hautes moi du troisième arrondissement. Cette verte est d'autant plus précieuse poi que, d'un côté, elle conserve au ] signe représentatif de la valeur de t pierre à plâtre que nous iinportions hors et que, d'un autre côté, l'agric mieux instruit sur ses propres In s'empressera .bientôt d'en faire usaj amender ses terres. Cependant , en dant l'emploi de ce moyen de bonifi non seulement on utilise notre gyp: l'intérieur de nos maisons, maià ei le voit figurer à l'extérieur sous h — lOS — t ^enlableiiieBl d'une riche ordonnanod. Nous possédons la chaux carbonatée en inontagnes gigantesques, tantôt pure , tan- tôt combinée avec le bitumé que la perçus- • rion rend rensible à l'odorat. Depuis des sièdes on en caldne; tous les ans, des mas- se! considérables pour obtenir la chaux n^essail^ à là èonsiruction deii maistas de laj^ins grande partie du département, et cependant les monts qui la fonrnisseni sem- Ment n'ayoir rien perdu de leùt antique orgiiët: £ès marbrés de Gampan , de Sar- nn*€dlin et de Beyréde, qui naguère avaient mh le privilège d*étre cités quelquefois, se voient aujourd'hui confondus dans la série de plus de soixante variétés qui leur dis- pvlent la prééminence, soit par la ricl)esse de leurs couleurs, soit par U singularité des tagnens qui les composent. liCur exploita- tioB, trop négligée jusqv'^ nos jours , four- itit déjà, depuis certaines nn^fn^ desi écban- tiUoni 8c4ides et briUans que Vart rend dignes de figurer, sous différeql^ formes , dans les appartemeas meublés par le luxe et l'opulence, hà récompense nationale ac- cordée, dans la dernière exposition des pro- duits de l'industrie^ au propriétaire de l'a- telier le plus important^ fora, sans nul doute, en multipliant les demandes, entrer dans le pays des capitaux dont il est médiocre- ment pourvu. Quant aux marbres dont le grain est moins fin et moins compacte , et dont la couleur est terne et sans éclat, on les emploie^ dans la construction des ponfs et dans la confoction des cadres des portes et des fonétres de nos habitations. Les carrières d'ardoise qui occupent tant de bras, se font remarquer par leur bonté, leor nombre et la variété de leurs couleurs ; il y en a de bleues , de grises et même de vertes qui doivent leur teinte à la chlorite en état de combinaison avec le schiste, Leur exploitation aoqui^ chca notts, de jo^ii en four, un plus grand développement ^ il ne faudrait qu'une drconstanoe làvora)>le pour leur faire franchir les lîmitesdudépartementy et pour rendre les contrées voisines tribu- taires de nos montagnes, .en donnant à leurs toitures beaucoup plus d'élégance et infini- ment plus de légèreté. Le schiste'itabulairç, dont nous sommes abondamment pourvus et dont la solidité ne laisse rien à désir^, commence à remplacer avec avai^tag^i dans plusieurs localitéS| les ina^driers de bois dans la confection des ponts qu'on jette sur les canaux d'Irrigation, et que le docte Ramon, l'un des premiers chantres des Hautes-Py- rénées j appelait si plaisamment des ponts de luxe, dans un pays où Je i^cbiste et le marbre s'élèvent en montagnes colos- sales. Les mines de cette partie de la chaîne pyrénéenne sont nombreuses et variées; cependant, il faut l'avouer, elles ne contri- buent pas le moins du monde au bien être de ses habitans. Une centaine de gissemenis de minerai demeurent ensevelis dans divers points, sans que l'industrie y puise une source de prospérité. C'est un malheur. En attribuerons-nous la cause à rinsouclance ou à la paresse? Loin de nous cette pensée. Les cavernes,' creusées en des temps bien éloignés les uns des autres, daqs les flancs de plus dhine montagne, attestent Tosuvre du métallurgiste et les pénibles travaux de la population montagnarde. OU donc trou- ver la cause de la cessation de ces travaux si souvent abandonnés et autant de fois re- pris? Dans l'absence, dit-on, des capitaux nécessaires : dans )e prix excessif du corn* bustible provenant de sa pénurie dans cette région élevée; ou bien encore dans des cas imprévus qui durent occasioner des dé- penses nullement en harmonie avec les mi- mi qiiekspr»diiltBdâ remploi- Ution 'ae faisaient reaCrer qo'ien partie. floms'iBjauterôDS^iM hi mauvaifljp âirection . deoertaÂQétraTauk fit avorter le revenant- bon qu'on s'att^idak à recueillir. Cepen- dant deahommeft instruits dana la science métalluTgîqfie avaient visité no^ mines pour prévenir' les suites fâcheuse^ d'une cupidité iropexallée ou les pertes d'une ex- . pltrita^ion mal conçue. ■ ïeah dé Hâiiis père, maître de Isl Monnaie de Bord(satix /patcôurùt^; en 1600, les Py- 'Hâëës, dans l'objet de déterminer le gîsse- m'élit et la nàtùrè desminès renfermées dans « cette chaîné montiagnéuse* Ses recliercfies, rendues publiques par la voie de l'imprés- siôn,' laissent beaucoup à désirer quant ali 'Initierai de notre département; tnais son passage et ses observations dmeot instruire le .capitaliste conçessionnaiTe d'Une mine du :SOft qui lui était réservé, s'il s'engageaH témérairement à des dépenses mal fondées. iM Long-temps après lui, et à la suite d'in- ^nr&ÎQn^i plus. étendues dans les montagnes de l'^n(»ennÇt3îgorre| un ^riony me publia .un, mémoire suf Je^, différentes espèces de fiines qui avaient été exploitées ^yaut lui dapif la Gascogne, eo y ajou tant) le tableau de celles dqnt. l'exploitation avait liet^ de json tejQips. Ce docte explorateur alla sans dpu|e plus loin que son devancier;, mais il .ffistfa encore bien en deçà du but qu'il s'é- tait propofié.;. , Il était réservé au baron DietricH de rem • plir.les lacunes nombreuses laissées par les deux savans qui l'avaienlî précédé dans la m^yoD^ carrière. 3oii ouvrage i publié en 1186, est un Hionument, pour ainsi dire, parUnt du ^voir, f^u ^^ ^ de la conscience de ce fidèle obseriVAteur. Peu de chose en (ait de mines lui a échappé dans nos mon- lay^^ j^e tieDc^ d'un tiéaipin oculaire qui l'accompagna , comme guide^ 4dns cherches paînéralogiques , combien .yapt infatigable sedonna.de peine soins y et combien jl brava de. dauge remplir dignement, la tâche qui h été imposée. J'aieu.maintefois occa m'eiuretenir avec lui d'un homme à mon pays ; toujours le cœur de vieillard était d'accord avec sa mén la suite de. chaque entretien, je sent monter mon estime pour le bienfait Pyrénées, digne d'un meilleur s( conformité de plusieurs ^ ses aperç les choses que j'ai eu occasion d'c sur \eà lieux mêmes , me le fait ai garder comme uni peintre fidèle dai ce que je n'ai paseuie loisir de remî Quelle que soit la cause de l'abanc tal de nos mines, il est cependant qu'elles ne méritent pas toutes d'ètn rement négligées. C'est d'après une dération appuyée sur une infinité d vatiôns judicieuses, que j'ai cru p les classer de la manière suivante : 1** Mines dont les anciens travau * « susceptibles d'être continués avecavî 2*' Mines qui méritent d'être exph o». Mines sur le produit desquelles gardera de compter avant de les avoi mises à dçs recherches bien dirigées 4° Mines que l'on doit négliger, c ne donnant que peu ou point d'espo que l'on peut mutiler tout au plus p< faire figurer les échantillons sur les et d'un cabinet de minéralogie. -- I^ première classe esc composée d neuf mines mentionnées dans le ta mis à la un de cette notice sous les n ros 10, 11, 51, 32, 56, AO, 46, 47, 4U 55, 59, 65, 71, 76,. 82, 83, 85 et 91 'La deuxième contient neuf mines \ ^ lOS t ipaées-souft les numéros 5, ^,7, i5/l8, 84, U> 43 ei 44. La troisième est formée par quatorze mi- nes inscrites sous les puméros 4, 29, 55, 39, 45, 45, 5*» 54, 57, 66, 86, 87, 88 et 93. La quatrième renferme cinquante-s^t imnes , dont il est tout-à-fait inutile d'é- Bonœr les numéros. Ge serait le eas de terminer cet aperçu par quelques notes historiques sur les au- tears des premiers travaux exécutés sur nos minières; mais les matériaux manquent. La tradition est muette à cet égard, et Je me trouVe livré au vague des conjectures; aussi n'en rapporterai-je qu' une seule, parce qu'el- le me paraît ne pas s'éloigner entièrement de toute vraisemblance. Cependant, avant que de la hasarder, qu'il me soit permis de \. npportef un fait propre à faire voir que nous possédons des amas de minerai d'une grande puissance. En 18*25, une masse de salfoie de plomb se détacha d*une monta- gne de la vallée d'Azun et roula jusque m le chemin de Labat-de-Bun qu'il cou- vrit dans toute sa largeur. Pour dégager la Toie publique, il fallut recourir à des moyens mécaniques et faire usage de la poudre à canon. Une mine du territoire deGavarnie, ap- pelée le Trou-des-Maures, semble indiquer qu'elle était exploitée par les Sarrasins dans les temps sans doute que les débris de l'armée d'Abdérame, vivement poursuivis, cherchèrent à regagner les Pyrénées, pour échapper à la fureur de leurs ennemis, en rentrant dans la Péninsule par les déOlés de DOS montagnes. Cette dénomination rap- prochée de celle que porte une plaine située à onze kilomètres environ de Tarbes, paraît donner à cette conjecture un air, sinon de vérité, du moins de vraisemblance, Cetlo plaine se ti^ouve: presque à l'entrée delà vallée du Lavedan qui se termine à Gavar- nie, point le plus voisin de la limite espa- gnole. Au reste une tradition constante rap- porte qu'un corps de Sarrasins, échappé de Ja journée de Poitiers, fut complètement battu k la Larme Maurine ( Lande des Maures) par les Bigourdans c-ommandés par le brave Mesclin , leur compatriote. Dans le temps, que le comté de Bigorre était soumis au roi de la Grai^de-Bretagne , des Anglais, au rapport d'Un avocat de Luz en Bàrèges, avaient formé un établissement â*exploitatîon aux environs du chaos de Gavarnie; la dissolution de leurs mœurs et .l^antipathie qu'ils inspiraient, révoltèrent à tel point la population de la vallée qu'elle les chassa honteusement et détruisit en- tièrement leurs travaux à la face d'une garnison anglaise qui tenait le château de Sainte-Marie, à !'£. de la petite ville de Luz. A une époque bien postérieure une dame de Rothelin, se trouvant* dans la vallée de Gastel-Loubon, où elle avait des possessions, ordonna à quelques-uns de ses gens d'aller sonder la galerie d'une mine de Gazost, village appartenant à cette contrée ; ses ordres furent ponctuellement exécutés. Les explorateurs, à leur retour, lui offrirent un bjoc de sulfure de plomb argentifère du poids d'environ cinq kilogrammes, pris au fond de la galerie principale, et lui rappor- tèrent quls avaient trouvé sur leur pas- sage un ruisseau souterrain traversé par un pont de bois et qu'ils avaient remarqué plusieurs routes taillées dans le roc. Ce pont construit vraisemblablement pour l'usage des mineurs , démontre presque avec évi- dence que l'exploitation de cette mine ne remonte point à une haute antiquité. Vers la fin du siècle dernier, une com- pagnie de laquelle faisait partie le marquis de Gestas, fit des leiittliTes d'exploitation sur trois mines du La^edan connues sous les noms de mines du pont de Mej-Abat, ou pont d'Enfer, du village d'Uz, et des grottes de Ba^y cette dernière dans le territoire 4e Ciestaias. Elle renonça à son entreprise parce que sans doute les produits ne se trouvèrent point en harmonie avec ses es- pérances. 1) est bon d'observer ici que les mines de ce département sont dans un si grand dis- crédit qu'on taxerait de folie l'homme qui oserait continuer les travaux abandènnés et celui qu'on verrait en entrei>rendré de nouveaux; mais qu'on iasse attentiim : ce qui était vrai il y a cinquàn^ ans ne l'est plus aujourd'hui. Qu'on réfléchisse sur l'étal des sdenées et des arts i oetta^ et sur le développement qu'on leur a depuis notre émancipation. Inlf. de cuivre en masse, iult. de plomb et zinc. id. iatf. de Nikel et Cobalt. Inlf. de plomb. ]nivfe et fer , mêlé de fer apa- thique. kdf. de plomb. $ulf. de plomb et cuivre. Per en superbe filon. Sulfure de plomb et argent. Id. en masse. Id. Id. Id. Id. Suif, de plomb et cuivre. Id. Per oligiste. Suif, de plomb et fer. Suif, de plomb et argent. Id. Id. Suif, de plomb. Id. Per. GISSEMENT. VALLÉE. LoaroB. Aure. Id. Lavedan. ^Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Wld. Id. Id Id. Id Id. Id Id. Id. Héas. Heas. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. id. GOimUllE. Landenvielle. Id. Tranasaïgqes. Id. Id. Aneizan. «: 14. Auxenvironade Sarranceliii.' Péettes. Asqne. Gerde. L'fispone. Bagnéres. Id.' Bagnéres. DeTfebonsALa- baisére. . Id. Hfaofaizin. Q^ptern. 8aint-Pé. Jnerjefifcf. Id'. Nestàlas. Uz. ■ ViSCpS. Idw^ Id. Cbése. Liiz. Gavarnie. Id. Id._ Id. Id. Id. Id. QUARTIER. ffê de FojireaMila irai a nne ha^teor . ce 30K7 mètres., Bfllsaget. Vit de Tramasaïguea • On f emaraue prèy | fe ç«t|aipaBligia.iiBaBoiançb49êai|- j Id. fort. Pif de Seres, Piè d'ArbizoB. Piè d^rrouye. Pèbe rooye. Id. Aou Goulé de la ^iHe* Montagne de transikirts, pd oôté du Piq d'irbison. çAte-onillèrè: '^ Gilpp. Au stfd de ce lien il exista noe source minérale ^é|»i4fc)aev Conque A la gonflât. Id. * Fontaine ferragineose. $a|ut. "•^"■^^ Il f a dans e^ dernier yïï^f^e ooe fon- taine sulfureuse. Bscaledien. On' y voit lea res^ d*iin toonastàre eu mourut, ^ i^w l^rm- eesse Pèironillët'eetntesie de Bigerfe* Alix enrirona des iDains qui èteodep^ éhaqne )6nr lenr renommée. Méntagne de Tresserous. Buissean de Nevouhe. Au dessous de la précédente. Bnisseau de Lnnoy. GéottedeBats. Des Contrés. Pic de Soulom. = Id. Id. Près da pont de Mey-Abat. Biôa-llâott , ifê-ê^ \é pittage de US- chelle. Las HaUlguettes près dn Chaos. Bamouille. Trou des Maures. Buisseau des Artignes. Biroulet , au snd de Gédre. La Providence. Prés d'an ruisseau non loin de la Provi- dence. Haïguisse. Gourretle. Cazenave. Id. Touyère, sons le cirque de Trémousse, id. La Garonne, vis-à-vis la Chapelle. Passage de 1 Arberot. Saint-Philippe. Gazet La Baillére. Pariboucoa. Campeil. Port de la Gardette. r.ISSEMENT. N". NATURE DU MISERAI. VALLÉE. COMMUNE. QUARTIER. SB Burr.de plomb rtirgeoL Héts. Gèdre-deBSUS. Turon dei Arlïgan. Suir de cuiïK. Baréges. PJi: du Uidi, haut d'environ anoflii Suif, do plomb. Id. Id.^ Id. Carbure dB lïr. Iii. 63 Suif. d8p«mh,argeM« fer. CaatelloDboD. Id! GuitfL Lan LuHilie de Psloumo. as Suir de 1er. d. Palonma. Suif, de plomb. Iil. Lavasell. ta. Id. d; Fr^ dei gi&ïeiDGDs précédeni. (l§ Suit, de plomb et liao. Id, Vii-â-vlB ce dernier giiemenl. 1» Suir. de cuivre. Oavflnlaïjue. Ville'kingue. Suir. de plomb. Id. Id. '•* Suit, de cuivre. Id. Beaucens. AKueSalado, qui doit md nom l\ Suir. de plomb. Aiun. ■ Id. Al'O.dArgelei. Sous llTn^^ dû cMleau. Barderou. û CarboDile de plomb. Id. Id. Sun. de ter. Id. U. Id. Suif, de plomb el fer. Id. .«rciuDs arant. Suif, de plomb elElac Suif, de fer pâte. Id. A Isa toua>. Id. !"."■ Scali^re. Cobalt arsenical. Id. Id. Suir. de cuivre. Id. SI Suir. deploiob.iiaeelsrgont. l>'Arra34Sirm. Si Suif, de piomh et iinc. Id- Id. 93 Suif de plomb. Id. Id A ta CraropeUes. Suif, deferetreroiidt. Id. BB Suif, do plomb et Une. Id. Id h»-pojoï. aa M. Id Toua. Suir. de ilDC M plomb. ï'' Id. Suir. de cuivre.*^ Id Toua-rrgadls. as Suif, dp lino et rer. Id. Slrea. Pic rouiie. Pic de Pan. RO Soir, de rer. W. iueuii. Huir. de ri!r, plomb elilBC. Larrieu de l'Abat-d'Aueun. M FeroligiBle- Id! Goi.lkgo». 03 Suir. do plomb , cuivre et zinc. Id. Arreiu. Pic du Midi d'Arren», ■ Suir. de plomb. Id. Id. Id.*^ Id. Pied'Arnou^iiDd. SB Id. EiiVéme-d<- Sales. Ferriéres. - Biteubane. Id. Id. Id. nniplil. 9S Id. Id. B9 Suit de fer eo masse. Id. Id. Potimoor . à l'eilrèmlté du Col c liilloui. ^mr- lEVUE D'OUVRAGES FRANÇAIS ST ÉTRANGERS^ ESSAI D'HISTOmE UNIYEBSELLE, Par Aoginle BOULLARIK lapport lu à la première classe de l'Institut Uistoricpe dans sa séance du 3 août x836« par M. U. Belfxslb-Lspstbb (membre de la première classe). DEUXIÈME PARTIS. ^ avoir développé le dogme religieux itifique des Étrusques, ainsi que l'or» Ion sociale qui y répondait, M. Boul- mtinue : , celte organisation religieusCi si uni- si conservatrice, sera loin d^ètre ) la nation romaine, tout d'abord lée militairement, comme pour éten-> bras armés autour d'elle et ramener n sein toutes les populations errantes lie y tous les cultes isolés, les (bndre éler avec elle , de manière à former 18 multiple animé d'une seule vo* la conquête. si on trouve, parmi les premiers rois dent et qui organisent la nouvelle t chef militaire qui avait commaridé rquin, et qui, élu parles curies, le les lois de Numa , fixe à sept le des collines en agrandissant Fen- e la ville , et derrière le sillon sacré tans quatre quartiers dîffétens la demeure de chacune des quatre tribus qu'il forme. Alors» dans ce camp il orgi^nise son armée , il dénombre cette nation de soldats et donne des armes à <ïelui qui possède le plus. Il forme six classes, dont les cinq premières, composées de tous ceux qui pos* sèdent 13 ifS mines (625 fr.) et au dessus, sont divisées en nombreuses centuries de eavalerie et d'infonterie, et reçoivent des armés dont la puissance offensive et défen- sive est graduée dans la proportion crois- sante de la fortune.La sixième classé, com- posée de tous ceux qui possèdent ân'dessous de 12 Ifi mines, et qu'on appelle prolé- taires, n'a pas le droit de porter des armes, et est dispensée de tout tribut. Il établit de même le droit de vote en rapport avec le droit d'armes et de propriété. Ainsi, tout en constituant les comices, il ordonne que les voix seront recueillies en commençant par les classes les-plus riches, et qu'on ne des- cendra aux plus pauvres que dans les cas dé doute; or cela ne devait presque jamais arriver; car, comme on comptait par cen- turies, et que chaque classe riche était di- visée en nombreuses centuries , tandis que la cla^«| ttâl i)lh<^l^ii«à i^'^oi fbt1n4lt gt^ -diMI seule, la question était toujours décidée d'emblée par les riches armés. a Ces classes militaires, possédant tous les droits, étaient donc maîtresses de la classe plébéienne, dépourvue dii ârolï de |>brtfer les armes ; mais celle-ci , pftr la seule force de rinertie, c'est-à-dire par le refus aii côii- coûrs à l'activité sociale, pouvait, malgré la prétendue immobilité des lois de Servius Tullii^gj acquérir de nouveaux droits; tan- dis qu'une troisième classa n'était compris ni dans Torganlsation par classes, ni même dans le lustrwn, purification générale. par laquelle cette nouvelle société avait été consacrée; c'était les esclaves, acquis par les oltbyéix^ i^ai* dëis voies trèa tégitimes (De- nj^s d'ttUlcdtrha^, b'ést-à-(iiré àéà prison*^ merà de guerre vendus â l'encan par la ré* i^biiqnë. Getbc4à n^vaietit anèun droit, Aiictin signé $ et TalIibS) en accdrdânt aû% BSclatiss affiratichîs par leur maîtne^ qui leur donndH on leur vetidait la liberté ^ d'être incorporés comme plébéiens dans les quatre ttibns de Rome, lenr avait infligé , comme tigne d'nn éternel mépris, Je chs^- peau dfaffranchL Aussi, aux esclaves pas xk droite possibles^ et iejour où ils $fi lè- veront pour en deipander^ ,le fer- de leurs maîtres se lèvera pour les ^éantir* ■ « Cettecon^titutîpnpjrimitive d&la nation romaine se représente au principe de l'exis- tence de Rpme, par la création successive de trofs pouvoirs sociaux. Le premier a pour but la création morale de la n^^tion : c'est celui des sept rois y dont les deux pre- miers réinstituent d'anciens cultes (Romu-* lus, celui de JMI>.U€|^ Stator, ft. Nyma^ celui de ye6ta}« Le second, est ^lui d^ douze consuls doubles, représentans de V cratie militaire conservatrice de l'or^ tion sociale. Le troisième enfin sorl plttralltô (turbulente dte piéti^ett*^ échappée violemment du centre socia «oie et s'inertie sur le Hont-Sacré , p< rentrer que représentée par cinq t chargés de conserver les droits qu'ell de s'acqaërlr. « Hais ce premier temps se termi des désd^res, des calamités publiqu maladies pestilentielles, des défaite mée , et Gincinnatus quitte sa charru délivrer Rome^et l'armée. Alors le < ■ > ■ ■ • .'....■ pouvoir créé, celui des tribuns, ajifè obtenu le partage des terres du Mont tin pour le plebs , après s'être multi cinq à dix, après avoir donné les do blés qui prescrivaient la talion en ca jures, et qui permettaient au créan couper en morceaux le corjps du di ilisolvable ; ces bommes de r^ce infé puissans avant le temps , se livrent dissolution brutale que les fait haïr < sei: db Roma pour le viol d'une femi pendant rinfluence plébéienne croit < et les toomices sont reconnus par ^s i eux-*mêmes comme la source de la l fin d69 patriciens descendent à être ti ^ |Mur les trU)uns miliiaires les p|< s'ouvront la route du consulat, Ma^f que se passait dans Rome m^mè k vemenl de constitution poUtique q\^ à mêler deux races séparées, des ei ê du dehors, non.seii^ement enya^hi^ territoire de Rome, coinme les jËque Vo^[ues, niais entrent jusque dans ', sacrée elle-même. Rrennus, cbefd'i laée de ces Gaulois que Bellovèse ava nés en Italie, prend Rome, et ne s^ ■ • • qu'avec une riche rançon. Alors 9 entre les deux xaces romaines un ç< — I!l élftre un plébéien au consulat, I oôùservant aux Patriciens le pôti- is Itt jprôture et l'édilité curule), et iknë les ehyahissemens du pouvoir rtiijtie, en bornant dans la loi Lld- igréirè) tonte possession à cinq cents lé terre an plus, et à sept au moins, permettant d'avoir que le nombre »eaux et d'esclaves nécessaire pour re. e espèce de trêve intérieure permet Home d'aller attaquer, en Arriqué, tacable ennemie, Gàrthage; et tieu- lëglons romaines se répandent en eh Asie* idantles nouvelles conquêtes avaient varice des Patriciens : la loi Licinia n désuétude, et la misère du peuple ec les triomphes de Rome. Deux ! lèvent pour le peuple, et veulent ) en vigueur les lois qui assurent sa is ils retombent martyrs de leur dé- at; et les assassii^s des Gracc^ues eurs noms, les plus purs de î'tiis- naine , et la loi Licinia, qu'ils vou- iviver, à l'exécration de toutes leâ tties à venir. : la dissolution et l'itîpureté toujours te des Patriciens ne tardetit pas à des désordres, et à susciter des en- uissans ()ui se lèvent contre Rome. I portes, la ligue des petits peujples qui réclament les droits de cité -^ îue , Juguriha — en Asie, Milhri- en Europe, une armée de Gimbres sntons la menacent et l'efTraient. un plébéien , un homme de basse Marins, se lève, délivre Rome et le son triomphe pour abaîsser cette ;tocrati# à laquelle il reproche et i et sa bassesse; et elle lui répond Ittht Sylla, et pendant la lutté de ces deux rèprésentans des Patriciens et des Plébéiens, une troisième race paraît; celle- là, c'est l'homme sans raison, c'est la chair ■ ■ sans aiiie; c'est l'esclave possédé et mangé par ioiit le inonde qui a trouvé un défen- seur, un chef, Sparfacus a battu des lé- ^oAs. itàis H y a deux races d'hommes : rësclavë né vient pas des dieux; et l'esclave meurt écrasé pour avoir voulu franchir ùnè barrière infranchistoble, ne laissant pour tout souvenir d'un admirable héroïsme que les éii^itUëtes de féroces brigands, de bandes effrénées, \ de révoltés criminels, que leur ont prodigués à l'envi les écrivains de l'his- toire des etploitans. c Mais une vaste conspiration, mieux con- çue et mieux liée, s'organise sous l'inspira- tion dé Catilina pour rétablir une unité puissante contre l'aristocratie sénatoriale et les déprédations de l'insatiable avarice des patriciens. D'un autre côté le tribun Rùilus essaie encore de faire revivre la loi Licinta, et de l'appuyer ^ut un pouvoir décemviral, chargé, avec une puissanee absolue, de la répartition des terres. Et la dictature et le tribunat semblent vouloir se réunir pour écraâer entr'eux la pluralité exploitante des consuls et du sénat. Mais cette monstrueuse puissance est encore sauvée par Gicéron, dont la faconde avocas- sière aVeugla esses les plébéiens pour leur faire rejeter la loi de Rullus^ et excita la férocité des patriciens aux supplices des conjurés de Catilina, qu'il eut le plaisir de ilure exécuter lui-même, au mépris de toutes les lois romaines. € De tout ce désordre naissait un sauveur. Gé&ar, l'un des conjurés caiilinaires, et qui les avait défendus au sénat, échappe aux poignards de Gicéron, et élève lui-même le pouvoir unitaire au dessus du sacrifice qui s'aeoôiispllt de tous les. andens pouvoirs, et mrr dont il est lui 'même victime. Là tombe Pompée , représentant de Taristocratie ^ vaincu par César et assas'siné par un es- clave égyptien ■— là tombe Oîisar, le dic- tateur pppulaire, triomphant et expirant sous les poignards des arlstocrate& — - là tombent ces Implacables patriciens ., ces assassins de Gésar^ poursuivis par la ma- lédiclion du peuple et lâchepient suicides , ou atteints dans leur fuite parle glaive d'Octave — là tombe enfin Gicéron lui- même dont laruseet lafausseté ne peuvent sauver la tête. « c Alors tout vient seconcent!;erdans la puissance impériale d'Auguste, premier de. ces douze Césars qui , sapant tout ce qui restait de l'ancien patriciat, permettent à la nouvelle organisation plébéienne de fprmer la base sur laquelle va s'élever le chris- tianisme paissant. ^ « Et en eûet, il ne reste plus alors qu'un peuple tout militaire y formé de patriciens et de plébéiens confondus : et toutes les classes, except^les esclaves, ont le droit de porteries armes; et tous les étrangers jquî ont obtenu la droit de cité, sont admis à exercer tout^ les charges publiques : et au dessus.de.ce peuple est une seule unité. de l'empire n'est pas établie, c'est bie encore, car c'est l'empereur lui-naêu nomme.son successeur : c'est epûn le voir unitaire du premier âge d$ins to puissance ; car tout se concentre dans pereur, qui a 4'inspection générale religion, des mœurs, des fortunes, etc luirmême Dieu avec ses temples et s vEt au dessous de cet empereur, de I du peuple viennent lesesclaves, ^ dew aussi Nombreux que leurs maîtres, çant tous les métiers, et même les sel et les arts ^ d'autant plus précieux leurs maîtres qu'ils sont plus instn les plus adroits, car on les vend plus mais aussi moins chers et plus uti «acheter que tout autre instrument q reaint obligés de louer un marchai un agricûteur. > Et ces avantages que les maîtres raient dans les esclaves, tandis que la pression de l'enlèvement et de l'escl des [peuples conq^iis en avait -di^ùi source, engagèrent leç maîtres ^ favt l'union sexue^e entre les esclave l'aifranchissement que l'esclave po acheter à prix d'or, devint aussi uneocc r^mpereur; l'empereur, ^la ibis souverain « de richesse pour le maître; et la cuj pontife et chef politique, représenté dans l'action gouvernementale par les sénateurs, qjui fKxercenjt les.: fonctions sacerdotales et de conservation politique, et par les tribuns qui remplissent les fonctions militaires. Et tout émane de l'empereur : c'est à. lui seul que l'armée prête serment : tous les anciens, modes de légifères, les lois^ les plé- biscites , etc. sont abolis : il n'y a plus que la loi royale ( lex regîa ) les constitua lions impériales'., et cette nouvelle forme législative commença à Auguste, exempt des lois {^olutus Icffbus), ^ Si l'hérédité des maîtres fut tellement tentée par ce; de libération , qu'on fut obligé de faû lois pour restreindre l'affranchissemëp reste^ ^l'affranchissement ne donnait de bourgeoisie qu'après un jugement i par les magistrats, et jamais un affr ne pouvait parvenir, aux emplois civ militaires. Les esclaves étaient d'ail nombres par tête comme le bétail , et trouve daps des ^comptes de success c 256,000 têtes de menu bétail; Z paires de bœufs ; 4,116 esclaves, i » Et cett« organisation générato.de \ — lis pire se répéta dans toutes ses parties. Les provinces eurent des gouverneurs^ repré- seotans de l'empereur , et souvent dieux comme lui : les colonies, formées des lé- gions établies en permanence dans les pays conquis, qui se peuplaient de familles de soldats , eurent un sénat et des curies : enfin les villes municipales devinrent les égales et les images des colonies romaines ; et leurs magistrats annuels eurent, après l'exercice de leurs fonctions, droi] de ci- toyen romain. c Et les grandes routes, partant de Rome, établirent un double rapport de comman- dement et de tributs commerciaux entre la !î Tflle sacrée et PEurope, l'Asie, TAfrique, cottfortes de gouverneurs romains et de légi(His romaines : enfin des cirques îm- I Jneofles réunissaient dans leur enceinte les chcfe de toutes les nations, tandis que les temples rassemblaient dans leurs murs - sacrés les dieux de tous les pays. t Qai donc aurait pu imposer cette colos- saleunité à une aussi prodigieuse diversité denations, sinon la force matérielle qui les afait créées et constituées comme colonies ài centre social du premier âge, dont eU^s conservaient encore le dogme inéga- litaire? — Et s'étonnera-t-on alors que les empereurs, en présence d'une aristocratie ÎBsatiablè et débauchée , Taîent écrasée, Doyée dans son sang, et exterminée, comme ordonnait la morale des prcnfiers temps de ie faire pour le mal? S'étonnera-t^on que ces empereurs, réalisateurs d'une loi qui traitaitla femme en esclave, aient foudroyé ces femmes hideuses qui les environnaient comme mères , comnie épouses et comme sœurs; et qtki> allant chercher dans les an- ciens cultes la justification de leurs débau- • cbes, ne tendaient à rien moins qu'à faire écrouler Tordre social dans un marais in- fect? — Auguste, Tibère, Caligula, Néron n'ont-ils pas en cela accompli une fonction sociale et religieuse, comme ces anciens dieux conquérans qui triomphaient des monstres à mille" têtes et à mille corps, et qui exterminaient toutes les mauvaises puis- sances? — On a exalté les Vespasîen, les Titus, les Trajan; mais qu'auraient -ils donc été sans leurs cruels prédécesseurs? et qu'aurait donc fait la mansuétude des Antoninsau milieu du désordre des guerres civile}, et de la férocité patricienne d'où sortit la puissance des Césars? '— Et si l'immuable ténacité et la cupidité rapace de l'ancien sénat, qui voulait concentrer en lui tous les privilèges, n'eussent pas été broyées sous le pied des empereurs, les destinées de Rome auraient-elles pu s'ac- complir? — Jamais les peuples étrangers et conquis eussent-ils pu être admis à la communauté sociale et à l'exercice des droits romains? « Cependant nous sommes loin de vouloir exalter le génie de Rome : cette société n'a- vait rien à elle, et n'avait foit qu'appliquer à toutes les nations qu'elle avait pu attein* dre , le dogme que chacune de ces nations avait déjà cherché à réaliser dans son sein et autour d'elle. Ce dogme était celui- du premier âge, que chaque colonie avait em- porté avec elle, et qui devait la laire ten- dre à une domination universelle dont elle serait le centre. 11 n'y a pas de petit peuple, en effet, resté dans les voies morales du premier âge, qui n'ait prétendu être le centre delà terre; Rome eut par dessus tous les autres le bonheur et l'honneur de l'être réellement. Venue après l'Assyrie, l'Egypte, la Perse et la Grèce, elle profita de tant d'ef- forts antérieurs, et engloba dans une seule masse tous les cuHes , toutes les organisa- tions sociales , adoj^ant les uns et les au- 8 — 114 — tre«^ doansiBt droit de cité et exercice po- litiqifê à tous ceux qui , dans leur nation , avaient ce même droit et ce même exer* det : ellis fondit ensemble toutes les no- })lesseB et toutes les hiérarchies » pour les ^umettre à une seule et même loi d'orga- nisation ^ à une s^le volonté gouverne- mentales mais quelle que fût sa puissance, elle ne put dépasser le terme du dogme qu'elle appliquait , et qui avait dit : « Il y a deux races d'étrea t une pure et c ^meimpurCy une divine et une infernale. > c Les philosophes grecs avaient consacré la même diviision daqs leur science (1); Rome (i)Voici ta formule donnée à fesclaTftgedaiisIe droit public et civil ronain : « Servi ai|i /iunt aninascuntur: /^it/ jurefenliuiiiyaiit jure civiU ; nascuniur es ancillis nostris^ » (^Instit, I.,III. IV.) Quant à la Grèce, sqb dernier mot est dans Avistote: « L^esclave est une certaine partie du maître , comme une partie animée de son corps, mais ce- pendant séparée; cfâr celui qui Ii*ei8rpa8 «ic/i par nature , et qui par eouséquent eat d'un autre, est éselaTè par ttauir^', bien qu'il soit bonune, pub- qu'il est boDMve d'an aair^ , et choie possédée , comme le sont les inslrinaens; c^r il est mleui^ pour celui qui ne participe 4e la raison que de manière à pouvoir la comprendre et non ravoir, et qui par conséquent est d'un autre et esclave par nature , d'obéir à un commandement ; car il est meilleur pour les bêtes sauvages d'obéir aux hom- mes; et Tesclave est aussi inférieur aux autres homnieis'que la béie féroce l'est à' I*homrae; que le corps Yeài à Vàme, » ( Aristole, polit., cap. IV. V. VI. ) (BoulhÀd Bisl, Univers,, vol. IL , p, 56-5'^, J « Il est dans le vœu de la nature que cetui-là commande qui peut, par Son intellîgenoe, pour- voir à tout , et que celui-là obéisse, qui ne peut concourir à l'avantage commun que par le service de son corps ; ce partage tst salutaire au maître et à l'esclave. » ( Polit»,liv» /. cap, 2. ) ne put Tôter de sa pratique ; et les e furent de toute nécessité possédés des hommes sans ameou comme des Dans cette equidse rapide « et tr main de maître, que nous a don Boulland, de la constitution primi de révolution politique de l'emp main y on ne rencontrera pas un s qui n'ait été louguement établi par ( breux documens, et qui ne soit coi ment acquis comme incontestable à di nation historique ; et cependant esquisse, envisagée dans son enseml: sente un aspect qui étonne par son nouveauté. Quelle histoire a été i vamment coordonnée dans ses gêné plus laborieusement, plus minutiei élaborée jusque dans ses moindres que ne l'a été iTiîstôire de Vemp main ? Et pourtant , quel histcrien s mais songé jusqu'ici à classer da seule et même série conslammeii santé , et les réclamations de la ph le Aont-Janicule, et les efforts des p tfibuns, et rétablissement de la loi' et le noble dévouement des Gracq les sanglantes exéciitîbns de Mariùj révolte armée de Spartacus , et la conspiration de Catilîna , et l'usi] iinpériaie de César , et les prose inépuisables d'Octave, et l'exterop matérielle et morale de toutes les n II y a deux sortes d'instrumens : les mes , les autres inanimés. L'esclave est i priété instrumentale animée. » ( Polit cap. 4. ) ft Outre la servitude naturelle , il y a ^a^pelle la servitude établie par la loi coe neile des nations , suivant laquelle ce q pris à la guerre appartient au \ainqueur. : //f /. cap. 6. ) ( V^v^oriKS ^ 2e série, n^ 4 , ^. -* M5 - «' ! I patrîcieaaes de Roaie , par le fer, par le Ssn, par la dégradation volontaireeient con • leoUe y par Tiofamie violemment et bruta- lemeot imposée, ^us le gouvernemait im- pérLd de Tibère , de Galigula , de Claude et de Néron? — Quel historien, dis-je , i^ait jamais songé à établir une continuité jspirituelle entre les termes si nombreux et si divers d'aspect que présente cette im- mense série? — Quel historien surtout au- rait osé justifier, aux yeux de l'histoire, cette série toute entière de faits , accomplis tantôt par le plus généreux dévouement, et tantôt commandés par la fatalité la plus aveugle , en démontrant que c'est par cette Tûie, et par cette voie seulement , quelque «pglante qu'elle fût , q^e l'humanité a pu pirvenir à ses hautes destinées , et que le dttmp de la réalisation chrétienne a pu .ôlrc créé ? — Tous ces faits providentiels , et tou3 ceux qui les ont accomplis, n'ont- ils pas été umformeo^pnt livrés par tous les écrivain^ anciens et modernes à l'exéora- lion de tous les tempd et de tous les sièdet? nous-mêmes, enfans, dans nos collèges, n'avons nous point été élevés à admirer la profondeur politique et le noble désintéres- sement de ce Menenius Agrippa , qui dé- montra à la plèbe retirée sur le Mont Sacré, que le ventre ne devait pas^se révolter con- tre les membres; ce qui, appliqué à la con- stitution actuelle de l'empire romain, reve- nait à dire, que ceux qui produisaient tout et ne consommaient rien , ne devaient pas s'insurger contre ceux qui consommaient tout sans rien produire ? — N'avons-nous pas flétri, avec nos maîtres , l'ambition ef- iirenée des Graçques , et la rapacité de ce Knllus, qui abuSaît de la crédulité du peu- pie, pour l'entrjiîner à spolier la petite pro- priété, à piller les boutiques ? --- N*avDns- Ikous pa9 maudit ^yep Salluste la sojnbre r pervereitè de Gatilina ? ^ N'«Tons«no|i8 pas juré avec Gieéron , avec Brotus , arec Cassius, la mort de tous les aristocrates , de s les Césars î — <îue dirai-je de Marias d'Octave? de Galigula et de Néron? Ma- rius qui exterminait les familles patricien- nés de Rome par la guerre civile ; Octave qui les exterminait par la proscription ; Galigula qui les exterminait moralement dans l'espYit du peuple , en faisant élever son cheval au rang de premier consîil ; Néron enfin qui les exterminait jus- que dans leurs demeures , et qui incen- diait Rome toute entière , afin de purifier par le feu le bauge del'aristt>c*iitie ; et qui, pour comble de«népris, chantait sur sa lyre l'incendie de Troie, pour leur rappeler qu'échappés avec Enée à la domination de -runilé militaire des Grecs , ils devaient su- bir avec Néron l'unité politique de l'empire : et, en effet, l'incendie de Troie, et la con flagration de Rome, limitent entre deux ^ termes de feu la généalogie des £amilles patriciennes. Pourquoi cette sîngijflîère divergence dans l'appréciation delà valeur relative des faits sur la nature abscllue desquels tout le monde est d'accord? — Et pourquoi , dans ses ap- préciations morales, le même écrivain se- pare-t-ii souvent de toute la distance qui sépftrèle bien du mal > deux faits qui dans leur nature absolue paraissent identique ment les mêmes? — Pourquoi, par exem pie, car les exemples rendront notre pensée plus nette, pourquoi, pour quelques his-^ toriens, Brutus est-il le symbole de la li- berté et de l'égalité républicaine, et César le type de la tyrannie monarchique? tandis que"* pour d'autres, au contraire, Brutus rappellera toujours la multiplicité fédéra- tive des oligarchies, et César l'unité repré- a^tative de»démocnatias pures? Et ponr- I quoi Gatilina y qui ameute la plèbe contre la loi romaine, fondée, interprétée et appli- quée par le sénat dé Rome,, est-il maudit par ceux-]ar est intitulée mutisme sténographique ou manuel in- terprète à r usage des sourds-muets y suivi du mutisme nocturne et d*urtfi réfutation du système actuel du sigite et de la mimO' graphie de}' abbé de VEpée. Ce titre m'a- vait paru d'abord un jeu de mots puéril ou plutôt une superfétaiion malheureuse, en- vironnée d'absence d'étude sur la matière. Il me semblait porter avec lui la condamna- tion de l'œuvre. Toutefois pour obéir jus- qu'au bouta vos ordres, j'ai dû cher- cher quel sens M. Dublar prétendait attacher à chacun de ces termes , et voici où m'a con- duit mon examen. Dès la première page l'auteur annonce qu'il entend par mutisme « l'état du muet ou tout geste rendu par les mains, e mant les mots qu'il veut peindre: » e sténographique : c l'abréviation de ce g< Qu'ai-je besoin de démontrer, messieu fausseté de cette définition du mutism mutisme peut-il signifier autre chose ei bon sens, que l'état d'une personne ( de l'usage de la parole? Le geste peut-i autre chose qu'un mouvement du vi du bras, du corps qui contribue à réf au dehors ce qui |9 passe dans ram< geste ne peut ni ne doit exprimer un isolé; il représente une idée coiftplèti sensible que palpable , mécaphysiq abstraite. Les lettres sont des sigt non des gestes^ quand on les figure ] moyen d'une ou de deux mains et du entier lui-même. On appelle alphabet tologîque celui où tout le corps agit, p distinguer de l'alphabet dactyloloi,iqu les doigts seuls sont en action. Par ex pour figurer un T , on allonge les br rizontalement sur une même ligne, I baissée et les jambes rapprochées. Dois-je perdre mon temps à relève à une les qualifications vicieuses de si^ de mains ^ — 6* institut de sfgnes,eic m'entraînerait beaucoup trop loin. — na — L'ouvrage n'^t malheuréuaemetit d'un < boatà Taotrequ'un tissu d'erreurs pareilles, débitées avec un aplomb qui fait tomber 1^ plame des mains. En \oulez-vausun exem* pie? je copie: c il faut, dit M. Dublar, comr mencer par aller des signes aux inot3 et eosaitedes mots aux idées, CeaiL le prioeipe fondamental de cette éducation : autrement ce serait confusion toujours nouvelle. — Le signe doit représenter d'abord la lettre et le son ; puis le mot. — Le mat est le poiqtd'appui de toutes les combinaisons de phrases, etc. » Doit'on s'attacher à combattre sérieuse- ment des propositions où le mot propre a n'est jamais employé î Do»t-on essayer sé- rieusement de porter la lumière dans ce chaos? je le veux bien, essayons. M. Dublar confond ie mot signes et le moi idées; il y a pourtant entre ces deux mots une différence , que j'explique jour- nellement à mes élèves mais que je ne vous ferai pas l'injure, messieurs, de caractériser id ; cftt'ii me suffise de jeter en passant c^t aiieme: le9 mots sont les signef^ des id^èes. -N'est-ce pas vouloir faire de ï)os pauvres sourds-muets des perroquets sans intelligen- ce, que de prétendre qu'on doit commencer par les faire aller des mots aux idées? — En quoi consiste, au contraire, toute métho- de logique, si ce n est à aller des idées aux mot«, c'est-à-dire, du connu a l'inconnu? Par quel esprit de vertige l'auteur a-l-il osé flanquer le titre de sa brochure d'une réfutation du signe et de la miinographie del'abbJ de VÉpte7 Celte réfutation iso- lenncment annoncée, on a beau la cher- cher dans le livre, on la voit seulement ^rite en grosses lettres au frontispice. £t sur quoi aurait-elle porté en effet? L'abbé del'Épée.ne s'est jamais occupé de mimo- graphie. £n quoi consiste enfin lé prétendu iio«- veau système que M. Dublar offre comme le complément et le perfectionnement dies travaux de Vabbé de VÉpéel En un aK pfaabet à deux mains, qu^il vante comme une espèce de télégraphe et une douhlà voiœ éloquente et qui doit exerce^ indu^ bitat^lement la plus grande influence sur le développement de t intelligence et sur Fùnage des idées. Cet alpbabet n'est pas nouveau ; il est emprunté à celui dont nout nous servons. L'auteur, jaloux d'y mettr§ du sien , lui a fait subir seulement des mo<* difications qui ne sont rien moins qu'beu- reuses. Pourquoi, par exemple » attri|)ue- t-il à la lettre Z la forme que nous donnons à la main pour représenter un A? Pourquoi, au lieu d'allonger perpendiculairement en baissant la main, l'index et les deux doigts qui suivent, pour former un M, l'index et un seul doigt pour faire un N, redresse-t*il kl main et oonstraît-il ces lettres en sens inverse? Notre dactylogie, à défaut d'autres mérite^, a aq ipojiis cefui de rep|^p())iire ai)- tîfnt qu^possiblç )es caractère^ de récriture ^t de rimpre^sion, et c'est déjà beaucoup. Pourquoi consacrer encore la main droite à exécuter les consonnes, la gauche à exécuter les voyelles? N'y a-t-il pas quelque chose de puéril plutôt que de réellement utile dans cette petite distinction? Mais je vais plus loin. Supposons l'alphabet de M. Du- bi'ar exempt des défauts que je lui reproché, de quelle utilité pourrait-il être quand soii but est la prononciation du sourd-muet ? Hais le sourd-muet ne connaît jamais de sons; il ne comprend les mots qu'on lui I trace ainsi, qu'autant qu'ils sont conformes à l'orthographe? Cet alphabet ne saurait donc être un moyen de communication en- • Ire tous les sourds- muets ; ce ne serait tout au plus qu'une télégraphie incomplète qu# — 130 ^ pourraient établir^ eAtr^eux' quelques-uns de mes frères d'ïrifonu ne. A la suiie de Talphabet, Tauteur présente des points pbysionbmiques et un prétendu procédé de calcul ; mais en vérité c'est à n'y pas comprendre davantage. Dirai-je un mot du mutisme nocturne dont il se proclame Tinventeur? Pr^len- drait-il que notre infirmité est un obstacle à la conversation de nuit? Groit-il donc que la nécessité ne nous ait pas fait imaginer di - vers moyens ingénieux de nous comprendre dans Tobscurité? Mais j'ai voyagé pendant une nuit obscure avec notre secrétaire-per- pétuel, et il peut vous dire si notre conver- sation a chdmé dans la route» 91. Dùblar termine sa brochure p petite anecdote relative à un ambas espagnol près la cour britannique; e directeur de l'école des signes d'Ab (en Ecosse), auquel il substitue un 1: qui reçoit l'ambassadeur. Tout cela peut avoir beaucoup c mais j'avouerai franchement que je c prends pas. Peut-être es^-ce la fa mon intelligence, de mon infirmité l'une et de l'autre. Ferdinand Bertu Professeur sourd-muet à spéciale de Paris, men la 2' classe. EXAMEN HISTORIQUE ET CRITIQUE DBS DIVERSES THEORIES PENITENTIAIRES, R AMENITES A UNE UNITÉ DE SYSTEME CABLE A LA FRANCE, PAR L.-A.-A. MAKQUET'YASSELOT , DIRECTEUR DE LA CENTRALE DE LOOS, OUVRAGE COURONNÉ PAR l' ACADÉMIE FRANÇAISE , POUR Li MONTYON. L'histoire des lois d'une natictn serait la meilleure histoire de ses mœurs, elle expli- querait les causes par les effets. Ceci s'applique surtout au droit pénal. Partout où il est cruel , soyez^ sûr que rhomme l'est aussi. Ce n'est pas que bien souvent une nation ne devance le pouvoir qui la gouverne, et ne T'^pudie ce que celui-ci soutient enrore d'uDÇ autorilé vieillie; inévitable résultat de Vinfluence essentiellement stationnaire des formes appliquées jusqu'à ce jour à Tor- dre social , toutes créées dans des i exclusifs d'actualité , chargées de ma pour le lendemain le travail de la ve d'imposçr à Tavénir fimmutabilité née du passé. Mais alors même que les gouverne faute de se retremper aux sources de vite sociale, se maintiennent le pluso ment retardataires, il y aurait injustice aux peuples de les en accuser; car il tiennent dans le but et d'après lescon quQ ceux-ci leur ont eux-mêmes orig — m ~. meDtâssignés. Ces croaulés qui nous révol- tent, ces supplices sanglans qui effraient, qai les a autorisés? Cette législation atroce, elle est la fillede notre moralité de quelques années, et c'est notre propre ouvrage qui nous advient en punition. Mais de même que les peuples ne sauraient demeurer indéfînimeht dans des voies néga- tives de leur perfectibilité, de même la ré- sistance empruntée à des habitudes effacées, déchues, ne p^ut long temps prévaloir con- tre la puissance d'une entraînante actualité. Quand la conscience nationale élève la voix, Tobstacle gouvernemental cède; et même il importe de signaler à Tattention des esprits philosophiques un progrès im- mense, bien qu'inaperçu , lambeau de li- berté conquis par notre récente révolution: les partisans de >la résistance ne la préco- nisent plus que comme une précaution d'ordre, un pouvoir modérateur, non com- me une tendance légitime; novateurs timi- des, et inconséquens , s'ils sont jiincères, dont les convictions se mettent à la merci d'une douce violence, et qui ne combattent que pour être vaincus. En ce moment, un des vœux les plus pro- noncés deTopinion publique est pour la ré- forme pénale. Déjà la suppression delà mar- que et de La mutilation a été obteuue ; celle du supplice capital est énergiquemeut de- mandée comme une juste satisfaction à la loi mystérieuse et sacrée de la destinée hu- maine. La prévoyance des publicistes est venu en aide aux exigences instinctives de la mora- lité populaire en leur donnant pour réponse cette formule philantropiquc : RÉGiMii: péni- tentiaire. A quoi bon en elfet recourir à Indépendamment do mérite intrinsèque de V examen des théories pénitenfiaires , ce nW pas un événement sans importance que le fait de sa publication. Fonctionnaire public et d'inclination en général pei:^ pro- gressive, Fauteur pour se prononcer en fa- veur d'un système dont ^on expérience ne lui a laissé ignorer aucun des ipqonvéniens secondaires, a dû être entraîné par de bien, irrésistibles convictions. Celte détermina- tion significative est un aveu quasi ofliciel de Tentraînement général des esprits. Le système pénitentiaire n'est pas seule- ment un argument indirect contre une mau- vaise législation, il tend aussi à modifier Tadministration des détenus, dans un but de moindre mal-être et d'amendement. C'est niême l'esprit sous lequel il a jusqu'à présent été considéré presque exclusivement et étudié avec le plus de fruit. L'examen se renferme également dans ces étroites li- mites ; il sWcupe d'améliorer la police des prisons, sans la faire dépendre d'améliora- tions législatives. Tout ce qui pourrait s op* posera une exécution immédiate, iU'écartc. Acceptons-le tel qu'il a été conçu. H est bien temps en effet qu'on mette la main à l'œuvre, et pour employer les paroles de l'auteur, t L'autorité des souvenirs de l'arbitraire et des sacrilèges furcursdu passé impose au présent le besoin de la justice et del'humanité.Pcut-ôire, danscebut, n'est» il pas hors de propos d'exposer brièvement, sur l'autorité d'Howafd , l'état «'énéral des prisons en Europe, il y a environ un demi siècle. > Dans la prison de femmes de Leewarden, en Hollande, au plus léger acte de deso- béissance, on enfermait les prisonnières , une répression violente , lorsque le simple * pieds nus, dans des chambres privées d'air emprisonnement se présente comme un ga- et de lumière, dont les parois cl le plancher ge suffisant de sécurité ? présentaient une surface anguleuse. *. :• En Hanovre, là oondamné était attaché au mur par un lien de fer, rivé aux pieds et par une chaîne attachée à une barre de fer qui tenait les deux poignets écartés d'envi'^ roQ deux pieds. A Hambourg, les tortures étaient plus barbares que partout ailleifrs^ et le sùp^ plice de trancher la tCfte était le pins com^ mun; le géôUer lui-'inême servait d'ttcécu- teur. A Dresde, on jouissait de larfaveur insi- gne de faire changer son ferrement de jambe, lors({u'on pouvait payer le maréchal, et que celui-ci y consentait. A Liège. .. 11 y avait deux prisons à Liège, l'ancienne et la nouvelle. Dans l'ancienne il y avait six cages de fe^ de sept pieds de long sur une hauteur et une largeifr de six pieds et demi ; une ouverture de six pouces pour y introduire les alimei^s. Chaque ca- chot , ( basse fosse dans laquelle Teau pé- nétrait) avait deux soupiraux étroits Tun pour recevoir Tair, l'autre pour le passage des alimens. Le cachot dés malades était plus étend ui ji Les cachots de la nouvelle prison, ajoute Howard, sont plus efirayans enpore que ceux-1^ . Il est peuj,-êtrp aussi impos- sible d'en sortir, que de ne pas perdre l'usage de tes sens en y entrapt... On n'en- tend que de lamentables cris... Une seule femme a pu soutenir ciette horrible demeure pendant 47 ans, et y conserver I4 raison. > A St-Pétersbourg, le knout était com- posé de courroies longues de deux pieds, armées d^ pointes. Qn pouvait les changer, lorsque le sang du criminel les avait ren** dues trop' douces et trop flexibles* On re conduisait le patieni eu priscnsur un cha- riot. A Madrid les détenus étaient étenéds snr » ~ 1Î2 — des lits de pierre^ et attachés aveo dee chets de fer. A Maidstone, comté de Kent, les mal même» conservaient leurs fers. A Chesterfîeld, comté de Dèrby, les < nus étaient jetés dans des cachots à pieds au dessom du sol. Abrégeons ces horribles tableaux cruautés légales. Surtout abstenons^noc citations contemporaines, lorsque chi ne peut que trop làcilement recueillir ec même lé souvenir de quelque grand fortune, et tracer dans sa pensée le c immense que l'Europe moderne livre ei aux rigueurs du aarcereduro. Empres nous plutôt de chercher des consola dans les espérances que nous offre Tay etdonnons-les en contrepoids à tant de leurs anciennes ou récentes. Ces taches sanglantes dont le genr* main s'est couvert, la réforme péniteni seule jpeut suffire à les laver. Etoile lante de régénération, elle a choisi poi première apparition le ciel de la répub américaiiie. Bientôt appelée È>o\is la citoyenne de la démocratie bourgeoif l'Helvétie, elle en a secoué quelques et précieuses semences sur le terr d'Allemagne. Puis, elle a pris pied et gleterre dont les mœurs républicaine missent et s'agitent, encore enveloppées le manteau anti-libéral de sa puis aristocratie. A cet instant elle frappe portes de France. Que les derniers aj sachent du moins profiter de l'expér de leurs devanciers ! En général nous trouvons un guide dans l'ouvrage de M. Harquet. Toute questions qui sont nées de cette grav< tière, il les reproduit. Il rappelle l'op de chaque auteur avant de fournir lui-n la sienne, et met ainsi, autant que lepi cette méthode de critique morcelée, le lee- teor en état de décider en pleine connais- sance de cause.Dans rimpossibilité de pré- senter nne analyse eomplète de toutes les mesoreide détail^at^aehops^nousauK pointa principaux. Us liiaeBactMlles de iittre qyatèmeii^l soit: i® La aéeuiité sociaku %^ I4 punition du coupable. 3® L'intimidation de celui qui serait t^té de le devenir. Celles du ré|pme pénitentiaire sont : i* Ia sécurité sociale. S^ L'amendement du condamné. U punition n'y est autre que celle qui résulte des mesures de sûreté. Et l'intimidation pénale est abandonnée « par tous les hommes éclairés, comme vaine daos ses effets , dangereuse dans ses abus. Tdledevaitdoiic être la division naturelle de todt travail sur le régime pénitentiaire. Entraîné par l'autorité du docteur Julius, l'auteur a adopté les divisions plus com- pliquées des leçons sur les prisons : 1° Sûreté. insalubrité. 3^ Surveillance. 4° Répartition en différentes classes. ^ Travail et occupation. 9* lastruction. H a ajouté quatre nourelles sections : 7<^ Unité de système. 80 Administration générale. §» Répartition de la franco en subdivi- ikHispénitenitaires. lOo Mode et moyen d'exécution. Chacun de ces points est traité dails fU» rapports avec les diverses «lassifleatlons de prisonniers, savoir : lo Prisonniers politiques. 3<^ Prisonniers pour dettes. 5«MUitaires. — lis — 4o Membres des ftimîlles royatea. 50 Ministres des cultes. 6^ Hommes. 1^ Femmes. g« Yieillards. 9^ Hommes £uU. i(M> EB&nt. il® Condamnés pour récidive. 130 idiotSy imbéciles^ fous. 15® Prisonniers de guerre. Depuis long-temps tout le monde est d'accoird sur la nécessité défaire cesser ce pèle-méme corrupteur Ce prisonniers de toutâge, de toutsjsxey de toutes conditions pénales ; et l'on peut avec fruit adopter 1^ plupart des conseils donnés par l'auteur , d'après ces divisions. Il en est un qui ipérite de fixer plus particulièrement l'attention. Les partisans de| la réforme ont attaché une grande im- portance au mode de construction des pri- sons. Us ont travaillé à leur donner une disposition telle que le directeur pût tout voir et tout entendre d'un point central vers lequel rayonnent tous les compariimens de la maison. &\ la sécurité publique était à ce prix, l'adoption des pénitenciers cour- rait risque d'être pour long-tems ajournée. Heureusement que M. Marquet lève tous les obstacles qui nallraiént de la dépense des constructions nouvelles et des pertes occa- sfonées par l'abandon des bfttimens exis- tans , en démontrant l'inefficacité et les dangers de ces théories philantropiqucs , ramenées à l'application, et en prouvant fort pertinemment que de simples murailles^ un chemin de ronde et une garde militaire^ Sont des garanties suffisantes de sécurité , sans les portes de fer , les voûtes assom- bries, et la multiplicité des verrous. Quant aux deux véhicules principaux de l'amendement pénitentiaire» le travail et l'instruction , l'auteur n'adopte pas tou- — lU — jours les (^pinious dus. écrivaÎBs qui ronl précédé. Le travail doil-il êlre rétribué ?Sera4-il fait à la tâche, a h journée, à renlreprise? volontaire ou forcé? Ces questions èl vingt autres de même nature -sont traitées avec tout le soin , la sagacité et la jnesure que leur importance réclame. Mais il en est une qui se distingue par dessus toutes' les au- tres, comme touchant de plus près à la régénération des détenus. Notre collègue M. de Beaumont et M. de Tocqueville, dans leur excellent ouvrage sur les pénitenciers des Etats Unis , ont ré- duit à deux systèmes principaux les modes ce n'est que par leurs écarts sentis prcciés qu'op parvient à user h& u ses passions. Il n'est pas toujours possible à'i complètement les opinions de l'auu Tinstruction des détenus. D'abord son milité ne lui seml bien incontestable. Il n'en admet 1 cité que dans un nombre très cire de cas ; et ce n'est pus une chose méi ment remarquable que son peu de général dans l'amendement des coux et l'ardeur avec laquelle il appelle l'a ration de leur sort; bienveillance à sans espoir , touie gratuite j sacrifie divers du travail ; travail isolé ; travail en ' tant plus honorable de la logique, ai commun dans le silence. M. Marquet rejette le travail isolé comme improductif, inhumain , immoral , ineffi- cace. 11 rejette le travail silencieux pour cette dernière raison spécialement. Réduit à l'emprisonnement solitaire, en- terré tout vivant dans une cellule, l'homme perd bientôt le courage et la raison. Sa con- stitution pb.ysique et morale s'altère par le seul fait d'une inaction contre nature; et des habitudos honteuses viennent trop sou- vent hâter le progrès de sa dégradation. Le travail en commun* dans le silence,, c'est l'isolement moral au milieu du monde matériel. Gomment en maintenant l'homme à l'état de machine, prétendre à éclairer sa raison, à purifier ses sentimens? Cet être que vous vous proposez de restituer à la société, comment vous assurerez^ vous qu'il en est devenu digne? Que pourrait-on attendre d'une ame pervei*se qui rentrerait dans le mouvement social, après une léthargie de quelques années ? Le sommeil du cœur en efrace-t^il la corruption? Mettez donc le cou- pable à l'épreuve (le la vie commune, c^ir de l'humanité. * Il distingue l'instruction indust morale et religieuse. Il accorde que jusqu'à présent, mière est celle qui a eu le plus de et dont il faut attendre le plus d'effe cela ne l'empêche pas de donner sa ; pale recommandation à l'instructio gieusc, qui n'est demeurée sférile qi ce qu'elle a été mal présentée. Qu confie à une corporation , et elle eni bientôt des prodiges... Inutile d'entrer en controverse av4 teur sur cette dernière proposition ne paraît pas au reste vouloir déve complètement. Qu'il suffire de fai marquer que cette autorité parasita corderait assez mal avec l'unité de tion dont la partie nouvelle de Fou^ pour objet de démontrer les avai Pourquoi introduire ce dissolvant dai conomie administrative des prisons a le premier recommandée, et qui m sous plus d'un rapport , l'attention d blic et des gouvernans. En résumé, ce qu'on peut blâmer dans XExamPti âes théories pénitentiaires y c*est uoemarcbe un peu désordonnée, l'absence d'uDÎté dans les opinions, une ^orte de chaos dans les idées et les convictions, des déclamations politiques et religieuses, quel- quefois hors vde propos , une exubérance dé saillies qui ne sont pas toujouri spi- rituelles, et des citations trop souvent mal amenées. • Mais sous le vernis de cette forme inco- lièrente, hasardeuse et déshabillée, se trou- l!2o — veut des aperçus nouveaux et riches de résultats , des recherches consciencieuses, des tendances pleines d'indulgence et d'hu- manité, des enseigncmens précieux , et je ne sais quoi de hardi et de provocateur, f[\\\ met sur la voie des graves méditations. Lqs meilleurs ouvrages ne portent pas d'autre cachet. N. Botssr. Membre de la 5* classe de l'Institut Hlik- torique. ♦ SfOCUMENS HISTORIQUES CURIEUX OU INÉDITS, \ NOTE SUR UN EXEMPLAIRE PROBABLEMENT UNIQUE d'uN OUVRAGE RARE |:T CURIEUX. Les deux planches dont j'ai donné un facsimilek l'Institut historique (1), sont sans pagination , et se trouvent à la suite de l'ouvrage de Haultin, ayant pour titre : Figures des monnayes de France, 1619, in-4, ouvrage singulier, entièrement com- posé de figures gravées sur bois , très bien exécutées, sur \e recto seulement des feuil- lets, sans le moindre texte. Abstraction faite des deux planches dont il s'agit, cet exemplaire de Haultih est ab- ^loment conforme à la description consi- Snée dans nos bons catalogues ; ou dans les (i) Ces deux planches sont déposées dans les U'clùves de Vlnslitut historique , où plusieut? ama- leurs sont venus les Consulter. bibliographies le plus justement estimées, telles que celles de Debure et de Brunet ; il est par conséquent inutile de le décrire ici. Quant aux deux planches qui terminent cet exemplaire, et qui in ont paru digns de fixer l'attention de l'Institut historique , Tune, la première, est une reproduction des figures des deux premières monnaies de la page iij; des quatre premières et des septième et huitième monnaies de la pagev. } La seule chose à désirer sur cet objet , serait la connaissance du motif pour lequel cette reproduction a été faite , ainsi qu'elle vient d*ôtre décrite* J'avais pensé que cette planche pouvait — 1^6 — ^tre un errata , mais «ous quelque rapport que je n'ai pas su epcore découvrir. La seconde planche porte six ligues de caractères bizarres» probablement gravés sur bois avant que d'ôtre transmis au pa- pier par l'impression. Plusieurs orientalistes de Paris,, ^léjà consultés, ont déclaré quMl n'y avait rien d'oriental dans ces caractères. Les hellénistes y ont trouvé , çà et là , quelques imitations grossières de lettres de Talphabet cursifgrec. M. Hase ai cru ^connaître la date 726 à la quatrième colonne. MM. De Roquefort et Depping ont signalé un assez grand nombre de lettres des alpha- bets goths.et runjquesy notamment d^s l|i premièi'e ligne qui en és't presque toute for- mée; mais ces monogrames isolés ne peu- vent nullement s'arranger de manière à avoir un sens. Le signe III a semblé être celui dont. ]se sert le blason pour désigner les branches puip^es des ^ndes maiadiis. Les autres caractères , rappelant les for- mes de la balance, d'un arc armé d'une ilëchey etc. , ont paru appartenir à des si- gties du zodiaque ou à des caractères relatifs à Talchimie. Du reste , après de nombreuses recher- ches, le savant M.Yân-Praët a déclaré qne cet exemplaire était le itfii/ connu jusqu'à ce jour, où se trouaient ces singulières planches. M. Kuhnholtz prie M. le secrétaire-per- pétuel de vouloir bien lui faire Connaître le résultat des recherches que Flnstîtut histo- rîque se propose de faire sur le Jac simile ijui lui est'offert. H. "Kudnholtz, Bibliothécaire de la Faculté de Médecine à Montpellier , Membre de fe 1'" clas- se de rtnstitut historique. Bxipport sur le Fac-SimiU comnu par M* KuhnboUz^ Messieurs, Notre colley , M. Sfihiiholte , a < à la deuxième classe un fac-simHe d planches de l'ouvrage de HauUin , h Fibres des Monnoyes de Frcmce^ publié en 1619. La première de ew ches est fei tepreductron «de quelque* naiiss représentées dans les pag«s % < cet ouvrage : et la deuxième contî< lignes de caractères bizarres et indé( blés. Il s'agissait de rechercher que être le motif pour lequel la repro( 4e9 monnaies de la première plaocl faîte, et de savoir à quelle langue tiennent les caractères dont je vi parler. Sur le premier objet , votre rap n'a pu obtenir aucun ëclaircissemei faisant. M. Kuhnholtz pense que cett «bepeut être un errata; pour seprc sur ce fait , il faudrait avoir l'ouvra yeux afîn de confronter ces dessins ec Il serait possible aussi qu'on n'eût duit ces médailles que pour donne ques détails particuliers à leur égar qu'il en soit , cette question n'a votre rapporteur, ainsi qu'aux sa va a consultés y que d'un intérêt tov secondaire. Quant aux figures de la seconde p M. le baron Silvestre de Sacy les a nues cooinae étant de ces caractères m dont les Egyjgtîens se stervâient pou Us talismans. Il me présenta, en e ouvrage dans lequel nous vîmes , premières pages, des figures toi semblables à Villes du fac-i^imile, et pas à douter que lious n'y cq eussion - i27 - anplus^rand nombre, si nous avions vobla (bâner suite à nos recherches ; mais c'eût été uo travail ioulile pour la science, car ces caractères cabalistiques ^ inventés psur la supercherie^ n'ont été imaginés que dana Il but ée tromper la crédulité publique : jainais ils n'ont servi d'interprète à uoe Ifoguo quelconque. Nous pouvons d'autant ilûeux ajouter foi 4ce qu'avaiiceM. deSacy, que M. Bournouf fils et AL Gbainpollion ont émis la même opinion a ce sujet» BotreoDllègoe M. Éloi Johaoneaua pensé i|iie erbalement du congrès historique dont les séances viennent d'être closes à THôtel de-Ville. L'ordre du jour appelle la question de, savoir à quelle époque aura lieu le prochain, congrès. Après une longue discussion , à laquelle ont pris part, entr'autres membres,. MM Juste Houel, président du tribunal ci vil de Louviers, Bjuchez, Dufey (de TYon- ne), etc. , etc., il est arrêté que le Conseil sera chargé de formuler une propositiotk sur ce sujet. Lecture de M. Yenedey sur l'enseigne* ment primaire dans les domaines de la Prusse. «1 «•1 CHRONIQUE a- — L'Académie des Sciences sur le rap- port de la commission nommée pour juger les mémoires présentés pour le concours SDnueidu prix de médecine et de chirurgie fondé par feu Monlyon , a voté un encou- jj^l lagement de 2,000 francs à notre collègue ^/ IL le docteur Junod pour ses recherches il physiologiques et thérapeutiques sur les effets delà compression et de la raréfaction deTair, tant sur le corps que sur les mem- bre isolés. — Notre collègue M. Nestor Lhôte, qui a accompagné M. Ghampollion le jeune en ^pte et en NubiCi vient de publier sur les obélisques égyptiens une notice historique (1) qui renferme, sous une forme méthodique et résumée, tout ce que peut offrir d'intéres- sant l'élude de ces cu.ieux monolithes. Nous recommandons à nos lecteurs ce tra- vail, qui joint au mérite de recherches con- sciencieuses, des notions que personne n'a- vait jusqu*ici songé à réunir. Cette notice^ qu'accompagnent de nombreuses gravures sur bois par notre collègue Porret , et deux dessins pris sur les lieux,$e complète, quant à l'obélisque de Louqsor, par une inter;^^ (i) Paris > chezLeleux, éditeur> niePierr Sarrazia, 9.— Brochure in-S^ a fr* prétation ralsonnée des iniorîp|ioni qui couvrent 06 monumeat, et par teus les dé- taîl^ relatifs à Vabattage» au transport et au placement de Tcbélisque sur son piédcâtaK ^^ If . d^ Pontavica , ofticler à bord de la Recherche , vient de faire parvenir à sou^ parent i à Gaeifi i irne dç ces petites pirogues que font manœuvrer^ avec tant d'adresse et d*agilité j les Esquimaux du C anada. Elle a dix-sept pieds de long sur seize pouces dans sa plus grande largeur, et se termine aux deux bouts en pointe très efïilée. Sa profondeur est de bdit pouces. Elle est faite de peaux de rennes cousues ensemble, et appliquées sur une charpente extrêmement légère, puisque le tout ne pèse que qua- rante livres. Elle est accompagnée dsTavi- ron et des instruncos de p^h^ (to^ Esqui- maux. Qm n'y voit point de fer^ $i rcnoeption d'un harpon et d'une lame de couteau 3 lea clous et les chevilles sont en os ; le fîl et les cordes sont en boyau. Le travail de cette curieuse nacelle donne une idi^e du degré d'industrie auquel peuvent parvenir les hommes privés de toutes les ressource qu^ les arts mettent à notre disposition. — M. Denis , capitaine au long-cours , a adressé à la Société de géographie un rap- port sur la découverte qu'il a faite d'une île dans la Polynésie. Voici textuellement la partie principale de son rapport : c Le 27 décembre 1835, étant entré dans l'archipel dangereux desT îles du la Société, après avoir pris connaissance de l'îte de Cambier, me dirigeant sur l'île Hood, à dix heures du matin , étant encore dans le sud de cette ile^ et faisant route à l'ouest , la vigie cria terre , par le bossoir de bâ- bord , ce qui m'étonna , puisqu'aucune de mes cartes ne me signalait aucune terre dans cette direction, du moins à cette dis- I ance. Je gpuvemal'dessus , et à onze beur- res je n'en étais qu'à deux mille», reconnue pour une île basse et d'aiii due de douse milles environ , assez au milieu, les extrémités sud et non garnies de cocotiers, Jq n'a{ pu ééi aucune trace d'habitans ni d'embar sur la côte. J'ai déterminé sa positi' titude S. 21o 59', la pointe nord ; h tude 138" 32' 0. )> Nous ne voyons pas qu'on nom donné à lile. -^ Pans le^ Mémoires pul^liés p^K demie de pétersboqrg, oft en prouve M. Frahn sur l'écriture russ^ au (j siècle. On ne se servait point de pa de membranes pour écrire, mais on les lettres sur dn bois, comme c Scandinaves. Les lettres de Vécla que l'on donne pour être celui de W russe au dixième siècle , n*offlrent analogie avec les caractères slavons les runes que l'on trouve en Danem en Suède ; mais on y reconnaît une i blance complète avec les inscription fliçerei expliquées, que l'on rencon la route entre Suez et le mont Sina cnplions mentionnées déjà par un é qui les attribue à des chrétiens rendaient en pèlerinage au monastèr TransGgu ration. Tychsen avait ai gnaîé l'analogie qui existe entre Vt sinaîtfque e^. les earactères des I tiens connues d la Sibérie. — Les anglais n'on^ pas voulu re arrière de l'exeipple donné par M. d tyon. Un homme riche, lé^uan partie considérable de sa fortune, ] perfectionnement des sciences et Vi ration de l'ordre social^ le duc de ] water en mourant laissa 200,000 pour être distribués aux auteurs de leurs ouvrages, qui exposeraient les n : jotre les auvros de la création, et la puiv- cuieé€t la booté du oréateur. Le président de la société royale de Lomires» au jugement ^aqnel le Icalaleur s'en remelUit , chargea kuU feaYtna de oompoaer des ouvrages dans Mt esprit. Voici leurs noms: 1* M. Th. Gbalmers, sur les rapports des sbjels extérieurs avec h consti tution morale st ùOeUttiuelU de l'homnie; r M. J. Kîdd sur les rapporu des objets citérieurs avec la constitution physique de rhomme; V M. W. Weweli^ sur Tastronomie et la physique générale. ^ SirCh* Bell^ sur la main, son méoa« ■iime, eta 1^ M. (fH. Roget, sur la physiologie ani* wk ei végétale, ê* yu Buckland, sur la géologie et la mi-> V IL W. Kicby^ sur Tbistoire, les mœurs fit les instincts des animaux. 8* H.'W. Prout y sur la chimie, la météoro- logie et les fonctions de la d^^estion. C'est en 1829 q«e mourut M. le duc de Bridgewater, et tous ces ouvrages , dont U collection est connue sous le nom de Brid* ^water's treatiseSf ont été successivement composés. Il ne manquait que celui de Bf« Bsckland snr la géologie et la minéralogie, Co savant vient de le publier en deux volu** mes, accompagnés de 87 planches. Il y a lésni tous le» faits les plus curieux de pa- léontologie , et sous ce rapport son livre est bmeitlear résumé de l'état où la science fiit paorreBiM* — Un journal semi-officiel dît que le mi- nistère derinstractîon publique s'occupe de mesures qui auront pour résultat d'assurer Bon-seulement aux villes, mais à toutes les communes de France, une petite bibliothè- qpie composée de livres élémentsdi^ sur -^ ISl — toutes les Industries, sur tous les arts, et des meilleurs ouvrages de morale et de religion. €e dépôt de livres sers placé provisoirement dans les mairies de chaque commune , et l'on a calculé que les frais d'acquisition s'é- lèveront à un million ou douze cent mille francs. ^Le Journal de VAube annonce qu'une Société d'ingénieurs s'occupe de faire une carte géologique destinée à la description de tontes les naturesde terrains et à l'indication de leurs produits. A l'aide de cette carte» chacun pourra connaître non-seulement le sol qu'il est destiné à féconder , savoir les semences qu'il est snsteptîble de recevoir, mais s'assurer également s'il contient des couches recelant des eaax jaillissantes, des carrières de pierre, de sable, d'argile, des minéraux et autres produits géologiqi^^. —Lors des fouilles faites à Pomp^a, il y a qtielques semaines, et qui eurent lien en présence do roi dé Ifaples, on 6t une décou- verte précieuse, consistyi^ en 64 pièces de vaisselle de table en argent, avec lesquelles se trouvait dans le même réduit une serviette encore en parfaite conservation. — L'Église Saint-Loufs, au tfarafs, va être restaurée de fond en comble pour deve- nir une des plus belles de Paris.Dès l'année dernière oq a vu les ouvriers restaurer son portail ; cette année toute la sculpture, les colonnes, les pilastres, les chapiteaux et les corniches de l'Intérieur ont été regrattés à vif; maintenant les peintres sont occupés à Restaurer les peintures du dôme, lesquelles .eprésentent l'apothéose de Saint-Louis. — Nous venons d'apprendre par des let- tres d'Egypte que plusieurs des Anglais, les plus distingués qui demeurent dans cepaySy ont formé une association qui portera le nom de Société égyptienne , et dont le but sera de fociliter les recherches des savans qui — 132 ~ voudront explorer la vallée du Nil. Les pre- miers travaux de celte Société ont eu pour objet rétablissement d'une bibliothèque qui contiendra les meilleurs ouvrages que Ton a écrits sur TOrient. Cette bibliothèque sera placée au Caire, où elle pourra être consul- tée par les savans de toutes les nations qui affluent dans cette capitale de TÉgypte. fThe London Athenœum.J — Syngapore est une des plus intéres*- santes colonies qui se présentent dans4oute Thistoire du commerce. C'est une île qui. a trente milles de longueur sur quinze de lar- geur, située, en entrant dans la mer de Chine, à l'extrémité Est du détroit de cinq cents milles qui sépare Tîle de Sumatra du continent de TAsie. Syngapore n'est qu'une des soixante-dix ou quatre-vingts îles nui sont dans ce» mêmes parages, pour la plu- part inhabitées et couvertes de forêts vierges jusqu'au bord de la mer; il y a seize ans, elle ne contenait gue quelques pirates qui campaient motnentanément sur ses bords. Pendant les dix premières années de l'oc- citpation anglaise, sa population excéda douze mille habîtans , et^ dans les sept an- nées qui viennent de s';^cculer, elle s'est doublée et s'élève aujoura'hui à vingt-cinq mille. Dans cette période de sept années , ses exportations et importations n'ont jamais été au-dessous de un million et demi ster- ling. Ainsi, en moins de seize ans, ce poînt, sorti de l'Océan et des forêts, est devenu Tun des principaux ports de l'Orient et de beaucoup le plus actif dans les vastes pos- essions anglaises de l'Inde. Cela provient de son heureuse situation et surtout de l'entière liberté dont y jouit le commerce. Syngapore se trouve sur la grande route de communication maritime existant entre la Perse, rArabie et l'Indosjtani d'un côté » et les lies indiennes, Siam» Tonquin, i l'Austrasie et les côtes orientales d< rique, de l'autre. Son commerce se multiplie par la diversité des nations et d dont se compose sa population , oi marchands étrangers et les marins quentent son port. On y. parle troii tes chinois, trois des langues de V indien et trois de celles de l'Indosta compter l'usage fréquent des lan^ glaise, portugaise et arabe : sous ce Moscou même ne surpasse pas Syi On remarque, par conséquent, la m riélé dans les nombreux navires q ferme son vaste port. On en voit d sortes : depuis le navire solide, bie fin voilier d'Angleterre, qui vient deux mille lieues sur l'Océan, jus lourde jonque chinoise, qui, ayai réussi à tourner sa proue du bon c< descendue par les moussons sans sa barre, et le frêle canot du Malai tout frêle qu'il est, a apporté des de paradis, de la poudre d'or et d d'oiseaux delà Nouvelle Guinée, à i tance de deux cents milles. On pei rerque le commerce tant vanté < Sidon et Carthage n'était rien en raison de celui de cette place, qu'il huit ans aucun Européen n'avait foulé aux pieds. /7%c Specta — M. Featherstonhaugh , géolo^ Etats-Unis^ a fait , dans le haut Mis un voyage dont le bulletin de la So* géographie a récemment reproduit li relation. Arrivé à un village de Sîoux, Indj< confinent aux Chippewas, M. Feath haugh, grâce aux présens de tabac < aux sauvages 9 en fut très bien accu — ISS — danses furent exécutées eu soa tonhaugh, unétrepliîs rieur et plus porté bonoeur. M. Featbers^onhaugh donne quelques détails assez curieux sur les préparatifs de la danse des braves. La grande danse des braves ne doit être exécutée que par des hommes qui ont fait leurs preuves de bra- voure. M. Featherstonhaugh fut témoin de kor toiktte. La scène se passait dans une cabane de peau d'une dimeubion exlraor- dioaire. Quarante braises y vivaient , et il n'était permis à aucune femme d'y entrer. Uo Français, dont la femme était Sioux, y conduisit M. Featherstonbangh, et il y alla sans y être invité, comme on va quelque- fou i une répétition de théâtre. Quelle fut tanrprise de voir la hutte remplie d'hom- mes liervcux tout nus ! Quelques-uns lui tournaient le dos, d'autres le regardaient. Un d'eux , peint presque entièrement en rouge, était occupé à tracer des lignes sur la figure des autres et à peindre le tour de lears yeux en blanc j un autre donnait la dernière couche à trois robustes jeunes gens tout noirs, depuis leurs talons jusqu'au tommet de leur tête. Ces trois guerriers étaient ainsi distingués, parce qu'ils avaient enlevé dés chevelures slux tribus ennemies. Tout leur corps, sans exception, était frotté iienoir de fumée. La plus grande partie des sauvages était barbouillée d'argile rouge; d'auU'es, d'argile blanche; tous étaient marqués et tatoués d'une manière bizarre. Quelques-uns avaient un cercle noir autour des yeux, unis par une ligne à travers le nez, ce qui faisait l'effet d'une paire de lunettes ; d'autres éiaient baissés, arrangeant des plumes d'aigle et des ru- ^ns dans leurs cheveux. Ils étaient tous ^irèmement occupés et très gais, con- duisant les apprêts avec beaucoup de sy- ^trie. Je n'ai jamais vu , dit M, Feathors- au plaisir que l'Indien , mais il iaut être derrière la scène pour le voir dans son ca- ractère naturel. Lorsqu'il est grave et Indif- férent, c'est un acteur. î j . — Recensemens de Pctris, — Jusqu'au XV* siècle, il a été impossible de détermi- ner, même approximativement, quel a été le mouvement de la . population, de Paris. Sous Philippe-le-Bel, on la portait à 50,000: sous Louis XI , après l'expulsion, des An* glais, elle fut de 150,000 âmes. Vers le mi- lieu du xvie siècl^ elle s'éleva jusqu'à 200 ou 220,000 ; c'est alors que l'orgueilleux Gharles-Quint disait que Paris tournerait dans son Gand. Au commencement du siège de 1590, les guerres de religion l'avaient fait décroître; on dénombra cependant 200,000 bouches à nouirir. L i progression ascendante reprit sous llenri IV et sous Louis XIII Dans les dernières annccs dj règne de Louis XIV et les premières de la régence, elle parvint à peu près à 510, OC 0 individus; de 1752 à 1762 , el!^ atteignit 576 000 âmes; en 1775, les familles im . posées étaient au nombre de 71, 114. Sous le règne de Louis XVI, Paris possédait 600,000 habitans; en 1805, cette population était de 547,750 individus ;^ 1817: 715,966; 1827 : 890,451 ; 1851 : 774,558 : 1852 : 770,286. Aujourd'hui, en 1856 , cette po- pulation est montée à près d'un milliou d'habitans; c'est-à-dire que depuis 1805, dans l'espace de trente*un ans, elle a presque doublé. — Parmi plusieurs ouvrages récemmeuv: traduits en langue turque et imprimés à Gonstanlinople par l'ordre du Grand-Sel» gneur, le Moniteur ottornan cite la P//j^- siologie de M. Ghomel. La traduction en a été faite par Osman-Efifendi , fils d'un des principaux ulémas; le prix en a été Ûxé à 8 piastres seulement. ^— Encore de cruelles pertes qui viennent affliger llnstitut historique! Notre collègue, ie landgrave Charles de HesseGassel, beau-père de S. M. le roi deDa- nemarck, est mort le 1 7 août à Louisenlund, château de Plaisance situéprès deSchles^ig. Ce nestor des maisons princières de l'Eu-* rope était âgé de 92 ans. On lui doit une ex* plication fort ingénieuse du fameux zodia- que de Denderah et une histoire abrégée des guerres de Suède. Leijourvaux qui ont men- tionné sa mort semblent avoir ignoré une particularité très curieuse de sa vie. C'est à la cour de ce prince, dans Tantique manoir féodal de Gottorp , berceau de la maison de Holstein, que le fameux illuminé comte de St-6ermain, à bout d'aventures et dejongle* reries y vint chercher un repos et une aisan- ce qu'il ne pouvait plus espérer trouver dans la haute société du dernier siècle dé- sabusée sur son compte. Là St-Germain, pour se consoler de sa disgrâce, s'occupa mystérieusement dans les caves de Gottorp, durant plusieurs années, de cabale etd'alchi- mie; et quand la mort surprit inopinément l'illuminé qui, ce jour-là, avait sans doute oublié de boire de son élixir de longue vie, il venait justement de faire quelques parcelles d'or sous les yeux du bon landgrave qui souriait de sa folie. — Nous avons encore à r^refter le baron ., Fain. Attaché dès Tàge de 30 ant comme secrétaire intime à Napoléon, il sui- vit avec lui ce cercle immense de grandeur, de conquêtes, et bientôt cette série terrible d'adversités qui s'attachèrent au reste de la vie du grand homme. A la chuté de Napo- léon, le baron Fain se retira de la scène po- litique, et, ne pouvant pluspartager les des- tfnéeiï de son bienfaiteur, il pensa qu< un moyen de le servir que de retn événemens de sa vie, dont lui -mèm été acteur et témoin. Les quatre v de manuscrits qu'il publia sont des ves de cette époque. Attaché d'abord binet du roi en qualité de secrétair suite de la révolution de juillet, il ve reprendre ce poste, après avoir é^ dant générale de la liste civile, loi mort le frappa subitement vert 1$ de septembre. — Un autre de nos collègues, le hi Roujoux (Prudence-Guillaume) hom lettres, ancien préfet, est mort à Pa: octobre. De Roujoux était né à Lap le 6 juillet 1779. Après d'excellentes qui l'avaient conduit à TEcole polv que, et qui l'y avaient fait remarquei attaché, ea 1800, à l'expédition de 1 deloupe, $ou$ le contre-amiral La Une statistique du département de , et'Loire, qui est le ch^f- d'oeuvre de re de livres, attira sur lui l'attention mier consul. Il fut fait sous-préfet d puis de Saint- Pol, en Artois; epl 1812, préfet du Fer, en Catalogne, i nistra aussi en même temps le dépar de la Sègre. Méconnu par la Restaui il fut appelé, dans les cent jours, à fecture des Pyrénées-Orientales. A] révolution de 183Ô , il obtint la pr^ du Lot. Mis à l'écart une fois encore donna à ses travaux litléraîres dont vient de le tuer. Ses ouvrages sont ti ries. On lui doit une multkude de vei mans , malheureusement épars , ut sur les réifolutions des sciences et dest arts\ qui annonçait, dans un écrivs jeune alors, toute l'expérience et toi rudiiion de la maturité; un Dictio î^a/f^/i Justement estimé; une Trou % eoDèdetaddusedelâtèngue histoire étAn-- gftiën^ de Lin^àtd\ une savante et cu- rteusé histoire de Bretagne; une Ris- foirèpittoresqiiedfAnglélerrey publiée avec nôtre collègue tt. le baron taylor et M. tharles Nodier, tf. de Houjoux était uù homme de mœufs extrêmement douces et sociable^. Les membresde l'Institut histori- que (iérâënt en liii un excellent collègue^ d^uiiê exactitude exemplaire auX séances. — C'était pàf lés iiiéiiies qualités que se diUJngudit iiti aùife de nos Collègues que ta tkioiii/lént au8àid6fi'apt>ér Libért (François), dbeléiir liîédécfn , député de l*Orne, tneta- bre de TlAsUtut histoiiejùe et de la plupart âtt Sociétés Savantes de Normaildtô, né à ilUlçon vers 1*191, était fils d'un tfiédedn àlttiligtië de cèUô -sWXé, Il suivit la carrière dèWh péré et fut lorig-lemps secrétaire dU llliëttx Chaus^ler, (\\x{ l'ihîiia â l'artdiflicile dètéCûniiaitre lés inaladiésau litdu malade. ^ 1^16, api-èë avoir montré, lors de la resUuration , de vives sympathies pour la tH&illé des Bourbons , il reVintdans sa ville «atalé pratiquer la médecine, pluiét puut* ^liirëàson père que par un goût déterminé; bientôt mettaht son instruction à proGt , il ittdttde doitibrcux services à sa ville natale «t au département de TOrhe, puis il succéda Iwti père en qualité de médecin des hôpi- tlbx civils et militaires, fonctions qnll exerçait gratuitement. Cette générosité â ta- quelleune fortune honorable lut permettait de Mlivrer, fila prodiguait également à tous lés ItotIVres. Aussi ses compatriotes, pour lUi prôuverd'un^ manière non équivoque toute retendue de leur reconnaissance, le nom- laèrënt-iis député aux dernières élections , bien que ses vues politiques ne fussent {las tatièrement conformes à celles de tous les électeurs qui lui donnaient l^urs voiic^DOiié â'im esprit vif, Libertsedélafisa dans sa jf^- — 185 — nesse des ennuis de la médecine en se livrant à lapoésie et Ton connaît de lui quelques jolis vers entrés autre son Éptlre à un dmt. Mais depuis plusieurs années il s'était adon- né d'une manière sérieuse aux études histo- riques, et au milieu des nombireux manus* crits de l'historien L. t. Odolant-Desnos, dont il avait épousé rarrièré-petité-fillë, il mettait en ordre Une histoire des comtes de Rotrou et de Hongomméry. Malheureuse- ment là mort , en tranchant une existence si courte , ne lui a pas permis d'actievet un travail dont l^InstUut historique avait senti toute l'importanoe. Libert est dé^ cédé au sein dé Sa famille, à l'âge de 4tt ans. •>- On continue de découvrir, dans les foiitiles faites au jardin du .Luxembourg pour Construire la nouvelle chambre des paii^ , une grande quantité de poterie romaine; ces jours derniers, où a découvert toute la tète d'une ailiphoro qui permet de voir à quel point de perfection la poterie commune des Romajns était élevée; toua ces monumens de l'antiquité sont soi- gneusement recueillis et conservés. — M. de St-Genois, archiviste de la ville de Gand, vient de faire une décou- Terte intéressante dans une eollection de manuscrits relégués au rebuta il s'agit de plusieurs lettres deCharles-Quint^ de Mar- guerite de Parme et du duc d'Albci qui ne peuvent manquer de répandre des lumières sur une époque inUTcssante de l'histoire. — On écrit de Bordeaux : » Ce fut l'an 1619 que le célèbre cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux, ilt construire à grands frais la belle église de Saint-Bruno, monument unique dans ce département , surtout pour ses admirables peintures à fresque, pour la richesse de ses marbres et la beauté de ses boiseries ; on - 13« — y admire encore le uni des statues, dont quatre en marbre sont du goût le plus ex- quis. Le sanctuaire, presque tout en mar* bre, est un des plus riches qu'on connaisse dans ce vaste diocèse. > Les nombreux artistes qui ne cessent de visiter ce monument voyaient avec ■ peine sa prochaine ruine. Le temps, en ef- fet, qui altère tout, avait déjà altéré nota- blement la beauté et la solidité de ce mo- nument si précieux pour la religion et pour les arts. 1 Les travaux qui avaient été jugés néces- saires sont aujourd'hui complètement ter- minés. Bordeaux conservera dans toute sa splendeur ce magnifique monument.» — On lit dans le Toulonnais une lettre écrite par M. Mimant, au sujet de la collec- tion d'antiquités égyptiennes et grecques qu'il a rapporte'es d'Alexandrie. Celle col- lection est ainsi composée : 4*» Les quatre grands vases funéraires en albâire qui ornaient le tombeau du roi Psammetik II. 2° Une siatue, plus grande que nature , de l'hislorien Hérodote , en marbre de Pa- rcs, trouvée danslesxuines du Panium, à Alexandrie. 3^ Une jstatue en bronze d'Antinoiis, pro- venant des ruines de Ziflech. 4<* Une colonne tronquée, en granit rose , portant l'inscriptiofh monumentale des car- rières de Syène, qui a été le sujet d'une savante dissertation de M. Letronne, dans ses recherches pour servir à l'histoire de l'Egypte. 5<* Un vase en bronze représentant les attributs du culte de Bacchus. La perfection et le fini de l'exécution , qui décèlent la main d'un grand maître , le font regarder comme l'ouvrage original de Lysippe, fon- deur privéligié d'Alexandre-le-Grand. Cette composition a été rej^pduite sur. 1 colossal en marbre i connu sous le i vase de TVarvick. La nature du li< a été découvert fait supposer qu'il caché à la fin de la dynastie des L C'est au soin qu'on y a mis qu'il miraculeuse conservation. 6** La table généalogique et chro que d'Abydos , découverte en 18 M. Bankes, si bien étudiée, explic commentée par ChampoUion, et i universellement regardée comme le ment le plus intéressant et le plus p qu'on ait tiré des ruines de la vieille depuis la célèbre pierre de Rosette.. M. Alimaut donne dans sa lettre c tails intéressans sur le voyage d'expl scientifique qu'il a fait en Egypte ^ nonce que le gouvernement de ce pris des mesures pour empêcher dés l'exportation des monumens et aiil jets qui se rattachent à l'anliquite tienne. — La compagnie des mines d'An faire en ce moment une troisième Denain. Aujourd'hui, comme pendi travaux de la première gare, on dans les déblais, des fers de chevaux, semens, des débris d'armes, etc., q viennent de la bataille de Denain , par Villars, le 24 juillet 1712. Leî de Denain ayant été rompues par les çais, les troupes alliées furent rep< et acculées sur l'Escaut ; l'endroit • creuse les gares est un de ceux où li a dû être terrible : des traditions d rapportent qu'une grande fosse com dite saloir f a été faite en ce lieu après la bataille. — On annonce qu'une portion d'i micr fossile, trouvé dans les mêmes va partir pour le Musée de Douai , < — 137 i k ù a al- les sciences, ardiéologiques vient d'avoû* Ueu dans les environs du Puy, au village de MargeaiXy ou se trouvent les eaux miné* raies de ce nom. Les fouilles^ £aites pour la recherche des antiquités» sous les auspices de la Société académique du Puy, dirigées par MX* Hariole, Duvillard et Bec -de- Liè/re, ont mis à découvert les ruines d'un temple romain orné de chefs - d'œuvre de sculpture et des marbres les plus pré- cieux. Nombre de fragmens d'architecture ont été recueillis» chapiteaux» fûts» bases 4e colonnes» poteries» bronzes» etc.; une tête de. naïade coiffée de plantes aquatiques, trois. Gupidons ailés» dont l'un est intact» la tête couronnée de fleurs» assis sur un au** tel dans l'attitude d'un pécheur à la ligne,* un autre couronné de fruits et de raisins , jetant un épervîer; le troisième couronné d'épis et de cerises.Ges trois Gupidons avaient probablement un frère couronné de gla- çons. Ces statues, de trois pieds et demi de haut» sont admirables pour le style et la grâce; elles sont du meilleur tempr de la sculpture romaine. Il a encore été trouvé deux dauphins^ ces amis de Vénus» la tête basse, la queue entortillée» comme on les .trouve représentés dans des médailles ro- maines; enfin les restes d'une grande cuve. (^Gazette d'Auvergmt)^ — Une statue de femme» à corps de chien ou de sphinx» paraissant d'une haute apti- quilé» a été trouvée dernièrement à JNantes» en déblayant un ancien mur d'enceinte de la ville» dans l'emplacement d'une maison que l'on bâtit rue Royale. La tête» remar- fiofacture des Gobelins ou d'à ulresf bien ~quable par soncaractère»esî bien conservée; plus ancien nés et qui sont demeurées dépo- la forme et les détails du corps rappellent ^ au Louvre. les statues d'isis et d'Io» et peuvent faire AiiGBÉoLOGiE : Arhtiquités romaines, présumer qu'elle est égyptienne. Sous la *^ Uœ découverte des plus précieuses pour partie Inférieure du corps on remarque tmosportée sttf.les Toitu;^ d'artillerie par Tordre du ministre de la guerre. Le palmier dont il s'agit n'est pas un palmier» c'est la représentation d'un végétal de l'espèce des joncs» d'une taille prodigieuse» et qui avait c^ de particulier, dans la mine où. il a été découvert» qu'il se trouvait plaoé vertlcale- menu Le point le plus curieux de cette pé- trification est sa longueur» et les minera- légistes le verront avec peine partagé en plusœurs morceaux; cependant» pour sa- tisfaire à toutes les exigences» la compagnie d'Anzin s'est décidée à partager cette curio- sité naturelle entre le Gabinet des mines de Paris et les Musées de Douai et de Yalen- denaes. —On écrit de Pau que des travaux con- sdinbies vont être entrepris au château de Henri IV. Un architecte a dressé sur les iieox le • plan de toutes les réparations qui fiont nécessaires. Entre autres des plus considérables, Tancien bâtiment de la monnaie» séparé dans d'autres temps du château » doit être rattaché à l'édifice dont il a dû faire originairement partie. Tout ce qui est de construction moderne au châ- teatt vâ disparaître ; et ce vieil édifice, le seul monument que nous possédions» va reprendre' sa couleur anlique et sa robe sécutaîre. Tous les appartemens seront garnis de meubles conteinporains du châ- teau, et Ton a recherché dans toutes les ré- sidences royales ceux qui peuvent avoir appartenu à Henri IV ou qui ont pu être à ion usage. La tour sera restaurée et serf ira d'habitation aux «ens de service. Les salles 8«rx)nt tapissées avec des tentures de la ma- deux irailgéès de màméllcl ; cotte pàrticiH te coiiseil 'général^ a fbfidé dis h likrité vient à l'appui dd notre «pinioiii Cette statut MbVftit probablement à l'oHi»* môat d'en toiâbôfto^ Ge u'dtt pa» la phri mfbfé antiquité dàeotivfreaiur cet etapUN a^mtk ipiîf êepulik Tâfièleti tëâipld Ûê YoIiaVitlB, >ur lé tetti^a de rd^lidlé Safti(4 Pfërm, J4isqâ« Veràilaplacede là Ftéfèaur%^ aaît ut) cimetière du'iéiflpft^ la d* sidus des$ personnes les plus honorables de ce canton» Une souscription s'y est or- ganisée; elle n permis d'acquérir un cer- ;taiiî nombre d'ouvrages, et Mi le docteur Ôamoyer lui ayant fait don de 60 yolnmes, il en résulte que cette bibliothèque se cotoposé de 308 volumes* La direètion en est confiée à ]ff. Hannîon^ instituteur capa- ble et zélé propagateur des choses utiles. I^ rapport qu'il a fait aux associés fonda* teut'a d& cçtte bibliothèque porte qu'en un an 860 volumes ont été mis en léeturè. t)ans ie département de laUeurlhey l'ad- ministration, au moyen des fonds votés par qalBS d'Instruction pHiûaire dttus 1 lieux de canton} elles aottt cotop 87 volumes qUi ne servant qu'aun teuraet à ceux dé leur) élevés qu giieitt^ Un règlement poar nm |N bliothèques a été arrêté par M • 1 de la Meurttio et par H. le recteur cadémie dâ Nancy* Le local sem premier abord, i^ne chose difticili ver ; mais il faut remarquer qu'un ^b^U0 qisntonnale ^ fût««lle cofti 50Q volMfues^ n'occupe qù'Uti esjiWi pieds superficiels, et ^u'ii n'est ] n»alri€ ou d'école, dans uii chèl canton, où Ton ne puisse trouver convenable pour j^aeer cët^e qlij livresi jLa fonction de bibliothécatr tient de dr<^it à l'instituteur da : plus central ou dq çhef-iieu de les deux prolongemens osseux Dl du front, comme des cornes en- orbites ; 4° la forme et la direction du nez s'élevant beaucoup au-dessus lufreio, et s'avançant en arc sur les s externes ; 5° sa grande solidité , sa devant des orbites; et 6^ le grand angle que fait le plan de la surface triturante des mo- laires avec le plan de la base du crâne. Vue en profil, la forme et la direction des cor- nes, leur élévation et la courbure des os du nez, donnent à cette tête un caractère bieh différent de celle de tout autre animal. Le nez ressenible un peu à celui du rhinocéros; mais cette ressemblance n'est pas réelle et provient seulement de ce que le museau est tronqué. En la voyant de face, la tête est comme en forme de coin , car c'est an vertex qu'elle est le plus large , et- dé là elle s'amincit graduellement jusqu'en bas ; les dents ont la forme générale des dents du bœuf on du chameau y mais sur une plus grande échelle. ( Philosophical hiagatine, sept, ) — Philologie : DécoiH^erte des memus" crits de Roger Bacon. — L'Académie des sciences morales a entendu une communi- cation verbale de M. Cousin, qui a annoncé qu'il venait de découvrir des manuscrits très-importans pour Thisloire de la philo- sophie scolastique : ce sont des manuscrits de Roger Bacon. M. Cousin ayant fait faire des recherches dans les vjlles de Douai et de Saint-Omer , où existaient des collèges d'Anglais, ces recherchet» ont été couronnées de succès. On ne connaissait jusqu'à présent que la première lettre adressée par Roger Bacon à Clément IV, et que Bacon a intitu- lée Opus majus. Roger Bacon fit un nou- veau travail qu'il adressa au pape sous le nom d*Opus minus. La deuxième lettre étant restée sans réponse , comme la pre- mière. Bacon refondit une seconde fois son travail , et l'adressa au pape sous le nom d*Gpus tertiuni, VOpus majux a été pu- blié à Londres en 1820. On possède^ en Angleterre, un manuscrit de Vûpus minus ^ ^ 140 - et Ton croyait jusqu'à présent qu'il n'en existait pas d'autre. M. Cousin vient de dé- couvrir^ à Douai, un manuscrit qui en ren- ferme un fragment considérable. L'ouvrage n'a pas, selon lui, une très grande impor- tance; il n'en est pas de même de VOpus tertium , que l'on peut considérer comme le dernier mot de Roger Bacon, et dont M. Cousin vient de découvrir un manus- crit , le seul qui existe en Europe. En ou- tre, il a découvert à Amiens un^ autre ma- niiscrlt de Bacon , dont personne ne soup- çonnait Texistence : ce sont des questions sur la physique et la métaphysique d*A' ristote. Ces trois manuscrits , sur lesquels M. Cousin prépare un mémoire, éclaireront l'histoire de la philosophie scolastique , et nousapprendrontà juger si Roger Bacon est réellement , comme on l'a prétendu , l'in- venteur du télescope, du microscope et de la poudre à canon. — Le 4 septembre , le sultan rassembla ses principaux cadis et ses odalisques favo- rites , et après leur avoir fait rapidement le récit des diverses réformes qu'il avait ac- complies dans sa cour et dans l'État , il les assuraque depuis long-temps il sentait la nécessité d'affranchir leur sexe des chaînes dont les chargeait une barbare coutume, fondée sur des idées ridicules et sur des pré- jugés vieillis; qu'en conséquence il les af- franchissait de l'emprisonnement perpétuel dans son palais , et que désormais elles pourraient, quand il leur plairait , fréquen- ter les promenades publiques du Bosphore. Il est plus facile d'imaginer que de peindre l'agréable sensation que les paroles du sul- tan ont produite sur son auditoire. Les oda- lisques se sont jetées à ses pieds qu'elles ont baignés de pleurs. Peu de minutes après elles voguaient en bateau vers Hunkiar- Skeliessy. Cette innovation dans le harem, jointe au changement qu'a éprouvé la con- dition sociale des femmes en Orient depuis douze ans, doit être regardée comme une cir- constance importante , en ce que c'est une indication de plus de la probabilité de voir tomber l'un des plus grands obstacles aux progrès de la civilisation dans le Levant : l'exclusion des femmes de la vie sociale. {Morn'mgPost.) — Une pièce d'or, dont le diamètre ap- proche de celui d'une pièce de 5 fr. ^ a été trouvée dans les matériaux de la maison que l'on vient de démolir à l'encoignure de la rue Poht-Mortain, à Lisieux. Sur une des pierres provenant des débris de cette habi- tation^, on lit, fort bien gravée, la date de 1181. La fondation de cette maison re- monte-t-elle à cette époque, ou ne serait- ce point plutôt une pierre empruntée à un bâtiment plus ancien? Nous le croirions, car en 1181 on n'avait pas encore songé à bâtir dans le quartier où se rencontre ce lo- cal. La pièce doilt il s'agit a une ligne d'é- paisseur, et pèse 1 gros 55 grains. On n'y peut découvrir aucun millésime. Les ca- ractères, les léopards , les fleurs de lis, an- noncent que la pièce appartient au com- mencement du xY^ siècle , époque où la France et l'Angleterre étaient soumises au même souverain, Henri Y ou Henri YL ( Le Normand , journal de Lisieux. ) — Une lettre de Vera-Cruz , du 8 sep- tembre, rapporte qu'une ville d'une éten- due fort considérable, ensevelie par la lave, a été découverte à cinq lieuesde Jalapa, par un berger qui allait à la recherche de quel- ques brebis égarées. L'histoire ne fait aucune mention d'une ville située dans cet endroit. On y a envoyé des troupes de Mexico , et le gouverneur de Yera-Cruz est sur le point de s'y rendre pour guider les fouilles qui vont avoir lieu, dans -- 141 la persuasion où Ton est d'y trouver des trésors considérables. / — Notre collègue M. Sieurac, professeur de dessin au collège de Sorrèze , ayant vi« »té , pendant ces vacaoces , le musée de Toulouse f nous signale dans la notice fort bien faite par M. Roucoule des tableaux qaMl renferme > le passage suivant : t ( Co- I lombe ) Du Lys , élève de Ghalette , I ( Ecole de Toulouse ) ; n^ 244. Hérode I oi^donne de mettre l'habit blanc à Je- I sus, — Du Lys descen jait de la famille I de Jeanne d'Arc. LesgeiKilshommes lou- I loHsains voulurent lui faire' défendre de I prendre aucun titre , comme ayant dé- 1 n^ en cultivant la peinture. Un arrêt ) du conseil décida qu'il pouvait continuer » d'eiercer l'art de Raphaël comme com- I patible avec la plus haute noblesse, t • -Cet artiste devait vivre vers le milieu du :> 17e siècle , son maître Ghalette étant mort i à Toulouse en 1645. — Société plUlantropique. -r- Prix pro- posés en faveur des Mémoires qui auront le mieux établi les bases et les conditions d'association applicables aux sociétés de se- tours mutuels et de prévoyance. La Société propose un premier prix de 2,000 francs , et on second prix de 1,000 fr. aux auteurs des deux meilleurs Mémoires qui donneront une Solution satisfaisante de ce problème moral ainsi posé : a Déterminer quelles sont les conditions qui doivent servir de bases taxréglemens des sociétés de secours mu- tuels et de prévoyance 9 dans le triple but qu'elles se proposent, d'accorder aux mem- g^,^^^.,^^ ^u^ du Grand-Chantier, no 13. bres de l'association : l® Des secours tem- Les auteurs devront tirer leurs conclusions de l'examen approfondi de toutes les ques« tions qui peuvent intéresser ce genre d'as- sociation. Tels sont: les chances de vitalité, de maladie et d'infirmité, suivant l'âge et suivant l'influence qu'exercent sur les in- dividus l'emploi de leurs forces, leur ag^ glomération dans les ateliers, le genre de leurs travaux, soit dans certaines professions considérées sous un même point de vue, soit dans quelques professions exceptionnelles; les conditions d'admission et les droits de réception , fixes ou gradués , à exiger des aspirans; les cotisations hebdomadaires ou mensuelles; la quotité de ces contributions mises en rapport avec la journée de travail, avec le nombre des membres et leur âge; la division des cotisations eu deux parties > applicables, l'une aux secours temporaires, Tautreàla formation du fonds des pensions; la quotité du secours à accorder aux mala- des, proportionnellement à la cotisation in- dividuelle; le taux de la pension, et, rela* tivement aux droits des sociétaires à ce der- nier secours, l'âge , le nombre d'années de cotisations nécessaires pour l'obtenir; ce qu'on peut accorder à l'infirmité précoce , si l'infirmité peut seule faire acquérir les mêmes droits que l'âge déterminé \ les droits des veuves et des orphelins à des secours une fois donnés , soit viagers à l'égard des veuves, soit limités jusqu'à un âge dé- terminé à l'égard des orphelins; enfin le nombre des membres nécessaires pour que, dans les hypothèses données, une société puisse se maintenir. Les Mémoires devront être adressés, avant le 1*' octobre 1838, au poraires en cas de maladie; 2o Des secours permanens sous la forme d'une pension , dans le cas d'infirmité ou d'âge très avancé; 3«De8 secours aux veuves et aux orphelins. » — Société médico-pratique de Paris-^ Elle propose une médaille de 300 fr. pour la question suivante : « Faire connaître la valeur des purgatifs dans les maladies ai-* — 442 fpjièBy étadier leur iâode d'action , ptréciser l'opportonîté et la Mesure de leur emploi. » Adresser les Mémoires , avant le 1^ octobre 483Sy M, Gasenaré, rue Satnt-Anastase ^ n® 9. — Le prix proposé sur Tlritis a été partagé entre notre collègue M. Oarron du Tillards et M. Florer de Fiavie, et une mé» dailleft X. Pamard d'Avignon. — Société royale des Sciences, Lettres et Arts de Nancy'. — Prix proposés pour 4837 : 300 francs pour le recueil le plus complet des chants, des airs nationaux él populaires , qui, avant la domination fran- çaise, étaient répandus dans la Lorraine. On fera connaître, autant que possible, To- rîgine du morceau cité, le fait historique , l'anecdote qui lui a donné naissance, la coutume, la tradition qu'il Mppelle, etc. — Pour 1838 : Description géognostique du déparlement de la Meurthe ; l'Académie In- dique deux endroits qui méritent une atten- tion toute particulière : Lunévilfe, o& Ton a reconnu un si grand nombre d'ossemens antédiluviens, et Dieuze, où se trouvent des mines de sél gemme dont l'étude peut ame^ nerd'importantes découvertes. Elle rappelle atkx littérateurs les sujets d'éloges des illustres Lorrains^ et particulièrement de Clandé Gelée, dom Cal met, madame de €raflSgny , Palissot, François de Neufcbâ- teau , BoufSers , Ghoisenl^GoulTier, Mory* d'EIvange. — Enfin, elle renouvelle les questions de topographies médicales des arrondissemens de Nancy, Château-Salins et Sarrebourg. — Société des Médecins de Saint Pé" tershourg.-^Vrïx proposé. Cette Socîêtéde- mande qu'on soumette toutes les histoires de malades qui se trouvenl dans la littéra- ture homœopalhique à un choix et à un examen critique propre à faire ressortir de ces observations» le plus clairement possible. ta'mârebededévieloppemeat» tut ses et de genres entiers d'affbcthni logiques que des maladies considéi de leur connexion avec le syslè Mémoires, écrits en langue latine, être adressés avant le 1$ {^7 juilh à M. Fuss, secrétaire permanent d demie impériale de Saint-Péterbou — La pluie qui nous inonde depi ques jours est un de ces nombreu météorologiques que nous subiss trop en connaître la cause. Quan cheresse nous menace , nous ne m pas de l'attribuer au défrichement déré des forêts ; mais d'après les c recherches de M. Morcau de Jonnèi gnées dans les mémoires de l'acac Bruxelles, il ne paraît pas, que plaines, les forêts aient aucune 1 sur la quantité d'eau qui tombe a ment ; mais il n'en est pas de m montagnes et même des collines, positions les bois arrêtent les nuagi forcent, en quelque sorte, de se en pluie ; ce n'est qu'à la proximit rets qu'il faut attribuer l'âbondan pluie qui tombe à Gènes, à Trîestc ni se et à Lucques. Au moyen de Tudomètre , vas< pour reconnaître la quantité d'eau dans un temps donné » on s'est asi plus on s'élevait moins on recueillai ainsi un vase placé à 40 pieds de reçoit moitié moins d'eau qu'un vs blable placé sur le sol. La raisoi fort simple ; dans un temps de pli est chargé d'autant d'eau qu'il peut porter : la pluie qui vient d'en haui sant successivement dès couches de plus humides, détermine la préci de l'eau tenue en suspension. H. Fleurfau de Bellevue a publi< 8tt}cl qéf itoas wmpé otoé nMiee très Inté- resMQte , à reeeaélon ée h dimintitfon des sources dans le Foftoo. Ce n*iest qne depuis 183Ç qqç la sôcberessQ s'ost fait senUr d^ns Iç psgra pu elte devint q^e vraie calamité ei^iSSS. D'après les ob^çr votions faites pen- dant les Uent^eux £^ns qqi ont précéda I8i5, çn voH que durant les huit mois, ckff^vrîer à $içpteiQbre, le temps où il pleut, k iQoinv» U quantité d'eau recueillie cha- que moHi a été de S^O lignes 3[10. Pendant les autres mois de Tannée on en recueillit 32 SilO lignes pendant la première période, et sectfeaient n 5^10 dans la seconde ; e*e8t doue «ne dHfêrenee de 2S pour cent entre ces deux périodes pour Talimentatlon fasoorces. On a reconnu qu'il pleut plus souvent lé jour que la nuit ; le contraire a lieu entré les tropiques , d'après les observations dp M. Boussingault. En général, les pluiessont ^ plus fréquentes dans le» piQrMJbfiiidft, et on peut affirmer que la pluie devient de plus éh |>los àbeiadanie à mesure que l'on s^ap- proche de l'équateur. CaphélicaB^èBe dq mêine ordre, et qui n'a pas moins exercé la sagacité des plijsîcieus, c'utUi ro^uée, l^a société de physique e;(pé- rimentalede Rotterdam avait proposé un ppx pour une nouvelle théoiie de ce phéno- mène o^éorologique i M. Yan Roosbroeck, de touvàin, a envoyé un mémoire qui a été oouronnné et qui vfent d*être publié. En liki TcaiimitJDMi et les firiiicîfiileti conclu- sions : h^ Isk plus haute sintiquité jusqu'à nos jom « o» savait svcQiSi^ivement admis trois hypothèses pour expliquer la formation de la rosée ; Dans la première, elle était regardée comme une pîoie fine tembual ë» eiel. ^tm^^*û eu était ainsi ^ tous tes coips de- 143 ^ vraient ôtre également humectés par la ro* sée, ce qui n'est pas. On a dit ensuite qne la rosée montait de la terre sous forme de vapeur. Dans cftcas, le dessous des feuilles de?rait être ptus mouillé que le dessus , et cela n'arrtire que très rarement. Une troisième hypothèse entreprit de concilier les deux premières, en disant que là rosée provenait en même temps et de Patr et de la terre. Dans ces trois explications , on regardait le refroidissement de Tair comme la condi- tion indispensable de la formation des mé- téores. En ^S14, M. Wells proposa une expli- cation plus scientifique; et qui fut généra- lement admise par les ptiysîciens. Dans celte hypothèse ce n'est plus le refroidissement de r*ir qui produit la rosée , comme on le disait auparavant, mais le refroidissement • |Nirf«yoiiiieflBieiitdêsciDÎrps sur lesquels^elle vient se déposer j refroidissernent qui ne serait plus là conséquence , mais la cause de la précipitation du Ûuide; Et cémme preuve de son opinion M. Vfells établit : lo que dans certaines circonstances les corps deviennent plus froids que l'air, sans néanmoins se couvrir d'humidité; 2* que le ftoîd qui accompagne la rosée n^est pas , à beaucoup près, proportionnéà la quantité de fluide précipité. M. Roosbrbecka attaqué ces propositions par le raisonnement et par Texpérience : nous n'entreprendrons pas d'exposer tous sesargumens, l'espace ne nous ne le per- met pas. Mais voici en somme les faits dont il déduit sa théorie : Teau qui est contenue dans l'atmosphère est la souree de tous les météores aqueux , et il n'y a pas {>lo9 de râûson pour attribuer la cause de la rosée p( des brouillards au refroidissement des — 144 — corps placés à la surface de la terre, que de lui altri|)uer la cause de la pluie ou de la nage. Tous ce9 météores sont, des phéno- mènes atmosphériques entièrement indé- pendans de Taction de la terre ; les instru- mens nous indiquent qu'il se passe dans Tatmosphèi^ quatre phénomènes remar- quables : 1^ aspiration ou raréfaction de Tairavecou sans formation d'eau. Tune et l'autre accompagnées de diminution dans la température ; 2<> refoulement ou affais- sement de Tair, avec ou sans déposition d'eau, l'un et l'autre accompagnés (t aug- mentation dans la température. Ces quatre phénofnènes, dépendans des marées at- mosphériques y observés depuis long-temps par les physiciens , mettent sur la voie d'expliquer non-seulement la rosée et les neige; iU rendent également comp différentes circonstances qui accomp la formation de ces météores. Le calorique joue un très gran dans ces phénomènes, il agit dans t< ' ■ • ■ .' corps d'une manière triple : il do forme, il maintient le volume, il r température. Or l'eau contenue dan à l'état de vapeur se condense en sous forme liquidéylorsqu'elle vient à son calorique, soit de forme, soit de pérature. Ceci est tout-à-fait analogue: à ce < passe dans la machine.pneumatique; on y raréûe ou qu'on y comprime on y peut produire de la rosée et du b lard avec les mêmes circonstances qu< brouillards , mais encore la pluie ou la la nature. BULLETIN BIBUOGRAPHIQUE. Petite, histoire ancienne, 1 vol. in-- le même. Petite histoire du moyen âge^ 1 vc 12, par le môme. Petite histoire de France, 1 vol. î Le Ménestrel j journal musical , grand in-4L. par M, J. L6vy. Mémoires de la société royale d' émula-- Uah d*Abùeville , années 1834 et d855, 1 vol. in-8. Voyage souterrain , brèi^es notices sur des édifices sculptés dans les roehcrs par le même. des Deux "SicileSjf 2 vol. in-8., par M. le Annuaires statistiques et histotiq^ docteur Ciuseppe Sanchez. Doués pour les années 1855 et 18! RecJierches sur la nationalité alleman- vol, in-8., par M. Laurens. dey 1 vol. in-8., par M. Lorlet. Petite histoire romaine, 2 vol, in-12, par M. B. Xrouillet. Petite histoire de la Grèce, 1 vol. in-12, par le même. Petite histoire sainte, 1 vol. în-12, par le môme. Histoire de Niort, 2 vol. în»8. M. Briquet. Examen critique du système phrèn que, 1 vol. in-8., par M. le docteur C Fastes de la France ^ un beau vol folio, par M. Mullié. CH ^sassat m II Le secrétaire perpétuel y Eugéhe de M0P9GLA1/ ~ lit ^ MÉMOIRES. PÉRENCES ARCHÉOLOGIQUES SUR LES ANTIQUITÉS DE PARIS. (Prenier article.) PARIS AVANT L'iTABUSSBKEMT PK LA MONARCHIE. ; monumensdeThèbes, de Louqsor, iak, de Denderah, d'Athènes et de izcitent encore aujourd'hui la eû- tes voyageurs; si ces villes'qui furent 3 ont exercé la plume des historiens lyon des artistes de tous les temps »utes les nations, la T^e de Paris, qtiîtés, ses mœurs et ses monumens it aussi l'attention des hommes ins- t plus particulièrement encore celle babîlans. On sait que, généralement t par une puissance plus forte que )mme, soumis à son imagination, a t la Yolonté de s'éloigner du lieu vu naître ; c'est alors qu'indifférent monumens qu'il a sous les yeux ; ant pour les sciences et les arts qu'on autour de lui; froid au récit des i la gloire nationale;, fatigué de ce )lt tous les jours sans chercher à le ire, il se transporte au-delà des our admirer les ruines des villes que » ou la guerre a fait disparaître, li, les monumens des arts qu'il re- 6 loi paraissent d'autant plus dignes d'intérêt qu'ils sont éloignés de lui par plus d'espace de temps et de lieux. Je ne pense pas ainsi, et j'ose espérer qùè ce que je vais dire des antiquités de Paris ne pa- raîtra indifférent ni aux étrangers; ni aux Francis, ni aux Parisiens eux mêmes. C'est eu vain que l'on chercherait des renseignemens positifs sur les commence- mens dé la ville de Paris César et Strabon la nomment Leutetia\ Ptolémée Leuca-^ tacie et Lutèce. Aucun de ces noms diffé- rens, considérés avec raison comme dérivés du celtique, ne lui est resté; on la désigne au- jourd'hui par le nom de Paris, tiré de ta dé- nomination que Ton donnait à ses habitans, Lutelia Parisiomm. Luteiia ne yletit pas plus du latin liUum^ qui signifie de la boue, que Paris ne vient de Paris, fils de Priam ; on l'a cependant cru, et cette opinion ridicule, qui a fait le sujet d'un poème, s'est même propagée long-temps à Paris. Murât, confesseur de Louis XII, chargé de prononcer en 1514 , dans l'église Notre-Dame, l'oraison funèbre d'Anne de Bretagne , fit descendre cette 10 — 15t princesse de la famille de Priam; puis ar- riyant aux Romains, qui reconnaissaient les Troyenspour leurs ancêtres, il la dit pa- rente de Junius Brutus. Cette reine étant morte à Tâge de trente-sept ^m % ïl fiilt«> cateur conclut qu'elle méritait trente-sept épitaphes pour un pareil nombre de trente- sept vertus qui lui avaient servi d'autant d'échelons pour monter au cieL Fw we auket dU; goftt q^ r voyez^ nuK^ieurs» i^aque j^KioQl» chacpvQ vUlo^ et c^ue bQiii:gade %«! |(9aM^iqui(i(«i>90^ étjfm^oloi^lei^ enfin» )lbTiUe4^PW9.o>paat 4tôpt«ft^i^empte que, Wlb««^tiill 49» ÇQ^i^ictjW^s: de «e» dMr ^'wMt «infit )KHiriid U vopvu CeUe cr suj^stitJQUfift et romaue^que nous nm deirinde^ii et si je vous en pajrle «leurs^, c'est qu'elle s'est répandue le peuple de U Gaule.;, elle a -pénét) qv'4 F^is; elle a donné uaissanici fiHile^ dei BjL^nuBAens pl^s singuliera quQ les attires., A Clerm^nt en Auv on voyait un ba^ relief en pierre U .^rtaip^ieftj^ i^epr4sentant, suivant - 1*1 -^ i i ( \ remplissant mi sabbat les fonctions de prê- tresse, oe qa^exprime une couronne de fleurs qu'elle asor la tête; je possède le des* sin de ee bas relief curieux. Je reviens à Lutèce. Elle était véritable- ment la capitale des Parisiens et l'entrepôt général du commerce qui se faisait sur la Seine y l'Yonne , l'Oise et les rivières envi- ronnantes, rfous avons des monumens qui Tattestenti La partie du nord était couverte d'un bois et d'un marais; plus loin s'éle- . vait une montagne sur laquelle on avait consacré on temple au Dieu Mars ou à JSé- ntf. €ette montagne fut appelée Mont de HvSy Mons MarijTum depuis le martyre 4e Saiot-Penis et de ses compagnons , et infiapar corruption MontrMartre. Non loin delà était une autre montagne sans au- cone construction , dont le nom primitif s'est perdu ; elle se joint à un petit monti- cale nommé èutte Saint ChaumonL Oa • aîé l'existence d'un tevple ancien S» te bvtle MoBt-Martie; ^pendant on niteiiQamà droite et à faucba, en en-* tNdU àâtm i^église, bâiie sur les raines de l'ancien temple^ des ooioMiei antiques et UsAf» iuûr et blanc, désigné dans la âo- •ndaiura dea marbres par le nom de graid tmiique ; on les a , par ignonmce» awffrCesd'vn badigeon inakantlapierre, el «'aalpnr baeard que f en ai lait la décou- vntÉ. Dans un vaste local , près de féglîs^ iè€st placé le télégrapbay et dont la cons^ tmetisii parait dater du temps des Romains, fal rm plmsieurs colonnes dequînote à sem lieds dd bttuty c& marbre blanc grec et en iMrbie rouge amande , imitant celui que nous noQunons de Campan ; elles sont éga- liofintaatiqnes» et paraissent avoir ap- partsniaà Vanden^difios. Ce ne sont pas l>ili)Wiliid4>ris prtajen» qu» j^at mmacHiués sur le même terrain qu'il serait [bon dt fouiller. Les antiques fragmens en marbre décou-> verts dans la rue Vi vienne, dont il sera parléy ainsi qu'une tète de Gybèle en bronse, re- tirée des fondaticms d'une andenae tour » près de la pointe St-Eustacbe, sont la preuve incontestable que depuis Tinvasion des Ro< mains on avait construit des maisons de plaisance sur ce terrain -là; on a égale* ment trouvé un autel sculpté , en marbre y dans les environs du Palais de Justice. Le côté du midi offrait un pré très vaste, ainsi qu'un bois et un mariÉs. Au milieu du pré était un temple d'Isis sur les ruines du- quel le roi Ghildebert l^ fit élever l'église de Sâint-Germain , qui reçut Tépitb^ de des PréSf à cause de sa position ; son fon dateur l'avait consacrée sous le titre de SaùîtnF^mcenL En suivant le même plan de Paris^ traoé d'^rès les aneiennes cartes du diction* naîre de la pobce de Lamarre, on remarque qœ les temples sont accompagnés de plu«» sieurs habitations séparées. Cet usageest df la plus baute antiquité ^ on en Croove des exemples iréquensenEgypte.etdansl'iiKle; ors babitat ions étaient probablement des es-» pèces de presbytères où logeaient lesprèlres^ les sacrificateurs, et où Tod déposait les cfaoseis à l'usage du culte. Une découverte faite, il y a plusieurs années, et d^nt il sera IrienKyc parlé , semblerait confirmer cette opinion. Quoique les cartes dont il vient d'être question, ne soient plus considérées comme authentiques, elles ne sont pour- tant pas à dédaigner; puisqu'il s'est trouvé des antiquités sur les lieux qu'elles indi- quent comme ayaînt été consacrés primiti» vement k des temples païens ou à d'autifes édifices» Le taureau provenant d'un zodiar que, sculpté ea bas relief , et les eetwKi ~ 15Î ^ firagmentt représentant des divinités gau- , Inises, que j'ai retirés moi-même de l'église de St-Marcel, où était le temple de Gérés, confirment ce que j*avance à cet égard. On entrait dans Tîle ou la ville de Lute- tia par deux ponts construits chacun sur un des bras de la rivière ; l'un était legrand pontet Taiitre \e petit pont. Dans le centre de nie était un temple consacrée Jupiter , sut les ruines duquel le même Ghildebert fit bâtir relise de Notre-Dame. Dn autre tem- ple consacré à Mercure existait près de ce- lui-^i ; on le remplaça par l'église de Saint- Landry , démolie depuis quelques années , et dans les fondations de laquelle ont été trouvés trois autels sculptés , représentant tin Mars, un Vulcain, une Tictoire ^et le. Dieu auquel le temple était dédié. Telleérait, messieurs, la situation de Paris , avant et sous la domination des Romains , qui en firent la conquête cinquante-six ans avant votre ère. Une note soologique sur les ma- tières que nous fournit la butte Montmartre et les terreins environnans, ne sera pas dé- placée ici. Le sol des buttes Montmartre , Pantin et Saint-Cbaumont dont j'ai parlé, offre des particularités que je vais faire connaître, parce que le produit s'emploie à la con- struction de nos bâtimens, ainsi qu'à la fa- brication de certains objets d'art qui ser« irent à nos ameublemens. La partie supérieure de Montmartre pré- sente un banc de sableet degrés quartzeux, contenant des coquilles marines* dont on a reconnu quatorze espèces^et un banc de sa- ble argileux. Au dessus sont des bancs de marne cal- caireet de marne argileuse de diverses cou- leurs. Les premiers contiennent un grand nombre de petites huitres. Le sixième banc de marne calcaire renferme des coquilles d'huitres différentes de ceUes<re une d*une grandeur et d'une forme qui ne laissent rien à désirer : elle est ruban- née et ricbe en couleurs. J'ajouterai à tout ceci qu'il existe à Montmartre des masses calcaires ai^ileuses, susceptibles de recevoir un poli très vif, dont on fait des dessus de tables et de com- * modes. Les mêmes matières composent le sol de Pantin et de Saint-Gbaumont. Je vous invite, messieurs , â prendre connaissance de tous ces échantillons , au Cabinet de l'École des Mines, où les matières sont rangées par ordre de formation. La direction en est confiée à M. Lefroy, savant très communi- nicatif; on y est admis tous les jours do- pais dix beures jusqu'à quatre. Dulaure, dans son ouvrage sur Paris, d'après les descriptions savantes et remarquables de HM, Govîer, Brongniart, Héricart de Thury et Girard, a réuni des faits fort curieux sur le sol de Paris ; il est bon de consulter à ce sujet le premier volume de son Histoire de Parisj article Physique^ Statistique^ etc. Toilà, messieurs, en abrégé, la nature da sol parisien; je reviens aux monumens de la grande cité. Lutèce fut choisie pour être la place d'armes, c^est-à-dire le rendez- vous géné- ral où s'assemblèrent les troupes comman- dées par Gamulogène, suivant quelques liistoriens, généralissime des Parisii et roi de Rouen ; il voulait s'opposer à rapproche doLabienùs, et empêcher sa jonction avec Tarmée de César qui campait dans les en- virons de Sens. Labienus s'avança pour faire le siège de Lutèce, mais n'ayant pq s'ouvrir un passage à travers les marais, il retourna sur ses pas, se rendit à Melun» et reprit la route de Lutèce , en descendant le long de la Seine. Il repassa cette rivière en présence des Paris ti^ qui avaient mis le feu à leur ville , suivant la coutume des Gaulois, et qui étaient venus camper sur la rive vis-à-vis de lui. Labienus les dé- fit presque entièrement et effectua, sans obstacle » ses jonctions avec l'année de son chef. Des découvertes anciennes, jointes à une plus récente et plus importante, prouvent que les Gaulois admettaient également dans leur commerce, et les monnaies fabriquées dans leur propre pays, et celles qu'ils avaient enlevées de la Grèce. Le 12 septembre 1805, en faisant en face de l'hôtel de Bouillon des fouilles sur les bords de la Seine, pour l'établissement d'un égoût , les ouvriers découvrirent les restes d'une construction antique, parmi lesquels se trouva une certaine quantité de médailles d'or , pesant deux gros quinze grains cha- cune, portant d'un côté un buste couronné de laurier, et au revers un bige conduit par une renommée ; au dessus, le nom de Phi-- lippe y roideMac^doinr, en caractères grecs. Les médailles découvertes en ma présence m'ont paru d'un beau travail, et je pense qu elles sont du nombre de celles qui ont été apportées dans les Gaules après l'expédition de Brennus, et que , suivant un usage fort ancien, elles ont été mises dans la fondation où elles se sont trouvées, cOm];ne monnaies du pays. Puisqu'on a découvert dans cet endroit d'anciens libages , il parait démontré qu'il y a eu un bâtiment quelconque dont ou a perdu le souvenir. En 1816, en creusant -14* - daDs le jardin des Petit^-AugusUas , pour établir les fondations du palais des Beaux- ArtSy on a trouvé à douze pieds de profon- deur et à deux pieds au-dessous de la terre firancbe , les restes de trois squelettes dont les corps avaient été moulés par la terre qui en avait conservé Tempreinte. On a égale- ment découvert les. débris de quelques ar- mures, les restes d'un instrument tranchant^ et une quantité de cornes et d'ossemens de bœufs. LW des moulages était beaucoup mieux conservé que les deux autres* Le savant Guvier, que nous appelâmes pour examiner les squelettes, reconnut que le peu d'ossemens qui restaient avaient appartenu à des individus bumains d'une haute taille. On en évalua la hauteur à six pieds envî^ ron : M. Debret, architecte, qui dirigeait l'o- pération, les mesura; c'était là sans doute un tombeau. J'ai supposé, ei toutes les circon- stances se réunissent pour le confirmer, qu'il y avait eu aussi un autel, auprès du- quel on aura inhumé les sacrificateurs, avec les débris des victimes qu'ils immolaient. Cette supposition est d'autant plus admissi- ble que, sur l'ancien plan de Paris, on voit près du temple d'Isis. ( St-Germain-des- Prés ) , et précisément où est le jardin des Petits- Augustîns , deux ou trois bâtî- mens qui paraissent avoir été les habita- tions des desservans du temple-, suivant l'usage des anciens, imité par les modernes sous le nom de presbytères. Le reste du terrain était libre jusqu'à la rivière; c'était un pré qui n'a jamais été fouillé, et que de- puis on a nommé le Pré-aux- Clercs, marguerite de Valois, première femme de Henri IV, en^t l'acquisition, pour y bâtir un monastère qu'elle donna aux Augustins réformés' qui reçurent en même temps le ti- tre à* Augustins de la reine Marguerite. Ce fut dans un terrain vierge et au-dessous de la terre firanch^ ^'on trouva lis aqiMleUtf dont il s'agit; ÏSs étaient aocoaipagaét di deux fortes pierres qiii ont dû kBOOfvnii on aurait donc creusé là une afl|)èoe depaUi à la manière égypUenaOi pour y déposera corps ainsi que les issues des bœufs qua l'on sacrifiait à Isis; d'ailleurs lesmédaiUe&d'or dont il a été question plus haut» ont étédé- couvertes à l'extrémité du terraâa et près* que sur la njême ligne que las squelettes» Si l'on suppose que les corps trouvés dans cette fouille sont ceux des chefs de l'arméi parisienne tués dans la déroute de Labiénos, qui la repoussa précisément sur ce temiii| il y aurait, à partir du jour de la découverte^ mille huit cent quatre-^ingt six a/iJ envi- ron qu'ils auraient été enterrés dans cet en- droit. 4. Enfin , la grandeur des ossemem confirme ce qu'Ammien-Marcellin dit de 11 taille des Gaulois : t ils sont grands^ forts et 1 robustes, ils ont la voix rude, et quelque 1 chose de menaçant et de farouche dans le » regard, ce qui contraste singulièrement » avec la longue chevelure blonde qu'ils 1 portent. Leurs yeux bleus et pleins de vi- 1 vadté y leur haute taille, syoute le même » auteur, leur air de santé et de viguauri la » fraîcheur de leur visage forment ua en- 1 semble beau et imposant. 1 Leurs femmes étaient proportionnellement plus fortes qu'eux ; elles passaient pour les plus belles de tout^ les femmes barbares. Au surplus , on nous peint les Gaulois or- gueilleux et fanfarons, superstitieux comme tous les peuples ignorans, prompts à. se décourager à la vue des obstacles, d'une inconstance et d'une légèreté inconceva- bles. Je vais examiner les monumens du quar- tier Saint-Jacques et du Luxembourg. Entre autres édifices publics élevés dans la ville de Lutèce» à l'instar de ceux de s la litfi d« iSMv {Mirait avoir ^tt6 «giiiflacenMDC oà depuM lût bâti SU ry> aii|iMur()'hui U halle aux vins; ea hMI «a Forum tt des tharmosi xhi elMiiidSy'qiiiauateDtenoora» et dont je •î plua tard j plasieurs temples en leur d'Isis et de Gérés» deux autres cmés à Téuiatès et à Hesus i ce der* lîBsi que je vous Tai fait remarqueri sors» ^ait sur la butte Montmartre ; un élysée, nommé le champs des se- ras, dont il sera particulièrement fait en* C'est au Forum que Fempereur L harangua ses troupes lorsqu'il vou- I faire partir pour TOrienti et c'est suf lacement de ce forum que le château rt a été bâti sous les rois de la pre- race4 Je vais entrer dans quelques dé^ lur ce château. ohâteau Yauvert ou vàUon vert était sur le terrain des Chartreux près dii abourg» Selon les historiens i il fut ittQoé par Dagobert et continue loui unes suivans. Les normands le brû-^ :, et il fut réubli par le roi Robert» I Hugues Gapett litLouiSf édifié du récit qu'on lui (ai** le la vie austère dés disciples de Sl« Oy en fit venir six et leur donna en une maison avec des jardins et des • au village de Gentilly. Ces bons re^ X Voyaient de leurs fenêtres ce paUiii irt qui était abandonné depuis long** ly et dont on pouvait faire un monas^ lommodov agréable et plus à la proxi « de Paris. Le hasard voulut][quedeseS'> ou plutôt des revenans s'emparassent 9UX château. On y entendait des hur- M affreux y on y voyait des spectres int de grosses chaînes, un monstre avec une grande barbe blanche^ moitié grosse aiasstte et qui seaiblaît loHiaafa jpitt H à s*ébuMer de auit sar Im passant, Ut chartreux dettaadérau oe ehêteaa à Miakm Iioaisi illekurootroyaaveoteuloeeiagii^Nrte tenances et dipendancëêX ci eoat Iss moia employés dans hi donatjisn royale. I^ ce ikll il arriva que les revenans exoroisés par lei cénobites ne revinrent plus; le nom d'j|?ii- fer li'en resta pas moins à la ruc^ en né- moire de tout Inapage que les diables / avaient fait; de là aussi le proverbe si usité \ envqyer au diabieveri.,,. Yoilà^ messiaun^ l'origine de la chartreuse de Paris; voilà comment un bien considérable qui apparu tenait à l'état* passa dans la maia dit moines. C'eèt $Mt eet «mplaeetttèm qti*élkf t te tkh fum\ c^est âus^l dans le même Iteu qm Tcm a découten éh i803 , lora tiè là plautiittMk du Jardittdu Lu tembourg paf Cliàltpriii, utti grande quantité de tàM, ôitiés de leulptVh res, en terre ferrugineuse, couleur deoonià* linoi aittfei que dàs médailles i les pltti re- ma'rquablefe de aes médaillée sont osIUm di Marseille et de Vienne , en Hauphlné» ja Ma ai fiiil dessiner âéparément» Gella de Mair seillaMprésentà Une tàtede Flora regardaai à dh>ite» oouroanée de âeilrs ^ avao dea péa* dans d'oreilles at Uti collier de perles; aa revers aà lion et l'insoriptibn Mmtm\ elle est en argent. La stoonde, grand bromti firappéeà YieHnamànie , sa compose des tlM nues et adossées de JulesOéaar etd'Aoguile avec utie inscriplitin; au revers est uni proue de vaiéseau. Cesmédaillei>composéeé et fabriquées pàf des monétalkas grecs, doi^ vent ^re distinguéeâ des médailles gauloiseé que Ton a tioutées dans le mêmeendrofU Celles-ci sont affreusement dessinées et d'une exécution barbare. Uoa d'entre «llei représenta aoe figure humaine aecffaupla» dont on a Ixeauebap dé peine & déterminer célestes; et enfin que Ton Yoyalt à P< le sexe; elle est Tué de face, tenant de cba- qoe mam une mèchédë cheveux. Au revers, on aperl^uif sanglier marchant à droite ; dans le champ,deu7L étoiles et un serpent qui est groupé sur le dos du sanglier. Cette découverte importante , comme je Tai dit, fut faite dans le jardin du Luxem- bourg; Grivaux a publié un volume sur les poteries antiques et les fours où se cuisaient ces poteries, ils gissaient dans le même en- droit. £n 1757, une découverte semblable fut faite, lorsqu^on jeta les fondations de la nouvelle église de Sainte-Geneviève, des- tinés aux grands hommes, sous le nom de Panthéon Français^ par l'assemblée natio- nale. Caylus, dans son ouvrage sur lés anti- quités, a consacré un grand article à la des- cription des vases qui s'y trouvèrent. Der- nièrement encore , on a découvert de ces mêmes poterïes en creusant les fondations de la nouvelle bâtisse du palais du Luxem- bourg. L'élyçée, ou le champ des sépultures de l'ancien Paris, était situé près de là, entre la place Saint-Michel et la rue d'Enfer. Il pa- rait que ce champ occupait un grand em- placement; car, il s'étendait jusqu'à l'église de Saint-Marcel, où étaft alors le temple de Cér^s. A des époques différentes, en faisant des travaux de terrasssement sur le même sol, on a découvert un grand nombre de tombeaux intéressants et un bas-relief re- présentant les mystères de Mithra, dieu des Perses, dont le culte fut introduit dans les Gaules à l'époque des Antonins. Hais ce qu'il y a de plus remarquable ici, c'est que le place la plus voisine de l'enclos ^se nomme Place Saint'Michel\ que l'église des dames carmélites, bâtie sur une partie du môme terrain,était consacrée à cet archange le plus belliqueux de ceux qui forment les légions de l'église une statue colossale en bo St-Michel domptant le démon; le personnage était sculpté en relief i portail, pesant les âmes dans une ba On plaçait cet archange à la porl enfers : c'est aussi la place que don les mythologistes anciens au dieu Me Tun et l'autre jugeaient en premier tance lésâmes des morts qui devaient au séjour des bienheurelix, dans les li lieu circon voisin du paradis; car 1 limbe signifie cordon ou bord: au tr elles allaient aux enfers, lieu de tov où elles subissaient des peines éterne dogme et cette division de lieux nous nentdes Indiens, peuplecontemplatîf. marquera également que l'époque de de saint-Michel arrive en septembre, le signe de la Balance^ et que dans calypse cet archange préside à la f de Mercure. On ne perdra pas de vue qu'outre! des Carmélites ei celle Saint-Jacqu Haut-Pasx il existait anciennement ui pie que les Parîsii , après avoir ad< culte des Romains, avaient dédié à Me On observera encore que tout ce quar est situé au sud de la ville , et qu'î consacré aux morts et aux enfers. Cet emplacement qui , de toute anti a été nommé le champ des se'puUui Tombe Issoire, qui se trouve sur le terrain, el forme aujourd'hui l'entra Catacombes, l'ossuaire le plus consid de la France ; les démons et les diab château Yauvert exorcisés et chassé 4257, parles chartreux qui s'emparèi la totalité du clos; enfin la.rue qui tr entièrement le local et qui a conse nom d'Enfer, tout cela, je crois, j sufiisammentjque ce clos était vraim — 157 ^ champqueleiGaiiioUptrisiens eonsacraient à Ifsur lépulture. Les enfers, suivant l'opinion des tnclens» étaient des lieux placés au centre de la terre. Les Grecs, pour les désigner, se sont servis dans leur langue d*un mot qui signiûe lieu obscur et invisible, Cicéron rapporte Tori- gine de l'opinion vulgaire touchant les en« fers à l'ancienne coutume iT enterrer les corps^qm fitdirequela terre était la dernière demeure des hommes, d'où on conclut que les morts allaient mener sous terre une nou- velle vie. De là, l'invention de certains gé- nies appelés gnomes; les Allemands et d'au- tres peuples ont leurs vampires, etc.... B*après cette pensée, on établit sous terre m grand empire divisé en deux royaumes fort difTérens ; l'un^ agréable et tranquille pour les sages, les philosophes et les hom- mes qui avaient rendu des services à la pa- trie: on le nomma Elysée. L^autre, plein de trouble et d'borreur,pour les criminels et les mfchans: on lui donna le nom de Tar^^ tare. Les anciens plaçaient encore les enfers 10 Sud. Délivrez-nous de la présence du iémon du Midi y disaient - ils. Suivant quelques étymologistes, Issoire y l'ancien nom donné à l'ossuaire de Paris, signi Gérait en langue celtique, la porte d'en bas ou des lieux inférieurs. Ainsi la tombe Issoire, précisément à la barrière d'Enfer, désigne- rait la porte d'en bas, c'est-à-dire l'entrée des tombeaux. M. Héricart de Thury, in- génieur en chef des carrières de Paris, dans sa descriptiom des Catacombes, parle d'an certain Isouard, fameux brigand qui exer- çait ses ravages dans ce canton, et qui au- rait donné le nom d' Issoire au tà'raiii qu'il occupait. Cette tradition populaire, messieurs, se rattache encore au chef des diables du châ- teau Yauvert, qui attendait les passans pour, les effrayer.Prèsdela même barrière d'Enfer coule la rivière de Bièvre, dont le nom en celtique, suivant M. Johanneau , signifie la riVièrc noire ^ ce qui s'accorde avec ses eaux bourbeuses, comme l'étaient celles du Styx.... C'était donc le fleuve de l'enfer des Gaulois parisiens. Comme on le voit , il y a ici identité de faits, de noms et de lieux. Je n'ai pas, il est vrai , la conviction intime que les éty- mologies celtiques dont je viens de parler soient exactes ; maintenant elles paraissent hasardées, les savans ne s'en servent plus; mais, commeelles m'ont étë communiquées par un professeur de cette langue et qu'elles s'adaptent très bien aux antiquités de la rue d'Enfer, j'ai cru pouvoir m'en servir, sans prétendre pourtant faire partager entière- ment à mes auditeurs ma manière de voir à cet égard , quelque conforme qu'elle soit aux circonstances des temps et des lieux. Le Chev. Alexandeb Lbnoir, Créateur du Musée des Monumens français. Administrateur des mo- numens de l'église de St-I>enis, Membre de la AT* classe de l'Ins- titut historique. — IM — •> i(EGIiER€HES SUR L'ANCIENNE LANGUE ŒLTIQUE. * .« . Si nous admettons que l'Europe ait an^ ciennement été occupée par six grandes races ou ùmilles de peuples ,. la Scandi- n^ive^ la JSarmatique» la Germanique, la Celtique, TÉtrusque et la Pélasgique , nous ea conclurons que les Gaulois ou Gaêlsont été la principale branche de la famille celti- que, divisés en plusieurs petites nations indépendantes, n'ayant de lieu commun que la religion et la langue. Cette religion comprenait toute la partie .intellectuelle de Texistenoe nationale : ses prêtres exerçaient seuls toutes les profes- sions, qui supposent quelque instruction. I<.'antiquité rendit hommage à la profonde sagesse comme à l'étendue de leurs connais- sances^ il serait trop long et fort inutile de r^j^porter beaucoup de passages bien connus desàuteurs grecsetlatinsqui nous ont trans- mis tout ce que nous savons de nos ancô- tre$«. Je me borne à les résumer. Dans les arts qui viennent à la suite d'une civilisation très avancée, les druides restè- rent sans doute au-dessous des deux nations les plus éclairées de TÊurope, mais il paraît qu'ils les devancèrent dans les scieàces qui tiennent à robservation a à la réflexion. La Vie austère et silencieuse qu^ils menaient , dans la solitude de leurs sombres forêts, les portant naturellement à la contemplation et à la oiéditation, ils s'élevèrent au-dessus de la faiblesse humaine , en proclamant l'existence d'un être immatériel, éternel et souverain maître, Timmortalilé de l'ame et l'espérance d'une autre vie de rémunéra- tion et de châtiment. Il n'est pas étonnant que dos prêtres qui exerçaient prodigieuse^ ment lent mémoire par des études de vingt ànnées^et dont tout le savoir n'était qu^una longue et fidèle tradition des si^ies anté- rieurs^ aient; oonservé des traces de la révé- lation primitive ; mais il n'en est pas moins glorieux pour nos ancêtres que ces Tentés sublimes aient été généralement connues dans la Gaule long-^temps avant que Socrate osât à peine les laisser entrevoir à quelques disciples choisis parmi le peuple le plus spirituel et le plus éclairé de la Grècei Les druides avaieqt aussi quelques con- naissances dans l'astronomie » . la phy- sique i la botanique, la chimie » qu'ils appliquaient aux arts. Ils possédaient in^ contestablement des moyens de statique et de mécanique que nous ne pouvons appré- cier que par les résultats qu'ils ont obtenus et qui subsistent pour notre étonnement*- D'énormes masses de rochers ont été rettato en Bretagne , transportées et dressées par» pendiculairement, ce que nOs ingénieun actuels ne feraient pas sans de grandes dif- ficultés. Ces sciences furent long-temps in* connues de Rome qui traitait les Gaulois de barbares. Des prêtres, éprouvés par un long novidst d'études graves et positives , devaient fad" lement acquérir de la considération et du respect. L'enseignement de la religion, l'exercice de la médecine et de quelques arts utiles, les firent regarder comme des bienfaiteurs. Leur équité, car aucune asso- ciation ne peut être durable si elle n'est fondée sur la justice, les rendit arbitres de uiitn Ma teftMtalîons; iU &• lafdftrtit pil à devenir néoessalrai» ei ilora Wkr woaàA' Umi y appelant à«OQ aeooun la mi^Wy la di» yinaïKNi» les aortUéges, m trouva appuyée éà tûoi les prestiges qui agissentle plus ùa^ tsttetit sur l'ifluigination des h«mmes*Leur tatorité une fois établie, ils persuadèiseot siténeat que c'était un i^ttd ^arkaeque 4^ IM pas s'y soumettre» Pour les rebeK iei, le chÂtiment était aussi prompt qui terrible* Malheur k oelal qu'ils frap* pueat de kars redoutables anàtbèmesl AbanâsDiiéde Ses parons, de ses amis, tomme uanoastre en horreur à toute la nature ^ fajram eo vain dans les forêts et les déserti Amt la aolitode n'offïrait d'aisiile qu'à ses paséoHtenrs, il ne pouvait échapper à leur iaplacable vengeance. iàis silesdruides tenaient leurs compatrio* M aiHis le Jong d'une soumission absolue, lear propre existence était nécessairement liée à l'indépendance nationale, et ils étaient d'énergiques patriotes en ce qu'ils repous- saient, avec l'enthousiasme religieux comme ifiS l'orgueil que donne l'exercice du pou- lOÎTi toute domination étrangère. Ils possé- dftisDt incontestablement l'aristocratie des Ismiéresp et toutes les aristocraties sorpas^ Mat les autres formes de gouvernemens en tapaeité, en persévérance et par conséquent «a dianoes do durée* Jules César trouva en eaxdes ennemis redoutables, «trop accoutu- aés à commander pour se résoudre à obéir. U lotte fut longue et la résistance assez oj^niâtre pour balancer la fortune de César qui ne dut pas son triomphe à la supériorité ds ses armes^ mais bien à la supériorité de Bt politique. Les Romains s'étaieol toujours fltoDtrési tolérans pour les dieux des nations Tiiocues, qu ils en avaient presque toujours adopté le cuite* Il est remarquable que, par aiception^ la seule religion druidique fut proscrite, paroe que» Uéeau taatitutiMia çivileai oUo ne pouvait se plier, au despo- itSBfte des conquérans, ni existur sans l'in- dépondanee nationale^ César recùnnut que les druides étaient d'autres hommes que lea prêtres grecs de Jupiter ou d'Apolloni Exal- tés par le fanatisme, vo^és par état à une profonde dissimulation, ils étaient de trop dangercMx conspirateurs pour qu'il ne cher- chât pas à les anéantir. Sous le spécieux prétexte de leur interdire les sacrifices hu- mains^ il les persécuta par politique beau<« coup plusquepar humanité, car ce ne futni de clémence, ni d'humanité qu'il fit preuve dans les Gaules, il s'y montra toujours sans pitié pour les vaincus ; mais il n'en fut pas moins habile politique que grand général. Ce fut une haute habileté que de donoer aux divinités gauloises les noms de ses propres dieux, afin de substituer peu à peu à la re- ligion druidique celle des Romains, dont la douceur, ou mieux la licence, devait char- mer un peuple qui commençait à se cor- rompre et à se lasser de l'austère sévérité de ses prêtres. Ainsi les druides, attaqués sans relâche parles Romains, presque abandonnés de leurs compatriotes, furent trol> occupés de la défense de leur autorité chancelante , et jnême du soin de leur conservation person*- pelle, pour se livrer désormais entièrement à des études graves qui auraient exigé de la sécurité et toute leur attention. Ils en étaient distraits .par la politique qui , ab- sorbant toutes leurs facultés, étouifaît la science et leur faisait perdre le véritable pointd'appui de leur supériori té sociale; et, lorsque enfin la politique n'eut plus d'ob- jet» il ne resta presque rien aux successeurs dégénérés de ces vénérables prêtres qui avaient joué un rôle si important dans la ûsltique. Gomme une défiance inquiète les *^ 160 -- avait obligé» ft M rien écrire de leur doe- littérateurs gaëls qui acquirent de la trine, deoraiote qu'elle ne fuldivulgaée, die s'aflkiblit et finit -par se perdre avec le souvenir des longs poèmes qui la renfer- maient. Et, quand le relâchement de la dis- cipline et plus tard Textinction du corps des prêtres semblaient promettre des révé- lations sur cette doctrine mystérieuse ^ant vantée» elles étaient devenues impossi- bles, les prétendus druides n'ëlaient plus que de misérables sorciers de village, des charlatans qui vendaient des recettes pour les bestiaux. Avec l'antique religion des Gaêls, dispa- rut de tout le pays envahi par les Aomaîns la littérature qui non seulement en était l'expression, mais qui en faisait essentielle- ment partie. Tout fut remplacé par la civi- lisation des conquérans^^Déjà les Grecs éta- blis sur les côtes de la Méditerranée avaient exercé leur influence civilisatrice dans un vaste rayon. Marseille, ville célèbre, (jligne rivale d'Athènes donc elle s'honorait de des- cendre, enrichie par un commerce immense, redoutée dans la guerre , admirée dans la paix pour la sagesse de ses lois et la man- suétude de ses mœurs, tirait autant de gloire de ses sucées dan» les beaux-arts que de sa puissance politique. Elle devint le précieux foyer d'où jaillirent, sur la Gaêlie, les lu- mières de la civil i^tion gréco-romaine. La jeunesse la plus distinguée du pays, avide de ces connaissances étrangères, venait en foule s'instruire dans les écoles de Marseille si renommées, que Gicéron les préférait à celle de Rome et 4' Athènes. D'autres- écoles aussi fréquentées et non moins excellentes s'élevèrent à Narbonne, à Vienne, à Arles, à Nismes, à Lyon, à AutuB, à Bourges, à Bor- deaux, à Chartres, à payeux. Dans ces écoles exclusivement gréco-latines, il se forma dés orateurs^ des poètes, des historiens, des tation à Rome, dès le temps d'AugusK nélivs-Gallus, dont Virgile fait uni gnifique éloge dans la belle églogueqi a dédiée, étaiideFréju;$rhistorien T Pompëe , le poère Térentius Yarro . que nous connaissons par quelques mens inlsérés dans le Corpus poeic étaient de Narbonne. Sénèque nous i conservé des firagmens de discours amîGallus Yibiusqne l'on regardait c le plus éloquent orateur qui eût pai puis Gicéron; il était Gaël , ainsi que lèbre comédien Roscius. Le poète A l'historien Eutrope naquirent à Bord Sidoine Apollinaire à Lyon, Sulpice dans l'Aquitaine, et Pétrone aux en de Marseille. Si la littérature dru avait dû se conserver dans le pays s aux Romains, on devrait en trouver ques traces chez ces auteurs, les plus très Gaëls de leur temps; or, ils son Romains à peu psés que s'ils étaient Rome. L'établissement du christianisme i de latiniser les mœurs, la liitératun société gaélique. Beaucoup de sav; saints prélats édifièrent par leurs v éclairèrent de leurs écrits l'aurore d église gallicane dont saint Bernard marquer le midi, et le génie de Boss lustrer le déclin. Tous ces premiers é écrivaient en latin : c'était la langi conciles. Il faut croire cependant qu< soixante ans après la naissance de Ghrîst, la langue gaélique n'avait pas disparu entièrement du pays spum Romains , puisque saint Irénée se que son séjour parmi les Geltes a gà style et qu'il lui échappe des mots bar Si un Grec devenu évêque de la met de Lyon admettait involontairemen ^% — 161 -- son nque ^ Vile de XaMyjaA U)«kAde, d^s r£cosse septeiv- Irionale , dans le paya dis Galles ou Qambrie « dauA 1% Camouaille. To«s ces dialectes iUEèveol pll^ <)(U mmos^y loaisteis formes {immiCMiticales et un$ foule déracines de vm\f^ s^H Q^i^aivkHuea ^t ils ao forment Itt'uiM s««le et ]»toie kague. Dtt La^Tour d'Auxerg^ CkMrreta démonUé dm&atsaaYante&fechierches sur les^ orîgi- Ms galloisea , l'id^tité du gaël de la Cam- brieeadeeeliii de TAnnorique; la même m^embtanQe axeo le calédonien ressort des peésiee d'Ossian et des romans de "Waller Scètt f oà presque loue les^noms de lieux fli d'bonmes.^ et, une fo«b de met& sont dentité des noms de lieux de Itled'AK^ bien et de Tancienne Gaule à été cone^ latée par Jules César, chap. 48 du liv. S des commentaires , et par Ptoléméey cka- pitreS du liv. 3. M^ Miorcec de Kdanela extrait des anciens historiens anglais, et pn<« blié dans le Lycée armoricain une liste de plus de deux cents noms de lieux pris dana les diverses paHies de l'île '<1>). (k^ tous ont une significatioa dans le gaélique armoricain, ou sont connus dans cette pixw vince pour des noms de villes, bourgs et Tîllages. l>es deux côtés de la MancbCy beauQoup de noms patronimlqucs sûot les mêmes, œ qui suffirait pour démontra que ce qu'on appelle le gaélique et le galloisr ne IcNrment qu'une seule et même langue ftvec le celto*breton. Mais u|^£aiL historique iiv- oontestable vient à l'appui du raiaonne*' ment. Les missiounaîres diS Vile d'Albion^ Saint Samson » Magloire». Malo, S^iau, Tugdual , qui vinrent oonvertijr au ehria- lianisme les bretons de l'Armorique, pré- dbaient en gael ou celio-breton ,, qui étaH leur langt^e naturelle , el plusieura n'^ cenn^iissaientpas d'autre« ^L'uad'eux, Sl- Tugdual ^ net à Kairguen , au pays des Dé- mètes, eavoyé en' ambassade au comBseuee- menidu vi^aièole à Cbildebertt^ , ne sa- chant que le oelto4)reton, . fut obligé de prendre pour inletpr^te $t-^obiny ce qai prouve qu'à la cour de France il j avait «n ministre qui connaissait encore la langue conservée dans les de ux Bretngoei. Un té- moignage non moina authei^tique prouve qu'elle était parlée qn Aquitaine )e siècle précédent.. Dana le premier dialogue 4e (i) Yoici les historiens que M. de Kdanét a ci- tés : Gildos , le vénérable Bède , Ninnius , G. De MontmoQth , G. de Keubridge , Henri de Hun- tington , G. Malnèshnry , Pontlcus , Vèminnius et Solpice-Sévère , raquitain Posthumîanus dit à Galles qa'il peut parler celtique et qu'on l'entendra. Dés qu'il est prouvé que la langue de rArmorique était la même que celle dont se servaient les insulaires^ on ne peut nier son identité avec la langue qui se parlait dans tout le pays qui forme la France ac« tuelle. Tacite, en établissant les rapports qui existaient entre les insulaires et les Gaulois n'oublie pas de dire qu'ils parlaient la même langue. €Proximi GaUis et simi* c les sunt : seu durante origine vi , seu « procurrentibus in diversa terris j posito c cœli corporibus habitum dédit : in uni* c versum tamen œstimanti , Gallos vici- c mun solum occupasse^ credibile est € eorum sacra deprehendas superstition c num persuastone : sermo haud multum « diversus^ etc. « (Tacit. Agr. n. xi ) Il dit que les- trois principaux peuples de l'île , les Belges , les Calédoniens et les Silures , soqt gaulois et se servent de la même lan- gue. La longue liste de noms gaêls de lieux que M. de Kdanet a recueillis prouve que cette même langue a été commune à loutes les parties de l'ile. Cette én\igration des ba- bitans de la Gaule dans IMe d'Albion estre- connue par César et démontrée encore par l'identité des noms des peuples des deux côtés du détroit » et par la ressemblance de leur religion et de leurs mœurs. César reconnut dans la Gaule trois prin- cipaux peuples, les Belges » les Celtes et les Aquitains. La ligue armoricaine dont il parle était bien aussi puissante qu'aucun de ces peuples ; il n'aurait pas manqué d'en compter quatre, s'il ne l'eût comprise dans la Celtique. Il est clair qu'il parledes races et il se trompe. On doit ren^arquer qu'une division, pour ainri dire futile, puisqu'elle se iOMi^wr la costume, est plus savante. plusconforme à l'état actuel de nosco sauces en histoire , en linguistique gé(^rapbie , que la division (^ Césai côtes de la Méditerranée , Gallia U. étaient envahies par la race pélasj quoique la masse de la population in fût gaélique. Gallia comata , les étaient de race germanique, et touil de la France actuelle , désigné sous de Gallia braccata , était gaêl , ] pris l'Aquitaine, dont le nom est la I tion latinedu mot Armorique. Poly be comprend l'Aquitaine dans l'Armoriq ces trois races aient différé de langage tif, je le comprends, puisqu'elles n'oni la même origine, mais^établies sur un< terrejil y avait une langue commune le celtique avant le latin, comme e jourdliui le français; et quoique la fl centralisation fût loin ,de régner cl aïeux, si divisés, on ne peut niei n'eussent la ^ même langue, corn avaient la même religion et les moeurs^ Si César prétend que les Aquitaii Belges et les Celtes différaient de lanj ne pouvait être qu'une différence des dialectes , et Strabon a grand \ nous l'apprendre. « eddetn non usffi » que lingttâ utuntur omnes , sed » lum variatâ. • Cela n'est pas ét< Une nation de quarante millions peut être répandue sur un territoir que double de la France actuelle, < vue de moyens faciles de commui par terre , partagée en quaire c grandes fédérations , subdivisées i sieurs centaines de petits peuples ij dans ; une natlon^dans de telles cire ces, quoique se servant d'une langu * raie et commune à tous, devait née ment avoir plusieurs dialectes^ | aujourd'hui la population bretonne plus rapprochée et qui compte moins d'un mil- lion d'amesy parle quatre dialectes quelque- fois assez di£fêreBs pour s'entendre avec dif- cnlté et pourtant ils sont contenus dans le même vocabulaire et ont une syntaxe com- miine ainsi que presque toute la nomencla- ture;. Ils forment un même Idiome qui dif-: ièrede celui qui est parlé en Angleterre » mais le gaélique de l'Armorique» de la Gam- brie et de la Calédonie représente bien certainement la langue qui se parlait dans toute la Gaule ancienne. La mdlleure manière de le démontrer , c'est de rapprocher du celto-brcton les mOtS que d'anciens auteurs grecs et latins . noof ont conservés comme gaulois , et dé piwver que ces mots sont encore usité$ en fintagne et compris dans le ceito-breton^ ans avoir changé de signification , ni pres- (pie d'ortographe> autant toutefois qu'ils ont pu être correctement écrits par des La- tins et par desGrecSy ce qui n'était pus plus facile alors pour eux , q^u'aujourd'hui pour des Français. Tableau des mots gaulois qui nous sont connus et qui ont encore dans le celto- breton ou gaélique armoricain la même siffiijication que leur assignent les au^ teurs grecs et latins qui nous les ont conservés. Noms de peuples. Les peuples qui habi- taient entre les Alpes , le Rhin, TOcéan, les Pyrénées y la Méditerranée, et ceux qui Wtaient les îles Britanniques, se nom- maient entr'eux Gaëls, ou Galls , que les Bomafns traduisirent par (?a//£ et les Grecs par Gallatesy plutôt que par Keltes, nom qu'ils appliquaient à une famille ou race plus nombreuse. l.^Le mot GalluSy Galli^ enle dépouil- 165 — lant de sa terminaison latine» reste Gall en gaulois. Le mot est aujourd'hui exactement . le même en Bretagne : Gall un Gaulois , ^ Gallavaedy GaUedei Gallizsiu pluriehOn pouriia.it m'objecter que si les Bretons appellent encore Gall celui qui n'est pas Breton, mais qui est Gaulois, c'est und| preuve vivante qne les deux peuples ont toujours été séparés, ainsi que les deux langues ; mais je répondrai que les Bretons appellent bien un Français Gall, par po« litesse ; mais entre eux ils ne manquent pas de le qualifier avec mépris de Gall ôrein, Gaulois pourri f dégénéré, en se réser- vant pour eux la gloire de n'avoir ni changé . ni dégénéré. Les habitans de la Gambrie se nomment Galls et la langue de la Gale- donie est le Gaélique ; or les Bretons de l'Armorique ayant la môme langue et la même origine que ces peu pies, ont le même droit au nom de Gaëls^ Galls ou Gatti Gaulois. 2. •— J'ai peine à me persuader que des peuples se soient nommés eux - mêmes Pietés y Pictons , Pictares , ou Britanni^ BritoneSy les trois premiers noms étant la traduction latine des autres qui signifiaient en Gaulois peints de diverses couleurs. G'est évidemment un sobriquet donné à ces peuples par ceux qui les voyaient YaroueV, barbouillés , mais on ne se nommé pas ainsi soi-même ; les Musulmans ne s'ap- pellent pas y^rc^, ni leur pays Turquie; et pourtant ces noms pourraient passer dans leur langue avec notre civilisation. Toujours est-il que, dans Tancienne langue des peu- ples qui habitaient la France, et que les Romains appelaient Gaulois , le mot brit signifiait /7em^; or, en celto-breton,, briz' signifie peint de diverses couleurs, bigarré, ' tacheté,* moucheté. Breih o\x Breic'h ,\q pays des peintii ou tatoués, la Bretagne. 11 ÉrttiSad on Breîzîai y Breton , homme en D; û^ott Ton aura hit Deuz poi tatoué ou peint, et ie nom latin de £eti\ Xè/t05, qui toi décerné à ce peuple, du verbe Lere, pour Linire et Linere , oindre , frotter d'une liqueur, exprime la même idée que Pictti et ses dérivés, en latin, qui sont la traduction du mot gaélique Breiziz, les Bretons. 3. — Une troupe de révoltés reçut, du temps de Tempire Romain, le nom de JBagaudeSy qui fut connu dans les Gaules pour exprimer la même idée jusqu'au Ve siècle. Bochatt, dans sa géographie sacrée, et le père Honbigant, dans ses racines hé- braïques, veulent faire dériver ce mot Ba- gaudes d'un mot hébreu qui signifie aussi révolte; mais Bucange le fait venir du cel- tique Ba^ady assemblée tumultueuse, et notre collègue M. Noël , dans son excel- lent dictionnaire latin-français , indique aussi Tétymologie gauloise* Les mois Ba- gad, Bagod, Bagaud se trouvent dans les dictioAoairea celto-bretons, avec les Dçiêmes signi$catio98. , 4. -T- florins et Festus Pompelus parlent d'vin peuple de la Gaule-Pfarbonnaise qui vjvait de brigandage ^ et qu'ils appellent Ambrons* Festus se sert aussi de ce mot ambron pour désigner un vagalwad, yn vaurien, un extravagant. Le mot breton ambren veut dire transportj^ délire^ extror vagance^ 5* -r- Les noms des divinités gauloises Mais dans Teu^Tat^-èSy je vçis Di Tôt et Tad signifient/^ère. 6. •— Personne n'ignore que les les Latins ont nommé le Jupiter des Gaulois Taranis» En celto-hre ran veut dire fen nocturne, éclair < cède le tonnerre. Ge dernier mot se i Kurun , le tonnerre Ar-garum^ o menace du tonnerre, Kurunuz* 7. — Us opt appelé le dieu de 1 ou Mars gaulois , divinité la plus t Hesus et Esus ; or, en breton, £ Heusus signifie terrible, horrible vantable, qui porte la terreur* \a est Eus ou Hei/LS^ terreur, horreur vante. 8 et 9. — L^andenscholiastede J sur le vers 214 de la septième sat que les AUobroges avaient été ain mes parce qu'ils avaient émigré d'i dans un autre, le mot allô dans U » gauloise signifiant (uUrc^ et le moi pays^ En oelto-breton ail veut eno< autrCy et bro, pays, contrée» Dans lecte gallois, on dit brog. Au lieu ' broga^ Horace dit Allobrox q u i a pi ui logie avec ail broc^h. ( Notez que c ni voyelle ni consonne, c'est îe sfgni aspiration gutturale qui se rend c par la lettre x. ) 10 et H. — César nous apprei toutes les cités celtiques situées sur se nommaient dans la langue des în( ou desattribu;$ de la divinité nous ont été transmis plus ou moins déiggurés ; la di- . armoricœ \ ce nom est resté à la seu vinité supérieure s'appelait Tentâtes, ce qui vince de la Gaule où cette langue ^e représente assez bien le nom de Jupiter* Le mot breton D^ué^ Dieu, est évidem- ment moderne. Je suis porté à croire que rjaincien m,Qt était Teu:^ qui signiHe encore lutin, esprit follet , ou être invisible. Dans la compositiç^, 1|| î^siç i^xï^^ (ij^c^uefoi^ servée. En celto - breton^ or ou veut dire ad, en latin,et^urou/7rè5 e çais; mor signifie mer , moriA petit< celle qui baigne la côte, par opposîtii haute ou pleine mer. La Bretagne, en de. mer de troia côtés, 4(4t sillonn ~ w - l centre^dans toute sa longueur^par une yaste forêty en celto-breton koaL Les terres qui joignaient le bord de la mer, étaient appelées armorik , et celles qui joignaient le bord de la forêt or- Aoa/, ar^koëty ar-goët^ d'où est venu le nom de Largouet donné à rintérieur de la Bretagne. Ces deux expres- sionsy ar-koèt et ar-morik sont d'aussi bon breton Tune que l'autre. Seulement comme le ^ se change en g par euphonie dans le premier mot , on changerait le m en vdans le second et l'on dirait eur guéar arvôrek, une ville maritime. Ce n'est pas que le m soit toujours muable dans la com- position de ces deux mots. Je connais trois villages sur ta côte qui sont appelés \'ùrmor , et non Varvor. Ils sont en Hle au Moines, en Baden, et en Plémœur. lî et 13. — Strabon nous apprend que )s Cerennes sont appelées en Gaulois Kein meni , en latin dorsum montanum. En Breton, kein signifie dos , et mené signifie 'nontagne /comme en gaulois. 14. — Servius cite le mot gaulois cresi^ (oo kres{) pour fort, citadelle. En Breton tr^veut dire forteresse. 15 et 16. — César dit que le ville de Vxelodunum était située sur une montagne bote , c'est ce que signifie son nom en hrtton, uc'kety haut, élevé, dun, colline. IT.— SetonPlutarque , d'après Clitopfaon àun en celtique signifie un lieu élevé. En breton tun , colline , petite montagne qui s'élèTe doucement au dessus dé la plaine. Remarquez que le t est une lettre muable qui se change en d dans les substantifs i&minins précédés de Taniele ann^ ainsi la oolline se dit ann duftj et non pas ann tton. 11 en résulte que la langue actuelle de laBretagfte a été parlée dans tous les paysoè il y a des viHes dont le» nomssonf composé^ ^ dwi- o9f fw^ <^ ^>> Bommf ief-fisêine ses villes et en ne va pas clietdlier èm nosit ou des parrains inconnus.! Àugustodwiiiiii œduorum^ Autan. 2Novio<2Miiiim[8Bdii«rom^ Nevers. 3, k^àoïùsùmum Lingonasi^ Lan.^ grcs. 4. }&.\vm\dunum^ Marmande. £^.£bo- roé&mi/in^ Embrun. 6 yitoduman^ Yerdun. 7. C8esaro£^i/m/m Turonuqiif Tours» 8^Ifojo- dunum, Nion, en Suisse. OEbre^^nu/n^Iver- dun.lO V^eodunum Aulercorum Diablintum. 11. Jioyiodunum Biturigum » Issoudun. 12 fioviodunum Suessonum , r^oyon. 13 Erodunum, ville du côté de Toulouse, il TAéiodunum Senonum , Melun. 15 Vellau^ nodunum Senonum. 16 Lufi/dunum^ Ljon. 1 7 Lu^dunum Convenarum. 1 8 Acïtodunum^ Gueret. 19 Uxello£&mu/?i Cadurcorum , Cahors. iOSe^odunum Rutenor^m^ Rodés, 21 îieodunun^ Dôle. 18. — En breton , iour et ieùr signi- fient eau y nqua ; ces mot» entrent aussi dans la compositioa deplusteur» nomsgaur lois de villes situées sur des rivières. !.< Dit* voi&zrumviedîoinatricoramy Meti. S Dwi* cortorum , Reims. 3 Dwre eatalauwn»^ Cbâlons- sur •'Marne. 4 Atttissioifttnun- , Auxerre. 6 BrivocAinim. 6 Butocu^es^ 7 Etuodurum , en Aquitaîne. 8 yAtodu^ mm, .9 £pamanduo!ii{iiruM» , dans k grands Séquanaise. iO hiodumm, pr^te Paris » i t Iciodurumy lasoice. Vu se pronoo^t ou diez. les JLatîns , en supprimant leur ter«»iiiaison um > le nom gaulois de ces villes reste identique avec le mot celto-breton c/our, ce que con- firme la situation sur des rivières. Si je ne m'étais plaint souvent de l'é- tr ange abus qu'on a fait dé la science si in- téressante des étymologies , et si le même datiger ne subsistait pas toujours , malgré les immenses progrès que fait l'étude phi- losophique dès langues , je dimnerals une exjplicniieQ- etltû^bretoiinetlepfaisleuTB av. „ 188 -1 très finales caractéristîqves dans des noms lègue M/'Alex. Lenoir. L'un représen de villes; mais je dois être d'autant plus réserréy que ces terminaisons ont étéexpli- quées par Tancienne langue des Germains , il faudrait donc contester ces rapports ou prouver que presque tous les peuples ger* mains parlaient la même langue et avaient la même origine que les Gaèls. Je me bornerai à deux observations : i"* on nous dit que briga , hriva , bria in- dique un passage, un pont sur une rivière. Pourtant Bnvates^ le port de Brest , n'a, je pense, ni pont ni passage. J'ouvre le dic- tionnaire celto-breton, j'y vois que le verbe Briata veut dire embrasser , environner , ceindre , ce qui me semble caractériser les villes murées ou fortifiées d'une enveloppe quelconque ^ tandis que la terminaison durum est incontestablement acquise aux villes placées sur des rivières ; est-il pro- bable que ces villes n'eussent ni pont ni passage ? Strabon me confirme dans cette opinion en expliquant que, dans la langue de la Tbrace, Bria désigne une ville , et il cite ses preuves, (VII. 319 ) qui sont ap- puyées dans les exti'aits de riicolas de Da- mas. Ce fait ne toucherait que de loin à la question, si Hermolaûs dans son abrégé du traité des villes d'Etienne de Byzance , ne citait| outre les villes de la Thrace, une ville d'Espagne nommée Bnito^na. La terminaison magus est tout aussi celto-bretonne que le mot lann ou land; or, ces deux mots étaientaussi gaulois. Ma- guz veut direjèrtile. On a trouvé sur d'an- ciens monumens gaulois le mot magusa^ nus, que l'on suppose être le qualificatif du nom d'une divinité. Maguz en celio-hreion veut dire nourrissant , abondant, fertile. . 19. — Plusieurs bas-reliefs gaulois trou« vés dans l'église Noire-Dame de Paris # fu- rent prétieusement recueillis par notre, col- personnages occupés d'une fonction c rémonie religieuse, avec l'inscription j ses. Trois mots celto- bretons ont tro] nalogie avec l'action et l'inscription d relief pour ne pas y être applicables red ou evred, noce, mariage, fête 5 a interprétation des songes, du mot e\ signifie le firmament , la voûte cèles paraissent les étoiles. 20, — Un autre bas -relief repr un dieu portant deux cornes ornées neaux^ avec Tinscription Cernurm KernunnoSy que Baudelot a ridicul expliquée de deux manières : « mai • lieu, ou bon et excellent père» » ou cern en breton veut dire corne; I minaison unnos y est inconnue* 21 — 22 ^ 23. — L'un de ces^t liefs représente un taureau surmoi trois oiseaux perchés sur son dos , rinscription/. iarvos , tri, garani celto-breton , tarv , taureau , tri , garariy grue. C'est aussi rinterpn qu'en donne Baudelot, dans sa disseï sur cette découverte. Le mot tri , n nombre masculin , dont le fémin feiV, se trouve employé dans les troi gaulois composés qui nous sont par 24. — Selon Plutarque , trifen él harpon à trois pointes. En breton gallois, on dit tri-fenn, trois têtes ; pointes. On ne dit pas tri-penn, qu'après tri le p se change en/. ( la grammaire de notre collègue H. L( dec, page 26. ) 25.— Sulpîce-Sévère : Tripetiaè . escabeau à trois pieds. En breton et • lois , tri 5 trois , bez ou biz, doigts, d'un croc, pieds d'une table. . Le seul mot breton marc' h , chevs firait avcQ ses composés et dérivés pc — 169 — i II « t • nioûtrer que cette langue est Tancien gau- lois. Je n'en citerai que trois exemples. 2(5. — On lit dans les lois bavaroises : %eqims est quoJ marc h dicimus, • ce qui prouverait que le gael s'étendait beaucoup en Allemagne. On lit dans Pausanias que les Celtesou Gaulois appellent le cheval marcan, équivalent du mot cello-brelon marc'h. 21, — J'ai vu aussi dans je ne sais plus quel auteur latin un commandant de ca- valerie gauloise qualifié ffiarc/wo, qui vient demorc'A. 28. — Pausanias ajoute que chaque ca- valier de l'armée de Bren nus était suivi de deux valets à cheval. * Hanc equestris ipugnae institulionem Galli voce patriâ ^trmarhisian nominant; equem enim imarkan appellant. » Le mot breton actuel pour exprimer cette organisation équestre sérail : trimarc héien , irois cavaliers, trimarc'héghiez ou trimar-^ c'he^ez, tri-cavalerie. 29. — Solin dit : Cadia: , quam Galli «ngoâ suâ Gadir, idest sepem longam nomînarunt. MM. Vabbé Mahé et de Kda- nel croient retrouver le mot gaulois gadir dans le cello-breton ^^^» ^^^^* clôture, levée de terre revêtue , guai , et dans hir long : cependant le ^ ne se change pas en g mais en c'A( le x des Grecs, ) On dit eur c'haé, une haie. Mais Solin ne nous prouve pas moins qu'en gaulois gadir signifiait sepm longam. En breton , kae dir on eur c'haédir a la même signification. 50. — Végèce appelle un troupe de Gau- lois d'élite calerna. Kadern en gallois et Udam en breton, signifient brave , belli- gueux. 31. — Selon Diodore, Lancea , lance , est un mot gaulois, Varron le croit espa- mol, d'autres le font germain. Il paraît an- cien dans la langue bretonne, où 11 a touf ses dérivés. LanSy lance; lansa, lancer, jeter avec effort. Lansadur^ action de lan- cer. Lanserj lancier, armé d'une lance. Un autre mot rend les mêmes idées. Goaô , gouf et gwaff la lance et la gafle, gouffa^ frapper d'une lance. Gouffer^ lancier. 32. — Yarron dit que chez les Gaulois spàrus était un dard , (telum missile.) En celto-breton sparr veut dire un épieu , une lance. Et le verbe sparra , frapper de la lance, 35. — César parle d'une arme gauloise qu'il nomme matara,ei qui ressemble beau- coup au celto-breton mat^ ou mad^ bon , et tare' h ou tarz , coup violent, coup re- tentissant. 5^. r- Chez les Sabins, le mot iVe//o si- gnifiait force , puissance , c'était aussi le nom de la femme de Mars. Cassiodore et Suétone citent le mot nero comme gau- lois avec la signification de force, courage; la même idée est rendue par le mot celto^ breton nerz , ners, nerc'h. 55.— Ovide, Tacite, Suidas appellent les hauts- de-chausses ou culottes des gaulois braccœ, braie, brayette, (en Gaulois on di- rait braxé)^ d'où est venu le nom de Gallia Braccata, donné à toute la France actuelle, moins la Provence et le Languedoc. Dans tout le Finistère et partie du Morbihan , les paysans portent encore des culottes d'une forme antique^ qui se nomment bragez (prononcez braguez)'^ c'est le seul mot cel- to-breton pour exprimer le vêtement qui couvre de la ceinture au genou ; le mot la^ s^rek signifie pantalon. 36. — César, Polybe, Diodore, Tre) ^ Uus Pollion nous apprennent que le ment supérieur était nommé sagi était de poils de chèvre ou de laii sière, rayé de noir, comme le jel^ vête- ^. n -«e gros- manteav — i70 — écossais. En celto-breton « saé^ sahé, se ^ signifie un habit. le mot et la chose se trouyent encore en Bretagne^ car nos pay- sans portent des sayes ou sayons de peaux de chèvres. 37. — Martial cite le Bardocucullus comme un vêtement en usage dans la Gaule. « (rallia nntonico Testit te bardocacullo. « L'annotateur Domitien observe que ce mot yieolàQ bardas y poète, musicien, etdeci^- ca//uf, capuchon. En gallois on appelle bardr- dcuccul, et en celto-breton barz-cougoul , une sorte de grosse capote ou carrik à ca- puchon dont nos marins s'enveloppent. 38. — Macrobe : Mor Marusa, vox verè cimbrica : la mer Morte. LesKimri, ou Cam^ briens conservent encore cette expression. Ils disent : Mor Mani. En cello-breton , c'est JMor Mciro la mer Morte. 39. — Les Gaulois faisaient avec de l'a- voine une boisson que Pline et Florus nom» ment cervisia^ pronbncez kervi^ia^ qui tiendra du mot breton fecrc'^, avoine. 40. — Suite des mots gaulois conservés par Pline vPenninum nomen jugo Alpîum à Gallls inditum. Le nom de Pennines a été donné parles Gaulois au sommet des Alpes. En Breton et en Gallois le mot penn veut dire tête, chef, pointe, et précisément cime et somme.t de montagne. Le père Pezron fait ctériver de penn le nom dç l'Apennin. St-Isidore emploie le moipennus pour dire pointe, il est gaulois. 41. — Penarar apud Geltas aratrum. Penarar chez les Celtes est une charrue. Penn-arar, .en breton,, signifie pointe de charrue, ^ror charrue, ara ou â^ra^ char- nier. Ce verbe celto-breton est peut-être racine du verbe latin arare. 1. — La Bétoine ou Celtique se nommait la 4. piéton ica ; elle se nomme en celto-breton % en gallois Bedw. 43. — Le bouleau sq sommait bet se nomme bedul en gallois et ^es breton. 44. — Êtoduna , id. est gallic è 1 vàllibus posita. fin Gaulois Broduns des lieux situés dans les vallées. Adn que Vu se prononçait ou, nous aur< celto-breton brôy pays , contrée, r< lieu, et douTiy profond. 46. •*- Les Gaulois désignaient s nom à^bracé une sorte die blé. Braz mênne signification en celto-breton. 46.— Ils appelaient leurs tuiles dl^ parce qu'elles étaient longues de palmes, en Breton dùm deux, à Vani deux, et doum et dom main. Cep* on dit daou'zorn^ les deux mains, n'empêche pas que disf dom ne soit bon breton , très ressemblant a gaulois didoron défiguré par Pline^ 47. — Le pastel qui teint en b nommait giastumi en breton la i bleue se dit glas. 48. — Gandida marga i gallicè marga, la marqe blanche ; en gallois ghi^s marga. 49. — Je ne puis citer où j'ai lu q voulait dire jaune; aujourd'hui breton ge//sîgnifie^{^fe, châtain cl 50. — Le mot coq est bien conn être gaulois, il est aussi breton. '61. — On a cherché la racine \ druides dansK le grec et dans l'h avant de revenir tout simplement i breton. Le plus ancien auteur qui ai de l'origine des Gaulois est Timogèi Ammien-Jtfarcellin nous a conse fragment (liv. 15 ch. 9 ) ; il nomm prêtres drasides; Ammien les : druides. L'auteur du livre de la i des Gaulois rapporte une inscriptioi éçnKdruis, Danç les anciennes édit — 171 PllM on Uasii drysides ^ «ur ua manii- fcrit de Yopiscas df^sudœ «t dans Origène contre Gelsus, dans Catulle, ben- Tta, une charrette; 5* dans Ausone, nausum^ une barque ; à^ dans Vopiscus et Végéce , drungiis, troupe de soldats. 5<* dans Séné- que, tsseda^ chariot; 6® dans Pline, sanda- lum, espèce de blé , 1^ dans Martial , bas- cauda, bassin, cuvette. Aurelius-Victor cite aussi le mot Caracalla comme le nom d'un vêtement des soldats gaulois. De ces huit mots, trois, Mannus^ Benna, Bascanda me paraissent avoir appartenu à la langue celto- bretonne; les cinq autres ont bien changé sur la route. Mais quand on réfléchit que sur 78 mots, seuls débris d'une langue , on en trouve 70. dans une autre langue, préci- sément avec la même valeur et presque la même orthographe , il est impossible de n'être pas frappé de la parfaite identité de ces deux langues. Des relations de «com- merce, de guerre, de voyages, peuvent bien transporter plusieurs mots d'une langue dans une autre; ceci arrive principalement, et peut-être exclusivement , pour les mots qui désirent des usages, des rapports , des objets eiues besoins nouveaux importés avec leurs noms , et jamais pour des idées déjà nécessairement connues et exprimées^ pour des objets d'un usage antérieur et ha- bituel, -encore moins pour les noms de lieux. Comment comprendre que les Gau- lois depuis la Suisse jusqu'aux Pyrénées , de la Méditerranée à l'Océan , eussent pris léi liôtts de kiin tilles dam la langue de rÀrmoriqueîN'esNl pas évidmit que cette synonymie dans la nomenclature des lieux indique Tidentité de la langue usitée dans la Celtique ? Le celto-br^n» relégué depuis tant de siècles dat)s les campagnes^ servant deeomt munication à des paysans dont les Idées sont bornées comme leurs l>esoins et leurs rapports sociaux^ a dû nécessairement s'ap- pauvrir. Toute sa littérature consiste dans des livres de prières et quelques vies de saints; mais sa forme grammaticale est re- marquable , principalement pour la dériva* tion qui se fait régulièrement. Il est riche dans l'expression des détails du labourage, de la marine et des objets physiques ; par exemple, il y a plus de dix mots pour ren- dre lés accidens du sol , depuis la simple butte jusqu'à la montagne, La grande 174 — quantité dé ▼oyellM qui eiilreiit d composition de ses tnots Ou.qui les netity qudque^aspiratiobS, etlesmul par euphonie» le rendraient très m' si les naturels ne parlaient avec Une sive rapidité^ qui fait pour ainsi dire les syllabes brèves* Ce délaut de proi tion contraste singulièrement aved vite du caractère national» et nuit A que produirait une langue qui oT^ sans quelques avantages. C'en est ui que de n'avoir aucune lettre muette. Son étude, beaucoup trop néglig rail curieuse pour les philologues « pour les antiquaires, puisqu'on y ' rait l'explication de beaucoup de c tés que présente l'histoire de notre T. Chasle de La. Touc (De Belle-lle-en-Mer), Membre c classe de l'Institut Historiq AEVUE D'OUVRAGES FRANÇAIS ET ETRANGERS AI^BUM PITTORESQUE ET HISTORIQUE DES PYR^N]£eS, Par H. A. Fourcade (i). i On dit tous les jours , et on le dit avec raison , que la réputation de l'auteur fait trop souvent le mérite du livre. Il est vrai que cette réputation doit s'expliquer par la production d'une où de plusieurs œuvres remarquables^ mais aussi que de pa se glissent dans le monde littéraire, veur du prestige d'un nom connu blables à ces bâtards de bonne n qu'on reçoit en considération de le (1) Oo p«at rapprocher ce eomple-renda da traTaii de M. Gorbin sur lea Pyrénéet inséré dans noto d'octobre. — 17* — iraoét ! 4)116 de litres^ ênfaos indî^ chtiitéMè «^ ciibes gfgantesqties dPoè Ton leurs pères, eussent couru de U ûu libraire dans celle de Téfiicier » lérile de leur naissance» Et voilà nne raison de cette pseudonimie Bi fort en vogue, de nos jours. On lificedeson nom et de son amour* l'écrivain devant les exigences du l'un public frivole. flexions devaient précéder l'analysé 'âge dont j'ai à vous entretenir. Ici, m ttouveni réunisrinnocencedu ti- lérite peu ordinaire de l'œuvre , eurité et la modestie de Tau- m talent véritable. M. Fourcadé dans le monde liltéraiire pair un e ne dédaigneraient pas nos illus* académiques les mieux établies. rite il eût été difficile de trou- lujet plus riche , plus attachant y i qu'il a su choisir. Les Pyrénées né is pas la contrée la plus rettiarqua- i France? N'y a-t-il pas là des émo- ur toutes les pensées et des tableaul is les pinceaux ? Quelle succëssioil d'impressions que celle qui résulté s dès cascades, du mugissement des du bouillonnement des eaux , de es vieux châteaux ruinés ou horrî- ; maltraités par les ouragans , le u le vandalisme des hommes ; du e la foudre , que ces pics aériens 3rcher jusque dans le flanc des nues, dément profond et sonore des ca- Quel coup d'œil plus délicieux que le procure une végétation qui se dé- I en tapis de fleurs sur les flancs des nés ou dans le sein des vallées ; et X bienfaisantes qui s'échappent en nnant et vont porter la santé et la Dœur des nombreux malades qui les ; annuellement. Ces solitudes en- découvre tout ce que la nature a créé de grand, de sublime, tout cela, M. Fourcadé l'a dépeint avec une vivacité de conception, un feu d'imagination , un éclat de coloris ^ uneéléganoe de style, une grâce de narra^ tion et un tact de vârité qui laissent peu à désirer. L'ouvrage n'est pas simplement descriptif, c Les événemens historiques ^ i les traditions populaires y le caractère > > les mœurs, les usages , l'idiome des ha« » bilans , ont tour à tour leur place. En » passant devant les lieux et les monumens i célèbres , l'écrivain a rappelé les princi^ • paux faits dont ils ont été les théâtres; les » souvenirs intéressans qu'ils réveillent, » souvenirs de gloire, de piété, de vaillance » et d'amour ; il a entrelacé l'historique • avec le pittoresque', pour rompre l'unie i formité des tableaux et captiver ainsi » l'attention du lecteur. » H. Fourcadé nous jette à Bordeaux sur la route des Pyrénées, nous fait traverser le dé- partement des Landeii et nous introduit sur le sol béarnais. Contraste entre le Béarn et les Landeiï: € Ici la monotonie, la sécheresse, » la nudité, là mort ; là, la variété, la ver- i dure , la beauté , la vie ; c'est l'oaisls et le » désert \ En mettant le pied sur la terre • pyrénéenne, on éprouve je ne sais quelle • émotion douce, je ne sais quel sentiment )> de sérénité et dé bonheur ; on se croit 1 sous lin nouveau ciel. Derrière vous , la • naturAt l'air d'une pauvre veuve, triste, 1 échevélée, silencieuse, en habit de deuil; > ici c'ei^t une jeune fille , belle , riante , > enjouée , parée de ses habits de fête et de « sa couronne de verdure. > L'écrivain nous iliène au château de Henri IV, nous retient un moment auprès de son berceau , nous promène de tourelle en tourelle, de cré- neau en créneau, nous dit comment le vieux — n» ~ mah<^r des d'Atbrets , ce berceau du béar- nais y fut dérobé à la gueule du Saturne ré- volulionnarre. C'est là , dans la ville de Pau qu'est né Bernadotte. t G'iest d'une 1 chétive maison de la chétlve.rue du Tran » qu'est sorti l'béritier de Charles XU. 1 Après avoir gravité long-tems autour du 1 soleil corse , comme les astres de Tem- 1 pire, ses frères , cette étoile a fui le fîr- • marnent de sa patrie pour aller prendre » place au ciel nébuleux du INord. Aujour- » d'hui le guerrier du bivouac couche sur * la pourpre ; le républicain du 18 bru- > maire porte un manteau royal. • Rien de plus délicieux que le tableau d'un jour de marché à Pau : c les habitans des Montrées voisines se rendent pêle-mêle à leur métropole ; le paysan béarnais avec son berrety sa blouse bleue ; la jeune vil- lageoise, ornéede son capuletnoîr et blanc, fière des provisions qu'elle vient vendre à la ville ; le militaire retraité de l'em- pire , qui descend en tilbury de Navar- rens ou d^Oloron, portant ]e ruban rouge à la boutonnière. Ces vieux débris de l'empire, aux rudes moustaches, au front balafré ; ces grognards, qui ont remué la poussière de tant d'empires, vu briller le soleil d'Auslerlitz et l'univers s'incliner devant leurs travaux ; qui, le sac sur le dos , l'arme au bras , ont passé sur le monde en le sillonnant de prodiges , se montrent tous les ans en gran Rien de délicieux comme d'entendre ces vieux soldats s'entretenir des trophées de l'empire c et de la gloire de l'empereur. Le » nom du petit caporal erre à chaque in- « stantsurleurslèvres, son histoire! » à toutes leurs histoires ; et toujd » parlant de lui , leurs yeux s'enfla » ou deviennent humides. Le représ » ils la veille d'une grande bataill » spectant l'armée , leur regard la: • étincelles ; parlent-ils de ses re¥< 1 Moscow, Waterloo, Saint-Hélén< > grosse larme roule de leur paupii • leurs joues brunies. i Napoléon était le dieu des solda » homme était si grand que les roi 1 lurent s'en débarrasser à tout pri » se liguèrent à plusieurs reprises s; » mais s'en rendre maîtres ; mais i » qu'il était fatigué et trahi , ils !'< » nèreni et l'envoyèrent mourir au \ » monde, au milieu de l'océan , et > quand ils le virent se tenir les bras • sur son roc de St-Hélène , l'œil su » Europe trop éloignée pour qu'il t mettre la main et s'en ressaisir d • veau , ces pygmés qui s'étaient Xx 1 foiS; agenouillés à ses^ pieds, se i > rent et firent les géans. i Je suis M. Fourcade dans la ravi vallée d'Ossau^ sur les bords du Gave > n'est plus, comme au sorlir.de Ga ruisseau doux, gracieux , au léger mure, aux cascatelles sans nombn tantôt s'élance par petits bonds, < tôt glisse en nappe unie; qui vous de sa voix monotone comme un de nourrice ; le torrent d'Ossau a ] place. U s'avance d'un air plus sol plus majestueux , et vous reconna l'impétuosité de son cours , aux : mugissemens de ses flots, que ce t B descend de la montagne, i C'est cette même vallée d'Ossau^ au fond iste, sombre I que l'on trouve les mues et les eaux.chaudes. Ces lieux \ y si désolés, si sauvages , qu*as- sent de vastes forêts de sapins, que ent visiter souvent comme son do- e peuplent tons les ans d'un monde raffiné, brillant. Cette Sibérie des I voit tous les ans affluer dans son sociétés spirituelles, délicates, choi- jeunes citadins riches de tous les Tintelligence et de la fortune; des à la fleur del'âge, belles, élégantes, es encore, mais souriant d'un seu- le, portant au front le sceau de la lectacleblen triste et qui n'est guère rend re agréables ces lieux déjà si ir eux-mêmes. Hâtons-nous de le^ »our entrer à Coarraze,< bourg im- lisé par le séjour qu'y fit Henri IV ;on enfance. On y voit sur unehau- s vieux château témoin des jeux du {béarnais. C'est là que sous les de la baronne de Miossens , le fu- lant de Gabrielle passa son enfance, à qu'il folâtra dans la prairie, aux du Gave , avec les compagnons de ge; c'est là qu'on le vit courir, it nu, sans craindre qu'un coup de érangeât sa fraise ou blessât son de prince ; on le vit bravant le so- \ sueur et la fatigue 9 gravir comme im la cime des rochers , et dans ses nimés avec les enfans béarnais, 1er en riant aux grands coups d'é- i vainqueur d'Ivry. » de porter son lecteur hors du soi , l'écrivain fait un portrait rapide, rmant, du peuple qui l'habite. Qui intendu parler du fameux menas- t-Pé. M. Fourcade en fait un ta- storique où l'intérêt le dijspute à 177 — l'él^ance de la narration. Les vieilles chro- niques, les légendes monacales, les tradi* tiens populaires sont ici tour-à-tour irises à contribution, avec une rare patience et un grand talent. Ceci s'applique encore à la description et à l'histoire du vieux et célè- bre fort de Lourdes. Lourdes, bâti par les Romains, devint sous Louis XYune prison d'état , une succursale de la Bastille , où Cotillon I , II et III (pour parler le langage de Frédéric) envoyaient tout citoyen qui osait blâmer les mœurs de leur royal amant. Le prétendu coupableétait saisi, baillonnéet jeté au fond d'un cachot infect où il expiait, le reste de sa vie, un acte d'indépendance ou de franchise. Le gouvernement. fait aujour- d'hui occuper le château de Lourdes par un corps de vieux militaires sous les ordres d'un commandant. Nous exprimerons ici le regret de ne pou- rvoir vous faire connaître le beau chapitre consaci^é à la description de la vallée d'Ar- gelés. Dans ce chapitre, le style de l'auteur est tantôt fleuri , gracieux et riant comme la prairie, le ruisseau, ou la colline qu'il dépeint ; tantôt bruyant , saccadé , mugis- sant, grondeur comme le torrent qui se pré- cipite des montagnes; tantôt élevé, sublime comme le faîte des pics aériens qu'il nous représente, La part de l'éloge faite , vient à son tour la part de la critique. Dans l'ouvrage de M. Fourode les images sont trop multi- pliées; le style figuré domine presque cons- tamment. L'imagination.du lecteur, toujours exaltée, se fatigue à la longue de ce péni- ble labeur, et tombant enfin de lassitude et d'épuisement, ne savouré plus qu'avec indifiérence l'odeur des fleurs , répandues avec trop de profusion. Le travail, et sur- tout lé travail pénible 1 se fait aussi trop souvent sentir dans des périodes presque toujours arrondies et cadencées avec une affectation mal déguisée. Du reste , ce sont là quelques taches presque effacées par mille beiautés incontestables ; et TouTra^e de M. — 1T8 — Fouccade restera comme une œuv conscience et de talent. JOSAT, Membre de la 3e classe de l'Institut rique. Lk BATAILLE DE KIRHOLM. PAR X. HENRY, CU)HTB KRASIN^l^Y» Rapport hl à la deuxième classe de llnstitut historique. (Histoire des langues et des liuéra Messieurs y L'ouvrage sur lequel vous m'avez chargé de vous faire un rapport^ s'intitule : Roman historique* depuis que Walier-ScoU n'est plus» les romans ];iistoriques ont le privi- lège de n'être ni roman ni histoire; car ce qui manque i^u roman est mis sur le compte de l'histoire^ et œ qui manque à l'histoire revient au comote du roman. L'auteur de la Bataille de Kirholm conçoit et exécute les . romans historiques à peu près comme tous les autres romanciers de notre temps. La feUe de la Bataille de Kirhohn n'est pas nouvelle. Une jeune anglaise , nièce d'un not^e polonais, en est Théroîne. Elle est riche et bdle. YoDà assez de qualités pour mettre en émoi les alentours du châ- teau du baron, mais elle n'est pa» fiaite pour un homme ordinaire , il lui faut mieux que cela. Un inconnu qui arrive de fort loin , qui a été prisonnier dés Turcs et qui à vu des sérails et des edalisqoea» a gardé , ao des sensations des grands .voyages^ se pour le porter aux pieds de la belle ai Il en ^vient éperdiHBent amojureiftx mier abords et nous croyons sani l'auteur sur parole, car il nous p€ héroïne sous les couleurs les plus santés^ L'amour de jeuae homme « tôt récompensé. Comment résister i connu qui tue des ours , et qui a u magnifique, d'une race extraordina quel attaque les Icups^ arrête les p apporte le mo«ehoir de son maître autre cbose, et joue le premier rôto vie et dans le roman ? Enfin il a ui qui devance à la course celui du bai j'ai malheureusement oublié le i un groom, noir comme le diabl l'aspect fait frémir les pauvres payji lonais. Tout va donc très bien ; d obstacles ne s'élèvent que pour roi monotonie des approches de la '. miel; et le bonheur des amans coi - m- le Ile dont l'auteur nous raconte cer- lYentures qu'on cache ordinairement 3 le rideau. Enfin arriT^ rhistoire ^ dire la bataille de Kirholm, qui dans le roman comme un coup de touberaît d'un cîel sans nuages ; et » de foudre est terrible ^ car il tue en 1 d'œil l'oncle , le pauvre jeune \y sa femme» le fils de l'oncle et la e la~jcune Anglaise. Il n'épargne pas le beau chien de race si rare, ni ce Qègre qui est venu de si loin pour nter les paysans du baron. e roman historique a donc cela d'ori- qu'il ne finit pas seulement par le e ou par la mort des amans , comme ce régulière du roman l'exige y mais r mariage et leur mort à la fois; car t vient si prompte après les fian- , qu'à peine le curé a-t-îl le temps de ' sa bénédiction. C'est beaucoup trop, e rinjustice flagrante en matière de 4 le roman. L'histoire reparaît de en temps grâce à un personnage qui mté de nous lire les chansons d'Os- Niavre barde, dont les œuvres n'ont tdheur été découvertes qu'une cin- ines d'années après la mort du con- ;ré toutes ces critiques, le livre de idnsky a son mérite, et un mérite ins fait sourent oublier le titre inal- reux de roman historique qu'il par- rec trop d'ouvrages de nos jours. Il it, en général, avec élégance, et quel- s tourne avec entraînement. Ce qui doit surtout lui assurer un grand succès, c'est la couleur locale dont il est Qmpr^nti c'est cette investigation curieuse qui s'évertue à bien saisir les mœurs d'un peuple. L'auteur nous fait les honneurs de son pays, qu'il semble connaître à fond, ce qui n'est pas très commun chez un na- tional. Il nous peint avec beaucoup de bon- heur les fêtes populaires, les chasses, les noces; et toujours dans ces descriptions, il sait nous attacher à son ouvrage par des beautés de style et par une manière spiri- tuelle de raconter qui lui appartient en propre. Yoilà^ messieurs, ce que je pense de la bataille de Kirholm. Je pourrais vous citer successivement plusieurs de ces scènes, quoiqu'elles méri- tent presque toutes d'être remarquées ; je préfère|vous conseiller de les lire, si vous aimez à retrouver, dans ses moeurs et dans ses fêtes, le peuple que nous avons tant de fois admiré sur les champs de bataille. En montrant le côté faible du roman de MM. Krasinsky , je n'ai eu d'autre but que de lui prouver clairement, si c'est possi- ble avec un auteur, qu'il sera plus heureux en écrivant à l'avenir des morceaux déta«« chés sqr les mœurs privées et publiques de sa patrie, au lieu de composer des ro- mans historiques, dont la destinée est géné- ralement un profond oubli ,. après quelques mois d'une frêle existence sur les tapis verts des cabinets de lecture. Tenedey (de Cologne). Membre de la deuxième classe de l'Institut historique. — 186 — EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DE LA COMMISSION ROYALE d'hISTOIRE DE BELGIQUE (1)» Sixième balletin.— Séance da 9 juillet. Le secrétaire lit une lettre de M. Pelet de la Lozère, ministre de rinstruction publi-- que en France, qui remercie la commission de lui avoir offert un exemplaire de la Chronique de Yan Heeln. Afin de donner à ses travaux plus d'en- semble et de célérité, la commission arrête qu'elle se réunira habituellement une fois chaque trimestre, indépendamment des assemblées extraordinaires dont la nécessité serait reconnue. Le secrétaire s'engage a publier dans le Bulletin, en y ajoutant quelques éclaircis- semens , un- relevé des divers inventaires de manuscrits existans en Belgique, qui ont été fournis par le département de l'in- térieur , ou qu'il s'est procurés lui-même. On vote l'impression d'un rapport, adressé par M. le docteur [Coremans, em- ployé aux archives pour la partie alle- mande. Il est décidé qu'on lui écripa offi- ciellement, afin de le remercier de son zèle et de le féliciter du succès de ses recher- ches. Yoici un passai^e de ce rapport : « J'ai l'honneur de vous prévenir que , conformément à la dépêche en date du 13 mai dernier, de M. De Gerlache, président de la cour de Cassation et de la comi royale d'histoire, je me suis imm ment occupé des travaux qui m' indiqués par M. Gachard , archivi royaume. < Ma première besogne a été de cl de mettre en ordre une correspond Charles-Quint avec son frère Ferdii divers agens diplomatiques, ayan objet principal la négociation termi le traité de Passau, en 1552. Ces | dont la lecture offre de grandes diffi contiennent des détails intéressans affaires de cette époque et sur les qui amenèrent la conclusion du trai solidant la réforme religieuse ei magne. a Ap^és cela j'ai entrepris un tra^ important, c'est-à-dire la confectio inventaire provisoire , qui donn aperçu général de tous les documei se compose la partie allemande des ai et qui indiquera les pièces qui mè d'être classées ultérieurement. «Déjà mes recherches, secondées bligeante sollicitude de M. Tarchiv chard et M. de Wouters , achiviste { ont été couronnées d'un résultat qu (fl) Voir ione lY» tl« livraison , tTril, page 119. ente, et qui me donne lieu de croire ferai des découvertes plus impor- tncore. 16 me flatter que, mettant au jour des Mont Texistence était ignorée j us- ines serviront à ouvrir une mine aux personnes qui s'intéressent aux listoriques ; qu'elles honoreront la e en Allemagne et seconderont lea 'un rapprochement amical, scien- 3t littéraire entre la Belgique et le I philosophique intelligence et de l savoir , auquel la n^ijorité des peut se glorifier d'appartenir par line, sa langue et ses mœurs. > DLLETIN. — SEANCE OU 5 NOVEMBRE. ) Reifienberg dépose sur Xe bureau ier volume de la Chronique rimée lippe MoHskes, évêq.iede Tournai^ ^ siècle, volume dont l'Impression être achevée. sera fait hommage au Roi, aux ts et à M. le Ministre de Tinté* illems ayant offert à S. M. le roi de dans les États duquel se trouve ment le champ de bataille de igen» un exemplaire de la Ghroni- Yan Heelu, ce prince Ta honoré (ttre autographe et lui a accordé la: lûédaiile d'or que décerne habituel-» l'académie de Berlin. 3 président De Gerlache annonce g'temps occupé d'une ihistoire de la e 9 depuis 1815 , . il n'a pu hâter qu'il l'aurait voulu le travail dont Mrgé comme membre de la corn- 1. Mais il ajoute qu'il va être inces' Qt en mesure de le terminer. 181 — M. Ile Ram informe Tasaiemblée qu'a« près Pâques il commencera rimpresslon de la Chronique de Dinterus. Quant aux Acta sanctorum Belgii , il c d^'à achevé plusieurs vies très longues et trèl importantes. M. Willems fie propose de mettre bîeiilôt sous pressela Chronique métrique flamande de De Klerch ou Clericus. * ■ . ■*• M« de Smet est au moment de terminer le premier volume du Corpus Chromicorwn Flandriœ^ commencé par M. Wamtooig. Ce recueil aura deux volumes. M, Gachard met sous les yeux de la com- mission les 65 premières feuilles du pre- mier volume de l'Inventaire des Archives du royaume. U annonce que ce volume, qui contiendra la description des eartulairefi, des recueils historiques et de tous les re* gistres d'administration des anciennes Chambres d:;s comptes de la Belgique, au nombre d'environ dix-huit cents numéros, ain?i qu'une notice historique sur ceé grands corp4 de l'État, verra le jour, dans les pre- miers mois de l'année 18S7« > M. Gachard annonce que, conformément à l'ordre des publications arrêté d$ui8 la séance du 3 avril 1835, il s'occuperfi trèd prochainement de l'édition de la Collection des Fojrag^s entrepris par dés soui^erains de la Belgique. La Commission, après en avoir délibéré, décide d'écrire à M. le Mipistre de l'Inté- rieur, afin qu'il veuille bien réclamer de M. le professeur Van Coetsem , à Gand, hé- ritier de M. Lammens , la ccmauinication des manuscrits rédamés pour o^ travail par M. Gachard. Elle ne doute 4[mnb que le but dans lequel cette communication est de- niandée ne le dispose à. y accéder avec plaisir. A l'égard du Journal de VandenessCi que i2 182 — M. Gachard réclame dans le même but, M. f^Uidiwrê'i^era pHë dé vouloit ^e mettre lu plOB tôt (lonihlè à la dispositloh de la Éi GAcHàrdpréatonte un second rapport èi M. le dmttëtrr Qàrettmnsr sttf l^xamen et le classement dont il a été chatgè pat* la oteMiiMléfl^ de» archives allemandes qui foiil pAPtté 44 dépôt gétiéral des areblves du royaume. La commission, ayant en\j^ndU la leetafedô œmpport, en ordonne 14nsénfon auf i«oeft»*>^tMilde laséanotf, et décide qu'il sora Mil de tiotivèa^ à M. Coféftiai^s, pour lui témoigner sa satisfaction de la manière (font il iVicquitte dé la tâche qui lui a été oaBllée. i J'âl ôoiltlntté, dfflI.Coremans;ftinyen- tprisr les pMoes dont ée composa lii partie aUtiMnMl«ddSàfehit«d, et J« suis parvenu^ à l'ilMnreqtt'tl eût, à un point qui permet d^ ^ u MH une Idée plu^ coitoplèté de tonte le doUeetloUé Elle présetlte des dd-^ c^mene préèieux poui^ rhisloirede la pé- riode'Kle i5tO Juequ^à iSBO et embrasse prlqoipàleeÉeiil trois grandes époques , saVoir : • A. Le vègne de ChàrleS'^uint. f Bé Le (ôgee déPhlHppe II, c^est^l-dité Fi^poqne, dee dimemkms et troubles dans lee Feys-Bas. « C. Le règne d*Albert et d'Isabelle et le commencement de la guerre de tèehteanSy e Les lia«ies ^uî ebneernent le rè^e de Ghaiilemhiilit tieibhnefit pas ôà ènsemUe aiisi eeiji)piet qoB eelul dÀ déux àhtree ^pd^uéi^ ee ne eontquedes' f^e^etas épars, âani flMIeÊif^métnmt eepenâdut de «Itef IMeftlIea dm f»ersétines ^ui sV^teopent d'éludée Metèriqtiee^ < Laeeeettie'mrtiedet trchlveif,celfequ! est relative au règne de Philippe U, pré- sente 4in ensemble d'un haut intérêt des liasses contenant des lettres d'uni tiié dé princes contemporains, adrc Marguerite de Parme , au due d'Âl grand -commandeur Requesens, âï>o d*ÀUtriéhé, à Alexandre Parnè^e, at deMansfëld, aux archiducs ll|athia)s^ et Albert; liasses déjà citées dan premier rapport, cl qui se sont conr par beaucoup d'autres de la mêm gorie. o L'époque d'Albert et d'Isabelle < gement représentée. « On y trouve des liasses renferi corvespondataee de différons princi mandé avecTinfente Isabelle, depui jusqu'à i653. Elles sont riches < historiques très intéressans. Les j ligures des Wallenslein , des Till Gustave- Adolphe, y apparaissent, et, des «ftémorablés événemees de la sanglante entre le grand principe deh d'examen et celui, non moins graoii autorité divine supérieureà l'esprit h se dessine le fervent catholicisme d'Ii qui, écrivant au plus grand guer XVilf^* siècle, le félicitait, avant tou que ses victoires lui avaient ouvert 1 tes de la ville 4»ù se trouvait le eorpisi Norbert^ doni/Qlle désirait ardemme vol immédiat à^firu^elles. < Quoique le seeréteirerie d'état ail semble avoir subsisté jusqu'au mi XVIII"*« siècle» les archives ne lenl que pes de deeumens postérieurs à d'Isabelle. cLeepeplMe reletlfseuxdiétesde !'• euxquellesles^ys^Baeont prispan i*0M< 4.) jusqu'à la fin du XVIiesi Pa.^s d'en ba«, sans exception , sous la tuitioi rt sa(:V(! garde du Sainl-Empire. ceux qui concernent les redevances du cer- cle de 'Bourgogne à Tempire» sont nombreux et peuvent , en plusieurs cas , être consultés ayecfruit. f Les liasses inventoriées jusqu'ici four- ( -- 183 — • tion, le secrétaire met sons les yeux de la commission l'inventaire de divers manu- scrits existans dans quelques dépôts publics. C'«ild'|i|>or4 \ê rdevé 4« ce^f, é^ l'univer- sité de Louvain, communiqué par M. de Dissent, en outre, d'utiles renseignemens Reiffenberg. Us sont au nombre de 19, la poar l'histoire de quelques pays et localités, pltipart fbrt curieux. J'ai déjà parlé d'Aix-la-Chapelle et de Co^ p^.^^ ^^^ ^^^.^^ ^^^^^^^^^ j^ manuscrit. logne. L'bistorien de grèves, de Juliers, de ^^^^^^^ ^ ^.^^^^^^ ^ j^ q„. ^^^ l'Osl-Frise, de la Saxe, de fa Llvoble, etc., ^^^ ^^^.^ ^^^^^ bibliothèque de l'unîver trouvera aussi des choses dignes de son - .^, , ^ , . . , n j i .n j ° s]tédeGand,réunie a celle delà ville depuis attenti^p d^ns pQ(} arçl^ives. L'historien de l'archiduché d'Autriche ^ura utiliser les docamens précieux qu'elles offrent con- cernant les démêlés des États de ce pays avec leurs souverains au commencement djilTIt'' si^tf»^ et la renonciation de l'ar- diiiic Albert à cet archiëuçhé, dont il , éWlIiéritler légitime. ) Après la lecture de ce rapport , constam- ment écoutée avec la plus religieuse atten- iii6. OettaiiiU e8^uoYuppUnien|au ca« tAlogue pu}iUe fniV40 i^r M: J.-A. Wal- wein de Tervliet. Un relevé de ceux de l'archerêché de IfgUnes,, communiqué par Ji. ib Ràn^. Enfin une note relative aui^ manusorita ponceri^ânt les monts de piété. La sui(e 40 cette note intéresiAfttei tiki twVQ^ av PM- chain bulletin de la commission. f 1 1^1 .lllll.U|i|l — 184 DOcmnEirs historiques curieux ou inédit: JUGEMENT HISTORIQUE SUR OLIVIER CROMWEL, EXTRAIT d'un outrage ALLEMAND PUBLIA MOINS DE QUATRE ANS APRES SA ' 3 SEPTEMBRE 1658> A LONDRES, OUVRAGE DE 978 PAGES y IKTITULS : « t^ubilaJBbiU, Britannica StiutNianatOVLV'icisùiudes do fortune, particulières et merveilleuses, de Charles lor et Charles II, rois de la GraDde-Bretagoe; et du parlement, de Tarmée et de blique établis sous l'autorité do général et prorecteur Cromwel depuis Tan i6a5 jusqu*en Pi X vol. in-za orné de gravures, imprimé avec autorisation et privilège {cumgratiâ et privi Sa Bfajesté sacrée césarienne ( Tempereur d*AUemagne ). Jean Annmon et Guillaume S( Fnuicfort«iir-le-MeiB , z66a« Page 539— .540. « Telle fut la fin de ce monarque, qui , à » Taide de chAtîmens sévères et de gran- » des récompenses, s'était maintenu si long- 9 temps. On doit dire de lui qu'il n'a ja- 1 mais laissé un être, si petit qu'il fût, par- » tir d'auprès de lui mécontent; qu'il n'a » jamais dédaigné et encore moins condam- » né un chrétien, quelleque fût son opiat i655 jusqi^'à sa mort en 1658), lui est 1 resté si fort attaché , qu'il le v 1 le chérissait, l'appelait son père, • vait au dessus de tous ses rois, c • pressé (a) par lui et emmené (b) 1 Y pays à cause de lui. — Quant à '. » de son roi et des personnes coi » dans la même cause, on laisse ceti » iioD de côté. > f L'impartialité du jugement ci-i dont il y a lieu de regretter que 1 ne soit pas assez connu , est d'auta remarquable que cet historien, tout à la cause royale des Stuarts , écrivait de deux ans après la restauration d (i) h^moK pressé est pris* dans le sens d des matelots ou de levées de soldats; (i) Après le mot emmené^ l'auteur i mot allemand prisonniers. Ceci ne me p) voir s'entendre que de la rigueur appor les levées de soldats ou de matelots. -. 195 ~ las II (^u moia d'avril l au traitement ignominieux qu'éprouvèrent les restes désensevelis du protecteur (Page 851 ) ; mai^ aussi par l'assentiment général des nations européennes, ce qui qui ressort de toutes parts dans cette même relation publiée, comme l'annonce son titre, par y autorisation et avec la faveur par consé- quent de V empereur d* Allemagne, Bétails curieux^ extraits de la memere- \t&onj concernant les efforts que Crom- ^ fit pour rétablir en sa personne le pon- 9ùir royal héréditaire, ce qui aurait pro^ Mlement eu lieu , s*il ne fût mort trop ^pour uvfiirpu en accomplir le projet. Page 398 (année 4665). A la suite de institution du protectorat en sa personne, pvftcte du parlement, dans les cérémonies tentiou de diviser le peuple britannique * et surtout d'animer contre lui l'armée , • comme s'il eût été l'auteur de ce projet >et qu'il voulût maintenir cette dignité 'dans sa maison • (430-431). Cependant il y a Heu de croire que deux ans après 9 c'eist-à-dirè dans l'année 1657 qui précéda celle de sa mort, Cromwel ne fut rien moins qu'étranger à la j[>ro.position de rétablir la dignité royale da^s sa propre famille , proposition qui est développée et racontée comme il suit aux pages 516 , 17 j 18 et 19. < Le parlement (un nouveau parlement , réuni pour la première fois le 17 septem- bre 1656, page 498), assemblé à Londres, lequel était composé, en majeure partie, des créatures de Cromwel, fit une tentar- tive pour i' élever au plus haut point de grandeur. Dans le mois de mars, on y proposa que la dignité royale fût rétablie dans la personne da protecteur. Aussitôt que les chefs de l'armée en eurent cob- naissance, ils s'y montrèrent entièrement opposés, et ils députèrent vers le protec- teur quelques-uns des leurs pour lui rap- peler les soins infatigables qu'il avait apportés à Vané€aitissement\du gouver** nemént monarchique, et lui représenter combien il serait coupable de 'vouloir le rétablir en sa personne^ en se servant pour cela du pouvoir à l'aide duquel il Pavait détruit, » Cromwel répondit qu'il ne voulait pas se faire roi, mais que, puisque le parle- ment lui en avaitfaitfaire la proposition, c't'tait maintenant à lui qu'il apporte- nait d'examiner ce qui serait utile au bien public ; qu'au demeurant il avait à son coté Vépée qu'avait jusque la tard favorisée la fortune, et qu'elle lui servirait encore à conserver à l'avenir » le pouvoir qui lui était confié, » Le parlement continua néanmoins à le » presser de se revêtir de la dignité royale; > et il déclara enfin, le 8 de mai, dans 1 son palais ; que, pour certains motifs - ft« -. . ^i*ff iiéndratt iteéteis, ti W accepterait % pas le Utte de M. Qiiând rôrateur, c'est- » à-dltë lé président du ttàrléineiit, l^- i t^dWà 6ëtte t'épouse» on insista iBiicôi^ àn- i ptkà de CH)mwel, qtti éonsentit eilfin à ^ êtfè âpt>éte du noih de royal protec- # Aussitôt après il fut préconisé dans ta idiamlNre peinte (de Whiie-Hall) aTec un i ajipareil p^esqne royal. Lui , Grotnl^l , s s'aMit sùi^ un siégé élevé el magnifique » t éû dessous d'un dais de couleur bletie, i étaht revêtu d'niie robe d'hermine noire I et blanèiudy à longue i|ueue. Des deux cô- t tés étaient debe^l tes envoyés étrangers i et le lord*«Énaire dé-Lôiidres. L'orateur du ê parlement lui lut le sen|aent qu'il prêta , s et il r«çut> en même temps^ l'épéfe, la Bi- » ble él un bâton €^9ht la forme d'un 9 êeeput. Puis uil htraut cria t F'we le > libre hrd protecteur l ce qui termina la neéréiUonie^ » La prérogative attachée ft cette sorte de » putssanoe royale consista i<* en be que le I p^fl^meotdutattribueràla^i^ruï^rt^ale 1^ W revenu convenable; Sfi en eeqUele Pre- ^ t^oteur aurait toujours voit déoisive, va- » tum decisivtun , dans le parlement ; B* en « ço qu'il exercerait seul le ppiivoir suprême t sur t^re et sur mçr^ et aurait la nomina- f tion d^s généraux sans aucun contrôle; » sinon qu-après s^ mort les choix à faire » redeviendraient libres. > » L'annonce de cet|e autre puissance fut « &i(e solennellement et i son de trompe t. dans la vîlle de Londres > aux acclama- ttions du peuple qui cria: yive long- f temps le protecteur ! » ^Précédemment, c'est^é-^dii^ I i> (p. 493), afin d'affermir pàhoiil 1 sancè, il avait nommé soki séèd > Henri Gromwel, goutéttieur d^ iiH avait aussi de 4684 (p. 195 > tine chambre des fords, que \û, < 9 des commune^ avait ^supprimée i fort des troubles; Dn Hfmàrque, i n qu'après atôir èuvert dans l^ab ^ Westminster la séance dii heutes il ment, le 14 septembre 1654 (p i 444), il se i'endit à là chftmbi'e d< )) d'où il retourna à Whité-Hall. i N. E. Ce livre si curieux, si gi ment inconnu, et que les hbtèri rAngleterre semblent n'avoir jam^ suite, se trouve près d'Amiens, dani bliothèque du château de Prouzèle^ tenant à AL le cbmte d'Auhervil fragmens qu'on en donne ici , sont quables par la qualification de moi en parlant de Gromwel, sous le régu< de Charles 11; par ce qu'on y dit di tère de cet homme célèbre i mais par la scène dramatique du ^uasi^c nement du proteoleur, scène que et autres ont si imparfaitement i Or l'empereur d'Allemagne autoris9 pression de cet ouvrage,, dont, pour térêts de la vérité historique, il es gretter que nous n'ayons pas une tien dans notrQ langue. Le comte A, d'Allonvi » Membre de la première cl l'Institut Historique. i*V- (M!>ftlUËSdMllfI> JOldÊI LETTRE ÇUDINAND BERTHIBR9 PROFiaSElfa SOURP-MUIT A l'JCQLE R0T4UI W MUif HEÎIIBRB DE LA PBUXIEME CLASSE DE l'iNSTITUT piSTOBiQyB. ^ Tan dernier, soumif à la eom* la journal un CMunptB rendu du anniversaire de la naissance dt t râpée y célébré par les iourdt«- abondance des matières n'en per* insertion. Il 7 avait aussi de ma rrivais trop tard. C'est un grand 18 le siècle où nous vivons, ic avec empressement que je vieiis » ée» jeter au milieu de Vos savans le modeste et naïve conversation » annuelle des Sourds-Muets, dont adéjà» sansdoute, eu connaissance luilles quotidiennes ; mais les dé- it incomplets et froids ; l'espace lux développemens. Ra^ment je ni de vous fatiguer de mes pauvres ions. D'abord , je crains d'impor- ami ; puis, que vous apprendrait ureux sourd-muet ? Mais j'ai pro- es compagnons d'infortunes une nète dans vos colonnes ; je la sol- îs ne me la refuserez pas. rïotre 'est pas la moins intéressante de s'élaborent autour de vous, ord savez-vous que cet aréopagS sourds-muetSy que nous pensions .ter obscur comme nos destinées , ijourd'hui à quelques-uns une laute portée et d'immense avenir? Paris, le 6 déetmbrt tili. Sa^es-vdiia qu'il y en a qui t'aiwluiaai ft voir dans Ma sein la gnroM de notre éauiip cipation future? En rtbaUtnt mdme iMi^ii- coup de œa espérances^ ne mérita^tril pat quelque' attention de là part d'hemaieB qui, comme vous^ se livrent JourneUament à é9 sages investigations sur lei eoûqndtes et las merveilles de l'intelligenoe? Avant de vous initier au spectacle d| nos joies, permettes-moi de vous dire comment fut posée la première pierre de cette sainte institution. C'est du sein du comité des seurds^mf «ta qu'a jailli l'idée d'un^. fêteanaueUei I«a création de ce comité, q^i da^ de dans avi- nées seuleancnti et dont vauaanteodai par*. 1er, sans doute, pour la première fois^ tvait été nécessitée par les circonstances critiques dans lesquelles nous plaçaient defi intrigua actives, une hostilité catpulée^ et le besoin de réunir leurs efforts ppur repousser lesat- taques de certains hommes qui ne deman- daient pas mieux q ue d'abuser de notre i nfir- inité pour recueillir le fruit de aos sueun. Tous vous étonnez, messieurs 1 voys ne comprenez pas une pareille hostilité, quand les armes ne sont pas ^ales. Elle n'en a pas nioins existé cependant, et force % été poMr la combattre de nous constituer en fédéra- tion, de nous grouper tous en bataillon carré. — 188 -- Lecomlté s^assemble au moins une fois par des Italiens, que le langage des sîgnei mois, plus souvent même, s'il y a urgence, langue universelle si vainement cfa On y traite des intérêts des sourds-pauets en . durant.des siècles, réunit en un seul ( gênerai , on s'y communique ses peines, oh dont tous les membres se comprei s'y entretient de ses espérances. C'est notre chambre des pairs, notre chaoabre des re- présentans. Là aussi il y a un pre'sidenr , un secrétaire, un trésorier, mais tout cela est fort Inoffensif pour vous, je vous jure ; et nous avons trop à nous occuper de nos affaires pour songer aux vôtres. Un très petit nombre de parlans avait été admise notre première fête annuelle. Un dévaneaient éprouvé à la causeï des aourds* muets ouvrait à ces rares amis le» portes du temple. Mais à quel but pouvait atteindre une réunion presque exdnsivement com- posa de sourds-muets? Quel fruit pouvait^ il en revenir à leursfrères épaià sur le globe, dont les neqf dixièmes au moins ne con- naisi^nt pas les nobles prérogatives do l'hu- manité, le^rlx des relations sociales , les droits et les devoirs du citoyen? Gomment se flatter, dans cet isolement, de né plus voir tôt ou tard sur la surface du royaume, sur la surfaee même du globe- terrestre , un seii^ membre de cette triste famille, ikran- ger comme ub Paria à nos institutions, à noff usages 9 aux* bienfaits de notre civili- sation? Ausd de plus nombreuses invitations pour: les fêtes suivantes ont-elles été adres- sées par hotre comité. 11 est inutile de dire avec quel touchant empressement elles ont été acceptées. Le dimanche, A décembre i836, les sourdâ-muets, en plus grand nombre que jamais, s'étaient trouvéçde bonne heure au rendez-vous convenu, dans une salle d'at- tente, au grand restaurant de ta Place du Ghâtelet. Il y avait là des sourds-muets de tous les pays : des AoglaiSi dei Allemands, comme s'ils avaient vu le jour sous k toit.ll y av^itlà des professeurs, des h de lettres, des peintres , des statuair graveurs, des typographes, une fo bons et naïfs artisans de différens et du milieu de ces hommes de positior verses, l'échelle des distinctions { avait disparu : un lien commun les i ils étaient tous sourds^muets. Enfin tes du temple s'ouvrirent aux parlan vîmes arriver d'abord notre sécrétai pi^uel, à peine relevé d'i^ne longue loureuse maladie et chancelant ena ami constant ne manque à aucune fêtes, il est un habitué de la femillé, il le dit lui-même. Chacun s'empre lui témoigner la part qu'il prenait à tablissement. Puis arriva M. B. JM rédacteur du Droit, un de nos plus défenseurs, accompagné de M. Ledri et de 11. le docteur Gaubert. L'en M. Maurice fut accueillie par des n réitérées de gratitude.' Mais ce qui ajouta encore à Venu l'assemblée, ce fut de voir s'avanc elle d'un pas grave un vénérable vi droit et vert, à la perruque blonde clée. A travers ses rides, perce encc sais quel air de jeunesse, avec un i lange de sensibilité : c'est M. Bouil l'auteur du drame de l'Abbé de VI Bans cette revue des étrangers, on vait s'empêcher de remarquer ui nouveau, sur lequel se peignaient v de timidité et un certain éloYinemei M. P. Mérlieux, auteur d'iin buste ei de l'abbé de l'Épée, à l'érection du< modestes souscriptions ont contr gi»ation doit terminer, la fêle, génie» de tout L^éehit mlère fois » il se trouve au mi* à'part, dont la parole est dans dans les bras. heures, on prend place au repaa^: in président (titre que m'a a^ rla troisième fois y runanlmité É de mes compagnons d'iii£àr« isiedM. Bouilly; à la gauche» k» «iipereit étrangement si Ton s'i-r lie la tristesse va régner dans Ile; au cootralre , la joie brille » visages épanouis , et de nom- s de voix trahissent» au milieu général» l'émotion qu'éprouve xmvive. Tous les bras sont en t» les conversations particulières i pas plus que la conversation s doute fort que les parlans s'a- s que nous. n du repas, le buste de l'abbé de découvert et salué d'unanimes îmens. Ces applaudissenacns re* quand on voit une couronne les descendre sur le buste, dent se lève , et va commencer ion.tt Montez sur votre fauteuil» e-t-on de toutes parts» nous sui- IX vos gestes» > et il se rend à ce ssemblée. discours qu'il a mimé. ! la voilà, la voilà» s'offrent en- >ies et à vos bénédictions» cette lie» qui , à notre grand regret j xMijours à notre fête annuelle ; le isage de notre Saiut-YIncent de I su reproduire avec tant de fidé- ste de mérite , Parfait Merlieux » plus rares vertas; contemplez cette auréole qui annonoe un eoMoyé.de Dieu et ce front majestueux d'où jaillit, comme une flamme céleste» cette ad- mirable conception qui nous plaça au ni- veau des hommes privilégiés» qui noua éleva jusqu'à luf-niôme» «jusqu'à la Divinité! No- tre ame» alors que pas la pins légère elarté n*y pénétrait encore» n'était-dle pas em- prisonnée dans le monde matériel ? Aujour- d'hui , rompant ses fers, secouant son en- gourdissement, elle prend un ^plde essor vers le monde de rinlelligence. Nous étions esclaves denossens, de nos passions; main- tenant nous'sommes maîtres de notre coa^ duite , la raison est notre flambeau , notre, reine ! H D'autre part » et tout le monde le re- connaît» depuis l'institutiou de cette fête et de notre comité» le cercle de nos idées s'est prodigieusement agrandi. N'est-ce pas à l'heureux contact de tous ceux qui ont bien voulu s'associer à nos efforts» qu'est dû cet étonnant progrès de notre civilisation? Non» ne sommes plus en dehors du grand travail des intelligences humaines ; nous gravitons avec elles vers le pôle de la perfectibilité et pourtant je vous vois murmurer encore con- tre d'injustes, préventions. Rassurez-vous» frères » rassurez- vouset espérez ! L'évidence est notre arme à nous : le temps n'est peut- être pas éloigné où elle détruira toutes ces préventions» comme rart]ciéateur de l'abbé de l'Epée» après avoir soulevé à sa naissance les attaques de l'ignorance» en sortit triom- phant à la fiii. Elles sont présentes» flrères» à votre mémoire ces paroles simples qu'un respectable ecclésiastique adressa à notre SauvecRi en venant d'assister à un de ses oyez assis ici à mes côtés. Gon- exercices: «Je vous plaignais avant de vous rec moi ces traits de l'abbé de » avoir vu» je ne vons plains plus malnte- illans de toute la puissance du > iiant ; vous rendez à la société et à la re- — MO — p \\%iùn ém êtrbt qéà éfalefat éltahgers à p Vnmt êl à Vautrée r t au milieu de» téûioigtiagM d'ibtérdt et djBbiiiivêUiaiitequi noué entireànetat, qtà^l nfta toit pannif 4e signaiei* à vntire Médita OftiàMuua la oonsuntè idlioitttdd du ^^ vemèiuéiit en faV«tir dei botai^it^tlètft ittèfittë luBttfaux qiia BbfiSb II Vient d'btidoiliiét* Uli lifioeotemeÉl gânéril d^ tseitè populfltiérl 1 part^ 6t je ttel% tàrùi¥ qu'il s'oeeûpiâ dtt mulliplier^ autant qu'il «et en son pbutoir^ les éeoiet oqniactéia 4 l'édueaMun de ttëê Ih* fortunés. > . > 8i; le sort desjeoiies iMurdï-tiraetâ èi- eite rîntérèt publié) eelui dëd pttuvi*ee 6u- ▼Tiers . lourds-BÂuetë qui iatlguifiierit daiifr une complète ignorance des devoirs et ded droits dii oitoyeb ^ etqui^ pour mieuM ga- gner leur pain , ont iiesoin dé savoir àppli** quer la chimie à riitduslrie^ u'a^t^il paa autant de droits à ndtre bienveillance à tbusY Pourquoi ne prendrioniNnous donc paa là liberté de.supplier le gouvernement cfe noue autoriseï* I orécr dea eours publioa gratuits^ dont il apprécierait éûhaineœent Pimpor* tanoeî Ce serait nous aider à ouvrir une éeole eut mœurs et au respefct des loûi; Plu- sieurs hommes de mérite ont bien voulu nous promettre de nou« u^-jonder dans l^e^ eomplissement de œtte grande cauvre de l'èoianiHpatioii des soufds^muets. f Tel élait^ frères^ l'esprit de charité qui aniniait Tapôtre dont nous sommes heu- seui^ de fê(er en ce moment raniversaire. liuil monaiéurt voulea me déœmers Dés ma pre- mière enfance » le nom du père dea sourds- muets a été sacré pour moi. C'est eiiaa une de mes parentea de Picardie que fut l^eeueil*- 11 d'abord ce jeune de Solar qui a tant man- qué dans la vie de l'abbé de l'Épée, et mon père avait été asseï heureux pour avoir quelques relations ateo cet homme, objet éé tant de bénédietiofis. Vous voyei que son éldge n'eût pas été lout-è^fait ehose nou^ velle pour moK Aussi Je he puis vous dire avee quel einpreBsement j'ai lu la broehure que vous avez bien voulu m'envoyer (1). Elle prouve , monsieur , autant par le mérite réel qui la distingue , que par les fikitdqti^elle coiitlent/ rinibiense service que votre fondateur a rendu à la société. t II est glorieux à vous, monsieur, d'avoir ainsi centuplé le grain semé chea vous pour en nourrir tant d'inlbirtunôs qui vous bé- niront un jonr, cémme ioui bénisses ceux qui vous ont inis à même de flaire iinë si belle moisson. D'après le tableau que voui^ ofihes dans votre notice, on peut espérer désormais que, dans les pays civilisés , au- * . p (1) Les articles de M. Bertbier sur riqatoira * ■ de Tédycation oes sourds-muets, insérés d|ini le journal de Tlnstitut Historique. «une fpBMde^faiTiillâiie resteia enfouie où Dicfii en aura mis let germe, et que la grande £im|lle ne comptera plus de déshérités , au moins sous le rapport de Tintelligence. cEq vous remerciant, monsieur, du fruit quO' j'ai retiré de la lecture de votre bro- chure, permetlez^moi de vous charger d'être mon interprète auprès de ceux de vos frères qui avaient partagé l'idée de m'ap • peler à concourir à la fête vraiment sainte que . vous allez célébrer. En vérité , il est honteux pour moi ^ue l'abbé de l'Épée, qui a.^onné une expression à tant de pensées , ne puisse me rendre la parole, à moi qui suis devenu muet. t Recevez l'assurance de tous mes re- grets, foites agréer mes excuses à vos amis, et: croyez-moi, monsieur, avec la considé- ration la plus distinguée , etc. « La lettre du chantre du Dieu des bonnes gens a été lue aux parlans par M.. Serph Du- magnou, un de nos plus honorables collè- gues, ancien procureur du roi, lequel, avec une rare complaisance, nous a ensuite mimé la réponse de M. Bouilly au toast porté en son honueur. La reébnnaissiMAoe> messieurs , me fait un devoir de citer ici M. le docteur Doumic , qui a mimé un petit discours analogue à la circonstance , dont nos cœurs ont ét^ touchée. M. Doumic a un frère sourd-muet, c'est assez dire que le langage des gestes lui est familier. Parûii les toasts portés, je citerai le sui- vant : « Au respect de la loi ! • Les sourds-muets la comprennent et s^y- soùmettent comme leurs frères parlans . Puisse sa connaissance se répandre, de plus en plus parmi nous ! Vienne le jour* où un cours élémentaire de droit civil el de droit pénal sera introduit dans l'école ! Vienne le jour où les tribunaux cesseront ^ par une pitié malentendue en faveur de quel- ques misérables , de sanctionner des doc- trines ennemies et injurieuses pour 62,000 Français irréprochables ! » Cette fête laissera un souvenir durable dans l'esprit des convives. Ils se sont tous promis, en se quittant, de Se retrouver au rendez- vous de 1857 . EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX Iv.- DES ASSRMBL^ES GISn^RALES ET DES S]>^anuscrit intitulé t Angleterre et le Japon. — - Le mémoire de M. Allixest renvoyé à la commission du journal. M. Legonidec donne lecture d'un vieux ^^nte dans le genre biblique ^ traduit du ^î^lo-bipeton. — La classe le renvoie aussi à la commission du journal. /, Le mercredi 16 novembre. La troi- sième classe ( histoire des science^ physî- 4^^y matémathiquesy sociales et philoso- PlUques ) s'est réunie sous la présidence de '^^ le comte de Lasteyrie , vice-président : *®Oibre8 présenSy 37. M. le secrétaire perpétuel lit la corres* ï^tidance. Divers ouvrages sont offerts à la classe. Quatre candidats, MM. Kaymond-A^ubry, docteur en médecine; Belon, maître de pen- sion à Castelmaurou; Claude Dominique Fé* liXy littérateur; et Jean André Dréolle, sont présentés. L'ordre du jour appelle les nominations d^un vice- président-adjoint, d'un secrétaire et d'un secrétaire-adjoint. On passe au scru- tin secret. M. TAbbé Badiche, trésorier de Notre* Dame, est nommé vice-président^adjoint, M. Fresse-Montval, secrétaire» et M. le doc* teur Cerise, secrétaire-adjoint. M. Cerise annonce que le travail qu'il a entrepris sur les systèmes de physiologie et de psfcologie des anciens Hindous est beaucoup plus considérable qu'il ne L'avait d'abord pensé : ce mémoire, dit-il, exigera plusieurs lectures. Ici M. Cerise entre dans des détails pleins d'intérêt sur les travaux qu'il a entrepris sur cette matière ; des re- merciemens unanimes lui sont adressés. M. de Monglavelit un mémoire de M. d'£s« mont traitant de l'influence de la reli* gion, des arts et des scienoes sur la prospéri- té et la civilisation des peuples. — La classe le renvoie aux archives. /^ Le mercredi 23 novembre, séance de la quatrième classe (histoire des beaux-arts) sous la présidence de M. Debret, vice -prési- dent. Membres présens, 25. Le secrétaire perpétuel donne lecture delà correspondance, t^armi ces lettres on remar- que celle de M. Sieurac, membre correspon- dant. Cet honorable collègue adresse à la quatrième classe une observation curieuse sur un peintre qui vivait au dix-septième siècle. Plusieurs livres et brochures sont offerts. L'ordre du jour appelle la lecture de M. Alex. Lenoir, sur les antiquités de Pa-- ris avant l'établissemenl de la monarchie* — 194 — Ce n^moire est rQpvoy^ à la cQiniuission 4u journal. M. pion a la parole pgur un rapport sur une méihodf^ d' enfieignement 4e dessin par M. Alex, bupuis. Il fait Téloge dç cett^ brqchurQ qui lui paraît d'une grande utilité. — L9 classe renvoi^ le r^pppif^ à la commis-r sion du journal. Le travail de M. le comre Giacomo Ricci sur un plan d'histoire des beaux-arts franqi^is dans les cpntfées étrangères est ajourné à la prochaine assemblée. /^ te vendredi 25 novembre, séance gé- néralscure. ( Journal de Francfort. ) — Voici la désignation des dix bibllo- thèqoes publiques ouvertes actuellement \ ee idM les Mbliothèqnif iUiy«l«, UmkTioty Sainte^neviève, ëe Fiirseoal, da JanllB* de»91ant«, de l'BÛlei'^t-yîUe, du fion- Mmiaife dn Artset MéticPi» de la 9ori* bonne, du conservatoire de Musique et dé l'iode de Médecine. -^ U réeulte d'un uUeau synoptique, publié par le journal des Denrées, que la pH)L moyen du froment , depuis 1800 joiqQea et y compris 1835, c'est-à-dire pen- ^t une période de 36 àtmées, a été eu I^rance de 20 fr. 50 c. 9 m. l'hectolitre. -* On écrit du département de la Dordo- * Dene le niiii de dimanche à lundi der- nier, réglise de Cubas , commune de Cher- veix , s'est écroulée de fond en comble. On frémit quand on songe que, quelques heures plus tôt y cet événement eAt englouti la po- pulation entière de Cubas et des environs , qu! s'y trouvait réunie, à l'occasion de la fête patronale de Tendroit. — En Angleterre, en coÉnprenant les brochures, contrefaçons, feuilles périodi- ques, magazines j eic, la valeur commer- ciale des produits de la presse se monte, pour 1833 , à la somme considérable de 2,420,900 liv. sterl. L'importation an- nuelle des livres étrangers, en Angleterre, s'élève à quelques milliers de quintaux ; ce Mrft si gnpod se trouve presque en entier dans les mains des libraires de Londres, dont le nombre eat de huit cent trente-dem mam* bres à peu près égal d celui de leurs confrè- res en Allemagne. U est à observer commept^ dans le point central du commerce de la li- brairie, la décentralisation se fait remar^ quer. Il y a à Londres des libraires qui s'attribuent exclusivement la vente des livres relx^eux, d'autres ceux de l'in- struction primaire, etc., etc. A part les pamphlets , contrefaçons et les feuilles pé- riodiques, le nombre des volumes publiés en Angleterre s'élevait, en 1828, à 1105; en 1833, à 1507. De 1828 à 1833, on re- marqqeen général un accroissement annqel de quatre-vingt-douze k quatre-vingt-treize volumes, à cause de la grande activité lit- téraire qui s'est manifestée en 1828 , où l'industrie de la presse a créé les biblio* thèques à bon marché. Ces bibliothèques ont fait baisser le prix moyen des ouvrages, qui, en 1828 , s'élevait à peu près à 12 sch., — 196 mais qui y çn 1835, n'était plus que da 10 sch. 7 d. (France industrielle.) — Le Journal de Cherbourg , en par- lant d'un établissement foimé pour pren- dre les bain9 de mer dans cette ville » indi- qua ses curiosités , ses établissemens hy- drauliques, les plus beaux de France, et surtout cette digue qu'on met au dessus des pyramides d'Egypte, parce qu'elle a coûté des millions, et qu'on y travaille de- puis ci nquante^deux ans. L'auteur de Tar- ticle continue ainsi : « A cinq lieues de Cherbourg est le phare 4^e Gatteville» ma- gnifique colonne qui s'élève dafts lesi airs à soixante-dix mètres au dessus 4xi qui lui sert de base , et du haut de la la vue plane sur une grande étend terre et d'eau. Plus loin est Ifi baie Hougue, parage à jamais célèbre glorieux combat que l'amiral de To y soutint, en 1692 , contre les flotte binées d'Angleterre et de Hollande, i posé ; vers l'ouest , sont les hautes i de Jobourg, d'où l'on découvre les î! glo-normandes d' Aurigny , de Guern de Jersey ; puis le cap de la Uague dernière terre française qui vit le Napoléon partir sur le Nùrthumbi pour la torture de l'ile de Sainte-Hél BIDLLETIIÎ BIBUOGRAPHIQIIE. ÀwMMire historique de l'837, publié ' parla Société d'histoire de France, 1 vol. iil-l2. De la nature de la richesse et de Forigine deta valeur, 1 vol. in-8°. Par M. Aug. Wal- ras. Historiettes morales traduites de l*italiea* par M. Luigi Odoricï, une brochure in-8o. Devoirs de Vhomme^ par Silvio Pellico ^ traduction de M. Luigi Odorici, une bro^ chure in-S**. Revue de la Càte^fOr et de V ancienne Bourgogne^ par M. Jules Pautet, 1 v. in-8o< Gnaphalium NegleçtumouyTB^ de bota- nique. Par M. SoyerVillemetyUne brochure in-S*». Sur là coalisaUon des ouvriers tonneUers de Cettey une brochure in-8® par M . G sac. Miscelaneas pditicas y Hteraria brochure in-S» par M. de Covert*Sp Barcelone. . De Vidée Orne guerre légitime, Lortet, une brochure in-8". Rapport sur la société royale des quaires de France, ^u H. Allou, ui chure in-ê% Mémoire sur les nobles rois de VE} une brochure in-S**, par M. Luc Rosny. Histoire hagiologigtie du diocèse i ley, par H. Depery^ vicaire général à : 2 vol. in-8°. ^ Le secrétaire perpétuel ^ Eugéhë de MOINGL « le a*a — 193 — MEMOIRES. INTRODUCTION , A m SUITE D^ RECHERCHES HISTORIQUES SUR LA PSYCHOLOGIE ET LA PHYSIOLOGIE ' DES ANCIENS HINDOUS. :^ Des (taeei da dogme de la chute qîil eiistent dans les diverces docUioes pbilosopbiouci et religieuses de l'Inde. »*i Pourdiscernercequi^ dans Tantique sa^ gesse de Tlnde , appartient plus particu- liéreaient aux notions antropologiques qoe nous désignons sons les noms de psy' chologie et de physiologie ^ il importe, il est nécessaire même, d'embrasser les géné- niités de la science et de la philosophie ^ duit les principales données commencent à être connues en Europe. Il est impossible de comprendre les doctrines sur l'homme ^ises par les anciens docteurs de cette ^te contrée, sans avoir auparavant exa- B^é et cofnpris leurs systèmes sur la di« ^ité, sur le monde, sans avoir, en un *ot, percé le voile qui couvre leurs no- ^08 générales snr la théologie et la cos- «»%ie; I^es doctrines des Hindous sur la nature ^ la destinée de Thomme sont tellement ^'ées à leurs doctrines sur la divinité et sur ^ inonde, qu'il est impossible de les sépa- rer. Il semble même que les unes soient su^ bordonnées aux autres et que les systèmes philosophiques n'ont eu pour but, chez les sages de l'Hindoustan, que de donner ré« vidence de la démonstration scientifique à leurs croyances sur la nature et sur la destinée de l'homme. Tel est l'aspect sous lequel nous sommés forcés d'envisager les monu- mens de la sagesse hindoue. Peut-être y trouverons-HQus un exemple frappant des procédés à l'aide desquels l'esprit humain s'engage dans les premières voies de la phi« losophie et de la science. Peut-être acquer- rons-nous cette conviction que l'homme ne s'élève aux plus hautes conceptions théo- goniques et cosmogoniques, que pour ren- dre raison de ses croyances sur sa destinée et sur son origine. Mais notre but n^est pas de traiter ici cette grave question ^ nous de- vons entrer dans le domaine des faits his- toriques. Le dogme de la chute (il ne faut — 19* — pas se bâter de formuler ce dogme aTec les expressions génésiaques de Moïse) me sem- ble dominer tous les anciens systèmes re- ligieux et philosophiques des Uioàaus; ee dogme seul peut rendre raison des données qui se trouvent développées dans ces systè- mesy bien qu'il n'y soit pas aussi expressé- ment désigné que dans la tradition biblique. Ce fait fondamental auquel je crois, qui est pour moi une certitude, pourrait paraî- tre une hypothèse imaginée à plaîsi^, dans l'intérêt d'une théorie qui m'aurait séduit, et dont la vérification ae . ferait pas de na- ture à satisfaire les lectfcurs. J'aurai égard à tous les scrupules historiques, je m'abs- tiendrai de regarder ce fait comme démon- tré; je le présenterai tel qu'il doit être aux yeux de tous, comme une hypothèse qu'ils pourront admettre ou rejeter ; mais auparavant qu'il me soit permis de donner mes raisons et d'offrir les citations et les argumens à l'aide desquels ce qui , pour le moment, n'est qu'une hypothèse, deviendra, je l'espère, une notion acquise, une vérité incontestable. Cette question me semble très grave, très importante. Elle a pour objet d'éclair- cir un des points -les plus obscurs de l'his* toire religieuse et philosophique. Si ce point peut être éclairci , de grandes lumières en rejailliront, non seulement sur la science des Indes , mais encore sur celle des Pers(es, dés Juifs, des Grecs, des écoles d'Alexandrie et •peut-être, plus qu'on ne pense, sur celle des écoles modernes qui ont conservé, au sein du christianisme, les ensdgnemens d'une sa- gesse antérieure, que le christianisme n'est pas encore parvenue transformer complète- ment. Mais, avant d'aller si loin, il importe que le fait du dogme de là chute soit'bien établi. J'entre maintenant en matière : Il est un mot qui domine toute la gieet toute la science des anciens H qui se trouve dans toutes leurs con< philosophiques, et qui semble expr lui seul, la grande préoccupation d pies connue sous le nom de dogn chute. Ce mot est celui-ci : délîf Moukti'Mokcnd. La délivrance de 1 désignée comme le but de toute ] religieuse et sociale, comme la fin science. Tous les systèmes de Tort) indienne pivotent sur cette concept damentale.Or, levœvLée délivrance le fait esclavage f comme le vœu de litation suppose le fait chute , co besoin d* expiation suppose le fait Or tous ces mots se trouvent dans te pages de la science indienne , dan surtout dont l'antiquité et l'orthodc le plus incontestées. Je vais démontrer par des citai vérité de cette assertion. Plus tard j rai de suppléer à ce qui manque d dans la conséquenoe que je tire des de délivrance^ de réhabilitation el'é tion signalés par les lois religieuses les axiomes philosophiques ; ce ; qu'après avoir établi combien le ment de ces devoirs a pénétré toute trine indigne, que je présenterai 1< mens qui me font conclure de ce se universel à l'existence d'un dogm chute, sans lequel ce sentiment st inexplicable caprice phiiosophiqi véritable non^sens. Je tiens à donner à mon expositic la rigueur que l'histoire est en droit d Je dois exposer d'abord les faits. L étant exposés, il sera facile de seprc pour ou contre la conséquence q\ tirerai. La délivrance est, vous ai-jedît, 1 — m sur lequel roule iout le système religieux «e philosophique des Indiens. Par cette déli?rance il fiaut entendre deux choses , la libération des conséquences des péchés antérieurs, et l'exemption de la transmigra- tien ou l'absorption finale dans l'essence su- prême. Le but de toute œuvre et de toute scien- ce est de procurer celle délivrance finale. nous verrons dansla suite de ces recherches que la diversité des systèmes philosophiques consiste principalement dans la différence des moyens proposés pour procurer cetie émancipation de Tame. Cette base com- mune de toutes les préoccupations intel- lectuelles de la sagesse hindoue nous sera d'autant plus évidente, que nous verrons reposer sur elle tous les systèmes les plus divers. Nous ne pouvons pas, aujourd'hui, elasser ces systèmes , cela nous entraîne- rait trop loin ; nous les confondons pro- visoirement tous , car nous n'avons pas besoin de les distinguer pour éclairer notre Mjet. Nous reviendrons dans un autre essai lor ces divergences , que je tâcherai d'ex- poaer et d'expliquer. < JL'èrae y est-il dit dans un passage des ' 9éék9, doit être connue , e'est-à-dire dis* tinguée de la nature. De cette manière elle it revient pas. t t L'homme auquel il est donné de oonaaitre l'esprit suprême, est-il ditdaBsleKatakaOupaniscbad,chap. vi,4, **iint ia chute du corps, avant que la vie l'abandonne, œt homme est délivré de la 'Naissance. Celui à qui il a été refusé de l'approfondir entre dans un nouveau , corps ^ circule dans les mondes créés. • * La philosophie nyâya , et les trois sys^ **tïies sankias, s'accordent, ainsi que le *U Golebrooke, avec les autres écoles de Psychologie, dansla promesse d'une béati- ^^Ule et de la délivrance finale ( Môkcha ) pour récompense et comme fin d'une j^r* faite connaissance des principes que ces écoles enseignent. « Le désir de Tameest la jouissance et la délivrance,! dit la Sankia Karika,s\, 40. c L'exemption absolue de trois sortes de peines est le but le plus élevé de l'ame , i comme l'affirme un aphorisme du Sankia. tt Dans ces mondes , l'ame sensible éprouve le mal qui naît de la décadence et de la mort, jusqu'à ce qu'elle se soit fina- lement délivrée de son union avec la per- sonne subtile. » Analysé' du Sankia par Colebrooke, a Parla vertu ou la justice, .on suit le sentier qui mène en haut; par l'impiété ou l'injustice se forme le chemin qui mène en bas. L'^mancz]pa/ioit s'effectue parla scien- ce. Celui qui suit le contraire désire son emprisonnement dans les liens corporels, t Sankia Karika, 44. € Comme l'action du lait, substance inin- telligente, s'opère en efiCectuant l'accroisse- ment du veau , ainsi l'action de la nature s'opère en effectuant la délivrance de l'ame. » Ib. 67. Les Sankias s'étendent longuement sur les divers obstacles qui s'opposent à la dé- livrance, sur les facultés qui paraissent y conduire et sur celles qui y conduisent réelle- ment. Cette question trouvera sa place dans la suite de ces recherches. D'après la doctrine de la Kharma Miman- sa, ou de la Mîmansa désœuvrés, l'état ac- tuel d'un être est toujours la suite néces- saire de ses actes antérieurs ; et ses œuvres actuelles déterminent avec une nécessité absolue sou état futur. Les effets qui résul- tent de CCS actes dans les séries des exis- tences, sont appelés les fruits des œuvres. Selon cette école qui est orthodoxe, et qui a pour but d'expliquer et de discuter les — 196 — devoirs et les rites» les sacrifices de purifi- trine précédente en ce qu'elle regarc cation et d'expiation sont des actes néces- saires à cause des souillures originelles et acquises. Le code de Manou spécifie cinquante- deux défauts [corporels, comme étant les châtimens mérités par les péchés commis dans une vie antérieure (chap. il, 48> etc.) La distinction des êtres en dieux, hommes et créatures inférieures; celle des hommes en barbares ( étrangers ) ou en hommes de race pure ( argas ) et celle de ces derniers en diverses castes, est fondée sur ce même principe. Etre né sur un degré plus ou moins élevé dans réche;|le des êtres , est la conséquence des actes d'une vie antérieure. La vie elle-même avec ses maux n'est qu'une carrière de pénitence et par consé- quent d'expiation. De là , dans le système œuvres comme ne donnant pas la délivi finale , et que par conséquent elle te les dédaigner. c II n'y a aucun moyen d'obtenir 1 livrance complète et finale que la con sauce 1, dit un des plus célèbres doc de cette école. ( Atma Bodha , par Sai Atcharya. si. 2). c L'ame émancipée est cette pen illuminée qui se dépouille de ses pre accidens et de ses premières qualités, devient identifiée avec l'être véritabl est Dieu, de la même manière que la salide devient une abeille.» (Mêm< vrage, 49). Cette école, comme nous le verrons celle qui a plus particulièrement ado] besoin d'une complète délivrance, ce des œuvres, la nécessité des sacrifices , des le but et la base de toutes ses conce^ sacremens, dès la naissance, et des mortifi- cations, qui quelquefois vont jusqu'au sui- cide, et sur la puissance desquelles on trouve dans les récits sacrés et dans les légendes hindoues des choses merveilleuse?. Qu'on ne croie pas que les mortifications recom- mandées soient exigées seulement pour ex- pier des crimes commis dans l'existence actuelle ; il en est que l'hon^me entreprend sans y être engagé par un crime particulier, daiis un but d'expiation, et qui portent un nom spécial, le tapas, ou mortifications suiérogatoires. Ces tapas dont le nombre varie à l'infini, tendent à placer l'ame, à sa renaissance, dans une condition meil- leure. La puissance de faire des choses ex- traordinaires est donnée, même dans cette vie, aux saints hommes qui ont pratiqué le tapas. La doctrine de la Mimansa théologique admet aussi la délivrance comme but de toute connaissance ; elle diffère de la doc- cosmogoniques, théologiques et philos ques. Elle mentionne trois degrés de Vrance. Elle proclame la non-efficacit œuvres, la nécessité de la grâce, etell< à limiter prodigieusement le libre arl en exagérant les conditions mauvaises lesquelles les péchés d'origine ont l'homme. Toutes ces choses seront exf plus tard. L'école de Gotama admet au nomb ses catégories ( cat. 12 ) la délivran la peine ou la béatitude, laquelle délivi est la préservation absolue de tout in( cette école compte vingt-et-une variét maux. La 21* consiste dans le plaisir . celui-ic, étantentaché de mal, est une p comme le miel mêlé avec du poiso. compté parmi les substances délét Gotama met son système de logiqu service de la doctrine de la délivrance la science. ( Colebrooke. ) Les Bouddhistes et le^ Bjaïnistei ~ 1^7 — poussé cette doctrine dans ses dernières conséquences. Pour eux l'ame humaine est liée, enchaînée. Mokchâ est la délivrance et Taffranchissement de Tame des entraves on du lien des œuvres. Cette délivrance est obtenue par les moyens enseignés ou par la grâce, ou bien elle est une ascension conti- noelle. L'am^ a une tendance continuelle à' s^élever en haut , mais elle est retenue en \m par les liens corporels. Lorsqu'elle est délivrée, elle s'élève à la région des âmes libérées. Gomme un oiseau, une fois sorti de sa cage, se plonge dans Teau pour nettoyer la poussière dont il était souillé, et après avoir séché ses plumes aux rayons du soleil y prend 8on essor dans les airs , ainèi, rame,délivréed'une longue captivité, prend son essor pour n'y rentrer jamais. Selon les Bjaînas, les œuvres ne sont ap- préciées qu'en raison des secours ou des obstacles qu elles apportent à la délivrance. Aàhforma , vice , est ce qui est cause que l'ame continue d'être enchaînée dans les entraves du corps , malgré sa faculté de monter et sa tendance naturelle à prendre son essor. Il en est de même des Mahâswaras et des Pasoapatas. Le but dans lequel , dit Cole- brooke , leurs catégories sont enseignées et expliquées , est l'accomplissement de la dé- livrance des liens et des chaînes, ou de l'il- lusion dans laquelle l'ame vivante est en- chaînée. Parmi ces écoles nombreuses, il en est clont il est dit qu'elles ont enseigné des doc- irines nouvelles de la délivrance, parce que leurs chefs, n'étant point satisfaits des Vé< ^Sy et ne trouvant point en eux un moyen prompt et suffisant pour l'émancipation fiuale, ont dû en chercher un eux-mêmes ^vec leurs propres forces. Tel est Sandylîa, ^ui est regardé par quelques-uns comme fondateur de la secte des Pantchuratras. Cette secte a ses pratiques et sa théorie de la délivrance finale , à peu près conformes à celles du Sankia et de la Mimansa théo«* logique. Les seules doctrines philosophiques de l'Hindoùstan qui ne nous parlent pas de la délivrance, sont les doctrines matérialistes, dQnt je rappellerai quelques formules dans la suite de ces essais. Telles sont les doc- trines des Ttcharvakas et des Lokayatikas, Selon ces doctrines, l'ame n'est que l'attrî^ but ou une propriété de l'organisme. Voilà des systèmes religieux et philoso- phiques bien divers et bien nombreux , qui s'accordent à admettre la nécessité de la délivrance de l'ame, le fait de l'esclavage dans lequel elle souffre, les maux qui l'ac- compagnent ici bas. Le but avoué de tous ces systèmes est d'enseigner des modes par- ticuliers de délivrance. Toutes les écoles ' dissidentes reconnaissent cette nécessité commune, elles ne varient que dans les méthodes théoriques et pratiques propres à connaître et à atteindre ce but. Les données théologtques et métaphysiques, cosmolo- giques et antropologiques , ainsi que nous le verrons, varient, dans ces diverses écoles, en raison des différences qu'elles établis^- sent dans leurs doctrines sur la délivrance des âmes. Les âmes sont, d'après ces systèmes, des-> tinées à s'élever vers l'essence suprême, commet leur source première, par les œu^ vres , et en subissant une série de nais- sances progressives dans une échelle de mon- des, selon les uns, ou par la science intui- tive^ et dès ce monde , sans renaissances, selon les autres. S'élever vers Dieu^ pour les âmes, c*est se réhabiliter. D'où viennent, demanderons-nous maîn- tenant«ces chaînes qui accablent fatalement^ — 198 — et âmes, cette destinée qui les encbaîne à la douleur, aux passions, aux erreurs , au mal, qui les emprisonne dans les langes de la matière, mobile et inconstante? D'où viennent ces préoccupations de la sagesse hindoue qui, d'un concert unanime, semble déplorer la perte d'un Éden céleste, par les efforts d6 plusieurs siècles consacrés à l'en- seignement de la délivrance finale. Ne pas reconnaître là un des sillons proibnds qu'^a creusé, lors de son passage dans la croyance des peuples, le dogme de la déchéance, c'est, ce me semble, se montrer bien difficile. En effet, ces âmes, portant traditionnelle- ment d'âge en âge les effets fatals de leurs àcteâ, à travers des milliers d'existences et de renaissances, doiv6ht,si nous remontons à la création, avoir 'coniracié par elles- mêmes et librement une souillure que Dieti ,n^a pu leur donner. Lisez la Genèse racontée dans le premier livre du Manarva Dherma Saslraj; vous y trouverez que Dieu créa tous les êtres et qu'il assigna à chacun ses qua- lités, sa situation et sa destinée en raison de ses! actes antérieurs , e!n raison de ses mérites acquis dans une vie antérieure. « Ce fut ainsi que, d'après mon ordre, ces magnanimes sages créèrent, par le pouvoir de leurs austérités, tous ces assemblages d'ôtres mobiles et immobiles en se réglant sur les actions^ c'est-à-diré, comme l'expli- que le commentateur KouUkouca Batta, en faisant naître tel et tel parmi les dieux, les hommes et les animaux, en raison de ses actes, (liv.Ie'; sis. 41). Le dogme de la chute n'est-il pas implicitement exprimé dans cette explication des dirersités des destinées d'ici-bas? ne se trouve-t-il pas tout entier dans cette formule si incomplète pourtant ? ne semble-t-il pas qu'il manque quelque chose à ce récit, et que, aux jours de la création des choses du monde, la di^ avait des coupables à [.unir et à relevé que le rédacteur sacré a commis une j omission? De ces assertions sont sortit anmoins toutes ces doctrines sur la déli ce;de là les systèmes de salut par les saci ou par la foi; de là les sacremensqui pur le fétus, qui purifienc l'ame humain moment de la conception et qui Tac pagneni jusque au-delà du tombeau les sacrifices qui sont commandés pou âmes des aïeux. ' Quoique le dogme de la chute i trouve.pas positivement exprimé dai documejs philosophiques et religieu plus dignes d'être consultés, il ne fau croire qu'il n'ait pas été formulé pa Hindous dès les temps les plus ancien récit géuésiaque qui affirme ce dogo qui l'aflirme d'une manière différen Moïse ^ se trouve quelque part dans u fragmens éparsqui ont conservé les pli ciens souveairs du polythéisme hindc récit est tel que si j'eusse osé le con< comme une hypothèse, expliquant p tement toutes les données philosoph que je viens d'exposer rapidement, l'aurais pas conçu autrement. Quo; n'en soit pas fait mention dans les œ des philosophes, nous devons attribue unfe grande importance. Je reproc dans un prochain numéro ce récit gênés remarquable, et les lecteurs partag peut - être ma conviction , lorsqu' suite de cette brillante genèse, jerevie aux systèmes religieux et philosoph dont elle rend raison, et à l'intelligenc quels elle est admirablement appro] Jusque là, suspendons notre jugemei question sera plus nettement posée et que résolue, lorsque j'aurai adopté — ,^99 — bMfde mes appréciations 1.6 degré de con- deyas. C'est ce que je tâcherai de foire cordance de ces divers systèmes avec la dans Tessai qui suivra celui-ci. doctrine de la délivrance très explicitement Le docteur Cerise exprimée par le récit de la déchéance des Membre de la 3* classe de l'institut hist. L'ANGLETERRE ET LE JAPON. A l'extrémité de l'Europe et de l'Asie nistent deax empires insalaires cfui Sont l'un et 1 autre populeux et pulssans, l'An- gleterreel le Japon. Ces deux états dont la position géographique présente beaucoup d'analogie, sont habités par des hommes pleins d'énergie, d'une volonté ferme , coDstaos dans leurs résolutions. Les Anglais et les Japonais se distinguent également par leur orgueil national, par leur amour pour lear pays. Si le caractère des deux peuples offre des Apports frappans de ressemblance, quelle différence entre la destinée des deux em- pires I L'Angleterre a été successivement oonquisepàrles Romains,les Anglo-Saxons, kt Danois, et enfin par un duc de Slorman- die. Jamais le Japon n'a subi le joug de Té- treager. Deux tentatives faites par les Ta- tnrs pour, s'emparer de cet empire , la première fois en 799 de notre ère, et la Meondeen i28i après la conquête de la Gbinepar les Mongols, ont complètement ^ooé; les Tatars ont perdu vaisseaux et Boldats. Mais l'Angleterre, après avoir étéenvahie, SQbjugée à différentes époques et par divers peuples, a étendu ensuite sa domination, ses colonies etsoncommerce d'une manière prodigieuse. Sa marine, qu'elle s'est appli- quée à perfectionner et qui est devenue la première marine du monde^Ta rendue mal- tresse de nombreuses et vastes contrées ; elle possède des ports, des forteresses, des villes, des provinces dans tous les conti- nens : Tlndoustan presque tout entier lui est soumis. Enfin la puissance et les im- menses ressources de l'Empire britannique sont connues de toutes les nations du globe. Le Japon, au contraire, par suite denses principes religieux et de la politique soup- çonneuse qui dirige les actes de son gouver- nement, s'est toujours renfermé dans les limites de son territoire. Il est défendu aux Japonais de s'écarter jamais des rivages de leur patrie, et, depuis plus de deux siècles, il est interdit aux étrangers d'y aborder ; ils sont condamr.iV^ à perdre la vie, à moins qu'il ne soit prouvé qu'iL; ont été jetés par la tempête sur ces côtes inhospitalières.Onsait & quel prix les Hollandais ont obtenu pour deux ou trois navires de commerce^ et les Chinois, pour un petit nombre de jonques, une exception à cette loi, et à quelle impé- rieuse surveillance leurs aeens et leurs éqai'^ pages sont soumis. (1) Pour empêcher ses sujets d'entretenir des relations avec les peuples étrangers j (I) La même faveur fut accordée aux Portugais sous le régne de dom Jean VI. 20* — ques que les Anglais ont consolida Institutions libérales et développ industrie, tandis que les Japonnai pu alléger le poids de leurs chair adoucir l'extrême rigueur de leurs loi puis qu'ils ont vu les deux glaives dans des mains différentes. l'empereur du Japon a ordonné de con- struire tous les navires de telle sorte, qu'ils jie pussent tenir la haute mer et qu'on fût obligé de chercher l'abri d'un port au pre- mier coup de veni un peu violent. (!)■ Les Anglais, qui communiquent avec ■ * tous les peuples, ont porté les sciences et les arts au plus haut degré , tandis que les Japonnais, qui sont également doués d'une intelligence remarquable, n'ont fait guère plus de progrès, soit dans les sciences, soit dans lesarts libéraux^ que les Chinois, leurs voisins; seulement ils sont parvenus à per- fectionner quelques produits de leurs fa- -. A • • »•! '*A-m^'i^A^ «ers, et l'évangile y avait été prêché briques à un point qu il serait dimcile de / ° "^ '^ Une femme (la reine Marie) étant : sur le trône del'Angleterre, voulut r ses états sous l'obéissance du pap répandit beaucoup de sang pour ace son dessein sans y parvenir. Le Japon était alors accessible au3 ' surpasser. Ainsi les habitans des îles britanniques , avides d^instruction, veulent tout explorer, tout connaître sur la surface du globe : les JaponnaiSy au contraire, ne veulent rien voir hors de leurs pays , qui est pour eux tout l'univers. • Quand le Daîri , ce pontife suprême, ce chef révéré de la religion japonnaise, réunis- sait tous les pouvoirs ; quand il était l'au- tocrate de cet empire, l'Angleterre recon- naissait, avec le pouvoir temporel de son roi, l'autorité spirituelle du pape comme chef de lareUgion^chrétienne; et lorsqu'au Japon les deux glaives ont été placés dans des mains différentes^ lorsqu'un laïque s'est emparé du gouvernement politique et civil, les Anglais ont répudié le pape, et leur mo- narque a cimulé tous les pouvoirs. Cette concentration des autorités spiri- tuelle et temporelle en Angleterre, devait naturellement favoriser le despotisme et rendre, son joug plus pesant ; et cependant c'est sous l'autocratisme de leurs monar- (I) Ces bâtimen& oui à la poupe une ouverture par aquelle les vagues peuvent s'Introduire dans l'intérieur dOs quelles sVlévent à une certaine hauteur. prêtres venus d'Europe; mais le chris me fut bientôt proscrit, et pour l'ex on fitpérir dans les supplices plus de c te mille Japonnais, qui refusèrent d'j le nouveau culte qu'ils avaient embi On sait qu'en Angleterre les fem ' sont pas exclues du tr^ne, et nous d'en rappeler un exemple : trois rei successivement gouverné l'Angleter puis Henri YIII, c'est-à-dire depuis centration des deux puissances. . Au Japon plusieurs femmes ont vêtues de la dignité et de l'autorité si de mikoddo ou dairi, lorsque le poi était aussi investi du pouvoir tempoi dernier exemple a eu lieu en 1650 que la séparation des deux pouvoir consommée. Après la chute de l'empire romain gleterre, en proie aux barbares Gern Scandinaves, a été divisée en septro^ indépendans les^ uns des autres, c nommés' collectivement l'heptarchi royaumes ont subsisté près de quatre jusqu'à l'époque où Egbert, prince 5 les a tous réunis sous son sceptre. Le Japon a aussi été partagé, par ses anciens dairis qui régnait l'an i noti%èfè,en sept grandes contréeSylesquelles oot ensuite été divisées en 68 provinces , subdivisées elles-mêmes en 604 districts. En Angleterre, ainsi qu'au Japon, il existe une aristocratie imposante : on sait que les barons anglais ont contraint le roi Jean à signer la grande charte, base première du gouvernement représentatif actuel; et la •latte entre le monarque et les seigneurs s'est prolongée jusqu'au temps où, une puis- sance plus formidable s'étant élevée , celle du peuple ou des communes, ils se sont rapprochés pour tâcher de la contreba- lancer. àa Japon les princes ou grands vassaux de la couronne qui gouvernent encore les provinces deTempire, ont été pendant long* temps maîtres absolus et presque indépep- dans dans leurs gouvernemens qui étaient devenus héréditaires; on ne leur demandait que d'envoyer au dairi une portion déter- minée des revenus de la province et de se présenter de temps en temps à sa cour pour rendre hommage au poniife et monarque suprême. Mais, depuis qu'un empereur laïque s'est emparé de l'administration de l'état, tous ces princes ontété abaissés, et maintenant ils se trouvent dans la dépendance d'un monarque ^upçonneux et jaloux. Lorsqu'ils se rendent ^nsleur^ouvernemcnt, ils doivent laisser ^^urs familles, à Jeddo dans la ville impé* '^nle, pour garantie de leur fidélité et venir chaque année à la cour rendre compte de ^eur conduite^ et de tout ce qui s'est passé ^n& la province qui leur est confiée, mais ^ont un simple ordre de l'empereur peut *^s dépouiller. Ainsi au Japon, c'est l'autorité impériale ^ïïi est devenue tout-à fait prépondérante ^ qui a, pour ainsi dire, écrasé l'aristocratie ^^«sson sceptre de fer; et il paraît que les ioi ~ classes inférieures^ ainsi que dans lesautres contrées de l'Orieni, ont peu influé sur changemens qui ont été introduits dans le gouvernement. Au contraire, chez les Anglais, c'est le peuple, c'est la nation dont l'influence sem- ble prédominante maintenant, bien que les deux autres pouvoirs de l'état [continuent de former une partie essentielle de sa coh- stitution. En Angleterre les querelles sérieuses s« terminent ordinairement par des duels ; et lescombats singuliers y sont assez fréqiiens, malgré les sages conseils de la religion et de la morale. Au Japon on atteint son ^adversaire sans* l'approcher, sans le voir, en se frappant soi-même; on s'ouvre le ventre, on se dé-t chire les entrailles, et l'adversaire est obligé de suivre ce terrible exemple sous peine du déshonneur. Non seulement les Japonni^ia qui sont condamnés à la peine capitale em- ploient ce moyen toutes les fois qu'ils le peuvent, pour éviter l'infamie du supplice, mais les fonctionnaires publics et les per- sonnes attachées au service des grands s'arrachent souvent, la vie de leurs propres mains pour de simples fautes, ou même pour des accidens qu'ils n'ont pu empêcher, La disposition au suicide est également re« marquabledans les deux pays. Après avoh' indiqué les rapports de si- iiiilitude et les contrastes qui existent, dans ces deux empires, entre les dispositions intellectuelles et le caractère moral des ha- bitanset entre les principales institution» qui les régissent, si nous examinons les deux pays sous le rapport physique, si nous comparons la naturedusol et desesdiverses productions , les fléaux auxquels on est le plus exposé, le régime diélétiquct l'indus- trie manufacturière et commerciale, nous y rtOMrqiwroiis eocord des ressemblanceB frappantes et de singulières oppositions. Les îles du Japon sont constamment menacées par des volcans qui tourmentent le sol de fréquentes secousses. Pour que les efifets decestremblemens de terre soient moins funestes, les édifices publics et les maisons particulières sont construits en bois et généralement fort peu élevés. Mais les Japonnais n'ont pu conjurer un péril , sans s'exposer à un autre presque aussi re- doutable : les incendies sont encore pjus communs, et plus désastrneux au Japon qu'en Turquie ; chaque année le fôu dévore plusieurs centaines de maisons et quelque- fois plusieurs milliers à Jeddo, à Meàco , dans les autres grandes villes de l'empfre, et il n'est pas rare de voir des bourgs et des villages entièrement consumés par les flam- mes. En 1703 un violent tremblement de terre et un incendie encore plus affreux , ont presque totolement détruit la grande ville de Jeddo presque aussi étendue et aussi peuplée que Pékin : plus de deux cent mille habiians ont été ensevelis sous tes ruines. Tournez les yeux vers les îles Britan* niquer, les volcans éteints ont laissé aux lies Hébrides, dans les Orcades et dans la chaussée de&Géans , des traces imposantes de leur fureur, mais les habitans de l'An- gleterre ont perdu la tradition des cata- strophes dont elle a jadis.été le théâtre , et maintenant le sol est tranquille. Aussi la pierre, le marbre, la brique peuvent-ils être employés sans inconvénient dans la con- struction des édifices. En 1666 pourtant ki ville de Londres a été, de même que Jeddo, la proie d'un tncendie qui en a consumé la majeure partie ; mais alors la plupart des maisons étaient encore construites enbois(l). (1) 13,100 màlsôiis tft 89 églbei ont «té toutes. L'agrioulture est également en honneur en Angleterre et au Japon ; mais les travaux des champs y sont dirigés d'une manière différente, attendu que le régime alimentaire n'est pas le miême dans les deuit pays. Les viandes formant la baSe de la nourriture des Anglais, -ils élèvent beaucoup de bes- tiaux, et bien que leur pays ofTi^ de nom- breux et excellens pâturages, on y ajouté encore des prairies artificielles , sans né- gliger cependant la culture des céréales et des plantes légumineuses. Au Japon, on s'abstient démanger de la chair, par principe de religion ; le riz, lei autres grains, les fèves, les légumes, le poisson , les crustacés, les coquillages et quelques fruits, voilà ce qui tompose II nourriture des Japonnais, et, pour multiplier ceux de ces produits qui ne proviennent pas de la mer, la houe est employée jusqu'au Sommet des montagnes et partout où la charrue ne saurait atteindre, tandis que lei plaines sont couvertes de rizières Terdôyantes qu'on voit sortir du sein des eaux, entrete* nues par de fréquentes irrigations. Si dans les deux pays la nourriture est différente , la boisson est à peu près la même. L'usage du thé y est également général, et diverses sortes de bière faites avec des grains remplacent le vîn qui y est très rare. Au Japon , la boissoii la plus ordinaire est une bière de riz fermenté nommée sâchi-, souvent on la fait chauffer avant de la boire. Les pâtisseries et les con- fitures figurent parmi les objets de con- sommation et de régal. Il est d'usage au Japon d'en offrir lors des visites et des ré- ceptions de cérémonie. On sait qull en est à peu près de même en Angleterre. L'industrie a fait de tels progrès dans la Grande-Bretagne que les produits de ses f^ briques sont recherchés dans toutes les — »8 — te du |lbbe. On distingue particulière^ la perfection des instrumens d'acier, lu verre ou JUrU glasif des machines aéra 1 et de plusieurs étofifeB. L'étain i par ses mines a conservé son antique ition. IR autre côté, les vernis, les porcelaineiri pon , quelques unes de ses étoffes de sont supérieurs à ceux de 1» Chine ; livré l'emporte en qualité sur celui de les autres pays, et la trempe de ses de sabre parait égaler celle des armes IHiées en Syrie et qui ont une si grande ation. Ses papiers de tenture réunis- i la consistance et à la blancheur les grandes dimensions^ c'est un objet de ière nécessité et d'immense consom- >n dans cet empire où, chez les parti- s, comme chez les princes, les cham- !t les salons ne sont séparés des uns itres que par de hauts paravens qui ut dans des rainures pratiquées aux herS; et qu'on enlève à volonté. rdre , la propreté régnent également les appartemens en Angleterre et au i ; la Hollande et la Belgique seules aient les surpasser à cet égard ; mais iponnais qui s'asseyent sur des tapis s nattes comme la plupart des Orien- ont beaucoup moins de meubles que iropéens. Leurs boiseries sont revêtues vernis transparent qui en fait ressortir lines et les couleurs. Enlin les fleurs et* iessins rechaussés d'or et d'argent snt sur leurs tentures et sur les papiers urs paravens. • I s'est beaucoup occupé dans les deux de rendre les voyages faciles et com- is. Les grands chemins et les ponts y. entretenus avec le plus grand soin. sment, comme le Japon est un pays plus uaux que l'Angleterre^ on est quelque- fois obligé de quitter ses chevaux pour se faire porter à brasd'hommesdans des Uori- mons on Gangos ; espèces de palanquins où l'on se tient assis. Là on ne connaît ni diligences ni voitures roulantes ; mais de bonnes hôtelleries et des postes où ron change de chevaux sont établies partout à distance convenable. Toutefois, les ordon* nances impériales et les messages du gou- vernement sont confiés à des piétons qui se relaient à chaque poste. U y a loin de là sans doute aux estafettes , aux chemins de fer, aux voitures à vapeur de l'Angleterre. m En Angleterre les ministres des diverses communions protestantes ne sont point astreints au célibat, et comme ils n'ont en général qu'un traitement très modique, il leur est diflicile d'amasser des dots pour leurs filles. Aussi aa^use-t-on beaucoup d'entr'elles d'oublier trop vite les bons exemples de la maison paternelle pour se livrer à une vie aventureuse et trop souvent débauchée. Au Japon de pauvres moines appelés JaunnaboSf ou prêtres de montagnes, sont obligés par les statuts de leur ordre de parcourir les monts les plusélevéSy lesrochersles plus abruptes, ceux mêmes où il n'existe ni temple ni idole; au milieudecette vie errante et pé- nible le mariage ne leur Obt pas interdit ; leurs filles, après s'être fait raser la tête , entrent dans une communauté de nonea mendiantes connues sous le nom deBékuni : ces nones parcourent les routes, accostant les voyageurs et les sollicitant à la dé- bauche. Ce parallèle rapide de l'Angleterre et du Japon, qui n'a peut-être au fond aucune consistance, et que beaucoup regarderont sans doute comme le rêve d'un cerveau malade ^ fait ressortir cependant, sous le double rapport moral et physique, quelques analogies, quelques contrastes qiii ne sont pas à dédaigner. Les analogies résultent sur- tout de la position géographique des deux archipels et de la eotiditton Insulaire de leurs habitans. Les oppositions proviennent des différences qui existent dans la nature du^ climat et du sol, et bien plus encore dans l'excentricité de ces mœurs et de ces lois d'Asie qui résistent à toute communi- catîon;à tout changement et qui contrastent avec les mœurs de notre Europe; si mobiles,^ si expansivesy si favorables an dévelop- pement de l'industrie et du génie. Partis pour ainsi dire 4u même point, pourvus des 204 — mômes facultés morales, les deux sont parvenus aux antipodes à b égards ; nous trouvons chez eux un < frappant des modifications que les institutions religieuses, politiques c peuvent apporter au caractère prii hommes, et des voies différentes, < même, dans lesquelles les natic souvent entraînées par des causes et à leurs dispositions naturelles. A, L. F. Al Membre de la 2® c l'Institut histoi L'ACADEMIE PES JEUX FLORAUX. Mémoire lo ils 9» classe de l'InstiUit bUtoijque. ( flistoire des UiQSues et des littér&tures.) Messieurs, L* Académie des Jeux floraux est la plus ancienne société littéraire de France, et, à ce titre, elle mériterait déjà votre attention comme objet d'étude littéraire; mais l'épo- que de sa fondation , les circonstances qui l'ont amenée, son développement^ puis les modifications successives apportées par cinq cents ans d'existence, la faisant rentrer dans le cadre de Vos travaux, je yajs me borner à vous la présenter sous le point de vue historique. Quand les croisades contre les Albigeois et le traité de Meàux eurent brisé l'unité provençale, le roi de France partagea le pays conquis avec le pape. Gomme le plus fort, il prit pouf lui la souveraineté absolue etrétd)liî, parmi le peuple, devenu son do- maine, l'autorité à peu près nulle de l'é- glise. A partir de ce moment, il y eut accord parfait entre la cour de Rome et celle de Paris, pour étouffer la brillante inlc des peuplades méridionales. Elles ne pouvaient mieux confier qu'aux mains de Tlnquisilion : a feu et de Tépée, ce sanglant tribu: toutes les têtes sous la puissance romaine; aussi, de règne en régne, teclion royale eut-elle soin de l'ei Saint-Louis le défendit, Philîppe-1 le confirma lors de la réunion du c Toulouse à la couronne ; en 1505, P] le-Bel l'autorisa par lettres pateii 1331, il fut déclaré cour royale pî du parlement de Paris, et, depuis, V teur de Toulouse prit le titre «d'inq en tout le royaume de France, spécii député par le saint - siège apostol par l'autorité royale. • A l'ombre de la terreur qu'il Ins on vit s'éteindre peu à peu l'ardenl cité, te» saillies piquantes et l'hume ^ao& ~ leuse du caractère national. Comment vou- ki-ToqSy en effet» que la gaieté occitanienne p(U tenir contre le prêcheur qui lui appor- tait ces ar^umens? a Tu ne crois pas^ héré • ) tique» que Dieu ait créé le ciel et la terre» » tu en as me^itii puisque saint Jean qui » a vu toute la gloire, dit dans son évan- » gile : Onmia per ipso facta svnl. Cet i auteur mérite plus d'en être cru que I' Pterre Gapella et toi qui ne sais pas la » confession. Si tu refuses de le croire , I voilà le feu qui brûle tes compagnons ^ tout prêt à te dévorer. Je veux qu'en un » ou deux mots tu me répondes, ou tu seras » jeté dans les flammes, toi qui mens » comme un larron, ou tu te rangeras de » notre c6té; de nous, qui avons la foi pure » avec ses sept échelons (1). » Le peuple »1)éissait donc sans rien dire, et les nobles Uns leurs terres écornées par les confisca- ioM) dans leurs donjons à demi détruits , l'osaient qu'en secret fredonner les vers de Hainols : c Une vile populace en surplis , qui jamais ne fit un pas en avant sur un r champ de bataille, enlève aux barons » leurs tours et leurs palais; elle se rend I si formidable, qu'elle a établi contre I Mr pouvoir une justice nouvelle. » Il n-y avait pas jusqu'à l'incffensif cflpi« :oul qui ne s'inclinât avec tremblement levant l'inquisition, car d'un seul mot elle mouvait lui enlever sa baguette blanche et Ml noblesse. Dans cet état de choses , la création des pn% Horaux fut une pensée nationale. Les trot&badours étaient dans la tombe, et pas de brM assez forts pour relever la bar* pe y pas de lèvres assez hardies pour recommencer le Sirvente , plus de mains assez libres pour l'applaudir: la lan- (i) « C'avem la fè uovella ab loi sept escalof...» Poème d'Izar Tinquisileur, fait par isi-même» gue elle-même tombait en décadenee, en- vahie tous les jours par sa rivale du nord. Sept bourgeois de Toulouse résolurent de la sauver : long-temps réunis avec mystère dans le verger des Augustines, ils se dirent, au pied du laurier qui avait toujours prêté son ombrage à la poésie occitanienne (i)» « Nous, descendaps et continuateurs des » troubadours, nous devons rendre le siè- » cle plus gai, ressusciter les joyeux dicls t et les doux chants^ et remettre en bon- » neur le savoir et l'art de bien trouver. » Aussitôt , après la Toussaint de l'an 1335 » cette circulaire en vers provençaux fut en- voyée à tous les poètes de la langue d'oc. Aux honorables et aux preux, (a) Seigueun, amis et compagnons, Auxquels est donné le savoir , D'où croit pour les bons joie et plaisir , Sens, et valeur, et courtoisie, La très gaie compagnie Des vn Troubadours de Toulouse Salut et surtout vie joyeuse ! Hova vous invitons le premier jour du Aoîs de mal, (1) Per que nos sêpt sequen !o cors D*els Trobaders qne son passait. . . . Quel stgle ne sia pus gays. . . De plasens ses e d'els bels diets Tant que foglarne valhan mays... (S) Als honorables éalspros Senbors amies é companhes Asquab es donat lo saber D'en oreish als bos gaoch « pister Sens é valors é cortesia, La sobregsia eompanhia Ms VU Trobaders de Tholosa .Z Saint e mais vida foYosa. Lo pt umie Jom del mes de mai Cascus en fsr obra plaieas Diien qoe per dret futjamen A oel que la fara pus netta Donaren nnatioletade aaaiireaMBhal d*fter. A vmSr fûfè «t iMkr oeuvre plaisante; fi iloiM ik^D9 qii0,*pir droit jiigiemeDl, 4 jBtlui- ^iiî U poi»|K>iera meilleure , Nous dQonerops une vioLeUe de Qn or pniif signe d'honneur. Ici, messieurs., vous voyez rinlentlon bien évidente de recréer les cours d'amour; les fi!^tes pompeuses du château de Signe pouvaient encore, jusqu'à un certain point, se réfléchir avec une physionomie nationale dans cette imitation populaire; mais les sept poètes bourgeois subirent la loi de Tinqui- siteur, c'est-à-dire qu'ils se trouvèrent en- fermés à leur début dans un cercle donné, d'où leurs successeurs ne sont pas même aujourd'hui entièrement sortis. ' Toutes les pièces durent être en l'honneur de DieUj de la Vierge ou des Saints ; et en y prenant frarde, on voit que celte obliga- tion imposée sans nul doute à desç^in, for- çait les coD/currens à renoncer à la plupart des formes si légères et si gracieusement poétiques des troubadours. Vingt ans après, la société des sept, qui s'était augmentée des vainqueurs qu'elle s'adjoignait en leur donnant des lettres ûi maîtrise, publia le Livre vert oa le Recueil des règles de la poésie provençale (I). Mais si l'institution littéraire avait été gâ- tée dans son germe par les inquisiteurs, elle se perdit complétemeut avec les hommes du Gapitole (2). Ces magistrats cift^yens , ignorans comme étalent alors les chefs de corporation, en vinrent à l'abolir et à rem- placer une idée de liberté par une idée de (x) Ce mot est toujours pris dans le sens éten- du de Ducange et de Raynouard, et ne s'applique pas à la Provence seulement, (•) ^'m fapiteiibb sêiyitiide. Lalaiigoedu Midi, totût lois trop vil, fut abandon née pour pâle et froide d'outre-Loire ,^ par Savaient jamais parlée dès le 1 q«i ii'«vaiént eu d'antre idiome e vres. Vous jugez, mesneurs, coœ fut bégayée et quels essais malbeti ludèrent à sa naturalisation : un i coula pendant ce chaos. A cette époque, les traditions de la. ci té rapportent l'existence d Clamenca. C'était, au dire de < uns, une riche et noble dame de 1 qui, éprise de la gaya sciencia, ai ses biens aux capitouls, pour Jet distribuer de nouveaux prix; et ce blait doBner une apparence de vé récit, c'est que trois fleurs avaient • tées à la violette primitive : une an et une églantine d'or, un souci e (l'argent tentaient désormais Tambi poètes. Malheureusement pour domna Cl elle n'a eu guère pour elle, en fait d^. de quelque valeur , que Bodin e Masson(i).Mais Bodin aimait tant l et Papire.Ma6soh donna si peu de | que le savant Calel a été cru sur pa quelques-uns en niant ce personnai Jique» Depuis 1- historien du Langue ssalgré l'espèce de probabilité (:2) o (i) Et ils étaient si bien instruits qu'il sentaient comme la fondatrice des jeux. (a) Je dis probabilUé , tandis que le de la dédicace de celte chanson à CI prouva le sentiment de Calel ; car e)i écrites en z365, et il est Impossible que t pace de 32 ans rinslitulion des sept ait auppint de nécessiter une restauration; i rait donc d*adopler le système de Bod Papifv Mtuspn, si Raynal n'en avait dén fausseté. dhanson de la Vérité (i), on n'a pu trois odes, deux poèmes;, une hymne à la ettre de positif en sa faveur; car ce is sérieusement , nous en sommes le Charles r^odier a cité quelques i Ters, de fabrique moderne, comme Clémence Isaure (2). moi 9 messieurs, sans entrer le n monde dans cette question mer- », je me contenterai de vous signaler rochement qui , mal conservé dans enirs demi-romains de la cité du , contribua peut-être à Toriginp de irous rappelez que les Jeux floraux ), institués d'abord en Thonneur de i des fleurs et célébrés avant les ca- 3 mai, changèrent de destination et lonies, lorsque la courtisane Flora er le peuple romain. JNe serait-ce rêvant trop complaisamment un int de ressemblance avec Rome loolens capitouls auraient cru voijf ratrice de leurs jeux?... (5). Tais vous entretenir matntenani; aiux suivis presque sans interrup- cette académie jusqu'aux «ombres 93. Mais en vérité, messieurs, le ne manque en mettant le pied dans ;s tumulaires : que vous dire d'afl* laque recueil contiefil au moins nanoscrit fut tiré du cabinet de M. de seîller au parlement de Toulouse, yage pittoresque en Languedoc. ) L'an- morceau , tissu avec des lambeaux à^ ïruntées à la romaine-française et pro- di£féremment , a pris soin de se trahir >a» une'réminiscence malheureuse, sur- Bjet de la circulaire de la Touftsaint lidée préoccupait apurement, Thomme i a fait sou éloge en i83o^ car il n'a pu ' de la comparer a Aspasie , la courli- èiies. Vierge, quatre ou cinq idylles, dés élégies et un discours en prose ; figurez-vous donc, par appréciation générale, que]le masse énortee de vers et de discours ! Toute cette prose et cette poésie roflétent du reste bien fidèlement .resprit.de leur époque. Ainsi, à très peu d'exceptions près, les poèmes sont des sujets biscoriques ou religieux, comme Charles IJCau lit de la m mort et le Passage de la. M4r JRouge; les odes, par une contradiction bizarre qui les fait flotter sans cesse enire deux extrêmes, célèbrent le soleil ou la misantropie^ Vimor gination ou les prèjugif s ; p^ur les idyUes, et trouve invariablement les formes (ades ou doucereuses de la bergerie de d'Urfé , comme HS/rphé et Dorîs , VAtmirU mal- heiiretuo, Eglé^ Us Tourtçr^UeSi Quant au style de ces diverses composi- tions» uniteul moroeiqu peut vous en donner une idée complète;. Je choisis le poète le plus académique du dix-huitième aiècle, Marmontel. Dans une ode intitulée : la Chasse f il décrit ainsi leif^ approches ,d^ Vhalali : £*iiisrinct trace aux chiens mille voyes. Le Sanglier, à leur «bord , Terrible au «lilieu dç soa îoH , Grince les dents, dresse ses soyes : Bientôt de sMà anure échappé Et d*enneaâs envdoppé Le péril aigttiae sa rage^ Tout fuit : le«iotislk« bondiiaant Affronte, à travess le eamaipe. Les traits du chasseur pâlissant. Bois, cacherez-TOUs sous votre ombre Le monstre de sang assouvi , Ou , de tous côtés poursuivi , Ya-t-il succomber sôus le nombre ? Sous sa dent le chêne gémit; Mais, tandis qu'au loin tout frémit. Quel bras s oppose à son $m9^t ? — ;î(» D'un seul coup il est terrassé, £t son cenreau, boniUant derage^ Jaillil sur son front hérissé. La biche vole ensuite au secours du cerf palpitant : Il vivra, sa chaste compagne; Cherchani dans cet affreux danger Lé moment de le dégager , Le suit de Toeil dans la campilgne. Mais, dans le paternel séjour, * L'unique fhiit de leur amour Des chasseurs deviendrait la proye! (i) le vous épargne les lamentations de c^tte épouse vertueuse , mais ne direz-vous pas avec Fréron : c Je croirais messieurs de » l'Académie de Toulouse trop indulgéns » pour les ouvrages en vers (l ). i Après la révolution, les concours des Jeux floraux , sans cesser d'être mythologiques par le fond , se colorièrent de teintes plus jeunes. Mais ce fut . en un sens inverse, le manteau des empereurs romains jeté sur les épaules du lieutenant d'artillerie : voyez , messieurs, si rien pourrait mieux vpeindre l'étrange chaos grec, latin , français, qui fermentait dans les cerveaux des versifica* teurs de l'empire, que ces deux strophes : « Des béarnais le prince aimable Sourit au chantre toulousain , - Horace abandonne la table. Ses amis et son luth divin.* TibuUe accourt avec Délie , Catulle amène sa Lesbie; Du troubadour ingénieux L*humble idiome a su leur plaire. Une langue n*est plus vulgaire qu'on la rend digne.des dieux. (i) Recueil de 174g. (a) Année littéraire 1763. Aussi long-temps que sur nos té Koujera le char d'Apollon; Que le grand peuple dans m& fétei Célébrera Napoléon \ Les Nymphes de ces belles rives , Codolin , seront attentives , A tes accords doux et flatteurs. Ta gloire et celle de Clémence, De Venvie et de l'ignorance Braveront les Tjiines clameurs, (x) La progression vers des couleu modernes et «les idées plus poétiq se faisait déjà sentir en 1809 , se largement dans les vingt dernières et vient Un jour où l'amaranlbe d'ô cernée à ces magnifiques vers d9 tine : Ils passaient devant toi comme les flots Dont l'œil voit sur les mers étinceler les c Ton oreille écoutait leur bruit harmonieii Et d'un reflet de gloire éclairant tonVisaj Chaque flot t'apportait une brillante iinag Que tu suivais long-temps des yeux! Si tous les prix avaient été dispi des athlètes de celte force, les trou eux-mêmes auraient applaudi de le be à l'abandon de la langue d'oc; el des jeux floraux, quoique interverti servi du moins la splendeur de cell cine. Mais le vent politique qui si chaud et si fort dans nos contrées 1 dales entrouvrit souvent les portes pitole ) et fit voler ces légères fie dans des mains amies. Je dots toutefois une éloge de Riquet, ui sur la mort du curé de la Daurade» ui sur Florette, une ballade sur Noti de rEspérance, et un excellent trai lologique, signé Granier de Cassagi (i) Recueil de 1809. ont mérité soas tous les rapports l«s cou- ronnes du 5 mai. Ghamfort en rappelant que TAcadélmie française avait proposé pour Yujet de prix : Laquelle des vertus de Louis XVI est la plus digne éP admiration , disait an sein de l'assemblée nationale que toutes les* sodé* tés privilégiées sont des écoles de flatterie et de8enri](té(i). Sans étendre i'anathème à i'Aoadéniie des Jeux floraux , on est forcé de reconnaître que Tinflaence gouverne- fsentale y aimant si dangereux pour la 11* berté des lettres , l'a quelquefois trop évi- demment attirée à elle ; car, de son propre monvement» elle se serait bien gardée sans doute de mettre au concours l'éloge de la mère de ce roi que les Provençaux abhorrè- rent de son vivant, et dont ils ne voulurent jamais chômer la fête quand Téglise l'eut âevé au rang des saints. Elle n'aurait point ^t louer les vertus de cette amie du cardi- nal Bonaventure (S) qui couvrit le Midi de nng et de ruines ; et s'il n'y avait pas dans lecœurdesconcurrens assez de fierté pro- vençale pour repousser un tel sujet avec le mépris qu'il mérite , ils auraient craint du moins le sort de Perdigon du Gévaudan , ^i ayant fait un Slrventfe sur là bataille de iiiret, en l'honneur des ennemis de sa pa- irie , fût déshonoré et maédit de totis (3). Voici, messieurs , le moment de se de- mander : quelle a été l'utilité de cet établis- sement et à quoi il peut être bon à l'avenir ? Si l'idée première de sa fondation eût été stiivie avec persévérance, cette langue ro- «Mdnèprovençale, parlée depuis dix-huit siè* des, n'aurait perdu ni' la douceur ni l'harmo- Inélégante, ni la magnifique richesse qui pftrant encore aes^ trois^ fiUes : VJEkdiêime^ V Espagnole ti la Portugaise. • Remplacée par la soue inooratioa des Capitouls , elle n'a abomî'qa'A planter cas douces fleurs de poésie sur ikne: inumamw quantité de toaabes où aUëa îi'omliragMent que des cendres et où dtks 30nt nsortes». • Maintenant, mesaiewrs, jetas r on oonp ^*œil sur la giandenr des moyens gaspillés pour arriver à ces tristes résultats. L'Aoadémie des:Jeux floraux exisledepuis dlnq cents ans. Elle distribue cinq fleors d'or ou d'argent ettimées quinie cents li- vres, elle fait les frais d^un recndl.y elle se réunit plusieurs fois dans l'anqée^t, on séan* ce solennelle, lepremier^et le^troia mai; Supposez que ces diverses dépenses neae soient élevées du mois de novembre 4533 à ce jour qu'à la somme peu exagérée de deux mille francs, et vous trouverez te total d'wi million !•• Un million dépensé en odes comme celle de Marmontel ! il est temps , cerne semble, d\ililmdon- ner cette voie stérile ; notre siècle aux pen- sées graves, aux idées positives, proscrit (1) . d'ailleurs avectant de raison tout ce qui n'a pas uil but d'otiiitéqOQ l'institut historique doit dire à l'Académie des jeux floraux : Pourquoi vos.mainteneiirs» qui, ont fore et talent, placent-ils vos prix poétiques é côté du collège royal ? Pourquoi ne vous retournez-vous pas vers les tombeaux de vos pères ? Il y a là sous vos pieds le plus riche passé, la plus brillante moisson de gloire et de poésie qu'ait dorée le soleil d'un siècle. Évoquez donc les troubadours; ils dor- (0 SUnce da 4 janvier 1 790. (a)Madi8elVaris. i3) Hûtorien proveiii^l des Troul>adours. (t) Rapports du secrélaire perpétuel, le doytM des littérateurs du Midi , et Tun des plus discin» gués par la finesse de ses apcrrus et la douce ur« baiiité de sa critique-. 14 ,mÊtà èMtalieraBtiirsi mMm vmmdhém» leurs surcou pôiifplM et da&t léoif dftloiû^ tl^iiM «triw )i 6n»q«ei4-lei) îU v«U0 fépon- dpoBtyiàf U tilni (!& tooloase iMBf»#e liltHitirrt»! chaafÉ dt bm^ «lit Mriit aoitc iéus |t fMNiviiie Ud|e de Mkàdaflie ds Maatespân ; ^Mmtm \m v^m nâiakiitttl et rwu li^ vrez ! . q ii« simit plBt d« la langue de noÉ an- «AtHlt , aujoufdlilai Lu Gais a coF0na(i)^ A4ioe|itei il langue puiiqiie iteua a¥ei laiaié dépérir la Tdtpe, mais emplejez-la à aanfemp^f le peuple qui vous eeteur# dafti lèt 8ou¥eDîfa uatiènaui^ » el d^aerwaif (i) Le liyré do Sydrtc. La biÉUtted^ Mn«bai «leao k pk La violette de mars nous refi4 1^ pr)] Qiiail nj mi:g9 True) ^e Tfir^ fi^ill^ (>3 . Qi)aa(l ?^ uriP U bpfuche ^e yefi^ fgu tue pouff iDUeuct^r le retour ^e vog \ itiùi lea fleuii d'or ue soieut donm oeux qui vQua vam^d^oot k l'bUt tioualei Car la moitié de aetre histoire eai tombe des troubadeur^ av«c Iqur p( Et Fico Ta ju«temeut dit : levfâ que est quelquefois plus yw que historique. Mary-Laf ]M[i^aibre de U %• classe d0 11 Histpnqu(^« (i) OoudouU. (9) Bei*U«iid 4t Beni. IMRVDK O'OUVIMMSfil rRAlf^lSf IQT ÉTHANGERS OHROMfQUB DE KESTOR SUR M RUSSIE, . tlAPUCYi^ MM. t. f Apia, iIBLI0Tp|fQ4IIMB ^W 14 ¥IU,E DE lUKIMS , lUpp^ Ip à Ml pif9d4p# çlllM ( f|istoirt |éi|éral9 ^ fiitloire de F La Russie occupé» au nord de l'Europe et deTÂsIe, une étendue de 42,500 verstes (8,450 lieHes ) du port de Liban à l'extré- mité du Kamtchatka ; et celle de 8,431 ( 954 lieues ) des confins de la t*erse au pays des Samoyèdes. Sa population , qui double en moins d'un demi siècle, s'élève déjà au dessus de 60,000,000 d'ames, dont plus de 15,000,000 sonlle fruit de ses cod- quètea de 1984 à i814« Ses f^ontié treuveut maintenant à 80 lieues de B 84 de Tienne, 70 de Gooftantinople^ 1 Rhin. Outre les riches produits de 1 vonie en lin de première qualité ; di kraine, en mâts de la meilleure espèo la Sibérie, en fer, cuivre, argent et 01 besiiaux, source d'un immense c^nm de cuir , en belles pelleteries y en soi -au- fuif , goudron, 60 chèvres de la I oelle^ importées en France par as I de. la Grufinîe, viUsairemeot Géorgie » eo soie» propres à ali7 « naissanies manufaetares $ outre ils naturels et industriels de son ieutral f la Russie offre , dans son oéridional , ù'Oufa à la Polesie , OQ d'bectaies d'un terreau noir , lement fertile en céréales; et, d^ lam septentrional 9 59,000,000 i de bois de construction; magni- rqnne de sa somptueuse capitale ^ jlan^ ces deux seules portions de productif, donne une puasse dou- ile de toute la France actuelle, 'aspect que présente aujourd'hui qapire que, dans un ouvrage im- i68ây leoélèbrePoffendorf coasi- jà Qomme un colosse destiné a Diirope, si ses belliqueux voisins ne saient pas pour l'étouffer danç» soi) Ce vaste empire, que^ dans sa pré- lagesse, Louis ILIV se refusa à lier, relations politiques habituelles • rets des peuples oivUisés) quQ ill fit imprudemment sortir de sa dont le maréchal d^ S^^p qu^ lit les Russes, erfut sur le point d^ r eux par son mariage projeté aveo duchesse Anna-Ivanoyna, disait « \ de la guerre de succession d'Au- On nous amène doncces barbares apprendre à subjuguer l'Europe; 9 smpire qui effraie l'Angleterre sur I ses possessions assiatiques ; à qui a révélé, par sa désastreuse inva- fqrce défensive qu'il doit à son le glace et à ses flèches de frimas^ l'Influence politique possible que, douter, il possédait , deviendrait m^navints pour les destinées dos contrées pcfident^len 91 à ses richesse» i|a~ ti ves il joignait une administration moins v}-» cieuse, e( surtout l'él^ d'uii peuplf ^ffican- chi des chaînes du sqrvage, double pbjçt jm^ jourd'hui de la ^Uicitude de son souronri^. . Avant qu'un observateur CQji^SjriendtHix nqps faaae connaître le^ éléniena viviQca- teurs de 4s&i immenses contrées. , eneore ^ mal appréciées, remontpns vers 1^ passé 4ii, l'empire russe, et rendons grâce à M« Louit Paris de nous en avoir fait contempler le berceau, dans sa traduction de laçh^oniauii. de If ester (i) ou plutôt des chroniques pu- bliées sous le nom de ce religieua: (jk^ monastère de Petcherskï ; car celles de ses ■■■"'. trois ou quatre continuateurs ine forment qu'un tout avec la sienne. Rendons-lui grâce d'avpir joint à cette traduction qui manc|uait encore à notre langue , quand elle avait déjà été Culte en toutes ceÙes dfe l'Europe, les docnmens historiques inédits qu'il a rassemblés sur les relations de' la Russie avec le ^ord et l'Occident , et d'a- voir enrichi spn travail de notes aitiques propres 4 projeter des traits de Inmièie sur les obscures annfiles, tant de la Russie que des peujdes qui l'environnent. Selon M. Paris, dans sa notice sur Nes- tor, ce père de l'histoire russe, que toys les historiens de sa nation put servilement copié, naquit vers l'an 1056. L'époque dé sa mort est aussi Inconnue que le lieu de sa naissance, mais son récit qui commence en 858 et se termine en iiii, renferme les 253 premières années de l'histoire russe. Çaramsin lui donne pour con-r tinnateur immédiat un certain Basile. Ce qu'il y a de certain , c'est que le moine Sylvestre donna suite 4 sa chronique en («) Dca v«l. ia-80 , tarif, diez HeMeleff el tisayê , rue Virienae 14. — 1834. -■--m^' 1140 y €ut pour successeur dans ce tra- vail un religieux totalement inconnu, et que le quatrième ehroniqneury selon M. Paris , mafslecinquièmey si l'on en croit Karamsin, continua l'ouvrage jusqu'à l'an 1203. Nous ne parlerons pas ici des chroniques de NoTOgorod , colligées par le laborieux Tatischef 9 ni des travaux dus aux veilles du célèbre patriarche Nikon, qui des divers écrits de ce genre forma un corps d'his- toire qiii va jusqu'en 1630 ; mais nous pou- vons affirmer que les lecteurs français pui- seront une instruction précieuse dans les notes qui accompagnent la traduction des chroniques, et dont l'écrivain a la noble modestie d'attribuer principalement Thon- neur aux commentateurs ses devanciers , tels que Schérer, Schlotzer, Tatischef , Lo- monosof et Karamsîn ; il aurait pu joindre à ces noms celui de l'impératrice Cathe- rine II, dont il cite souvent le rare et cu- rieux ouvrage intitulé Y Antidote. Le premier chapitre de Nestor n^est qn'unè introduction, dans laquelle il re- monte, selon l'usage des anciens chroni- queurs, juisqu'àjaphet, fils de Noé, puis il décru le territoire occupé par les Slaves, dont le nom dérive de Slas^a ( gloire ) et celui habité par les peuples leurs rivaux. Quant à l'histoire russe , elle commence au second chapitre par, le règne de Rourîk^ en 858 ; ce qui donnç au traducteur l'occasion d'une observation curieuse, propre à éclai- rer sur l'origine de ce prince varèguc, c'est que, selon Saxon le (grammairien, les noms des trois frères Rourik, Sinafet Trouvor se rencontrent fréquemment dans les noms islandais. Passons les deux règnes d'Oleg et d'Igor, remarquables seulement par les re- lations des Russes avec les Grecs ; notons seulement que le traducteur, en parlant à leur occasion du feu gri^eois, ne cite ( 1. 1, p. 68 ) que comme un ondil^ le Louis XV , qui après avoir payé U cette découverte à un physicien temps, lui défendit, sous peine d d'en révéler le secret, eh lui disar n'était pas par des moyens aussi c qu'un roi de France attaquait ses ( Cette note m'a rappelé le même devant moi par le marquis de Mont témoin de l'expérience qui eut lie canal de Versailles , où des bateau incendiés par des boulets qui lesatti au-dessous de la ligne de flottaison. En arrivant à la régence d'Olga rcns la crédulité vaniteuse des Ru) n'ont pas craint de publier qu'à plus de 60 ans elle avait inspiré violent amour à un empereur de Ce nople, qui sollicita l'honneur d'é{ vieille princesse barbare ^ et rep< ainsi que cette ridicule anecdote, U pompeusement prodigués à des prii que Sviatoslaf, laropolk, etmème ai débauché saint Vladimir; passons 1 seur de ce nouveau Glovis, et arrête au règne d'Ieroslaf , prince recomm par sa puissance^ sonédat, ses liais tons les états européens, mats suri les lois^ sages qu'il donna à son Son code promulgué en 1020, sons de Rou^kaïa Pmvda (vérités russe commence ainsi : c respectez ce régi telle est ma volonté, i prouverait qi époque l'autorité du prince était i Cependant l'on assemblait alors d* grès où étaient admis les princes , et grands de l'état ; le servage d n'existait point encore en Russie, e tème communal y était en vigueui laf dont la sœur avait épousé C petit-fils deBoIeslas, roi de Pologne rainé de ses fils à la fille J'Hérol^, n Mt % et tes ^Tofs filles à Henri f^\ roi Iktèe y à André pr, roide Hongrie ;:e€ iid, prince de Norvège. slaf-TeroslaTîtch, fut, comme législa* f heureux émule dé son père. Le rè- > ce prince a été l'époque là plus bril- le l'histoire ancienne de la Russie ; pays , grâce à la fréquentation de re grec sous les trois derniers règnes, élevé à un degré de civilièation su- r à celle des états occidentaux de cet estor ne donne pas à cette mémiora* lase' sociale tout le développement ^mériterait; mais le style du chroni- acquiert plus d'élévation quand il n'a n si grand iiombre d'horreurs à re- ire ; et on lui pardonnera des récits les, de prodiges, de présages, maladie s et trait caractéristiquede ces temps, eùT de la touchante peinture dés iirs de Yassilko, crime que Karamsin it pas dû chercher à atténuer. Enfin, ms le cours du régné de Sviâtopolk II ^tor termine son ouvrage , prolongé I continuateurs jusqu'en 1203. continuateurs, très inférieurs en ta* en naïveté à l'annaliste Nestor, It à peindre que des guerres san- , des démêlés entre les princes apa- des désastres et des crimes; nous ne vrons pas dans cette épouvantable 3; nous ne parlerons point de Ces fu- lémêlés qui préparèrent la Russie au ng et pesant des Tâtars , sous la do- >n desquds disparut une civilisation illante sous les règnes d'ieroslaf et af ; mais en parcourant les dociîmens et palpitans d'intérêt historique qui mt le premier volume du traducteur, irons peut-être à lui reprocher de point résolu deux questions impor • celles relatives à la légitimité du Tatar , qmilfié le Fmx Dmêiri^ «1 4 jha- trodoction en Ri^ie des HuiftiH»é»4Mr«n vage. RempUtaona œtta doubleiacane» . Le servage y régime g^iéEalanept établi dans rOoeideiH dorant plusieurs dkèÛM p étaitineônnu eo -Russie ^ora de ruaurpt* tion du tiôde par Roris Goudonol. Ce .tsar, pour foire des partisans à cette uanrpaliony très favorable sous nombre de rapports au bien être de Tëtat, chercha à iaToriser le clergé et les grands , qui lui demandôBéiit d'attacher à la glèbe les paysansde leursdo- maines; il y acquiesça sous prétexte que les terres, phis sûrement et mieux cultivées,- af- franchiraient le pays des famines qui son^ yent Tavaiem affligé. C'est doue des deiw nières années du 16^ siècle seulement qée date l'esclavage actuel des Russes (1), c'est- à-dire de l'époque où il était d^à déCrait dans presque tout le reste dé l'iSnrope. Le prince qualifié le Faux Dmkri était réelleittent le légitime héritier du trône \ et le moine Otrepief avec qui on le confond fut celui qui parvint à le soustraire aux sa- tellites de Roris Goudonof ; cet Otrepief sui- vit le tzar en Russie, et ne mourut qu'après qu'il eut été assassiné. Plusieurs écrits de ces temps , entre autres les mémoires de Margeret, en fournissent la preuve, que Karamsin découvrit subsidiairement dans les archives de l'état ou des couvents qui lui furent ouvertes^ mais le jeune prince préten- du assassiné à Ouglich avait été déclaré saint, et l'église russe révérait sa mémoire ; aussi l'historiographe officiel demanda-trilà cet égard les ordres de l'empereur Alexan- dre, qui furent de se conformer à l'opinion reçue plutôt que de la choquer en disant la vérité. C'est un fait dont j'ai eu l'occasion d'être parfaitement instruit. (1) Boris Goudonof nontt sur le trdne en l^ , et nounit ea leosv •--•1«~ Soèa^iuriMM t^ av9l# à rMMlërf toi une «titre lltmlton hittaHqiii , non «loere éclalitts^ éeUéàd l'ittlndntliAb fin I|U8«ie M M 4li9iitièiiiiiii^ qui « selen TMireuse et lifMfiott d« riin da aol pliii roeommiiii- italOeftcéllêtiuai (\), y eit mi omto (Bt um fu^ndogmei mais ce ieraH Tobj^t d'une iMgOf dtnerUiiJQti qui ne $embler«U pro- liftbl(Enfie^t PM 6M à Tordre da jour. il iie me rené pltt« qu'à louer II. Louis miiié'«Teir terminé suu seeond voluine pÉr une TMê d^ arigit^s et singularMs dk kt Russie ^ dleUounaire géographiqui^, kislorique et statistique , propre i éclairer sur ce qui a irait à eet empire ^t à ses fin- eitifia annalistes. Cet utilq traYail complète douf SQU onyragei. écrii d'un style clair et «i^iple i cominci il s^^rt à comparer Tétatan- eiiia A )'^t ^^^ 4^ cette vastç et puis- sante naçnftf^^if^ .', . otolSomte 4biui(b p'AL|«oiivii.i*y , MerfOmBde la premièraolaaBede l'Iustitul» HiBWriqua- it>; àï m ti wtm^t ^iiM, oà M. le e^mted'AlloiiTflle aîo ee rap- piri,â^fl^Ia^dlèiN>idriidiift dSfiBër IM eMetàreù- jMi|iëliiii ffei Mvënl tti reriglMi cllef âhrannaaiif- IsfM^ de If threniqae «^ |l6fio^« I# diuue a fsité l'iip- préfBiÔD de ,aoii trf rail eonmie eomplémetU natarel de éèHii d« H. le eomte d'AlténTiHe. • ters le mêaie temps à peu prép eà les SlAteii, babilant la parUé ofieiitale de l'Al- laaaagn^ étaient fkciletiient soumis par les armes des Francs , qui ne pounûent lnan<- quer d'être ▼tetorieuses contre des tribus nê-reeobnaissant aucun chef suprême capa- ble de diriger leurs efforts vers uU même biit{ alors que les Slaves, babitanl les plai- nes arrosées par la Yislule (les Polonais, de poléj plaine )| avertis par cet exemple, se (1) M. Bûchez, dani ion Joaraal r£iir«yKe«. eemititi aient w mopfraliif » les pei slaveset ftmei^i oeeupantlesenfii lacs de Umen et de P^ipusi pou letn petits différends, appelaiemi varègue, des cOtes de Ifi ^nède, ftui vint ^ établir «on autorité à Ifow défis fihefs de sa suite , Oskold < s- emparèrent de i^iew» tributaire jusq des tribus lUiazarts. Oleg, succesc Ruf isb I pert^ ^ armes ju^qu^ Constantinople. Igor fit un traité a Grecs, et S^ia^Q0laf fut malheureux Simisker. Yladiuiir enfin se fit chr< ordonna ^ ses sujets de suivre son es I>epuis ce temps l'influence de Gpi nqple sur la Russie naissante se fait quor. Nous n'avons ici à nousoçcnpei celle qui eut Heu sous le rapport liti On remarque d'{d>ord que les m miires grecs en Moravie | en Hoi ausai bi^ qu'en Russie, se seryir idiomes de ces pays pour cpmmv leurs dpctrineS| ou par voie orale, ou tjT^dHçtions def saintes écriture^, d lies et d'autres ouvrages 1, qu'ils )i propres ik |a propagation de . la 1 cjirétiennef Avant que le système fàt complètement établi, noussavc des moyens analogues furent emplo^ moins chez les nations germanique 4n^lo-&|xons et les Islandais passé là à l'habitude de rédiger leurs i dans le langage familier ; différentes néanmoins i*estreignirent à l'island cet usage , qui nous a procuré le pk iant ouvrage d'historiographie du i âge (-Snorri Stuirluson). Il n'enfui même pour les Slaves de la Russie, d chroniqueurs, en tout temps, se son de IMdiôme slavon , c'esl-à-dire de < lecle slavôn parlé dans la Mbràvii Qoiigrte supérieure, lequel, par lé - 2<« - Gr^cêf Cyrille et Methodina . pot- M version du Nouveau-^Teetapie^t welques parties de T ancien. l}o al habitait Kiew» alors la ville priii- M états russes f et dont rétablisse- îlésiastique nécessitai t de fréquentes i avecGonstantinople, Nestor , ré- après refep^ple des chronofraphes 18 ses cûntei][iporains Gedrenus, s et autres , une chronique russe» le d'abord par trois individus qui irent autant que possible sa ma- rédiger ; plus tard, lorsque par les partages d'états et surtout par les M des Mongols et des Lithuaniens, ses parties de la Russie se trouYè- gnées les unes des autres^ on rédi- eaucoup d'endroits des chroniques ., en ayant soin toutefois de placer Nestor et ses premiers continua- Qçoit sans peine que des chroniques ans un langage familier aux copis- Qt être fréquemment altérées par sions, et surtout par des interpo- ui, au rapport de Schloezer, qui ationné un certain nombre , sur- oute croyance. D'après ce savant, naît bien souvent que ces altéra- »viennent de tentatives du clergé surèr un pouvoir que certainement, anciens temps, il n'avait pas; aiU insérait des pièces omises par c'est à un manuscrit de Novgorod est redevable de la précieuse e Yaroslav (publiée en 1766 par , et en 4792 suf d'autres manus- •lemajor^général Nikilitch Boltin: en allemand par Ewers, Ancien se, p. 264), ainsi que d'une inter- dans laquelle Snorri noiîs fournit Is authentiques et curieux sur la découverte ut U^eolo^sattfp |dii CromUiuu|l^ par les navigateurs iilim^is vers );>ii JiiQO, de noii^ ère, r . »■■■■. . » ■ • 11 est Qoimu que rimpirlintriç w vint A s'étabtiir qn RVWM que plus d'un siéçte après sa découverte* Le («einler livre eit ^ iÇ04» pt eu 1470 encore toutes les i>n|)>ri- noeries de l'empire ne s'élevaient qu'au nombre de deux (& Xosoou et à Kiew^ fdl- burger , dans le Magssin de Biiscbing, III, 532); encore était-on obligé de foire im- primer à ses frais ; car ce ne fut qu'un siècle plus tard que s'établit là première librairie réelleioaent digne de ce nom ( Bac- meister, BibL russe. II, ^70^171). 11 est vrai que l'Àcadémié de Pétersbourg fut fondée en 1726 ; mais Jusqu'à ravènemeiit de Catherine II elle né fit à peu près rien dé ce qu^on défait en attendre, gracie à soii système vieieùx d^or^nii^ation (Wei)tff , Ik Russie Renouvelée, III, 52, 60. ttadètéln , Mémoires, 547. Sshloicér, Annonces pbli- ti4ues , m , 845. Stofdh , là lïuiislè ikiitts Alexandre, 1, 141.) t'était eëttë Âeàdétnte qui possédait la sèuiè imprimerie qu'il jr eût alors i Pétersbourg (Àntidolë, t, 291)$ mais le système du gouvememèiit rébdâlt la cralntéd'une publidtéqUëtcbnquëètçéi- sive (StJraiiléhbèrg, lA2^ 196. Stèckholîh, 730 ) , et le savant ééi^rd MtUlèlr fiit 6n butte à mainte persécution (Aiâëedoték russes, 106. Londres, 761) pour ivdlr sou- tenu que les varègues étaient ëùédols; Schlœze^, dans son Autobiographie, nous retracé les tracasseries auxquelles il fht en butte et qui auraient' pu fbrt bleii finir par un exil tû Sibérie: Ce Alt dans cel teimps que parût la pre- mière édition de Nestor, d'après un manus- crit qui avait appartenu jadis au prince de Radziwill , et qui , durant l'occupation de Kœnigsberg par les Russes , avait été mis tràductioli allem'ai^e de la misérable » édition russe du misérable mianuscrit de > Kœnfgsberg. » suis déjà antérieurement des travaux guidés par une saine critique avaient été entrepris. Le premier qui s'élança dans la carrière fut le gouverneur d'Astracan Tatis- cbef 9 qui réunit avec un zèle,que rien ne pouvait rebuter, de riches matériaux pour une histoire géiiérale de la Russie jusqu'en 1462. Parmi ces matériaux, se trouvait un très ancien manuscrit de Nestor « qui lui avait été communique par M. Razkolnik (attaché à Tancienne croyance, antérieure au patriarche Nicon, vers 1650), et qui a disparu depuis. Cet ouyrage n^a.vu le jour que trente ans après la mort de l'auteur, qui était mal vu diç la cour à cause de ses opK nions libérales en rèli{^ et même eu po- litique (Lerch,^ Voyage en Perse dans Bûs^ ching^ Mag. X^ 374— 575. Bacmei ster , BibL russe III, 188. Schlcezer, Biographie, 57_5gy et dans son Nestor, passim). Le major-général Boltin, dans divers ouvrages, fit voir qu'il appréciait les difficultés pro- venant de l'état des manuscrits , surtout pour la première période de l'histoire russe. Ces difficultés disparurent en partie k Tap- paritioB du Nestor de Schlœzer; le texte en est basé sur la collation des manU» la traduction allemande est accon d'un vaste commentafre qui, pour là et la profondeur des recherches , lai à désirer ; il a valu à Téditeur Tord: Tladimir, et à son ouvrage, une tra enrusse^ par Yazykov (Moscou, 80$ en 3 vol.). La mort empêcha Scbl continuer son beau travail au-delà tême de Vladimir en 080, de sorte ramsin, pour son œuvre, se vit obli servir d'un Nestor manuscrit, comii voue lui-même, lequel lui fut cornu par lecomte MûssinPuchkin; mais i de dire si ce manuscrit est celu de Konstantinovitch , mort en 1385 père du grand-duc Dmitri Ivanovitc koi, dont il parle au tome V, IIS histoire. Enfin M. le professeur Tîmkovs blié à Moscou en 1834 le plus an( nuscrit connu , celui du moine I qui s'arrête brusquement (preryv chayasa) en 1019. Nous pensons c édition doit servir de base à toute fcion future : à notre avis,' on pour difficulté passer les quatre-vingts oi vingt dix années suivantes, dontl'I encore été écrite par Nestor. La val fragment sera toujours gra>.)de pou gines russes, mais certainement moindre pour des temps plus ra; depuis la publication de Thistoiri ramsin. A. S: Membre de la iJ^ rinstitut histo] \ w 2i7 ~ LES FOURCHES DE MONTFAUCGN , lÉ|4tgt l« A It fVcmMrt éUHMe (Hiiloir« f«aértk el BiiUiIre éé FrMet). Mes^eurs, Vous avez bien voulu me confier le soin de vous rendre compte d'une brochure pu* bliée par M. de Lavîllegillesur les anciennes fourches peUibulaires de Montfaucon: c'est ce travail que j*ai Thonnenr de vous présenter. Va tâche était facile à remplir; elle de- vait, après mûr examen , se borner à une simple analyse , tant l'auteur à mis de soin etdezèleà fouiller dan^ nos trésors histori qoes, tant il a su bien diriger ses investi* gâtions au sein de nos diCTérens dépôts d'archives si riches en docnmens précieux. C'est donc M. de Lavillegitle que vous allez entendre' beaucoup plus que votre rappor- teur Les fourches patibulaires» élevées au milieu des champs, ordinairement près des chemins fréquentés, et sur un monticule, étaient un signe de haute justice. Elles con- sistaient en des piliers de pierre réunis âtt sommet, par dès traverses de bois, aux- quels on attachait les criminels , soit qu'on les y exécutât , soit que , l'exécution ayant été faite ailleurs , on les y exposât ensuite à la vue des passans. Leii corps y restaient sppendus jusqu'à perte entière du sque^ ^€Ue, à moins toutefois de besoin pressant ^ place nouvelle. Le nombre des piliers ^^lait suivant la qualité des seigneurs : les '^naples gentilshommes hauts-justiciers en avaient deux , les châtelains trois , les ba- sons quatre, les comtes six, les ducs huit, '^ roi seul pouvait en avoir autant qu'il le • ^^Seait convenable. Le nombre des justices particulières, à Paris, était considérable, aussi de ce droit naissaient des abus graves. François I*' vou« lut , en 1559 , réunir toutes ces justice? à la justice royale ; les lettres-patentes qu'il ex- pédia à cet effet, le 16 février, restèrent sans exécution. 11 fallait la volonté impérieuse et puissante de Louis XIV pour arriver au bienfait dé cette fusion. Par un édit du mois de février 1674 , ce prince supprima défini* tivement toutes les justices seigneuriales de la ville et des faubourgs; on en comptait alors dix-neuf. Mais bientôt fléchissant devant l'exigence de l'église, il dérogea aux dispositions de son édit en faveur des jus- tices de r archevêché y du chapitre de FÉ* glise de Paris , de l* Abbaye Saint^Ger^ main-deS'Prés ^ du Temple et àe Saint» , Jean^de^Latran, Jusqu'à la fin du XIT* siècle, on refusa le secours de la religion aux condamnés à mort. Charles YI, par son ordonnance du 11 février 1396 (1397 ) , enjoignit aux offi- ciers de justice d'appeler auprès d'eux un confesseur, sans attendre même qu'ils eus- sent réclamé les consolations de la religion. Pierre de Graoïi, sans doute pour se rache- ter du meurtre de Glisson , Louise de Lor- • raine, veuve de Henri III , et une dame Si- mié, de la cour de Henri III et de Henri lY , fondèrent des bourses aux Gordeliers, à l'Hôtel-Dieu el à la Scrbonne, pour que des religieux fussent chargés de visiter les pri- sonniers et de les assister à leurs derniers momens. On ne sait p6int l'époque exacte de Té- -T. «IS- rection des fourches de Montfoucon, queron désignait souvent sous le nom de gibet , de justice, de grande justic0i|d ftifÏB\ inaiieçr- tainement elles existaient au XIII® siècle. C'est donc par erreur qu'en «i a'^iUribeé la construction à Enguerrand de Marigny, qui y fntpeudif en l31Gt La butte 3ur laquelle ét^ît bAM le gibe( de Montfaucon se trouvait près de Te^tfé- jviité du faubourg Saint Martin « entre les ryes des Jlorts et de la Butte Ghaumont| et ji l'ouest de la Toute qui conduisait à. Pan- tin : cette route est devine la rue de i'Hô- pital-Saint-Louis. Sur le sommet de cette butte, on voyaii une lourde masse de quinze à di vhuit pieda de haut , composée de dix ou douze assises de gros quartiers de pierres brutes , bien liées, bien cimentées et refendues dans leurs jpinls , formant un carré long de qua- rante pieds sur vingt-cinq ou trente de large. La partie supérieure offrai| une plate- forme, à laquelle on montait par une rampe de pierre assez large^ et dont l'entrée était fermée par une porte solide. De CfStie plate- forme et le long de trois côtés seulement, s^ëlevaient seize piliers carrés, hau|s de 33 à 33 pieds , formés de pierres d'un pied d*é- paisseur, semblables à celles de la basa, et également bien liées entre elles. Tous ces piliers existaient encore à la fin du XYI® siè- cle. Les piliers étaient unis entr'eux par de doybles poutres de boiis^ qui s'enclavaient dans leurs chaperons , et supportaient des chaînes de fer de trois pieds et demi de long , dest'nées à suspendre les condamnés. Au dessous, à moitié de leur hauteur , ces piliers étaient également liés par (l'autres traverses servant au même usage que les poutres supérieures. Pour monter les na- tions au gibet , on faisait usage de longues échelles , qui restaient perpétuellement dressées. Au centre de la masse qui portait les piliers , était une cave desti s#rf ir i)a ohafnhn' pour les cadavn suppliciés , soit que l'action destructi lempa lea.eât^éparéi da^urs chaînes <}u'll eût fallu faire de la place à de veaux arrivans , soit enfin que yinsai l'exiger les réparations que nécessitait vent l'état de dégradation du gibet, dans cette cave que les magiciens ail nuitamment dérober des cadavres leurs opérations, quand ils ne les enle\ pas du gibet même^ La face principale du gibet était ex au sud-ouest. Auprès , au couchant ^ bas , était une croix de pierre attribi Pierre de GrapUi et probablement renc lée depuis. On n'exécutait pas, on n\ sait pas seulement à Montfaucon ; on ménagé au-devant du gibet un lieu [ot enfouissait vivantes les personnes cop< nées â^ ce supplice , ainsi qu'on le vi 1440 et en 1457. Les exécutions par tumace y avaient aussi lieu. Soit par ci mace,$oit réellement, toutes ces exécu se faisaient sans distinction de jours naires ou fériés, et quelquefois la nuit, flambeaux. Les cadavres étaient tou recouverts da leurs vêtemens , on ne h dépouillait dans aucun cas. Les condai étaient conduits au supplice, les uns à j les autres à cheval ^ céux-ià dans un i bereau, ceux-ci sur la claie. Les décaf et peut-être aussi les bouillis, étaient fermés dans un sac de treillis ou de c avant d'être portés au gibet. Le crin que l'on devait y exécuter sortait du telet accompagné de son confesseur, du tenant-criminel , du procureur du roi sergens et d'archers. On ne le liait pas jours* Au couvent des Filles-Dieu, de h Saint-Denis, il recevait d^s Yeligiçu^e rorr* 40 TiQ el trois «»proeiiif il ôû pain , gf- ftiiiidç eçnnaa lout la dénomination de • deffùar «Aorcatii dea patiena. ^h la croii, ftitu dv (fih^f le ooi^CçsMar Teiiboruil une dernièi« foia, p^in IV^écntaur 8>i| empi^- miL An retour» cpaftsaau? et ofAdera ja- ditiiires trouvaient ^a repas dont lu ville fM9*it I4 d^enae^ Ijos «infeaseiira étaient, ta outroi indemniaés péauniairement. U parait que rnsage de oe gibet eesaa vers i(|S7; ^^*a^ oes^a égalemeni alora d'ein- I^Qyer h P^mrls ce genre d'exposition, mais fpi'it y levait ^core quelques reates des pi- ^ e%i66i , puisqu'il (9n est Cait mention diDs un bail daté dq œtte année. Ce qu'il j 9vait encore de l'ancienne cofistrueUon «la voirie qui s'y était établie furent tnios- fbis, en 1761, derrièi^Uyillette. f Le gibet, dit W* de Lav|llegille, éprouva te» ch^ipgemens que l'on faisait subir à la T^Mrie 9 quoiqu'il n'offrit plus les menées lncQnyéniqns, depuis qu'pn avait cessé d*j tVIIHHidre les cadavres; mais il semblait que son aort fût attaché à celui de l'empla- qvnent où l'pn jetait les immondices. On anéta doncqua I9 gibet «eiait placé près du Boaveau lieu destiné à recevoir les débris felle, il restait toujours le signe de la haute Màtte tt^àléé Cette dernlôre et unique dèa- ^tuition , rendant superflu un vaste déve- loppement , on se contenta d'élever quatre Piliers en pierre de grés, réunis à leurs som- mets par des pièces de bots.. . Ils étalent disposés en carré dans l'intérieur d'un em- ^laceipent vague contenant environ un demi arpent, et faisant l'angle nord de Tembran- <^i)ement de la route qui se dirige de la bar- ^iérç du Combat vers Pantin, avec celle qui Conduit à lu voirie actuelle. Cet espace , entouré d'nn simple fi^, avait été iivtrf- fbis clos de murs ; il s'ouvrait alpr» par une porte cbarretière sur la chemin diet to voirie* Les piliers éUlientjpreaque vis-à-vis la portoy mais un peu à droite de rentrée , k environ yingt*!-(4aq paf diQ te route de Pantin. La partie de l'enclos comprise isntr^ ces piliers et la butte Saint-Ghnumont éti^it affectée 1^ la sépulture des suppliciés , auxquds on continua à interdire les cimetières ordini^ 1res, même quand on eut reaonpô à exposer leurs corps.. t Voici te manièi^ dont on procédai^ à leur inhunuttion. Lorsqu'un patient avait reçu te mort sur Tune des places de Paris , et qu'il était resté une heure au gibet, on te transportait dans la salte basse du pilori ; Ters les onie heures du soir, l'exécuteur, {K»X)mittgnédeses aides, amenait une char- rette Sur laquelle le cadavre était déposa et oonduit sitenôeusemont et sans nul appa* reil jusqu'à la barrière; te, phacun allumait la torche dont il était muni, puis le funèbro cortège continuait sa route vers l'endos des fourches patibuUiires, où une fosse svait été ereusée te matin* Le corps y était descendu, et recouvert de terre; les torches étaient étein- tes ; et le lendemain aucune marque exté- Meure n'indiquait cette tombe maudite, sur laquelle personne ne venait répandre des larmes. i Tel était l'état des ehtiieÉ^ lorsque là révolution commença et vint modifier te barbarie du code criminel. L'assemblée nationale, par un décret du 21 janvier 1790, ayant admis lés ecMdamnés à la sépulture ordinaire , l'enclos des fourches patibulai- res devint inutile. On ne tarda pas à dé- molir les piliers et à vendre leurs pierres : c^étaient des blocs de grés de deux à trois pieds calmés , qui furent achetés par le sieur Fessard , plâtrier , et employés , 520 — sent6réf t l'ensemble de son traVaf I si (m y pnfàer l'indication dé toutf tes ] nages qui ont Ûgavé au^gibet de Mon et sur chacun desquels il a don aperçus historiques pleins d'intérêt Si ce peu de lignes irous tiennent sée des recherches laborieuses aut il lui a M\n se lÎTrer, lui qui cite toi autorités , toutes ses sources , pour un tout complet de matériaux impai dissémines dans les bibliothèques les archives» dans des dépôts partie quelque temps après ^ à la coniiti^cttôn du bassin supérieur de la décharge des matiè- res fécales : ils forment encore aojoûrd'hui le parapet le long duquel s^arrêtént les voi- tures des vidabgeùrs. c Les murailîes qui entouraient originai- rement l'enclos du' gibet moderne étSaient tombées en ruiné par défaut d^éntreticn ; chacun s'étant cru autorisé à en emporter les matériaux dont il pouvait avoir besoin , il n'en resta bientôt plus de vestiges. Tout le fer qui garnissait la porte d'entrée se trouva afhsi arraché et enlevé. Enfin cette ^ si elles vous donnent la mesure de portion de terrain fut réunie aux autres , vous pourriez attendre d'un espri qui lui étaient coniigttês , et l'on y établit le dépôt de poudrette. Mais quand on ef- faetua ce changement de destination, on ne r s^occnpa nullement déf condamnés qui avaient été autrefois ensevelis an même lieu : ils y sont restés oubliés jusqu^à pré* sent sous les âiormes tas de matières dessécha provenant des bassins de dé- charge. » Telle est » Messieurs , la simple analyse que j'ai cru devoir vous faire de l'ouvragé de M. de Latiliegdle, analyse qui vous prè- exercé , aussi patient que celui de Lavillegille , si cet écrivain se déc entreprendre un travail de plus d'é et de portée ; si elles vous font ns désir de lire la brochure dont je vous tiens en ce moment, j'aurai rendu ji un jeune collègue qui mérite votre tion, et je serai parvenu au but qu( proposais d'atteindre eh parlant < œuvre. B. Saint-Edi membre de la première de l'Institut hismoriqUi DE L'ENSEIGNEMENT DU DESSIN SOUS LE POINT DE VUE INDUSTI PAR ALEXANDRE DUPUIS , llapportlu à U qaalriéflie classe. (Hinoire des Beaui-Arts.) Messieurs , L'art du dessin est un puissant auxi- liaire des études historiques. La plume seule ne transmet pas les grands noms et les grandes actions à la postérité. La pein- ture et la statuaire lui viennent en aid cette noble tâche. L'Institut historiqi donc encourager de toute sa sympatl efforts dont le but est d'aplanir la qui conduit à ces deux arts. Nous n fMHj-lMMiiieBr de connaUre M. Alè^^andre Onpois^y. mail la méthode dent il est Tîn- ▼aite«r e^ qui a. d^à obtenu les encoura* gèmen» du ponroir et les suffrages du pu- blie; est appelée selon nous à amener une féfoluUon complète dans l'enseignement ée- Ysn dudesdn : les. avantages qu'elle cAne sons divers rapports l!ont déjà fait adopter dans plusieurs collèges. C'est un devoir pour nous delà recommandera tous eenx pour qui l'étude du dessin est une né« cessîté de profession. L'économie du temps est même déjà un grand pro6t pour les imateurs que des occupations forcées obli- fent à ne consacrer à cet art que quelques inslans par jour, instans souvent dérobés tu sommeil. C'est principalement sous ce point dé vue qu'il faut considérer et appré- cier la méthode I>upuîs. Mettre l'enseîgne- meiit du dessin à la portée de toutes les fortunes et de toutes les intelligeoces , c'est résoudre un grand problème. U y a certainement une idée généreuse dans ces efforts tentés pour retirer de i'omière de la routine cea nombreux arti- sans qui semblaient destinés à ne faire que de médiocres . ouvriers , et que^ la. copnais- Muice approfondie du dessin rendra :d6 vé- Htables artistes dans leur profiessiony en les y atcachant par le dmrme dfune science libérale. Aussi M. Bupuis n'a- t-il cru avoir ^(^plété soti idée qu'en fondant un. cours Snuuit pour la classe industrielle, coujrs auquel il consacre deux heures, trois jours ^ la semaine. C'est par un procédé ingénieux qu'il ^DQène ses élèves à copier avec exactitude et ^i^ peu de temps les modèles qui présentent ^^ plus grandes difficultés ; il procède avec ^^e , sa méthode est claire > attrayante : '*élève s'avance avec fermeté , car rien n'est 221 — hasardé dans renseignement qui lui est offert. Généralement, lemattre procède du sim- ple au composé; l'enfiint commenfce par copier séparément les différentes parties d'une tête: mais plus tard, que de difficul- tés n'^wéuvera-t-it pas à r^nir ces par- ties, tandis, qu'en lui faisant abM^er tout dé suite le principe dOireiisemble, puis les détails , oii aurait évité une perte de temps considérable : tel est le procédé de M. Bu- pois. Pourfendre la propagation désa méthode moins dispendieuse et par conséquent plus accessible à la classe ouvrière , M. Dupuis propose un matériel de modèles, moins sujets au gaspillage et plus économiques. Son économie consisté surtout à grouper autour de ces modèles un assez grand nom- bre d'élèves, pour qu'un très petit nombre 4e modèles suffisait à tout un atdier : c'est la ronde-bosse qu'il emploie dans toutes les sàies de son enseignement. ' M. Dupuis trace un aperçu de sa méthode, qu'il divise en quatre séries de rondes-bos- ses, et comme il procède toujours de l'en- semble aux détails, la première n'offire que l'ovale de la face sans détails, mais dans diverses positions ; ainsi les quatre bosses qui composent cette série et les suivaqtes expriment les quatre mouvemens princi- paux auxquels, se rapportent tous les autres: la tête d'abord droite, puis penchée en avant, puis décote, et ensuite en arrière. Dans la seconde sérié, l'œil est indîqué,^ la bouche se montre, Toreille offre des con- tours, et si, en effet, les difficultés ont dou- ' blé , l'intelligence de l'élève , développée par le précédent exercice, lui a donné aussi la force d*oser davantage. Ce que nous venons de dire de la seconde série s'applique à la troisième et à la qtia« ^ t2l — liiénto> topjotini av^ la nàèiM grèiatioa dans les difficultés ; et ce que nous diMMii da V^minUm aa rapilarta égalamam en ma- ajamam da l-aatomi^i (aar K^ Unpm a^elt^ la aytlèvM du pttiatiUé at dai bat^saaa c&iBiM ^-ayaat d'autM fiutarité qae aalla da (r'uiaga^ Sa aSeii aabtivanaiil w% pm^ krai at dam la^^te de dbux pfoaâlés, U faut sa ^mtmlmm péar naigi <^ dailUi i'aaiia do VMupni et l-ani^oi darQstaapfii cci«briliu# ji laidi|iMr la mamt^nani du crayon. En définitive , sous le point dQ m^ înduitiMfl i# kMbmiia fBi 1« DaiatiUtf ne imreM k^ i »a«<| te poial da mii^utia^ tMlua, r^atompa aai aaaoïi la twOrnét pinéean* àrHH k la damièni bar qad quatva aérks , M. Ouputi palufi cpifr l' paat abacdar taoÉ difficulté l^aA l%atiqaa al mêaM da la iiaturai: n^afEaat paa ta pa» naaa^iaêmea lëin tàts dp ce mada é'aBëeignamaat^ nooa abitailaiisda {troaaaeMr su? un snaaika inatpà^é qu^ aalui-^lè* sta^uair^i lafi^liibv^ < qivaitri^paie çUm ^, ^ tj^^t bmofi<(u§, lijLuui ..j mffmfurr? iPi^QI^OOEfll CPBIEQX plD! IUllDn^. 1 • ♦ LSmlES BB LOinS XIV ET DtJ DAllPill!f, 8dK FILS^ AU MààiCÊàMi DE TAUBAN [})« Uotis mètj h y à biijf-téititis , Dé 4ué Je péûâé de ûôafâ^ at la cbûJllàiiéê qite J^à^ an tioati^ saaoif at en ttotfé afilbctién. C^olek ^e }e n'ouBlié pas lés services que notift tûie rétidezy et que ce qua uouiii aaet fait A Âilièftotitg tii'éA fort agréable. SI tiou6 estas ausd coiiteitt de mon fils qa'il Fest dé nott^y }e «eus croy fort bien ensemble, car il ina parois! qn'U uous lioiinoîH et qti^ll nous asthiie antant que mol. Je lié saurais finir sans nous cofniokander absoltiàieat de uous eon^enrer pour la bieA da iiioii Mruice. Louis. A FdBtaiiiebieao, te t ndTeadbre 16 ' . • ^ . - ' iiPiili tfAffaui'' OfdaaiuiiQHi au rieiir mar^ui^ ôê té 1 lierai lieutanaBi général des armaa^ d iioscia trèa kànorèaalgBattr at pèra, at mandant rartillarla de aetta atméa < serVa^ d'antoyar inaastament au sk Vauban, aussi lleatensnt général A méaa du roy noslra dit très boqor gnaur ac péuna,- al surintendant généi fortifications de France, quatre piéi canon à son cboix du calibre , a pi daiv» les arsètiaux de Mânhein^, de fl ber|[ oudaPbilisbourg, les quelles decaoop nous luy accordons pour lui (I) LlnsiKat IdlMHqae m raSefSftle de eelte ^tédeuse esrrtfl^SiUlàiice â Vûû dé ses mmihttt lés phi M. if eeèitt Le Ptlste é'Aoss}, va s épfué me descehdtsie direets d« riHaetre nMSésiiat. (M nMUnMI f«nl«|ilt#ni ifiM Mtti: feiitèns éè iM; niérllif èiiilittlisr; n ia Mliialàfitie» éliBtttt pn My iioftM dU Mi hoBOté wén (gÙÊm M père peedm Mtu «tnt^M^ èpM l^aknét 4«î fstoùi mué bm MdNtiil iUn[iàgiMH)< Mt dttuUf «Il ctmp doutai Fiancki»? LOQIS. arôni dé ét(l« «ptrapfÎM atiisyiitiiliHlt*-' Bleat ^uè j« la pdlift déiirar. V toogei a Ha nous pas etpmièf mal A ? prop#s «i 9ê iaittai que ca qui «aca oéon^ A f ^iitalné|»l^a, ce 19 noyembre 1Q93. f^y rc^u to l^t^re que uoii3 m^uez c}Sn cnçtfi du 14® d^ çç mois; ellç Cfi'a fait u^ très i^rand plaisir, ifous voyiipt aussjf gqht teptqaç yousi mq te paroissez sur C9 que PQi» jleuez fipire ftqur prendre Gtiarlecoy. ^ serais bi^n ajrse, quand uoufi ep sure? la temps, que uous me mandiez c^ qui sç seri^ passé, et si uoqs le pouu^, ce. (}ue |ipus voudrez faire par la suite et ce que uou^ ju- jerez que la place deura se^ deffendrej qpu^ pouvez me parier d'autant plus hardiment qoeje ne monlreray uostre lettre à personne (t que cela demeurera entre uous et moy. Les dispositions pour le sié|;e me paroîs- ttdt bonnes y et le duc de Luxembourg ne crdt paà qu'il soit aysé aux ennemis de se6(mttr cette place , estant bien content dei postés qu'il a trouvez. Ce oue uous m'escriuez sulr les auantages 4116 l'on pourra prendre sur Gharleroy, et ^ qtie le duc de Luxembourg m'a mandé 4^'il espère trouver à se poster de manière ^elesentiemisne pourront l'attaquer, sans dèauantage , me font espérer que qous sor- (t) Lm ((«ttM piéoM de taHês èttt m mkuééê ûêtê te MfpUi^oa fo 11». VwDfeitiHr, à I'éip0%i|t t A il « fait triBiporter aox lDTalide« le cœur du maréchal de ▼«Atii, a erdomiê qu'on fit placer une pièce de marbre «I datMii d'Bfiiri» propriéce el haWtaliOB iia mare- ciMl d^Vauban. 4 VfriiMfi^ee'U'.piapiW- l'ay eu des auis de.plilaiaars ahdroitè diffiêreiiu} at qui sa fapportant taui^ qid m'assurent que le dessaia du prinoa d'd-» fange aat d'essayer auao les fiot|08 d'AnglO'* tarta et d'Hollande jointes, da hrusler laa ▼aisseaux qui resteront à Brest, et de tan^ terauea un corps de six à sept mil boma[iaa da sa rendre maistra de la dita plaeâ^ aa que }a ne unis pas bien praticabia auaa nû anssi petit nombre de troupes que oiloy la^ L^mp^rtanaedet Btet ftiit néantmoins que ja ne ueûx pas ma reproeher de b'aueîr peint contribué da tout ca qui petit 4ep#n«> dfe de mo|(i pouf essayer d'empesabar les ennemis de réussir dans cette entreprise. Quoy quil y ail quinze «ans bommal da la marine dans cette place , je ne laisse pas d'y faire marcher six bataillons de ceux que j'«i déftiné pour 1a garde des costes, un régiment de eay^Uerie et m d^ draggns. le nous ay eboisy ponroomniand^ eçi trau? pes et dans la place i c'est pourquoi je 49t sire qu'après que uous aure» açbev4 ta yi- llte des castes que nous ^ves* entreprise» au lieu de uous rendre i|\ipièsde moytiUiM^ alliez 9u dit Brest, pour que uou^ aye? le, temps de bien examiner la place et les lieux où le| epnetnis pourraie^ mettre pied 4 terre y et d'o^ ils pourraient la bombarderi a$n que uoiis preniez les précautions que ueusi orgires nécessaires pour lesempescher de réussir dans les desseins qu'ils pourraient auDir« J'ay choisi le sieur de Seryon n^r reschal de damp pourxomapi^i^er la çauaL lerîe tim qu'elle netem fias ji^ité, et lès sieurs de la Yaisse et de Mentcaiilt que je feray brigadier auec rinfenterie pour exé- cuter uoB ordres. Je me reoiets à uous de placer les troupes où uous le jugecez à pro- pos » soit pour empescher la descente, soit au cas que les ennemis fissent le siège de la place. LWploy que je nous donne est un des plus conrfdéirables par raport au bien de mon seniice et de mon royaume; c*est pourquoi je ne doute point que uous ne uoyez àuec plaisir que je vous y destine et ne m'y donniez, des -marques de vostrezelle et de Yostre capacité comme uous avez foit en toute rencontre. J'ay choi^y lemareschal de Ghofseuil pour commander les troupes de Bretagne et de INorinandie; si elles se joignent y je renuerray d'diord en Korman- die et uous serez seul chargé de ce qui re- garde les costies des environs de^ Brest, c Ne parlez point des aduia que j'ay des ) dessins des ennemis; proÇttez ea seul» » et donnez les ordres en conforinité de ce « que je uous mande. • LouM. Letljniiiterr. • M, de Tauban, je uiens de receuoir par le coonrler que je je uous auois depesché la lettre que uous m'auez eserite û'kih le iO de ce mois y en response de la mienne du 6 -pour uous demander vostre auîs sur la posdbilité d'establir une communication au dessous d'Oudenarde pour mes .armées d'obseruation qui seroient partagées des deux costésde TEscault pour prosteger celle qui feroit le siège de cette place; J'ay leu auec toute l'attention que mérite une af- faire de cette conséquence toutes les diffi- cultes qui uous m'oposiez, et en mesme te*nps ce qui peut ûiciliter cette entepriiïe si j'ay résolu de la faire. Je lecoBumeiMieray par.nous tmt que je la crois absolument nécessaire p iMen de mon seniice, l'ananceraent paix et uoulant profiter de la supé que j'ay eette campagne sur lès eai Je suis persuadé mesme que hors le dont l'on peut auoir absolument . I pour acomoder lés busches qui soni deux bastions de la ville d'Ath, et la de la deimy lune qui couvre ces deux baî l'on ne sçauraît trop tost commen siège d'Oudenarde, et si uous pensez diminuer les eaues de l'Escaultde pré tiers, comme uous me le marquez , faille destourner le Seuset dans la Sk et la Scarpe dans la BeuUe, en fe Icsckise du fort de la Scarpe et en 01 toutes celles de la Dulle , et du ca Douay à Lille, je crois qu'il est bon iàire tout au plustôt.. J'ay peine à croire que les ennen uous donnent pas le temps de trois ou 1 jours, qui uous êtes d'auis qu'ils sui pour pouvoir faire les digues néce» establir la communication entre les arméesd'observation, et qu'ils se défi assez promptement de leur inonà pour mettre dans les premiers joui mes armées arriueront deuant cette ] assez deau dans les prairies d'aud pour uous empescher d'y trauaîller. cas la pa^ibilité du siège d'Oudenard lant sur celle d'establir la commuoi entre les deux armées d'obseruatiooj seroit pas prudent de l'entreprendre. Qooy que je doive songer à mesna, intérêts de mes sujets autant qu'il m possible, cependant je dois préfère; terest de la cause commune à ceux d( ques particuliers qui pourront soufii inondations qui noyèrent leurs pi quand tescluse du fort de la i — 2îé — ur joindre lélecteur de Bauière secours d'Oudenarde, soit qu'il reprendre quelque sîégc du costé 3 Sembre-et-Meuse ; et compte §e que commande le mareschal r, et celle qui est sous les ordres chai de Catinat inuestiront la deux costès de Lescault, rendant sera chargée de linuestîture ^yset Lescault, égale en nom- le de l'électeur de Bauière, qui î près de Denise, et qui est la dans le commencement de l'in- d'Oudenarde auant que uoùs ' eussiez le if • j . oisir destablir la communication entre les deux armées, à quoy je suis persuadé que uous ne perdrez pas de temps. Après auoir estably ladite commonica- tionau dtasMis d'Oudeâarde , comme j'es* père que uous le pourrez faire par des ponts sur la riuîère,et de bonnes digaes joignantes aux ponts,' il faut songer à bien retrancher les camps où uous et les mareschaux de Villeroy et de Catinat crojrez que les armées d'obseruation deuroht se placer, «fin d'a- jouter à la bonté et au nombre considérable de mes troupes, les auantages que l'on se peut donner par de bons retranchemens. Je ne uous parle point des lieux par lesquels doiuent passer les lignes de circulation, me remettant à uous, de concert avec le ma* r«schal de Catinat, qui sera chargé du siège, d'en décider, aussi bien que de la nécessité qu'il pourray auoir de faire quel- ques lignes de contreualation contre la gar- nison, et du lieu ou uous placerez la com-^ munication au dessus d'Oudenarde pour mes deux armées dont vous fortifierez les abords comme uous le jugerez à propos. Je né doute pas que uous n'ayez reçeu présentement mes ordres pour ne point renuoyer les ingénieurs chez eux, ou du moins je suis persuadé que uous n'aurez pernaisqu'à ceux qui peuvent promptement estrede retour quand ils seront mandez, de s'en aller. Je veux bien vous permettre de parler au sieur de Mesgrigny du dessin que j'ay de faire le siège d'Oudenarde, comptant qu'il gardera ce secret auec la mesme exactitude qu'il a fait de ceux que je luy ay confiés jusqu'à présent. Suiuant ce que je vous mande que mon intention est que Ion commence le siège le plustôt qu'il sera possible, concertez aiiiec 15 Î26 — (08 maraschiiux de ViUeroy et de Câlinât le tewps qu'il faudra enuoyer Ires man- d^mens pour rassemblée des chariots et des paiysans nécessaires. Ayant au mareschal de Gatinat toute la confiance qu'il mé- rite, uous ne de?ez point hésiter à luy parler des pélsolations que jeuous mande que j'ay pris pour le courant de cet;;e campagne. ^% unis cette lettre en uous recomman- dait de disposer promptement tout ce qui peut çlépendre de uous pour le commence- ment de ce siège qui ne peut estre troptosl. Je maude au mareschal de Gatinat et au mareschal de Yilleroy d'en user de mesme pour ee qui les regarde. fiour qu'il ne uous reste aucun doute sur ce qui est marqué dans la lettre des deux ermées d'obseruation je suis bien ayse de uous spécifier que ces deux armées doiuent estre celle du mareschal de \illeroy et celle du mareschal de fioufflers, au cas que le prince d'Orange marche pour secourir Oudenarde, et que, dans les lignes de cir- conualatiouy jusqu'à ce que" l'on voye faire à ce prince cette desmarche, les troupes du mareschal de Yilleroy doiqent y entrer en deçà de Lescault , afin que le mareschal de C-atinat puisse estre esgal en nombre à l'ar- mée de rélecteur de Bauière , et rester entre la Lys et Lescault. Et la présente nés- tant jpour autre fin, je prie Dieu qu ayt, monsieur de Yauban, en sa si digre garde. Escrit à Versailles, le 12 juin 1 ' Lo AMarly, Ie2iaoit Je suis fort persuadé de uotre joî prisedeBarcelonneet sur ce qui es à Garlhagenne. Uous esf^s trop bon i pour n'en pas auoir et pour ne pas so ce qui est dans la lettre que uous escriite. Je pense tout comme uous , et ce que je cxoiray conuenable pou aduantage, celui de mon royaume el sujets. On s'en peut rapporter à m sait et connoist le uéritable estât o sommes. Si la paix se fah elle sera ho pour la nation. Si la guerre continu ^ommes en estât de la bien soust tous costés. Quoy qui arriue j'au mesme considération pour uous ; < uerez dans la suite que mon estime amitié sont toujours telles que n connaissez depuis si long-temps. ] Je certifie que les 6 lettres qui pn sont conformes aux originaux t dans les arcïùves de majamille. Le Gomte Le Peletiër d'Av Membre de la 2e cl l'Institut histori CORRESPONDANCE. LETTRE bB M. DUPEY (de L*Y0NNE), MEMBRE DE LA PREMIERE CLASSE DE l'iNSTITUT HISTO Paris, le 7 déo«mbre iS3i La question agitée dans les deux lettres ci*îndu^s tQMche de trop près aux intérêts de rhîj^toire pour que vous leur refusiez une place dans le plus prochain numéro de notre journal. J'attends de vous ce service et je vous prie d*agréer, etc. A monsieur Dupin^ procureur général à la cour de Cassation» Monsieur le Procureur général, Le nom de Michel Lbospital domine tous les noms célèbres ou famé seizième siècle* Son éloge a été prop( toutes les académies. Toutes ont coi des discours plus du moins éloquen: ▼ides de faits et d'observations vr utiles. A ces éloges qui se resseo vous avez voulu substituer une ha parlementîiire çt montrer à la pi cour de France le Michel Lhospiîal ç| toire Vous ^vez puisé vos documei mon Essai sur la i>ie et les ouvrage grand homme. Je vous remercia d'un honorable préférenee. M7 - seours a eu ua grand retentisse- été Jnséré dans tous les journaux, eilll par les feuilles étrangères; et te on lira une note, dans laquelle eprochez une grande omisttion. livant vous, retranché les derniers lu traité de la Réformation de U )us accusez mes libraires de m'a- iré cette omission , ou d'avoir ublication de ces chapitres, et, p^r it, de n'avoir donné au public lition incomplète. Çq n^est l)ôa-> qu'une erreur , que je ne puis iu'4 ffNijrandes préocpupatiqus, sion n'existe pas. Ces chapitres semblez regretter, ne sont pas d^ >spital,maisde De B/efuge, couse! l- îment, et portent son non^dans un de la Biblrothèque Royale. Ils Ot à des ordonnances, à des in- postérieures d'un siècle au décès spitaL Je l'ai dit p. II, YI, Vil , r volume, et 339 du second des ^édites , et, pour qu'il n'ei^is(ât rd aucqn doute, j'ai publié le s ces chapitres 4 la suite du traité ifmationde injustice, (l) Cependant votre note reste et porte un préjudice évident aux intérêts dermes \U braîres et à ma propriété. Je suis convaincu que telle n'a pas été votre intention. Mais cette erreur peut être réparée et ne peut l'être que par vous. Je ne doute point qu^il m'aura su0i de fkire un appel à votre loyauté. D'après cette même note tout mon tniTaî} n'aurait eu pour but et pour résultatqu'ape spéculation facile et intéressée.' Je me serais borné à faire imprimer les œuvres de Lho»- pital; mais ces œuvres n'étaient point con hues. On n'avait de lui qu'un recueil d'une partie de ses poésies latines, publiées par son petit-fils, et quelques fragmens de ha rangues, signalées par quelques historiens j mais ses ouvrages les plus importans, ses actes les plus honorables et qui appartien- nent à notre histoire politique et littéraire^ étaient tout-à-fait ignorés. J'ai passé plusieurs années à explorer les manuscrits du seizième siècle; et le ré- ' sultat de mes laborieuses investigations a surpassé mes espéF$iacQ$« J'ai p|} f|iir0 pou- naître à mon pays, à l'Europe savante , le plus grand homme d'état, le premier lé- NOTK DE Me DU^Ilf. 'ette qae U. Dufey ( de l'Yonne) , en Taisant ) traité parmi les œuvres du chancelier > y. , in-8o ) , ne l'ait pas publié en entier , dis les seize chapitres dont il se contente de nmaire , t. 3, pages 329 et 330. Le libraire Dt qu'un si beau livre manquât d'acheteurs? du discours de U. Dupin, procureur-géné- i la Cour de cassation y prononcé le 7 no- b» 1836, p. 90). ( Extrait de l'ayant-propo» du traita de la A^/brma^n de la Justice , t. 1er de» OEuvres de Kichel Lhospital, pages n et vi). Je n'ai pas cm devoir publier une antre copie ma- nuscrite intitulée : Mémoires cPEstat de if, le chancelier Lhospitalj mis en ordre par De Refuge. Les principes sont bien les mêmes ; ce sont encore les mêmes doctri- nes , le même but. Mais j'ai tout lieu de croire que cet ouvrage n'est point de Lhospital ; Je me suis borné à en publier le premier chapitre et les sommaires des autres. On y remarque des faits et des éiablissemens dont l'origine est postérieure au décès de Lhospital (0- De Refuge n'a voulu que s'appujer de l'autorité d'un grand nom. (*) Le premier chapitre de cet autre manuscrit que J'ai publié s'applique aux cooseils-d'éut qui n'ont é établis que sous le régne de Louis XIII. 228 — gislateur de la France. Mon travail de dix années m'a valu d'honorables suffrages, surtout de la part des Universités alle- mandes. Mon Essai sur la vie et les ouvrages de M. Lhospital est aussi l'Histoire politique et religieuse du seizième siècle. Cet ouvrage occupe 400 pages du premier volume. Le second volume du Traité de la réforma- iion de la jusdce est terminé par un tableau de la législation de la même époque. Il peut m'étre permis d'être jaloux et fier de mon titre d'historien de Michel Lhospital, L'élude a été l'occupation de ma vie entière. Je ne vis qu'au milieu de mes livres et des der- niers débris de ma famille. Le repos est le premier besoin des vieillards, et j'ai soixante- six ans. Il n'a fallu rien moins que l'éclat obtenu par votre harangue du 7 de ce mois pour me distraire de mes travaux et de mes affections habituels. J'avais à vous deman - der la réparation d'une erreur bien grave ; et cette réparation je ne la demande qu'à vous*même> je l'obtiendrai : C'est jastice. J'ai l'honneur d'être, etc. P, J, S. Dufey (de l'Yonne). Paris novembre i836. KEPOKSB 1)L M. DUPIN. Paris, 29 novembre Monsieur* , Vous vous êtes mépris sur le i l'effet de mes paroles. Personne apprécié que moi le service que rendu en publiant les œuvres d< pitaK Aussi en ai-je donné Tan éloge dans la Revue encyclopi moment de leur publication , tard j'ai exprimé le regret qu< chapitres déplus, oj j'espérais encore, sinon les expnlWons, quelques pensées de cegrandhom sent pas été publiés, ce regret porter préjudice à une édition qv qu'à présent, la plus complète et, dire, la seule de cet* immortel ( Consolez-vous donc sur le prélei dicequi peut en résulter pour voii Ce que j'en ai dit ne peut qu l'intérêt du public sur rhomm< œuvres et sur leur savant éditeur Recevez, monsieur, l'as ma considération très Di Pour copie conforme, Dufey (de l'Yoi — !Sî?9 — EXTRAIT DES PSIOGÈS-VERBAUX IMBLÉES GÉNJ^RALES ET DES SEANCES DE CLASSE DE l'iNSTITUT HISTORIQUE* mercredi , 7 décembre 1856 , la classe (Histoire générale et His- France) s'est réunie sous la préai- j M. Dufey (de l'Yonne), vice-pré- 'rente^#îQq membres assistent à la isiou, juge d'instruction à La Ro- invoie les deux premiers volumes istoire de kl Saintonge et t'e ^ Il lui sera demandé un second re de l'ouvrage aûn d'en rendre rletdes Hautes-Iles, receveur prin- douanes à Hazebrouck, envoie des s manuscrits sur l'ancienne admî- i de Gîvct où son père fut subdé- M. Deville est chargé d'un rapport ôces. icerotte , de l'Académie de méde- îsse un travail manuscrit sur VU- renre humain, — Il ne peut être pport, l'auteur n'appartenant pas it historique. bé Simil écrit au sujet d'une in- gothique découverte dans la ct- i'Agen. — Renvoi à M. Gaussuron- ic pour un rapport, quet envoie V Histoire de Niort ^ ère. — M. Saint-Edme se charge re compte. ille relève une erreur qui se serait ns le rapport sur les ruines du iséré dans le journal de l'Institut historique (partie de numismatique). --^iLa lettre de M. Deville sera communiquée à M. Ferdinand-Thomas, auteur de cette par- tie du rapport. Livres offerts indépendamment de ceux que nous venons de citer :1e dernier numéro des Mémoires de la Société archéologi-' que du midi de la France^ iiégeant à Tou- louse; Recherches sur les manuscrits de la bibliothèque de Limoges^ par M. G. N. Allou ; du Régiment des pupiles de la Gar- de y par M. le général Bardin; Histoire et statistique des Sourds-Muets, par M. Ber- thier ; Aspàsie, par M. Boullée, de Lyon ; dernier numéro de l'Européen, par M. Bû- chez; dernier Bulletin de là Société de géographie', dernière livraison de la Revue anglo-française, publiée à Poitiers , par M. de la Fontenelle de Yaudoré; premiers volumes des "Chroniques de Froissard , faisant partie du Panthéon littéraire : (rûp-' port ajourné jusqu'à rémise d'un second exemplaire, suivant le règlement. ) La classé admet quatre nouvelles candi- datures , parmi lesquelles on remarque celle de -M. Sandrier , professeur à York (Angleterre) y présenté par M. Jules Miche- let, etcelledelM. de Larouverade , juge d'in- struction à Sarlat. Elle procède à la nomination d'un comité de trois membres chargé de préparer ses questions pour le congrès de 1857. Messieurs Firmin de BaiUchache, Gaussuron-Des — 280 — / préaux et Eugène Labat obtiennent la ma- jorUé; ils se réunironiau bureau de la classe composé de MM. Népom.^Louis Lemercier, Dufey (de rYonne)^ Roux « Saînt-Edme et Germain Sarrut. iléppdri terbal dé k. Y. Boreau sur des observations de M. le major Lee, relative- ment aux dififérences qui existeraient entre les é4ilions des Mémoires de M. le général M0#tbolGB, imprimas à Paris et à Lon- 4re8» Le môme membre signale^ parmi les let- tres inédites du maréchal de Yauban sou- mises à rinstitut historique par M. le comte Le Peletier-d'Aunay ^ trois lettres qui lui paraissent dignes de la publicité. ^ Renvoi au comité du journal. Renvoi au même comité d'un rapport de M. St-Edipe sur un ouvrage de M. Arthur de la Yillegille : les Fourches patibulaires de Montfauconi et d'un rapport de M. le c«mte d'AllonvUle sur la traduction de la Chronique de Nestor, par M. L. Paris, bi- bliothécaire de la ville de Reims. Ce dernier rapport ayant amené d'impor- antes communications de M. Stalh sur les différentes éditions de l'ouvrage original , rhônorablc membre s'engage à en faire le sujet d'un travail qui sera soumis au co- mité du journal. ^*^ Le mercredi 14 décembre, séance de la deuxième classe (Histoire des langues et des littératures), présidence de M. Le Goti- dec , vice-président. Yingt-sept membre^ sont présens. M. Henri Germain, de Yernon, adresse un mémoire sur l'origine du langage et la for- mation des langues. — M. Stalh est nommé rapporteur. M. Menier, deCéret, envoie la préface uïiç grammaire générale qu'il se propose lie publier. — Dépôt aux archives. M. Polydore de Labadie adresse u moire sur la langue et la littératui Basques. — Renvoi à M. de Monglavc un rapport. M. Espic, de Sainte-Foy (Gironde) seitle t]n|travaîl suf lés patois des LlUic La classe en entendra la lecture à I chaîne séance. Lettre de M. Dufey (de l'Yonne) à 1 pin aîné sur les œuvres du chancel Lhospital ; réponse de M. Dupin. M. donne, sur ces deux lettres, des ex tiens que la classe accueille fk\ec une tlon soutenue. — Ren\i:oi gu comi journal. * *^ Hommages des Statuts d'une S philodramatiquei récemment fondée.* eeloune par notre collègue M. André Govert-Spring ; d'un volume d'Histoi morales, traduites de l'italien, par M. Odorici ; du dernier numéro de la . desEnfanSi par M. Henriot; des prei livraisons de la Statistique des Ho de lettres \ et du dernier Bulletin de l ditnie ■ ébroicieniie. Il est procédé à la nomination d'un taire adjoint en remplacement de M. Yillemarqué. Au second tour de scr M. Yenedey, ayant obtenu la majorit suffrages, est proclamé en son absent La classe procède à la nomination comité de trois membres chargé de p rer ses questions pour le Congrès de ' MM. Yenedey, Martin de Paris et C Moreau obtiennent la majorité ; ils s< niront au bureau de la classe compo MM. Mary-Lafon> le comte Le Peletier- nay, Le Gonidec et H** Dufey. /^ La troisième classe (histoire des ces physiques , mathématiques , soci philosophiques) s'est réunie le mert — S8f ^ %\ décembre , soqs la pré«M«Bce de M. Tabbé Badiche , vice-piéaideiit adjoint : trente-ià^uf membres sont présens à la séance. Lettre de M» Bertbier , professeur sourd- muet à rinslitut royal sur la fête célébrée par ses compagnons d'inforlune en l'hon- neur de Fabbé de TÉpée. — Renvoi au co- mité du journal. Hommages de la Revue médicale belge (dernière livraison) ; du Dictionnaire his- torique des Instrumens de chirurgie ^ par M. Golombal (de Tlsère), et d'une brochure de M. Layssac aof la Coalition des ouvriers tonneliers i^mllUe, Deux candidatures sont admises. La classe procède à la nomination d'un comité de trois membres chargé de préparer ■es questions pour le Congrès de 1837. MM. de Longpérier, Golombat (de l'Isère), et le baron Eug. de Bray obtiennent la majorité ; ils se réuniront au bureau de la classe, composé de MM. le duc de Doa- deauville, le comte de Lasteyrie, labbë Badiche, Alph. Presse- Montval et le docteur Cerise. Happort de M. le docteur Mége sur un travail de phrénologie de M. le docteur Bes- sières. — La discussion est ouverte : MM. tes docteurs Cerise et Mège, MM. Tabbé Badiche, Di^fey (de l'Yonne), Isambertet de Monglave y prennent part. — La partie historique du rapport est renvoyée au co- Baité du journal. Lecture de M. le docteur CeU'ise sur les Systèmes psychologiques et physiologi- ques des Hindous. — Benvoi au comité du iournal. Le mercredi 28 décembre , séance de '^ quatrième ■ classe ( histoire des beaux- ^^s), présidence de M. Alex. Lenoir. — ^ ingt-huit membres sont présens. M. Cyp. besmarais envoie son Archéo- logie du Wiolon récemment publiée » pré- cédée d'une dédicace à ses collègues de l'Institut historique. -^ M. Gh. Chaulieu, rédacteur en chef du journal le Pianiste , est i^argé du rapport* M. Fr. Châtelain fait hommage à la classe de la dernière livraison de son 'Panorama de Londres^ Une brochure est déposée sur le buretn, ayant pour titre : Résumé des Observerons de plusieurs artistes sur les travaux et embelUssemens adoptés pour la place de la Concorde, La classe procède à la nomination d'nn comité chargé de préparer, ses questions pour le Congrès de 1837. Vu les nombreu ses divisions de la classe , elle élit quatre membres au lieu de trois comme les autres clauses. Les membres élus sont MM. Dusei- gneUr, statuaire; Alb. Lenoir, architecte; Barbereau , musicien -compositeur; Mon- voisin, peintre d'histoire; lesquels se réuni- ront au bureau de là eladie , composé de MM. Alex. Lenoir, J. B. Débret, Ferdinand- Thomas et Eug. Bien. Deuxième lecture '.'Conférences archéo- logiques de M. Alex. Lenoir sur les Anti- quités de Paris* .— Renvoi au comité du journal. Rapport de M. Eug. Bion sur unt bro- chure de E. l'abbé Depary, vicaire-général de Belley, relative à l'église cathédrale de ce diocèse. — Renvoi au comité du jour- nal. Rapport de M. Victor Darroux sur une Notice historique inédite du peintre Jean Jouvenet, par M. Juste Huoel, président du tribunal civil de Louviers , sujet mis au concours par l'Académie royale de Rouen. — Renvoi au comité du journal. M. Houel sera, en outre, prié d'en déposer une co- pie dans les archives de l'Institut historique. — m ^*:^ Le vendredi SO décembre y séance générale de rinstitui historique , sous la - présidence de M. le comte de Lasteyrie^ vice-président de la troisième classe ( bis- 4 toire des sciences physiques \ mathémati- ques , sociales et philosophiques). -—Malgré la rigueur de la saison, 59 membres sont présens à cette réunion. M. le marquis de Sainte-Croix écrit de tiâttnçon qu'il parcourt les mantiscrîtis du cardinal de Granvelle , que notre collègue M. Duvernois s'occupe à mettre eu ordre. 11 cite deux pièces intéressantes : l'une de 4565 y relative au mariage des prê(res j l'antre de 4549 ; c'est une protestation de Jeanne d*Albret. M. L. Sandîer, d'York, envoie un mémoire historique sur cette ville ^ avec des dessins d'antiquités exécutés par lui. ^ M. Eug. Paringault, \mi fragn^iit de son histoire de Laon. M. Edouard Galmels, de Mâcon, annonce le précieuses découvertes dans raociëniie abbaye de Cluni ; il cite, entre autres, des lettres de Louis XI et des Guises. M. FellenSy professeur d'histoire, fait hommage d'un volume intitulé: Manuel de Généalogie historique. Quinze volumes sont oiTerls ù la société. Des reaaercîmens sont votés aux donateurs. Neuf candidats présentés par les classes sont admis. ' M. le secrétaire-perpétuel annonce à l'as- semblée que, conformément à sa décision de la dernière séance générale^ les quatre des questions adoptées (i^les class renvoyé au conseil qui/Jnèsles a classes de rinstitut historique ont • • • leurs commissions chargées de prépj questions pouf le Congrès de 1857 ; commissions des trois premières clai achevé leur travail ; que celle de trième se réunira le 7 janvier ; qu' arrêté en principe y dans chacune que chaque commission lirait siinj dans sa classe les questions adoptée cevrait celles qui auraient pu être foi depuis par les membres de la class< invités individilellement dans les prc lettres de convocation ; qu'enfin l'ei Arles ordonnées et modifiées au besoin , porterait à la séanc3 générale. L'ordre du jour appelle un rapi M. de Longpérier sur le premier vol VHistoire des Doctrines morales tiques, par M. Matler. Une phrase du rapporteur sur 1< trines de Châtel , Auzou et Pillot, une discussion à laquelle prenne MM. Dufey (de l*Yonne), l'abbé B; ((e Longpérier, Danjou, De ville, de M ot Venedey. M. de Longpérier consentant à pression de ceiîe phrase, le renvoi port au comité du journal est ado scrutin secret; à une grande majdrii M. Eug. ijjp Monglave lit des fr d'un manuscrit français de Bolivar nanl la relation île ses voyages dans fartemens les plus riches. — Ren comité du journal. ~ Î88 - CHBOSTIQUE. collègue, M. G. N. Allou, nous le les détails sulvans sur les ma- serves au séminaire de Limoges, listoîre du Limousin : a Dans le nnéelSIO, M. le conte Siméoo, ! l'intérieur, ayant demandé à fets tin travail sur les antiquités partemens, M. de Castéja, qui t alors la Haute-Y tienne, me pria or nne notice sur les monumens » époques que j'avais ëlé à por- er dans ce département, où les ion service m'ont retenu pendant Je m'occupai avec zèle de ce a été depuis publie; et, dans le le compléter autant qu'il était ivoir, je cherchai ûa tous côtés JX. parla alors de manuscrits com- iueîllis en assez grand nombre t Nadaud, curé de la petite pa- reijac. mort avant 1789, et qui cré près de quarante ans à rdre des notes sui^'hisiolre et insdu Limousin. Ces manuscrits isé dans les mains de l'abbé itre ecclésiastique aussi zélé, l que le premier, quoique doué ition moins judicieuse, et qui Dup ajouté, par ses propres re- celles de son laborieux prédé- ignorait, au surplus, ce que ces étaient devenus depuis la mort ^os, décédé en 1805 ou 1804, mais on pensait généralement qu'ils avaient dû être déposés au séminaire de Limoges. « Je les y découvris, en effet, non dans la bibliothèque de cet établissement, mais dans le fond d'une vieille malle couverte de poussière; quelques-uns même se trou- vaient notablement endommagés par suite de cet abandon. Je m'empressai de dresser un catalogue de ceux qui pouvaient avoir quelque Importance relativement à l'hîs* toire et à l'archéologie du département ; plusieurs se rapportent à l'ancienne pro- vince tout entière du Limousin, et offri- raient ainsi de précieux documens pour ce qui intéresse le dé()artement de la Corrèze j sur lequel je ne pense pas qu'aucun ou- vrage archéologique ait encore été publié , et qui pourtant est aussi fort riche en mo- numens des différens âges. t Voici, les titres despriucipaax manu- scrits qui existaient en 182 1 ,et qui probable- ment existent encore , au séminaire de Li- moges; la liste totale que je dressai alors en indique cinquante-huit, de divers formats, reliés ou brochés : Mémoires pour l'histoire du diocèse de Limoges, par Nadaud ( pouiUé ou étal de bénéfices de la province ), 2 voK în-iolîo, reliés. € Nobiliaire, 2 vol.' in-folio, relias. • Histoire du Limousin , par Nadaud , in fol., parch. 4 MéUmfgei manuscrits ^ ou Recueil de — 114 — pièces justificatives pour servir àThistoire de Limoges et de la province du Limousin , 3 vol. in>folto, parch. On y remarque les pièces ci -après : une lettre particulière , contenant la relation du mariage de Louis XIY, en 4660; le testament de, Je^n de Sandelas, de 1404; un inventaire de Gil- bert deMalemort, évêque de Limoges, mort en 1294.; Texcon^munication prononcée par l*éyèque Philippe de Monlmorency contre ceux qui lui retenaient le droit de joyeux avéneiment { loiS ) ; statuts des maîtres selliers de Limoges , de 1405; in- ventaire de Tabbéye deGrandmont (sécula- fiseéenlTTl ); testament de Bertrand de Lui*, chevalier, de 1483; une relation dé- laîllée dé la mort de Richârd-CoBÛr- de-Lion devant Chalus ( à dix lieues de Limoges ) , qui contient des particularités curieuses ; lâémoires sur les guerres des religion naires; ^ehefches sut la maison de l'ompadour ; dls^rtation sut l'historien Âdhémar de Châbantiais; observations sur un bénédic- tionnairé de la biblioihèque dû séminaire des ordinaux de Limoges , qui paraît re- monter au moins à l'an 1100, etc., etc. 4 Histoire de Grandmoht (abbaye de) , par Tabbé Nadaud, grand in-4<', parch. t Table chH>nologiqu€ ecclésiastique du diocèse de Limoges , in-folio ^ pattïh. f Pôttillé du diocèse de Limoges; cureB, 9 vdl. In-fblio, patch: a Histoire des abbayes du di&cèsCy iti- folio, parch. ^ Table toàtonologiquê civile du Li- mousin, in-folio^ parch 4 « Abrégé des annales du Limousinjus- qu'à Tan i6S% grand in-4°, relié, 1176. C'est uti bon résumé^ fait par Legrôs» de l'informe compilation du P. Bonaventure- de-Saint-AiTiable. 4 ContinuatioH'ieV Abrégédts Annales jusqu'en 1794 , in-4o, relié, 1771 même. C'est la suite du précéd deux volumes forment une histo plëte de la province, depuis les temps jusqu'en 4794, et mériteraie publiés. « Essai historique sur Limoge, relié. « Recueil dépitaphes ^ insen autres antiquités y in-^ito, relié. c Dissertation sur la mission Martial, petit in-4<>, parch. t Mémoires pour servira Vhis éi^éques de Limoges, pi|it iji-4«, « Terriers de plusieUi^i nota 1552 à 4620, in-4°, parch. « Fondation de Limoges etlimi la Gaule celtique, cahier qui^ < style et l'écriture, doit être au c commencement du xvii^ siècle. « Mémoires pour servira thi cardinal Dubois, in-folio, relié. t Epîtres de saint Martial auc lais, in-fol., br. t Partie des Annales du ro/y France, deux petits cahiers. a Abrège de r histoire de Char hier ïn-folio. a Mémoires sur les guerres dt tans dans le Limousin, cahier in « Extrait des Mémoires de pour rhigtoye de Brives, cahier « Le Limousin ecclésiastiqu in-folio. c Essai sur la politique du France j cahier id-12. « Mémoires sur M. de LaFa^ que de Limoges^ mort en 1676) ^ folio. • On voit que cette collection, < cité que les principaux manuscrit asMB grand intérêt. C'est là que ande partie des faits et des indi- » Il fut dévasté par les rivulités de llarius la j'ai donnés dans ma Descrip- et de Sylla , les exactions des proconsuls nonumens de la Haute- Vienne-^ romains , et enfin la guerre civile. Hiemp- DUte pas qu'on n'y trouvât encore e de plus d'un ouvrage curieux )jets dont je n'avais pas à m'oc- tels que l'histoire ecclésiastique tes familles nobles du pays, les livisions terri toriales^ et même le s et rinduslrie, pour les époques ;s à 1789. On a pu remarquer ans cette liste, les documens qui tent à rhistoire du cardinal Dubois line on sait , à Brives, en Bas- ) j à celle de la ville de Chartres ; ique du clergé de France, etc. faut pas oublier d'ajouter que s manuscrits se trouvait encore e volante contenant, en écriture une relation en latin du passage et de Charles Vit à Limoges, en 1AS8, w un moine dé Saint-Martial qui sré à toutes ces cérémonies. Cette i contient des détails extrêmement on seulement pour le pays môme, )re pour notre histoire générale , a ie dans lexi^ volume des Mémoires iété des Antiquaires dé t'rance. » is trouvons dans le dernier numéro jvue africaine les détails suivàhs dire de la ville de Constantine : tantine, autrefois Cirthe, dé foh- rthaginoise, a dû au lo&g règne de a et sa grande population et ses emens. Le premier, il rendit les iens numides ou nomades (Slra- — Pline), sédentaires et cultiva- a féconde plaine de Iflâmsah. Sci- lilien augmenta le royaiime de a et de Micipsa, son petit-ûls , de du Bagrada (le Mégerdah actuel) ; le nom de royaume de Numidie. sal, vaincu par César k Thapsa, avec Caton et Labiénus, perdit une partie de ses états. Cirthe lui resta ; et le commerce qu'elle fai- sait avec TAfrique intérieure , rétablit sa fortune. Enfin , en 45 de l'ère chrétienne, la Numidie devient province romaine. Elle est administrée par des proconsuls, et, de- puis Dioclétien, par des présidens, sous les ordres du vicaire, à Carthage, du préfet du prétoire dltalie, et dans la division mili- taire d'un comte qui réside à Hippo-Régius (Bone), et a sous ses ordres, pour la défense de la Numidie et de la Bizacène (la province tunisienne de Sousah) , 4,800 hommes d'infanterie et 800 chevaux, cantonnés dans seize forteresses ou châteaux. » La Numidie devient chrétienne; mais elle est affligée par les persécutions, et bien plus encore par les dissensions, les hérésies et les schismes ; par les Donatistes circon- cellions et les Ariens. Les circoncellions brûlent les bancs, les meubles, les maisons des catholiques ; ils incendient Cirthe. De 540 à 350, elle est rebâtie par l'empereur Constant, fils de Constantin, bon Homoou- sien^ en haine de son frère, l'empereur Constance , arien zélé : il lui donna le nom de Constantine. » Constantine a éprouvé toutes les dévas- tations de la domination des Vandales; elle conserva cependant ses fk'anchises munici- pales, romaines ou carthaginoises. Elle ne les perd pas à la conquête des Arabes (659); mais elle n'est musulmane» assez tièdement, avec là Numidie et le reste de l'Afrique, qu'en liO. Elle fait partie d'abord du royaume d'Afriqy'ah, à Qayrouan, et sous la dynastie des Fathéniites , jusqu'en 900. Elle passé alors sous les lois des Zëyrites — 28C — qui récent à Tahurt et i Aschlyr, sur toute la pai^ orienule de ce qui été a depuis la régioèce d* Alger. Après six cents aosde fortu- nés diverses, sous les Almoravides et les AI- mohades , Constantine et la Numidie tom- bent enfin sous le sceptre de plomb des Ospianlis (1550). » La culture d'un sol le plus fertile de l'Afrique^ une industrie assez avancée, une grande population, le commerce de Con- stantine avec r Afrique centrale, enfin la po- sition avantageuse de cette ville entre le dé- sert, la meilleure partie du Bélléd-el-Gérid (le pays des dattes), la province la plus ié- conde du royaume de Tunis, celle de Sou- sah, et les pays de la domination du divan d'Alger, ont donné à Constantine, même sous le régime déprédateur et absurde des Turcs et de leurs beys, une très grande importance. Ses relations decommerce les plus naturel- les étaient avec Tunis y parEl-OéfetQuay- rouan, à l'est, et par les embranchemens des chaînes des Aouress et des Méhéghalahs; ou au nord par le Mégerdah , et Byzerte (Hippo-Zaritos, Carthaginois). Ces relations inquiétaient le divan d'Alger, et il déclara la guerre au dey de Tunis, en 1782 et 1783. Des hostilités sans faits d'armes remarqua- bles furent suivies de la peste de 1784 ; l'une et l'autre enlevèrent beaucoup de monde à cette partie de l'Afrique. » Avant 1780 la population de Constanti- ne était de 40 à 45,000 habltans; on ne croit pas qu'elle atteigne aujourd'hui la moitié de ce nombre. Avant ses désastres, elle expé- diait chaque mois à Tunis une caravane d'und valeur de 1 million, 100,000 piastres d'£spagne par an : 6 millions 600,000 fr. Elle avilit en môme temps un commerce de 4 à 5 ipillions dé francs avec Bone et les petits ports des golfes de Qol et de Stora, et avec la compagnie royale d'Afrique de tfar- seille. Les relations de commerce d< stantine avec le royaume de Tunis ont plus d'activité depuis quelques ùnnée n'est pas douteux que, si Achmet-Be; été moins sanguinaire et moins dépré(! ce commerce aurait été bien plus b pour Constantine , au lieu de passer i zer et à Tughurt. » — C'est encore de l'histoire que h d'un prince qui fut roi de France. Ëi trons simplement les faits. A d'au soin de le juger. Charles X (CharU lippe de France, comte d'Artois), né sailles le 9 octobre 1757, est mort à le 6 novembre 1856. Il était le tro fils du dauphin de France, fils de Loi et de Marie Leczinhka. Il épousa, en Marie-Thérèse de Savoie, sœur de r< du comte de Provence (Louis XVIII mourut en Angleterre le 2 juin 1805 d'elle le duc d'Angoulêmc, le duc de et la princesse Sophie morte en bas â 1782 , il servit comme volontaire au de Saint-Roch, près de Gibraltar. L la révolution, il fut élu, dans Tassi des notables, président du Comité des F dont Lafayetle faisait partie. Il qu France deux jours après TafTairedul Ict. Ls comte d'Artois demeura ju 1813 avec Louis XYIII, dans la r d'Hartweil, qu'il ne quitta que pc voyage en Suisse. A la chute de Nap il revint en France, et fit son entrée à le 12 avril 1814. Le surlendemain, 1< lui remit l'autorité en attendant Vi du roi. « Lorsque le 20 mars éclata , le d'Artois, à la tête de la maison milit£ roi , partit le dernier. Après le désas Waterloo, le prince revint à Paris^ on s répéter les paroles qu'il proféra c président du collège électoral de la ~ m — it pour son iils, le duc d'Angou- remerciemens de la Chambre des 'sa conduite dans le Midi : tFran- ^ français, dit-il, le duc d'Ângou- >il oublier que c'est contre des [u'il a été forcé de combattre ? » tembre 1824, il fit son entrée so- Paris comme roi. Les événemens lémorables de son règne sont la î^favarin, la conquête d'Alger., et ffimeuses ordonnances de juillet entraînèrent sa cbute et son exU. ^Cherbourg avec sa famille^ par inventions arrêtées avec les com- ité la ville de Paris , il se rendit ; Angleterre pour habiter le châ* nilworth , près d'Edimbourg. Il lite plusieurs années dans rim- iteau de Prague, et il venait de »ssession de Gœritz, à vingt lieues , lorsqu'il y. est mort du cko- . R. le prince royal de Prusse lorer de sa souscription particu- fliothèque militaire j publiée par les MM. Sauvan et Liskenne. Cet déjà été suivi par un assez grand ! généraux et d'officiers de l'ar- ^nne. Ces témoignages de satis- ivent d'autant plus plaire aux j^il n'a été accordé qu'après exa- première partie de l'ouvrage qui let qui comprend la période greo- ète. La Gazette hebdomadaire ie Berlin a consacré au compte- e premier volume un article très (eus y trouvons une nouvelle la faveur avec laquelle les ou* iment utiles pubHés en France Uis à l'étranger. 5t nous connaîtrons parfiiitément Aire sous le rapport géologique .<;• et archéologique.' j||i Tcxier, qui depuis trois ans parcourt llmièrleur de la Lycie et de la Pamphilie, a trpavlt na^igne émule dans M. W.-T. Hamilton, dont la Société Géographique de Loi^lii vient de faire connaître l'itinéraire. Il a visité et examiné Angora, Antiocbe, Colosse, Laodicée, Ephèse et Smyrne, et a observé la constitution géo- logique de toutes ces contrées. Le lac Éger- derlui a rappelé iep plua beaux sites de l'Italie. — JSotte collègue, M. de Reiffenberg, a lu à l'Académie de Bruxelles une Notice sur une croisade ou expédition projetée par l'un des fils du comte d'Egmont , au mois de septembre 1604, et qui devait s'exécuter l'année suivante. Un manuscrit, grand in-f«>, de 64 feuil- lets dorés sur tranche et reliés en cuir, con- tient toutes les pièces originales concernant cette expédition ou cette espèce de croisade. Il contient d'abord les considérans et l'é- noncé du projet en ces termes : c( LâUoral , COMTE d'Egmont , pringe ns GAVBB et D£ StENHUISEN , ETC. < Certifions à tous qu'il appartiendra y. qu'ayant esté long-temps inutil par l'abon- dance des affaires qui nous sont survenues, sans nous pouvoir employer en chosedigne de nostre qualité, nous nous sommes enfin résoluz d'entreprendre quelque desseing , par le labeur duquel nous puissions répa- rer la perte du temps perdu. Et considérant qu'il n'y a rien semblable soubs le ciel que de faire résonner la louange de Dieu jusques auxboutzde la terre et, n'ayant honte de révangillCy enseigner partout un Jésus- Christ crucifié, sçachans bien de quel loyer Dieu récompense ceux qui tâchent de le ser- vir et agréer ; nous nous sommes enfin ré« soluz d'entreprendre un voyage au mois de ( en blanc) prochain, venant vers certaines parties nenencorefaftMtées des ^irestiens et, à l'exaltation dudlct nom, y mener une co- lonie pour y habiter et peupler, et amener ces pou vree âmes esgarées à la cognolssanee de Dieu. Et pour mettre aussy une infinité de poudres affliges de l'Europe en repos , lesquels, pour la cherté des terres et des vivres, ne peuvent quasy substenter leur pouvre vye , car là mesme où le trafllcq abonde, c'est là où est la plus grande chargé et nécessités de toutes choses. Et aussy pour assouûr eeste fin (faim ) d'en avoir , qui faict tant de choses audacieusement entre- prendre, et donner contentement d'esprit à d'autres de plus grande faculté et estoffe , qui peut estre par changement de terre pourront aussy changer d'humeur , mais principalement poui* jouyt en ces déserts de la simplicité de la vye ancienne et imi- ter la pureté de la primitive église , avecq liberté de conscience à tous ceux qui tien- dront foy orthodoxe et qui se pourra défen- dre par récriture sainte, priajis Dieu ne ja- mais favoriser nos entreprises, si ainsy n'est ; et non plus voler et ravir à personne les bieaa qui l^qvs (Vjq; appartiennent, encores qu'il n'y ^ personne qui le peut faire pins légitimement que nous qui avons reeeu des perles et des dommages de tous eestez; et d'autant que nous seavons qu'il y a trois cauaea principale^ qui guident les actions humaines, savoir l'honneur, le plaisir et Id preuffit, nous avons trouvé à propos» pour eoQUnter les âmes bien nées , satlslhlre k ees troia points; premièrement asseurer un ehasoun qu'ils recevront récompense d'hon- neur selon leur qualité el mérite, seeonde- ment que nous avons diolsy une des par- tyes la plus fleurisfante et ab^nëaulè en toutes eboaes appartenantes à la vye hm- maina, et la plu^i saine el serv^aa d'air qui tepttîaaa ëéstrer , tiarçaBMiijt qp'aa ee qu) 988 r- . regarde le profit que nous leurs ferc répartition de terre qu'ilz diront eu mes d'en avoir suffisamment selon h rite et qualité, sans compter une de marchandises et denrées dont se faire un grand commerce. Or, d'aut nous ne pouvons vacquer à toutes cl traicter avec un chascun, nous som soluz de commettre et députer quelqi intenlionez do fbire mesme voyage enrouller (enrôler) , et ce en la vilh jusques au nombre de mil ou dousi hommes^ c'est-à*dire des pouvm qi pourront passer à leurs despens n aulcuns frais, à la nécessité desqueli choses nécessaires pour le voyage il i nous pourveu. Lesquels nous enl estre la plus part gens de mestier et bricque et de l'ordre des moindres b de la ville principale que nous fais tat de bastir » en laquelle iiz auroi sons au premier rang des carrefour: dicte ville, seulement subjects à ea| d'entr'euxénee qui concerne l'ordi taire pour la garde et tuition de la c de la villa, et au reste subjects à ma èofflme les autres qui auront vingt i de terres; lesquels capitainei sert nous choisis d'entr'eux , et monstra naturelle inclination et affection p eamportemeat seront gratifiez ou tû|it aîmi que bon npus semblera GO qoa nous i vans dtiibéré derécon tous eeulx qui viendront la prami^n en la terre , des eonditians cy apr« amplement déclarëee. A savoir que > que d'entr^aux ter» les fr|is da ce quanta flarina pour sa passer et son n per Hdà» e| d#a choses néeeesain lesdicts commiss^îvei laurdonneiMial 9«ro isimmw^ de (i^ixanta naesi 239 pour bastir uoe maison eu la ville au se- cond rang des carrefours. Quiconque d'en- tr*eux fera les frais de trois cens florins pour passage et des choses nécessaires selon Tadvis que dessus, sera récompensé de Mot mesures de (erre, avec tillre de cN ioyen, et place pour bastir une inaisou en la ville au troisiesme rang des carrefours; et quiconque pourra faire les frais de la «Hnme de six cens florins , en amenant à ses despens aveo son ipesnage six autres pouvres mesnages pour habiter les champs, 4 I faruis dea<$^ses nécessaires selon Tadvis que dessii9^ aura deux cens mesures de terre dont il pourra faire part ausdictz mes- nages, chascnn dix ni^ures de terre pour le 'plus. Et un tel homme sera falct noble et se pourra intituler écuyer et aura oultre sa maison aux champs place pour bastir une maison en la ville aux coings du second rang des carrefours. Quiconque pourra faire les frais de douze cens florins y amenant à ses despens avec son mesnage douze aultres pouvres mesnages pour liabiterles champs, forais des choses nécessaires selon Tadvis que dessus y aura quatre cens mesures de terre dont il pourra aussy faire part ausdictz mesnages, chascun dix mesures de terre iH)ur le plus, et un tel sera faict chevalier , tyant place pour bastir une maison, oultre celle des champs , en la ville aux coings du troisième rang des carrefours. t Pour les autres qui excéderont ledict >iombre de mesnages et laditte qualité et Moyens, nous avons à nous mesmes réservé ^e traicté avec eux, car s'il yen avoit qui en PoHrroiept 9|pener ciiiq^aote pp cçnt u^esr *^^ges aux despenses de leur compaignia , ^ous leur permetrons bastir villes ou bour- S^des à part, là où ils se pourront gouverner P^r leur magistrat , en nous donnant an- nuelle recogqdssance comme au seigneur propriétaire. a Et pour ceux qui viendront les aulims années après , nous y pourvoyerons tell#- ment que chascun aura contentement, aon toutes foison telz privilèges comme ceulz du premier voyage. « Quant à ce qui regarde les lois et poi- lice, nous en avons desjà conceu de telles que nous asseurons que chascun les auila pour agréables. Touiesfois avant qu'elles soient arrêtées , elles seront examinées par les plus habiles et entendus d'entr'eux , pour librement dire leur advis , prians un chascun qui veut estre de la compaignie , pour les entrailles de la miséricorde de Dieu, de ne se point adonner ny afiection- ner à ces faux biens, mais en user modes- tement, et y vouloir plus tost venir pour s'exempter de n'en avoir jamais beSoing ; car le pays estant abondant nourrira bien noz enfans et les enfans de noz enfans , sans nous mettre en telle sollicitude et soing pour les eslever comme faisons icy^. Supplyans tous princes, potentatz et répu« blicques aux oreilles de qui nostrediite fir- tentlon pourra parvenir , d'avoir en favo- rable recommandation et nous prester tou- te faveur et assistance, comme chose quflir- dubitablement leurs apportera ladeseiiarge de plusieurs pouvres subjetz (etj la bénédié- tlon de ce grand dieu duquel nous implo- rons de bon cœur le secours. Donné à ^ ce sixième jour de septembre mille sbt eens quatre. € Lamoràl d'Egmont. i> t Suit en latin Tévangile selon saint Jenn. t Tel était le plan de ce Champ d* Asile. Le prince de Gavre , avant d'avoir trouvé ^' 2iO — sa Barataria el coDsUuit sa pelite Salente^ blanc comme elles, pour la i)Uiparl se mettait^ commeon Ta vu, à exercer Tau- torité suprême, et, se souvenant sans doute que ses ancéitres étaient souverains , il ren- dit d'aixnrd proprio motu soixante-trois or- donnanoes, comme l'aurait pu faire le roi des Espagnesy ordonnances par lesquelles il formait sa maison et conférait des dignités et des oommandemens dans ses troupes fu- tures. Ces patentes^ toutes contenues dans le manoicrity sont suivies d'acceptations en dant quelques unes sont remplies lues des signatures des inléressés ces dernières, on trouve avec sur] noms de quelques gentilshommes i blés qui donnaient tête baissée dan reries du comte d'Egmont. Mais c ries ne furent jamais réalisées que pays d'Utopie, terre immense, infin il est permis au premier venu d'él< trônes et de fonder des empires. » BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE MoiMêd de généalogie historique^ etc., 1 vol. in-12, par M. J. B. Fcllens. Voyage dans kpays basque et aux bains dcBiaritz, 1 vol. in-i2, par M. Prosper de Lagarde. A M, Jules Tascherau, directeur de la Reme rétrospective^ sur le musée de Ver- saittes, une brochure in-8°.y par M. Ëckard. Teresita ( drame espagnol en quatre journées ) y une brochure in-12, par M. de Covert Springy de Barcelonne. ^ Sur les travaux* et embeUissemens delà Place de la Concorde^ une brochure in-8". Archéologie du Violon j une brochure ln-8''.y par M. Gyprien Desmarais. Précis sur les pyramidiont en bronze doréf une brochure in-8^ par M. Hitlorf. CathédraledeBelley^ de s a reconst une brochure in-8^. , par M. Dep caire général de Belley. Histoire politique civile et re/t^ la Saintonge et de l'Aunis, 2 prem lûmes in-8°., par M. Massiou. Commentaires sur le code péna in-4l% par feu Garnot; conseiller à de Gassation. Elémens d* histoire naturelle^ 1 A*», par M. G. Saucerotte. L'actionnaire, revue industriel brochure in-8o. Lettre du fondateur de la Sociéi Paix de Genève, M. le comte de sur les derniers événemens de la une brochure in-8°. Le secrétaire perpétuel y Eugène de MOJNGl 3*1 ^ 241 -. RAPPORT R UN TOT AGE PAIT ER ORIENT PENDANT L^ANN^E 1836, PAR ORDRB OU GOUVERNEMENT FRANÇAIS. 3s$ieurs , 11 printemps de Taniit^e dernière it de joindre mes travaux à ceux ni Charles Texier, pour explorer leure et particulièrement la côte nie, provincericheen monumens J'arrivai à Toulon peu de jours jéparl du bâtiment à vapeur le barge d'une mission spéciale pour Le voyage fut rapide ; bientôt la i Sardaigne , TArchipel de Lipari ^elore , Messine et TEtna se suc- nos regards; le matin du sixième rèce parut à l'orient avec Taube. i élevés de Navarin, l'anHquePy- îs premiers points que signalent iteurs ; Modon , Coron et le golfe ie, la chaîne du Taygèle, encore e neige au mois d'avril^ se dessi- »uite avec l'aridité qui caractérise côtes méridionales du Péloponèse. ffaîapan^ point le plus saillant de porte quelques villages grecs en- »liviers; il ferme à l'occident le aconie; la côte prolongée d'Épi- lera, le golfe d'Argos, l'île d'Hy- surmonte un beau monastère, devant nous jusqu^au golfe d'Athènes, au centre duq[uel s'élève Égine, couronnée d'un temple de Jupiter. Déjà depuis celte île célèbre le mont Hj-. mette se dessine à l'horizon oriental ; le Pentélique , plus éloigne', vient y joindre ê ses formes vagues pour clore l'Attîque au septentrion; un rocher blanchâtre brille sur l'azur de ces deux montagnes, c'est l'a* cropole d'Athènes. Entre Égine et le l^irée, les navires de guerre prennent un pilote ; nous reçûmes à bord du Sphinx un pauvre pêcheur dans son costume pittoresque et nouveau pour moi ; il devait nous guider sur cette côte sinueuse; on entre dans un canal étroit foirmé par la Péninsule Pîréique, et à gau- che par une île basse et allongée qui est Sa- lamine. Alors se développe une belle rade abritée de tous les vents; le mont Égallée la protège au nord; une colline rapide et des- séchée conserve les traces des travaux qu'y fit faire Xercès pour placer le trône d'où il devait assister à Tagonie de la Grèce ; il vit à ses pieds la défaite de sa flotte et le triom- phe de Thémistocle. Le vaisseau français le Triton était au mouillage de Salamine; il portait le pavil Ion du chef de notre station militaire en 16 — 2^12 - Orient. J*y appris de Tamiral Massieu de porté à Venise en 1687, décorait un Glairval que je chercherais \ainenient le tal qui se voit encore auprès des ru voyageur Texier sur les côtes de T Asie; ces jetées. qu'obligé de partir plus tôt g^^'VLjr^HI^' V^* Jl^^ilNi^i^i'M^i^ ^^^it pris son noi pensé pour proûter d'un navire, il devait temple de Vénus construit par Th être déjà vers Tarsous , et que bientôt sans doute il traverserait le Taurus. Je vis donc là s'évanouir une partie de mes projets de découvertes; mais j'étais à Athènes que j'a- cle, après la victoire de Salamine;d( les exécutées depuis peu d'années construction d'un magasin, ont four ques tambours de colonnes et des vais tant de fois rêvée dans le cours de flpçf ' llsippi èurieuses indiquant les noms études d'artiste; je devais oublier le contre- temps qui m'y re^(9a^i( i toûsir. Après vingt-quatre heures passées k bord du Triton, je pris congé de l'amiral et de son étçit-major, puis je fis voile vers le Pfrée; quelques malsons à peine terminées^ un petit marché^ des auberges et des bara- ques çn planches, le tout groupé autour d^un port en désordre, tel est l'état pr^sçnt de ce lieu céli^bre. A en juger par les ruines - encore visibles, une ville riche e^t de quel- que étendue y forma l'entrepôt du com- merce et des forces maritimes d'Athènes. Le port primitif était plus au su4^ dans ane anse en forme de cercle , nommé Pha- 1ère :, Thémistocle devenu archonte. Je fit remplacer par le Pirée et ses havres noni- breux. Pans l'enceinte de constructions cyclopéenne^; qui s'étend vers le nord ^ à auchc avant d'entrer dans le portmodernç, on voit une anse profonde qifî formait le port Cantharus; il était séparé ije l'Aphro- disiumi ou grand port, par une pointe. <çle terre oji fut construit par l'architecte Phî- c • - . » ■ loQ un arsenal dont ou reçoun^U tout le contour et plus d'un fragment djgoe d'io-!. térêt^ L'entrée de l'Aphrodisiua^, noipméau-, jourd'hui port Lion, se précepte i^SMiten des cpn$lructjp;)s sou^-marines indiqueijit qu'il était çlp9 par dçs piliers portant qn^ sieurs amiraux grecs et les détails ment de leurs flottes; ces ruines i tient l'emplae^ent du temple de Conon consacra un second temp déesse après la victoire navale qu porta près des côtes de Carie sur les moniens. Au nord de l'Aphrodisiuxn, api suivi dans toute le!ir étendue les r l'arsenal^ on entre dans un marais mait le troisième port ; on le nomn parce qu'il était réservé au décha des blés. Aristophane dit que des \ y étaient destinés au mesurage des Au fond de ce port était la nécr< Pirée, de nombreux tombeaux crew le roc, des débris dç marbre i^cul| inscriptions fgnèbres ce retrouv toutç son éteudue. €n colline qui sépare l'Aphrod Phalère domine aussi un cinquié nommé Munychie; les galères soi Pirée ne pouvaient y arriver qu'et entre Salamine et les murailles suit toute l'étendue autour de la I piréiqu^, à l'extrémité de laquelle le tombeau de Xhémistocle. La 1 Hurfychie est ovale; autour sont ( de majgasi ha; à peu de d/stance p mait les ruines d'un théâtre voisin ^u Pirée, et celles d'un temple chaîne^ uji lipn çy|os?a) ç» njiafbï:^ ^W^r <5f|i|yçrti .§i| cl^pellç chr^UeWÇfi > • — 245 lit détruite dans ia dcruière jjueire. !>)l avoir l^vé un plan de toute cette me dirigeai vers Athènes par une iure que les Bavarois tei'minent eu ent. A droite, à peu de distance de$ s maisons du Pirée^ on voit les res- OQgues p[iurai)lcs <|ue Tliéipistocle cuire pQur joindra la capitale aux ^om du port ; élevées de 40 cou- ur épaisseur était consiidérable ; de l$es tours en défendaient Tappro- ir direction n'était pas parallèle tQ l'étendue qu'elles parcouraient ; : s'ouvrait près du Pirée pour ea- ' ]e$ cinq ports désignés plus liaut^ SQ rapprochant d'Athènes elles s'é- 3t de nouveau Tunede l'autre pour à son enceinte. sur le terrain que traversèrent au- îs murailles que se livra la malheu- taille qui coûta la vie au brave Ea- l'un des héros de la Grèce mo- on tombeau s'élève dans la plaine QÎ mille du Pirée« »ture antique d'Athènes se recon- )re dans une partie de son périmé- enceinte moderne, beaucoup plus ly disparaît en ce moment poUr i capitale du roi Othon s^étendre, st possible^ autant que la ville de ■^. .1 et jiî-tfbij j . . nés ,eIJavul«-...^v- ques. L€ Ifcli.^» , l'arcliitecU. Wk.v. traces de l>ou.l«;u ... -, ment deux oaiioi: **■ ^ verli de nos jouib e». u. ^^., , ^ construit entièremeii; *:i ^, que, reçoit dabs son cîi«>;iîi, mens de sculpture que liet *i'.*^... sortir fréquemment du v>l d< ^ . , derne. Sous ces portique» 4à\^zA% n^ moina piécieux pour l'art que le temple noilHHMlemaat en ^lises gracquet» maïs asaora ao baailique^ coi^etruitas ^qu$ l'in- fluffio^ de Tégli^a d'Oocidanu Là, plus qu'ailleuriy oo distingue la différeDce des davx écoles dVchileçiura^réUanna qu| sa [wrttigèraiit lea constructioiis relîgieusea aux dixième et onzième si^cUs. 9^n9 mQn sacpnd voyage an Grèce, je m'appllqaai à poursuivra cas rectiarches in- téressantes sur loua le^ pointa las p]us im- portans des Cyeh^des at da la ^<>9if9 «ber- ohaai rintrodnatlpp du siyla by^^aotîA» an Occident, par l^ilas fpniepn^l^ vs^ \* dria tiquai Yaoisa at sas cpnqu^taf.. Ç^OM* mon s'est terminé par i'é^f lai^b^fd ^ la Suisse itaUannat . DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES - . . f FAITES I^ANS l'ouest DE LA FRANCE, I>EPUIS 19S0 JUQQU'a LA FIN DR Iftjg. 4^çun auteur p'avaii encore signalé de cQ^tf actions FQ^a^nas dans le département d'tUa-çt-Yilaii^a; wçs rçchercbes m'y ont fuit découvrir deu^ cbapelles avec murail- lai| 4^n mii^>itQ'l?îprûssi9n <|a ^^(^- Vanarisi dut être la primitive églm4upay$» ainsi que la précédanta^ n^ais ildifl[urg de Rieux^ au*delà de Redon» J'ai découvert Tétape ignorée des eohortes roquaipes au bourg de Loheao, silué à moi' Jiédiatatioe de Eieux à Renues; le sol de oeltie MANaio est Jonché de briques romai- aes» sur une étendue de trois journaux dans le voisinage de Téglise. L'assiette du château de Rieux a pu être primitivement un camp romain, car on voit •a avant, une esplanade qu'on pourrait con- sidérer comme un* lon'ca, entouré d'un vempart et d'un fossé du côté de la Yéné- lie. Ce camp rétranché servait là de tète de font pour le passage de la Vilaine. Le promontoire opposé^ autre position stratégique d'une haute imporcanœ, con- serve encore des bas de murailles romai- les, formant des espèces de petites cellules lent j'ai peu conçu l'usage. C'était là que les cohortes durent prendre position, et tout préparer pour le passage de la Vilaine et l'attaque de Durétie, placée comme avant- poste des Vénètes. Après avoirvisilé Fanum-martis, lacapi- talé des Curiosolites, actueliei&ent le bourg flbCorseul, j'ai rencontré auprès de Dinan, au bord de la Rance, une muraille ro- maine longeant la rivière, accompagnée de beaucoup de décombres d'édifices; cet éta- blissement était sur la route directe des A^ 6rmcaniui,pBT Dol, kFanumrmartis\ il est dominé par la hauteur qui porte actuelle- ment le bourg de Taderij mot breton qui ae forme de tady père, patriarche. J'ignore si l'on a signalé le dernier reste des murailles de la cité des Aléthiens, Aie- thurn^ construite sur ce promontoire, qui porte aujourd'hui le fort de la cité, en face de Saint-Malo. En arrivant sur cette hau- teur, on trouve encore le sol jonché de frag- meûB de briques romaines. — 247 — Une tour du ehûteau de Brest a consente le nom de Tour de€ëSar,paroe qu'elle rei6- place i*ins doute la tour romaine, érigée en mémoire de la prise de la dernière ville du peuple armoricain, par les vainqueurs de la Gaule. J'examinai avecrattéûtion la plus scrupuleuse toute la forteresse. Je finis par reconnaître au bas des courtines qui r^'oi- gnent les deux tours de la porte d'entrée 4u côté de la ville , une muraille romaine ra- sée à fleur de terre^ descendant jusqu'au rocher, et dont le parement epcore in'act» sur trois ou quatre pieds de hauteur, con- serve ses cordons de briques entre les assi- ses du minuiO'lapide^ ou pierres de petit appareil. Cette importante découverte, que je fis en 1815, fixa irrévocablement à Brest le Brivatei'portus . ou Gœso-cribaU des anciens géogra ph e Une tour du château de Vitré porte aussi le nom de Tour, de César. $1 elle n'est pas romaine, elle est du moins construite more ronumo; et, ce qui est bien remarquable, c'est d'y voir les cordons de briques rem- placés parla phyladeardoisine de Ja localité. J'ai observé, à la fin de l'été dernier, une autre tour romaine, mais isolée comme un blokaus, située au dessous de Sablé (dé- partement de la Sarthe); elle se trouve à quelque distance de la rivière, dans unç lo- calité où rien ne peut expliquer le motif de sa construction. On ignorait qu'il existâtdes restes d'édi- ces romains à Grenoux, petit bourg situé presque à l'extrémité du faubourg de La- val, sur la route de Fougères \ je les y ai découverts il y a deux ans, et c'est sur mes indications que cette localité s'est trouvée mentionnée plus tard par notre collègue M. Verger, de Nantes. Les habitans m'ont assuré que leur chétive bourgade avait été décorée du nem decité.Tout prèsde l'église — 24» — ^sl le batfiin d'une fontaine» jadis sacrée , !^n8 doute; qui formait un ruisseau assez considérable, aujourd'hui sans écoulement. £n consultant sur i'étymologîe du mot ^rf- noux M. Eioy Jobanneau, il a reconnu qu'il pouvait dériver du mot grec àréni, fon- taine. Je crois me rappeler avoir encore re- connu le caractère des coàstructîohs ro- maines dans quelques parties de Tantique égliàe de Notre-Dame dé Prise ou des Périls, considérée comme là première église du pays laYallois; J'ai publié une notice sur oelie-ci dans l'annuaire du département. Le port d^rquiy Re^nea^ de la tartie des Peuttinger, était une position trop impor- tante pour que je n'allasse pas i'eicaminer à mon tour. J'y ai trouvé les restes d'un édi* fice romain assez considérable, mais nulle ^ trace de de temfple dont on a le plan et une description succincte dans les Antiquités de Caylus; je l'ai vainement cherché de toutes parts, et personne n'en a en connaissance dah'ls le pays. La tradition rapporte au su- jet d'Erqui, que cette ville s*àppelait jadis Nazado. En étudiant les monûmens druidiques de la Lande de Gozjou (vieux Jupiter), entre Saînt-Just et la route de Rennes à Redon, j'appris que la primitive église paroissiale du pays était au pied des hauts rochers qui la bordent du côté du Nord : l'édifice n'est plus qu'nn amas de ruines qu'il me fut aisé de reconnaître pour avoir appar- tenu à une construction romaine.Le temple était en effet dirigé, ainsi que ceux de Jupi- ter, du nord au midi. Gcite localité est le Garuac du département d'Ille-et-YUaine. Outre l'église de $aint-Ândré de Doma- ine, j'en ai trouvé une seconde sous le mê- me vièu, qu'on pourrait appeler Ttle des Monu mens druidiques, l^îleSaerée, Ttle de la Divinité, enfin l'île de Dieu, comme on l'appelle encore, vis-à-vis, dans la Yen* dée, j'ai .rencontré les derniers restes de l'ancien Tédifice lequel se trouvait à Tentrée -du Port-Romain lequel ne forme plus axÈf jourd'hui que le marais de laGuierche. Il eu est ainsi à^jNoirmoutier du fond de l'anse du Vieil, le port dés Romains dans cette au- tre tle ; les prairies basses qui l'occupent se trouvent encore submergées chaque hi- ver, et sont barrées, comme à l'ile-Djeu, par une dune fort spacieuse. J'ai reconnu le même état de choses à Erqui^ comme si rOcéau, par ses aitérissemens, se fût joint aux Gaulois, pour leur faire secouer le joug cdoutie Us porU roBoainâ d'£rqui, de I<{oirmoutier et àt 1/ile Bieii» le Ràtiatum*"porêusa\>ûvTalt :direoteiiielit dans TOdéan à Ténabouchure de Ui Loire. Des titres, âëB médailles^ dfs restes de. coiisrnicUdns lomaineâ, la posi- tîéa centrale^ tout ne m'a laissé aucun ê deule nue te bourg de ;^int-Pôre*en*Retz, dans lequel s'est fondu celui de Sainte-Op<- portnne soq yolsio, plus antique^ n'ait été ie clief-lieu de ce tenritoire, qui a reçu plus lard lé nom de Diiohô de Retz ou Hais^ Si Danville eût pris en considération l'in- dication si pcisitive de sub ostio JJgeris, relatirement à la place duSecor, oaSicor^ PorUts/ïï n'eût. pas mis celui-ciausi Sables- d'Oloniies; il l'eût fixé de préférence à Por- -nie. J'ignore pour quel motif ie savant géo- graphe n'a pas ci^u devoir tenir cono^pte de leette apéciûeation de localité d'après Do- minicus Marim Niger : rien de bien an- tique aux Sables-d'Oionnes n'avait pu déter- miner cette préférence. C'est égalemepfit d'après Dom. Manus Niger que je fixe à Audierne le Vindana- Portus si contesté , trouvant un îlot, pu plat^u de rochers appelé la Ganielle, . au devant 4a son entrée. Quel )[>ortde l'époque romaine établirait- on au fond de la baie de Douar neiies, nom- mée àdtérieuii'etneiit Baie de Poldavid, c'e^t^ ft-dlté à répd^ueoûDouarnenèz n'existant pas enèoTë^Poidavid, au fond de son pe^ tit bras de mêr^ composait lé seul endroit de la côte qui eût quelque importance? Ce-* pèhdaht^ oh trouve vis^a-^vis de DoUa^nehez ler^t<^d'ùhé muraille ou mole deoonstruc- tion foœainéy selon Oàtnbry^ vogra§ la Fioistèlie. La carié de iaàn Gharli bliéa en l&B3y écrit Boldavit, et ne tianne nullement Dôuarneoez. ' Diverses -cartes de âette époque a^ : Aaz deFonleiiaaiy ou FctatenaW^ le ra dierne< passage compris entre la de la Cornouaille armoricaine et 1 SoinA Ge Fohtenati^ donné sur toi -caries comme uh endroit jadis, imp i)!exi8(e plus; vers sa position on rei le bourg dePlogof^ vis-à-vis duquel côte du Sud| on voit la petite4inse c teoau^ seMle localité qui conserve le la peaplade anéiantie. La carte de Jean Ghartier que noui déjà citée, se trouve dans le speculw tium maris occidentalis : elle devi< curieuse pour l'époque présente par cation de divers endroits qui ont çh nom^ déforme, ou disparu complet Parmi ces changemens de nom, je dans le ràz-d'Audierney près de l'exi du cap, le rocher kéy serin ^ appelé de rioopératrioe sur une autre carte aujourd'hui le petit Stevenec. L'aui cher plus considérable, nommé keyi sar j ou l'empereur^ est le grand Ste il est plus au large et en avant de 1 du |)assage compris entre l'île de le continent, du côté du nord. L'iled de Sain ou des Saiâts^ porte ici le i Séems. Enân, selon Dominicus-Marius N port du Gonquet n'était encore coni sous le hom de iSamos au iSe et d[4e ! il se trouve au-delà de Brest, à l'ex du département du Finistère. Une carte publiée en 1570 par / Joliveit et quelques autres du 16' nous offrent,sur la t^te del'Oeéan ce entre l'embouchure de la Loire et c «61 — Âûtf tMBme ^orU de mér ou litux Mes, Firttnû^ Anvenatf Ataben \ ^ féàgraphM joigueiii à o^tte derpî^e 1" nom û* oppidum : la oôte adu^l^ Ut eâ offlre plus aucune traœ^ peufr 110 ceâ«Qdroii9 08eu|i4ienl les pcirM«» eavahiai par TOoésn; car uog Iradîr (éfléraladans le pays^ assureque Jadis Imel tenaii Au continent. Elle eu est te aujourd'hui d'uikë lieue et demie* ru reconnaître sur la kauteuf de 11, près de la Tu^bai^ lèpeeUioode i| oelte dernier^ peuplade h'eet pas Vlnée sur la carte géographiqueP^o/^- df0Jpandrinif publiée on 4540 t mails eniioïioè les deux prôo6dentes. v ^émms serait, par àa situation intarmè- à l'entrée du golfe de Mesker , qui idis le bras septentrional par lequel ]ix de la Loire se jetaient dans TO- G'était là que Ptolemée plaçait son 9s*poriuSy reporté plus à tort en- [)ar.Mk Athènes entre Montoir- et taire, au petit port de Méan^ dont le i dû commencer à s'élever au dessus lix que Vers les 4« ira h* bièeles de otUelle« nbouéhure de la Loire fbrmàit jadis Ita , lakige de B lieues, parsemé d'tles reuses ^ dont celle de GUerrande était I haute et la plus étendue : elle s^est lôe au conUneht par l'Isthnië situé ën- >Dt*d' Armes et le Lyphard. Les Ro>- , mVt-on dit, avaient établi une tée sur cet isthme^ ;e grande terre était précédée par (ctolie arg de Batz et du Croisic, bien moins lérable, peu^tre elle-même partagée 9x ties primitivement, re toutes les oasis éparses dans le i de la bruyère-mottière étaiebt aussi I» partioulièréé , eomiâe elles le sont encore pendant presque tous les liîvelis. Les plus cottsîdfirables sent détenues rasiiaite des boui^ et du territoire de Donges^ de MoAtoire, de St-4oaehim, 9on écuelle^ son Ut, rimpre9sion de s^ main, qui serait mieux celle 4e H pstte d'un lion; enfin, le chemin du P^radis^i ceux du Purgatoire et de l'IEnfer, passages qui donnent un accès plus ou moins facile au bienheureux. En avant de cette agglomé- ration, j*ai remarqué une petite plate-forme avancée, en s'exhaussant^ sur la prairie qui occupe le fond du vallon \ si elle se trouvait dans une position plui^ i^vanta||^usej, je i'au- ici qçttç supposition QQ me parfiit nplU admissible. Cette localité est au nord de vigné^à un tiers de lieueenvironde dist on la r^conn^U bientôt p^ la butte de! Lpuvier, dont le ^mniet chauve, cnn est hérissé de blocs granitiques. Au lieu de ne rencontrer qu'un ^ tuniulus à la métairie de \illavran à une lieue environ, au midi de Lou^ j'ai été assez heureux pour y reoon un camp à double rempart, du côté çampçigne, établi £;ur l'extrémité d'un line resserrée en pointe entre deu^ ] très creux, qui descendent au foud vallée. Sa forme est u^ peu pvaHi f diamètre de qçnt sxf. pai;; U ae dirige cident en orient, ayant de ce derniei k sion extrémité qui domine le ba$-J une magnifique butte conique, dont \ teau supérieur, largç de quarante -einq pçut é(re considérée comme le Prfçto La présence de cette butte artificielle c considérer ce c^^mp comme romaint l'epceinte que je vien9 de décrire ed le part extérieur formant une espèce de i est un fossé qu'on pouvait inonder à • de canaux souterrains. Quoique d^' remarquable, le rempart intérieur es d'égaler l'extérieur , dont la base < soixan^e-quipze piedS| et Télévatic trente ^u dessus des foçsés, L'aire co.n entre ce renapart et celui de la derniè ceinte comprend une longueur de cen pas du sud au nord, et de quarante-cir puis la base de son rempart jusqu'à ce suivant, de l'est à l'ouest. J'évalue la teur de |a butte prétorienne, au dess fond du vallpn,. à soixante pieds eny sa forme est conique, ses pentes fort c pées et hérissées de rochers dans Mr tie inférieure. — ui — [, ti.-O, de cetle posUjon, j'ai ren- un autre camp, plus vaste, il est iW sans butte prétorienne : il est à 9tt et demie environ de celui-ci, et I nom d« CoJnp des Çhdt^ouaçi ; il se en monlanti à qp tiers de lieue du 6'U a jamais été pourvu de buttes iles^ comme son nom semblerait usr, celles-ci ont été totalement ra- ne reste plus que le gros rempart, }ar un fossé profond des champs voi-^ A dessus desquels il s'élevait à une n^ de pieds. Ce camp était adossé à ig, et se trouvait partagé eu deux 1 aires par le chemin qui donnait ac- is son intérieur. J'évalue le diamè- ^s aires à 200 pas au plus, sur une d'un tiers moindre environ; elles une forme à peu près ovale; celle de ie nord est plus élevée que celle du »posc. liant du camp de Villavran à ceder- 1 suit une direction à peu près du nord, par laquelle on arrive vers le de la route, à un tumulus égal à ce- 3tte autre localité: il semblerait avoir é là pour fermer le passage aux trou- auraient marché de Yillavran con- osition des Châteaux. Cette nouvelle încône également tronqué, ne se rat- aucune enceinte de camp; mais il i à remarquer qu'on l'a construite is[d'une portion de chemin, pavéavec 1 que rien ne justiûe, ec dont on n'a uire exemple peut-être dans toute la le. Cette position déroute m'a été in- sous le nom] de Chemin de la du- Anne, elle se trouve près de la mé- ela Senielaie. Vu la forme arrondie rres qui pavent ce chemin, ainsi que retéy on dit dans le pays qu'il est pa- têtes de moines. Ces pierres sont une diabase à couches SQUvent couaei]olonlé. Uo étang spacieux entourait la forteresse dans toute sa partie septentrionale. Il parait que ce château fut pris et détruit en 1574, par lies généraux anglais Arondel et Grandson. Les fouilles qu'on y a faites n*ont procuré rien d'intéressant. La petite église de Pont- Main doit remonter à l'an 11 ou 1200, d'après les caractères des anciennes por- tions de ses murailles. A mon retour de Pont-Main , M. Millo- chin, receveur de l'enregistrement à Louvi- r gnéy eut la bonté de me confier une urne cinéraire, haute de 17 centimètres et demi, et large de 58 dans son plus grand diamè- tre, trouvée eu 1835 près du bourg de Lou- vîgnéy à 5 pieds de profondeur, au bord de la route de Normandie. Deux autres urnes pareilles étaient placées près de celle-ci, et â trois pieds environ de distance les unes des autres; toutes étaient remplies d'os bri- sés environnés de cendre très endurcie par une longue suite d'années. Vu l'état gros- sier de la terre et la forme de ces vases, j'ai présumé que ce pouvaient être des urnes gauloises» On découvrit aussi, il y a quel- ques années, dans la paroisse de Meslé,près de Louvigné, un tombeau en briques, qui ne contenait aussi que de la cendre, et une espèce d'amphore close dans une muraille, au village de Barataie, en Mouthault : ce vase ne renfermait que les os d'une main. M. Gaultier-Lachaise, maire de Louvi- gné, m'a aussi communiqué une de Ces pierres tranchantes, nommées ce/fa, en ser- pentine, différente des celtae ordinaires par It forme un peu oblique. Elle fut trouvée, avec cinq ou six pierres pareilles, sous un gros Uoc de granit qu'on brisa à l'aide de la mine. Avant de quitter cette contrée, j'ai lu revoir la ville de Mortain et ses en helvétiques : il y avait vingt ans que étais allé. 'I%is capable d'apprécié église paroissiale, qvi recelait la dép mortelle de saint Guillaume, j'ai vi cette construction un édifice digne d( ^attention de l'archéologue, par la ré du plein-cintre à l'ogive. Déjà j'en eu des exemples à Noirmoutier et à Dieu. Cette église mérite encore not tenlion par une autre singularité : ell< tre aucune figure d'hommes, d'ange diables ou d'animaux monstrueux, c très ; ses murailles n'ont que de si moulures, dont le caractère me fen reste rapporter l'édifice au dixième Voilà trois faits qui donnent le plus Intérêt à ce temple, dont riniérieur pi des proportions bien entendues. Sa d'entrée est fort curieuse. J'eus le plaisir de rencontrer à AI M. L'Ecbaudé d'Anisy, qui avait la n d'explorer les vieilles chartes del'abb Savignyet celles du Mont.Saint-Mîchel portées ici , toutes, dans les grenier mairie, où elles restaient éparpillées des amas de décombres, foulées aux et à la merci de toute espèce d'accidi a eu le bonheur de retrouver les et chartes concernant le Mont-St-M l'abbaye de Savigny et quarante aulr latifsà la ville de Fougères; quantité très titres relatifs au^: monastères ai diverses transactions avec les souvera cette contrée; des lettres autograpl saint Bernard, et quantité de docume toriques de la plus haute importanci pour l'histoire spéciale de la Normal de la Bretagne, que pour l'histoire de) en général. J'ai consacré une journée à parcou — a!57 — B à ses deux jolies cascades^ aux ro- culminans de laMontjoie (monsJ{m$\ rermitagede Saine-Guillaume^ situe à e extrémité de la crête de cette haute e de collines. De là je découvrais jus- Mont-Saint-Michel, c'est-à-dire une ae de dix lieaesde rayon au S.-O. ; un I presque aussi vaste se déployait de- noiy en passant par le sud jusqu'à Lo- .. C'est une des plus belles vues dont isse jouir en France. On est là à il ou pieds au dessusdu niveau de TOcéan. îrre qui forme ces rochers est le grès naly le même que celui d'Etampes , )n fait les pavés de Paris; on ne le 3 Icf, de même qu'en Bretagne, que i plus grandes élévations* int de quitter Mortain, je fis une vi- la belle filature qui porte la vie et ice dans ce désert hérissé de brous- i et de rochers ; tel il était encore, en époque où Ton fonda ce bel établis- \i, qui possède dix mille fuseaux et •mbre proportionnel de cardes. Vu la ) des eaux, on ne pouvait faire agir itié environ de ses machines. i repris la route de Fougères le 27 mai; e n'y suis arrivé que le 28 , m'étant à Saint-Hilaire-du-Uarrouet 9 pour ner sa fontaine en granit, avec son fique bassin circulaire; le bâtiment quable qui va constituer l'Hôtel-de* Ville» et dont le reaRle-Ghaiissée senrira de halle à la viande ; le collège, dont on com- mençait la toiture; le vieux château, dont. la reconstruction avait été abandonnée avant qu'on fût même parvenu à la moitié de l'édifice ; enfin l'église paroissale, qui, dans sa simplicité rustique, nous offre sur ses Anciens murs quelques caractères du dixième siècle. En examinant les deux beaux ponts qui sont aux extrémités de la ville, on voit avec regret que les culées n'ont pas eu assez de force pour empêcher Técartement qnî a fait fiéchir la ligne hori* zontale des parapets sur le milieu desvoûter. Ce sera un exemple pour s'abstenir des ponts en anse de panier , et peu^ être se- rait-Il à' propos d'essayer, par une charge considérable, si les choses pourront se maintenir dans l'état actuel : dans le cas contraire, les voitures lourdement chargées se trouvent exposées à un danger imminent» principalement pour le pont situé au sud de la ville. r »E LA Pylaie (de Fougères), membre de la 'première classe de t Institut Historique* P. S. Je joins à ce travail trois tableaux synoptiques^ dans lesquels je me suis ef- forcé de soumetti'e nos monumens celti- ques à une classification aussi simple et aussi complète qu'il m'a été possible. Mk 17 TABLliAUX SYNOPTIQUES PRCSBNTAKT UN ESSAI SUR LA CLASSMCATiON DES MONUMEIXS CELTIQUES. (Premier Tableau.) CLASSSf. GARAGTERBS. Solitaires 00 engroitp irréguliers. Ir? GiASSB. Pierres s*éle- vatit «a dipssiis^ dp sol et D'é- tant pas supeF' poséts. Pierres par séries. \ L / PJerrtft de grandes dimen^ioDS. ? à 4 Tçis plus .' haute» que larges , le plus souvent resser- ( ré^ en pointe à leur sommet l Pierres moins volumineuses, 1 à 3 fois seole- I ment plus habite» que larars 1 Pierres en cône inverse, plantées &ur le som- I met \Blasse se rapprochant de la forme globuleuse nerres ver- ' ^ irréguliére, comme gissant sur le sol. . ticales ^ Masse médiocre, haute de 2 pieds V^ >u P^us, avec onelbase élargie,re>s9> rée dans la par- tie supérieure qui se termine eh s'arrondis- sant. Bloc plus volumineux, haut de 3 â S pieds . Masse plus haute et plus ou moins manifeste- ment élargie en forme de tète dans sa par- tie supérieure Réunion de pierres médiocres en général et dispotées sans symétrie notable .... Mas^e posée en équilibre sur un plateau na- turel OH artificiel , de manière à pouvoir être mise en mouvement sans beaucoup de . force B'ocs ordinairement très volumineux , isolés . «fe tout autre système, accempagnévS laté- ralemt*nt de quelques pierres mt^diocres de formes alongées , étendus d'orient en oc- cident Blocs aloDgés, non flanuués de pierres mé- diocres, mais étendus a la base de grandes pierres verticales comme un ennemi aux pieds de son vamqueur . . . . . . . Pierres à surface plane , n'étant souvent qu'une portion d«4 rocher plus ou moins hors de terre et sur lesquelles on voit de pe- tites fossettes arllficiclles plus ou moins nombreuses., rondes, quelquefois entre- mêlées de quelques autres albogées , plus ou moii}s linéaires, toutes disposées tans symétrie . Deux rangées parallèles, un peu distantes et composées oe pierres verticales en blocs orc^nairement volumineux Séries simples ou isolées,' formées de bêlions placés dans la direction de la chaîne qu'ils composmt Séries isolées, mais ayant leurs pierres posées en travers et flanquées çà et là^de pierres opposilives Plusii urs séries parallèles rectilignes, rappro- c)>ées comme un j)etit corps «l'arme». . . f BAiiniaa da manhirs -et de peulvans formée Séries recti- 1 sans symétrie lignes join- y ^^"^ séiies rectilignes. réunies à leurs extré' ^ mités par deux autres transversales pour former un carré long ; pierres souvent iné- gales, en général médiocres ^Pierres disposées en cercle, plantées vertica- lement Pierres dessinant un ovale Ovale avec un appendice en forme de queue* Pierres ne composant qu'un demi-cercle. • Ne formant simplement qu'un arc . . . GENRES. Pierres cèuchéeis. Menhirs. Peulvans. Obversives. Béh'ohs. Pétasites. Campanfde. Géphalode. Inordinales. Equilibrée. Macrolithes. Sternates. f rSéries recti- lignes et libres. tes ensem- ble. Séries curvi- lignes. Pierres botrionées Avenue drujrdique Sériales ordinaires Sériales transvers Phalangées. Synsiélie. Quadrine. Cromelech. Eliipselle. Gycture. Hémicycle. Arcine. ~ iS9 - DEUXIÈME TABLEAU. i CLASSES. CARACTÈIIES. GS!fftB8. srressa- Nevant ideisufl ifolra es Yolu- imeux. 'P*iQt de ccTilé sAusIes pierres sales. Une ea- vite sous les pier- res tlrans^ Yeréales. ipii 'Pierres érigées en forme de piliers, portant une traverse en forme d'eaiablement qui repose wr leurs deux sommets/ .... Porticdle. Traverse au ublii 1 ^i^i^''^ un peu dislans avec entableneos éga- bo^zoaial«élAvA»( liment Simples, contigus ; composant une «■ deuûuMdiruL \ galerie cireulaire formée de colonnades ««uvmipwuw. I concentriques Gyclopase. Masse solitaire servant de pied ^ une pierre plate en forme de table . . . ^ . . . Traverses horizon taifls niantM aar \ ^Ystéme analogue aux dolmens, formé de lon<- iSéaf 1 «"«« traverses gisantes «ur le sol paralléle- ^^* ( meot, avec ou sans supports distincts. . t supports t /Pierres en tables borizontalts, placées sous une Honopode. Dolminode. masse de terré composait un tumulus, la- quelle se troare encore contenue latérale- ment par les supports férpendiculaires de ces tables, de manière à former sous celles- ci une grotte on une allée couverte,analogue i un long dolmen . Crypte tomulaire. Une ondeox tables portées horixontalemeot •> sur plusieurs soppoits ^rticaux , direction d'orient en occideut Dolmen ordinaire. TaUes hnrhnn / '«hlo'pféeédée d'une ou de plusieurs traverses uonion / parallèles à sa direction i prélables ) moins élevée», composant une èspi^ce oe péristyle au devMt de renirée du dolmen . . . , talfi. Dolmen à péristyle. pôiU perpèn-4 di€ula^< réf. l Plusieurs tables paraUéleSy formant un corri- ' dor phu ou moins élevé au desbus du sol par les supporté, 4irect»n du nord-ouest au sud-est .'.... Roche aux FéM. Dotmen avec des tables latérates posées trans- versalement contre les ordinaires et vis à- vif les uns des autres comme les bras d'une croix Dolmea croifé. Une ta- l ^^^^ supports latéraux, tenan|élevée une ex- r Mu incli J ^■^l'tt^ *"??««« étendus horizonulement, uSi i * ®" """' ^^ solives, sou en pierres pU- W^ «■ai tes ....... * Dolmen-Anomal. — 260 — TROISIÈME TABLEAU. CLASSES. CARACTERES. Ile CL ASSE Pierres enfon- cées jusqu'à fleur de terjre. 'Pierres médiocres, peu épaisses, loBgups, dis- posées en un quadrilatère, ordinairement resseiré par une extrémité / Eiles sont ordinaifcment j Pierres longues , contre lesquelles il s'en médiocres ou petites, et ^ trouve de placées i angle droit placées parmi les sy sté- i mes précédons. B Petites masses disposées oo sérialemeni, ou r d'uDo manière irréguliére , imitant souvent \ un pavé lâche, inégal , établies prèi de cer- ^ tainetf parties d'un monument ««/ii^^inSlJ^ilHir I Point de straUfiôations comme dans les voies neuses, conugues et ior-< -^mampa • mant le pavé d'une route. ( ^«marnes j . . . Amas consid<^rable en forme de monticule ayant la figure d'un cône, ou n'étant qu'hé- misphérique S'il porte an ou plusieurs menhirs dans sa par* tie supérieure, c'est un GENRES. Tombelle. Transversites. IV« CL ASSE J Monumens composés d'u- ne aggloméra-y tion de pier- railles, avec plus ou moins déterre. Amas ne constituant piqs qu'une petite I circulaire, haute de 3 à 4 pieds, sur un geur de 10 à 15 au plus . . . butte une lar- Lilhogées. Chemin gaulois. Tumulus. ' Tumulusàteenbirs. \l Tumcline. comques. [Nous en distinguons de trois espèces diffô- Amas circulaires con- / ^^^ ^^' vexes, hémisphériques ou^xumullnes simplement enterre avec on sans pierrailtes saillantes à leur superficie. . . iTumuiines parsemées de blocs irréguliers plus ou moins volumineux, épars ou posés circu- lairement Tomulines présentant une ou plusieurs fosses d'inhumaiion ou tombelles dans leur partie supérieare Amas en forme de moqticule, composé de pierres sèches /Amas plus long que large, dirigé d'orient en I occident, ayant la forme d'une colline . . ^Pu'rK *{ Cordons ou lurcis dcssinarjt des enceintes de jcur ftNi9o. 1 formes très variables, trop basses pour ser- f vir de remparts et sans fossé- à leur -base. . Amas alongés. Avec un fossé. Cordons ou remparts élevés, avec fossé k leur base, formés au devant d'un endroit d'un accès difficile , Remparts plus ou moins élevés , de forme cir- culaire, ovale ou anguleuse, cIrconserivaBi une «nceinte plus ou moins spacieuse, ayant deux entrées au plus ... t ... . |Ces derniers ouvrages sont souvent accomiMi- gnés de buttes d'unfs apparence tumulaire, mais qui ne sont que de simples éminenees d'observation , conune le prouve l'absence d'un tombeau dans leur extérieur, un fossé à leur base et leur sommet plane. . . TumuUnes nues. Tumulinea à bêlions. Tumulines à tombellesl Galgal. Tumulo-coIIine* Témènes. Oppidum. Camp gaulois. Batte-cavalier. aess aisB as — 261 — vue D'OUVRAGES FRANÇAIS ET ETRANGERS. HISTOIRE DES DOCTRINES MORALES ET POLITIQUES DES TROIS DERNIERS SIECLES y Par M. J, MATTBR. 3 yol. in-8, dont le premier seul a paru. irînes dont M. Malter a entrepris sont celles qu'on enseignait dans de philosophie, ou don! les maxi- consignées dans les écrits publiés renaissance. Son ouvrage ne con- 'histoire complète de ces doctrines, iurait pu présenter même en trois n-8*»qu'une nomenclature fort se* en tirer aucun proût pour Tin- de ses lecteurs, et aucune consé- l'appui de son système. Tel n'a but de l'auteur. des découvertes immenses faites les genres, pendant les trois der- les y mais encore plps frappé de ;es trois siècles de progrès n'a- qu'à une ère de bouleversement itroverse , qu'il appelle une ère nce» il cherche le mot de cette araordinaire, et il s'efforce d'y 1 remède. i&if selon lui, dansbe quia amené itûm , dans leprçgrès même des iers siècles et dans la] manière i accompli. tableau qu'il présente aux yeux des lecteurs. II le commence à l'époque de la renaissance , c'est-à-dire à la prise de Gonstantinople par les Turcs et à la disper- siondes savans et des philosophes de là Grèce qui en fut la suite. Celte dispersion répandit en Italie d'abord, où la plupart se réfugièrent, et successivement dans le reste deTEurope, la connaissance des anciens anteurs, l'amour des lettres et dé la philosO' phie,. et généralisa rinslruclîon , réservée précédemment au petit nombre. C'est, en effet , de cette époque , qui fut bientôt suivie delà découverte de l'imprime- rie , que l'on peut dater ce qu'on appelle la propagation des lumières. Renfermée d'a< bord dans les écoles, elle y fit bientôt éclore un nombre considérables d'auteurs dont les écrits, répandus peuàpeuau dehors,impri- mèrent un nouvel essor à l'esprit humain, et donnèrent naissance à des événemens dont le retentissement s'est prolongé jus- qu'à nos jours. Pour tirer de ces faits le parti qu'il se pro- pose, M. Malter établit : que nuhprogrès politique n*€st désirable ^ et même possible^ s'il nest amené natarellement cl fatale^ ment par un progrès moral} autrement, que les bonnes moeurs peuvent seules inspire? les bonnes lois» et que les perturbations qui ont lieu depuis trois siècles, ont été causées, soit par la résistance que les princes ont mise à suivre le progrès des mœurs, soit par l'effervescence avec laquelle les peuples ont voulu arracher les institutions qu'ils se croyaient en droit de réclamer ; d'où il con- clut que la paix régnera sur la terre, et que nous habiterons le meilleur des mondes, lorsque les uns et les autres, reconnaissant la loi du progrès moral, en accepteront de concert toutes les conséquences, sans jamais avoir recours, de pari ni d'autre,à la violence. Personne ne contestera à M. Matter la vé- I ritô de son axiome. Il n'a pas échappé aux 'sages du paganisme; Horace a dit il y a deux mille ans : ... Qoid leffes sine moribus YansB perficient? Et ce lieu commun, répété d'âge en âge, est devenu depuis long-temps la maxime obli- gée de tous les publicistes; mais c'est dans Tapplication que se sont toujours présen- tées les difiiçultés. Pour les lever , M. Matter établit une distinction entre la morale, la religion et la politique, et veut que les lois de l'une et de l'autre se conforment afux règles de la pre- mière. HL Matter appartient à la communion protestanîe, et c'est, dans son sein qu'il a puisé l'opinion qu il était possible de don- ner à la morale cette haute importance séparée de la religion. Sans doute, les principes moraux ont été inculqués au cœur de l'homme au moment de la création : c'est ce que l'on appelle la religion naturelle ; mais Dieu ne les a pas séparés des principes felîgieux dont il a donné en même temps à l'homme la con- naissance et les règles. La morale n'est queTapplicationet! cîce des vertus prescrites à l'homme < le commencement du monde, et c'est démontre Terreur des philosophes, qi tendent faire faire des progrès à la n et Tenrichir de leurs découvertes. Sei cipes sont immuables, et connus l'origine des siècles. On peut lesr suivi plus ou moins de perfection dahs la que ;. mais ilsi ne changent pas. lis p< avoir plus ou moins de liaison avec l rens cultes; mais le meilleur des cuit toujours celui qui s'en écartera le mo seulvraiyle seul raisonnable, sera celui consacrera tous, et c'est, pour le diret saut, ce qui élablit,selon nous, la su rite de la religion catholique mr tou autres. La religion naturelle toute seule i fonder un culte ; or, il n'y a pas de n sans culte, comme il n'y a pas de cul^ sacrilice , ainsi que Ta si puissammc montré l'auteur du Génie du Chrisi me; aussi, cette expression de religioi relie, séparée de la religion du culte elle un terme impropre, dont le moine Gonvénient est de nous mener à Tisol de toute espèce d'affection, à Tégoîsm et, par suite à la dissolution de to liens sociaux , qui entraînerait en p temps l'anéantissement de Tespèce hui Ce n'est pas là sans doute le résultat c Matter attend de la morale. Mais revenons à son ouvrage, où i établir la pnème liaison entre la mor la politique qu'entre la religion et 1 raie. Cette union serait sans douteà di mais c'est là évidemment la pierre pli phale que tous les législateurs ont chei et que nul jusqu'à présent n'est part découvrir. En effet, tous les philosophes qui s< — 2W - «omme H. Matter,oceiipés de cette question, ont été obligés de faire abstraction, dans leurs rêves, des passions humaines, et c'est Ainsi qu'ils oill créé des utopies, fort belles «n théorie, mais dont la réalisation a tou- jours été impossible. Celle de M. Matter sera-t-elle plus heur Teuse ? C'est ce dont il est permis de dou- ter. Pour lui faire des partisans, il expose d'abord les doctrines morales des philoso- phes de la renaissance; et, pour ne pas se perdre dans leur multitude^ il choisît comme type l'un d'entre eux , Pomponace , pro- fesseur à Padoue à la fin du quinzième siècle, et qui, par suite des obstacles que ses doctrines lui suscitèrent, transféra son école à Ferrare et à fiologne, où il finit ses jours en 1524 ou 26. Ce choix n'est pas heureux. Le nom de Pomponace a pu avoir quelque retentisse- ment dans son temps et dans les écoles d'I- talie; mais il n'a pas traversé les siècles. Ses dogmes obscurs sur la nature de Tame ont pu servir de thème à quelques apôtres de la réforme; et c'est là sans doute le mo- tif qui Ta désigné à M. Matter. Cependant, lui-même n'approuve pas toutes les doctri- ï^esde Pomponace; il convient qu'elles fu- rent combattues dès l'origine par les philo- sophes qui suivaient celles de Platon, et sur- ^^ut par Erasme, auteur bien plus célèbre, ^^ dont l'influence a été bien plus profonde ^^r son siècle ; Érasme, dont les doctrines Pltis pures excitèrent un bien autre enthou- ^^dsme, et dont le nom a conservé jusqu'à ^08 jours une réputation consacrée dans le ^^Q:)ps par les honneurs qui lui furent of- ^^txs pendant sa vie, et qui furent rendus à ^^ mémoire dans l'Allemagne, qui le vit Courir, et daàs la Hollande, qui l'avait vu Maître. Érasme est donc pour la morale ensei- goée dans les écoles Texprestion la plus exacte de sou siècle. M. Matter prétend à la vérité que ses traités renferment tous les principes vrais et sages de Pomponace, à qui doit revenir là gloire de les avoir le premier mis au jour. Personne ne sera tenté d'aller éclaircir ce fait. Nous savons que le grand poète ro^ maina découvert des perles dans le fumier d'Ënnius , et que l'on n'a jamais cherché à faire rejaillii' sur celui-ci la gloire et la célébrité de l'autre. Phèdre est à peine expliqué dans les classes de nos collèges^ et La Fontaine» qui lui a emprunté la plu- part de ses apoigu es, est dévoré par tous les âges, dans tous les pays. Mais Erasme a combattu la réforme, et de là peut-èthi le rang inférieur où l'a relégué M. Matter. Il a été plus heureux dans le type qu'il a pris pour personnifier ses doctrines politiques. Il est vrai qu'il pouvait difficilement en choisir un meilleur, et que la grande figure de Machiavel se présentait à lui si naturel- lement, que toute autre eût été déplacée pour rendre l'expression de l'époque. M. Matter démontre d'une manière bril- lante comment cette époque lui avait in- spiré ces doctrines, et comment, eujeffet, au siècle de Louis XI, de Ferdinand V, de Richard III, des républiques de Venise et dé Florence, d'Alexandre YI et de César Borgia, l'écrivain politique ne pouvait en exprimer d'autres. Ces doctrines y dit-il, présentées avêc l'art du diplomate^ étaient d'ailleurs plus voilées que celles du philosophe : elles devaient moins effaroucher les esprits; elles s* y insinuèrent sans peine, el servirent long-temps de guide à la politique de ce siè- cle; à Charles-Quint et à Philippell, en Es- pagne; à Henri YIII et à ses filles, en An- gleterre; aux MédIciSy en France, et, ton* — 264 — jours suivant >I. Maiter, jusque dans le siè- cle, suivant» au cardinal de Richelieu. L'auteur développe rinfluence de ces 4octrjDes, et les applique aux événemens qu'il en fait sortir; la réforme, en 1517, et la révolution des Pays-Bas en 1565, la li- gue, les deux révolutions d'Angleterre, celle d'Amérique, et enfin celles de France en 1789 et en 1830. Le premier volume de M. Matter, le seul qni ait p^ru, ne déroule que la moitié de ce tableau; il s'arrête à l'époque de la pre* mière révolution d'Angleterre , et à la mort du cardinal de Richelieu. Les évéqemens sont]présentés par Tau tetjr avec fidélité; mais on peut combattre les conséquences qu'il en tire. £n représentant les doctrines de Luther comme l'expression des idées générales de l'époque, M. Matter s'étonne de la résistance qu'elles éprouvèrent de la part de l'autorité et des monarques les plus puissans ; il con- vient cependant que la révolte des paysans de Souabe, en 1522, et celle des niveleurs de Westphalie, en 1535, qui suivirent de si près la réforme, ne furent que l'application et la conséquence rigoureuse de ses doctri- nes. Et comment s'étonner alors qu'elles fussent combattues par les princes, qui y voyaient la ruine de leur puissance et celle de leurs états? En effet, le principe du libre examen qui fait tout le fond de la doctrine des réformés, autorise le premier visionnaire à renverser toutes les bases des institutions les plus an- ciennes et les plus rationnelles, et constitue chaque empire en un état de trouble ei de bouleversement qu'aucun prince ne pouvait tolérer, ni dans son intérêt, ni dans celui de ses peuples , dont la grande majorité *é»aU loin d'ailleurs de partager alors , comme le prétend M, Malter, les idées réformairices. Dans la révolte des Pays-Bas, en 1565» M. Matter attribue à la résistance de Phi- lippe U la perte qu'il fît quinze ans plus tard d'une partie de ces provinces ; mais il n'a pas considéré que c^ctte résistance lui en conserva du moins laplusbelleetla plus riche portion, dont ses faibles ttuccesseurs jouirent paisiblement encore un siècle après lui ; et si la jalousie de l'Europe l'enleva un& première fois à la race de Louis XIY, etun^ seconde fois à la France, qui en avait refais la conquête, pour la donner aux descendansi de Tauteur du premier démembrement, cett^ unité de foi quePhilippesutymaintenir,as&^ paré de nouveau la Belgique des Provinoe^^ Unies, pour lesquelles elle a aujourd'hui ^i peu de sympathie, et finira par la rattacher à la France, à laquelle sa situation, sesinL^r rets, et surtout sa croyance identique, doi* vent un jour l'unir indissolublement. C'est aussi, je crois, ufie erreur de H.Ma t- ter de représenter le cardinal de Bichellcu comme un élève de Machiavel. La doctrine de cet écrivain ne convient qu'à des prînoes d'un état faible et borné, qui ne peuvent se maintenir qu'en entretenant la division chez des voisins plus puissans qu'eux, dont ils craignent de se voir écrasés. Elle était parfaitement appropriée aux états d'Ita- lie, partagée alors entre un grand nom- bre de petits souverains élevés récemment à la puissance, et qui se ' disputaient sans cesse leur éphémèreautorité. Elle rencontirâ peu de sympathie chez les souverains d*^ — tats plus étendus, et dont le pouvoir éia^ ^ incontesté. Charles VIII, Louis XII, Fraii — çois l^f suivaient d'autres principes. Cha les-Quint, contemporain de l'auteur, en û peu d'usage. Philippe II s'en rapprocha da vantagc; mais, tout en professant l'absolu tisme, les deux princes la désavouèreo dans les instructions remarquables qu'il laissèrent l'un et Tautreà leur {successeur» et que M. Matter rapporte comme des mor- ceaux curieux de rhistoîre'du temps. Les Uédicis, élevés dans la doctrine de Machia*' vel, l'introduisirent quelque temps en France; mais clic était trop mesquine cl de trop peu de portée pour Richelieu, S'il en • ti'etint quelquefois les troubles et la divi- sion parmi les princes qui avaient cherché à rinquiéter lui-môme, Il n'eut jamais d'autre but que de rester le maître chez lui, où il suivait le système des prédécesseurs du prince qui lui avait confié sa puissance, en continuant d'abaisser les grands qui s'in- terposaient entre le roi et le peuple: systè- me auquel il mit la dernière main, qui éta- blissait l'unité dans l'état comme dans la religion, mais qui, poussée ses dernières conséquences par le puissant successeur de Louis XIII, et mainicnu par l'habitude et parla force d'inertie de Louis XY, finit par élever dans l'état, à la place de l'ancienne aristocratie, une puissance nouvelle dont la première effervescence emporta bientôt le xionarque lui-même et la monarchie. IKaîs n'anticipons point sur les événe- ■*^cns qui ne sont pas encore décrits par ^^ Matter. Son ouvrage, comme nous l'a- vons dit, a pour but de concilier les peu- ples et les rois. Ses intentions sont louables, '^ais il a dd reconnaître la difficulté du su- )^t, lorsque la force des choses lui fait dire, ^^ parlant des États de Blois de 1576 : <& Les assemblées nationales n'apportent * point de force aux pouvoirs faibles; elles ^ les tuent quelquefois ^ elles ne les fortl- » fient jamais ; elles ne sont utiles aux gou- » vernemens, qu'autant qu'elles sont puis- » samiyient dirigées par eux , et qu'ils se • trouvent dans la position de s'en passer, » Ces paroles sont à elles seules la réfuta-* tion du système de Hi Matter, et nous avons été si souvent témoins de leur application , que personne n*osera sans doute en contes- ter la vérité. Du reste, le style de M. Matter est clair et convenable au sujet* On peut lui reprocher quelques tours de phrases , quelques mots importés de l'allemand ; mais ils sont ra- res, et se montrent plus au commencement que dans la suite de l'ouvrage. D'ailleurs, souvent ils ont je ne sais quoi d'inattendu et d'étrange qui n'est pas sans attrait. Je me trompe peut-être, mais l'impres- sion qui m'est restée de la lecture de ce livre, est que le progrès vient de la réforme dont il tend à justifier les résultats et à relever les principes. Mais la réforme a produit un si grand nombre de sectes, qu'on ne saurait aujourd'hui à laquelle attacher quelque influence sur les desti- nées des peuples; et ce grand cataclysme me paraît ne pouvoir être mieux comparé qu'à \in fleuve immense qu^, torrent im- pétueux à sa source et débordé dans son cours , finit par se perdre obscurément dans les sables ou dans les marais. , DE L0NGP£BIKR, Membre de la 5® classe de l'Institut historique. W I I H..» ttmm*' -««-- ESQUISSES BIOGRAPHIQUES SDR LA H^klSON DE COETBALS (eN FLANDRgD, Rédigées par M. le cheyalier rËyéqu^ de la B^sse-Moûtarie. Lés esquisses hîographiques sur la maison de ùôethats , insérées dans le âeuxiéme volume dé l'annuaire de la no- blesse de Hi. de ât-Allais, ne pouyaienl manquer de produire une certaine sensation parmi les archéologues de la Belgique. Ce travail, qui réunît la concision et la pure*é du style à Tintérêt du récit,à la variété des citations , a résolu d*une manière satisfai- jzante un problème jugé souvent insoluble : répandre tout Tattraît d'une histoire in- structive dans un ouvrage de généalogie. Mais quand on écrit l'histoire, il ne suffit pas de savoir .prêter à des particularités curieuses et inédiles le charme d'une dic- tion correcte ei élégante, il faut, avant tout, se montrer consciencieux en ne laissant aucun doute dans l'esprit de ses lecteurs sur l'exactitude des détails qu'on met sous leurs yeux, et c'est , nous devons le dire, une condition que 1t. de la Basse-Moûturie a parfaitement comprise et observée en étay ant tous les faits et gestes de ses héros d'une multitude de témoignages historiques dont l'assemblage a dû lui coûter de grandes re- cherches, il a par là mérité le suffrage des généalogistes. Le plus bel hommage qui ait été rendu aux esquisses biographiques ptoyieni d'un des juges les plus compétens en cette ma- tière, d'un des hommes les pluâ recom* mandables de la Belgique sous'^le double rapport du caractère et de [l'éi M. le baron de Reiflemberg, dans de V histoire des ducs de Bourges. a récemment publiée à Bruxelles i commentaires curieux et des notes santés, reproduit textuellement (pa 429 et suivantes) quarante deux c'est-à-dire à peu près la moitié des esquisses biographiques sur le de Goethals ; il en aurait sans d davantage si la nature de son trav eût permis. Ce jOait seul répond victorieusen contestations auxquelles un gén. rigoureux pourrait trouver mati< jamais plus bel éloge n'est énia autorité plus respectable, A tort pré on que M. de ReifTenberg a puisé rahte-deux articles à la même so M. de la Basse »Moû tu rie; les diver biographiques qui composent les t ont été extraits des tablettes genéa de V antique maison de Goethals par ce dernier, et ceux qui ont et aubaronparM. le comte Goethals-l n'étaient que des copies obtenues ment où l'on mettait sous presse V du chevalier. Ce serait encore en vain que l'c serait même vaguement l'auteur quisses d'avoir embouché la t héroïque : certes, quoique le réci Iles actions eût pa rendre parfois Nisiasme iiatqrel et légitime, on Iholns de iracies de cette exaltation i textequedans les notes. Oc les notes it pas l'ouvrage de M. de La Basse- rîeety pour atteindre le vrai coupable^ *ait, depuis Trîtemius jusqu'au. Jules Qt-GenoiSy prendre à partie tous les ens qui semblent s'être donné le mot syer le juste tribut deleuradmiration ommes iUnstits de la nlaîleii de lia. li du reste en quels tei*«eSt il« Jules int-Genois s'est rendu Tédio de des Hers dans sût mhedlanées kiâto- existe dans tous les pays de ces des et importantes familles od Xèi «set le génie semblent hértfditaireiy illustration se transmet de gûnéralkiri énération comme un dépôt que le aurait reçu pour le transmettre re« usement à son fils; en Italie, les cis; en France, les la Rochefou* t; en Angleterre, lesGrey; eh Belgi-» iaunoy et les Lalaing, touâ noms ^ui illent d^anciens souvenirs qn! sem- t, malgré nous, commander le tes- » Parmi ces ftimiUes il en est une surtout • dont la TÎUe de Gand peut à iaste titre *. s h0Bofer : ('est la famille Goethals, qui, f depois le finneqx docteur solennel Jus- f qu'à notre vénârable grand-vicaire, digne t deseendant d'une soucbe d'homraes célè- 1 bres et vertueux, n'a pas démenti son t illustration. » On vœt que l'auteur n'hésite point à placer la famille qui nous occupe, au rang dès liàMMiJilUM^del'Ctropëqiii ént fti.le Mieiix méiiter la ténératiM déi pevplel dans la sttcosi»toii des âges. M. le €ii. d« la Basse^Moùttfrle n'a rien éarit i[ul affToebât de eetie efTesioik dé louanges ) il «'est borne à exposer des Arits et à les appuyer sur des dociknens ifréecH sables, comme il convient à un écrivain iuparljal et consdencîeuxw £n définitive^ après avoir scrupiileusement examiné I'oih y rage, nous ne pouvons^ que joindre nos félicitations au^ siifi'rages que l'auteur a d4jà reeueillis dans sa patrie^ pt l'engager à poursuivre sa tâche en continuant à nouk taire connaître l'origine et la filiatieniles grandes familles de la Belgique. OctAVB BèiiTiif, memlire dé la première classé dtf VInsêituthiit&rùfue. «^ " *>, If — 498 NOTICE HISTORIQUE Et CRITIQUE SUR JKAN JOUVENET, PR^SENTISe a t'AGADlÉMlfi pÊ ROUEN PAR M. JUSTE HOUEL, Rapport la à la quatrième classe de rinstitat hbtorique. (Histoire des beaux-arts). K<4re honorable collègue M. Juste Houel,» IMrési^eot du tribunal civil de Lôuviers, a désiré avoir l'opinion de l'Institut historique sufi^n travail manuscrit qu'il, a présenté au concours ouvert par Tacadémi^de Rouen et qui concerne son illustre compatriote, le peintro Jean Jouvenet. Flattée de cette marque de confiance, la 4« classe qui se livre exclusivement à l'é- tude de l'histoire des beaux-arts^ m'a chaîné de prendre connaissance du mémoire et de lui en faire un rapport. C'est cette tâche , messieurs, que je viens remplir aujour- d'hui. Il» Juste Houel me parait avoir parfaite- ment saisi l'esprit et la portée du programme de ses collègues de l'académie de Rouen, U-s'est livré à de longues recherches , il n'a épargné ni peines ni soins pour arriver à la découverte des actes authentiques dç la famille du grand artiste. On voulait une notice historique et critique bien détaillée. Le travail de M. Houel remplit largement les conditions du programme. On doit d'autant plus d'éloges à Tauteur qu'il a fait preuve de dévouement et d'amour de l'art en se livrant lui, avocat et magistrat distingué, à des dissertations sur des études qui sembleraient au premier abord avoir dû rarement occuper sa vie; mais si dans sa notice Thomme du monde se révèle plus souvent que l'artiste, en revanche on re- trouve à chaque ligne la trace de cette appré- ciation consciencieuse et modeste que tous eussiez vainement attendue peut-être d'un artiste en renom. Rien n'était plus aride à notre avis que le sujet 'proposé. La vie de Jouvenet peut se résumer en un seul mot : Travail. Il est peu d'artistes dont Texistenceait été aussi sim- ple, aussi laborieuse. Et comme le dit fort bien M. Houel : t On ne trouve point dans » la vie de Jouvenet de scènes romanes- » ques, de passions scandaleuses, de ga- • lans épisodies; il mettait en pratique ce • que le bon Ducis enseignait à son neveu • le peintre (Puisque Dieu, lui écrivait-il, t Va donné du talent pour la peinture et du » goût pour la vertUy sois peintre et honnête > hof^tne. f Il fallait donc se borner à faire connaître, d'un côté, les dates importantes de la vie de Jouvenet, de l'autre le mérite de ses princi- paux ouvrages.Nous n'adresserons à cet égard qu'une seule observation à notre honorable collègue : il n'a peut-être pas fait dans son travail une part assez large à la critique ; il n'a pas insisté assez sur les qualités et les défauts des œuvres du peintre rouennais. Il aurait dû les comparer, ce me semble, à celles de son maître et de ses rivaux ^ voir où il y avait progrès ou décadence ; et tirer des unes et des autres de bons préceptes et de bons exemples pour l'avenir. Or il y a mt-ètre une lacune dans le mémoire, eurssi remarquable, de MJ liste Houel* oi Fàltribuer ? non pas certes au taa uteur, partout si exquis,mais à sa mo- ), qui ne lui aura pas permis de >ter assez sur .ses lumières. Il est fâ- l'pbur ses lecteurs que M. Uouel a*ait u plus de confiance en .ses forces, ur nous^ après avoir examiné attenti- nt les tableaux de Jouvenet et de Le» y nous sommes sortis de notre con- lation avec celte idée bien arrêtée sur m d'eux : Lebrun était doué d'un et fougueux génie ; ses tableaux sont losés sous l'influence d'un premier jet me ; mais ils manquent sauvent de réflexion ; ses magnifiques batailles xandre offrent des traces d'une com- on plutôt improvisée que réfléchie, oloris est assez vrai, quoiqu'on regrette tnt sur ses toiles la présence de ces des à peau rouge destinés seulement à ressortir des groupes voisins.^La pein- permet sans doute certaines invrai- lances qui concourent à l'effet général tableau; mais quelques peintres et bt Lebrun ont abusé de cette res- 9e« Son dessin n'est pas toujours cor- on'remarque trop souvent dans ses i des contours mous et vagues. ns les tableaux de Jouvenet il y a 8 de feu sacré; mais les compositions mieux senties et plus étudiées que ( de son maître; il suffit pour s^en con- tourent le lit du ressuscité ajoute encore à, l'effet de cette scène. On a prétendu que Jouvenet nesavaît pas faire u/ie tète. Ceux qui avancent ee fait, n'ont donc jamais vu le tableau que je viens de citer. Où trouver, en effet^ quelque chose de mieux compris, et de mieux dessiné que la tètê du Lazare? Il est temps de faire justice de tous ces vieux contes jetés en avant poui ternir des réputations méritées. Nous ne voulons pas dire que les tableaux de Jouvenet soient sans reproche ; nous de- mandons simplement qu'on soit juste envers lui. Jouvenet dessinstît bien , il avait une parffiite connaissance du clair obscur, et ba couleur, quoique parfois un peu jaune, est souvent d'une grande vérité. Nous trouvons dans la notice de M. Houel le nom d'Antoine Goypel figurant à côté de celui de Jouvenet. Nous ne pouvons nous empêcher de hasar- der à ce sujet une remarque sur l'antago- niste du peintre rouennais. Antoine Goy^ ne manquait pas de talent, mais sea, pre» tections auprès du trône furent plutôt la source de sa supériorité passagère sur Jou- I venet^ que son mérite d'artiste. Ses com- positions se ressentant de ses liaisons avec les hommes de cour ; les poses de ses figures sont maniérées, et les têtes offrent une ex- pression grimacière qui déplaît; son coloris d'ailleurs est agréable, mais foux. U est malheureux que cette pernicieuse école ait trouvé de noodbreux sectaires : de là cette décadence de la peinture qui s'ensuiviu are d'examiner un instant la résurrec^ Certes, si l'on eût marché dans la route hLazare. Partout sur cette toile on lit inement et la terreur qu'inspire le bSb qu'opère Jésus. Un groupe à gauche iliea duquel le Lazare revient à la, vie, ^m effet magique ; la lueur projetée ai torches sur toutes les figures qui en- tracée par Jouvenet, les Yanloo, les Bou- cher et lesFragonard n'eussent pas si long« temps tenu le sceptre delà peinture. Noua ne terminerons pas ce rapport sans fUiciciter M. Houel des précieuses décpii*» vertes dont nous lui sommea redevaUet* —"ïttt Chiee à fui, ^ioûs savons enfin où est né lé' fameux peintre ; nous connaissons là' I ... généalogie dé sa famille^ et nous pouvons apprécier ses nombreux tabléaut trop long- tëm;^ iaconnus. Je propos^ que la classe' voie des remerciemens à M. Juste Hou6l , IWitant à livrer Son mémoire à Timpr^- sion, et le priant, dans lé cas où ce trayaîl resterait manuscrit, d'en faire déposer une copié dans les ardiives de TliistiCut nisto- ipef^bf^ ^ç la q^alfièpegl«^ df V Institut fystorijue. Til\rase : C'est dans les Gaules que xeifui imeroé. J'ose dlife que l'arcbet u» de la moitié du violon, «t qu«, tans et 9 le violon jenit inlénepr laêrn k itaiel La France a l'honneur ^ pos- séder les meilleurs fabricans d'archets de l'Europe, et le nom de Tourte^ entr'autres, peutVHlir de ^ir avec celai de Stradivarius. Le troisième chapitre de H, Cyprien Des- mârait traite du violon historique' et' mo- numental, c'est-à-dire d'un violon sur le- tjttd' on a peint un monument du moyen* âge^ une façade de basilique, dont les orne^ mens présentent des figures tenante la main les dilférena instrumens depuis le chél^s jusqu'au violon. L'exécution de cette peinture est aussi belle que carieuse; les dessins, dont l'in- ventioB est due à notre habile violoniate M. Cartier, ont été tracés par MM. DebwC , et points en émail par M. DarianoQurt, ar- tiste aussi habile que modeste. il pie reste à vous parler de Tinstnimefit lui-même, qui, par la beauté de ses foruiei, rappelle les plus beaux violons d'Italie. Il a été fait en 1829 par une dame , la seule qui , ainsi que le prouvent les recherches les plus minutieuses, se soit occupée d^aussi belle lutherie. Cette dame , c'est mâfdaaM Chànot» épouse d-un luthier, que d'impor^ tante* innovations dans cet instrument re- commandent à Tintérôt des artistes. En résumé, messieurs, le violon^ la peiu* ture et le livre sont dignes de toute l'at- tention d^ musiciens. Je, demande le dé- pôt de Touvra^ de M. %prien Desmarais à ]$i bibliothèque de l'Institut historique , et j'^^mets le vœu qu^la classe lui vote des re- mercifusieiis pour ses i echenîhas aussi spi- rUiMstJe^ qu'éqrudltes. Ou. GUAVLUiPy ' Hemfaro lie k qoalrîèiiie classé' de VJn^Ukuê kis4anfU€^ ^ «■-p m — 272 — EXTRAIT DB9 PROCÈS* VERBAUX M8 ASIRHBUbS GBRlSRALBft BT DES SiANCES DE CLASSE DE L*11ISTITUT BISTOEIQUl '^^ . ^% Le mardi» 10 janvier, la première classe ( Histoire générale et Histoire de France) s'est réunie sous la présidence de M. Dofey (de ITonne), vice-président. Ifingl- quatre membres assistaient à la séance. ■ M. k président de la SocUUpour lapro^ pagaHon de la méthode polonaUe invite Tln- sUtttt historique à une «éance publique à rH6lel-de- Ville. Les billets qui accompa- gnaient la lettre sont distribués aux mem- bres présens. Hommages d'une Notice sur les Ues Croxetf situées dans l'hémisphère austral » ane brochure in-12» par M. deLaPylaie (rapporteur M. Antonin Rocbe); des 13* et 14* volumes de VÀri de vérijier les dates, contenant l'Histoire du Brésil, par M. War- den (rapporteur M. DréoUe) ; d'une lettre à M. Jules Taschereau, directeur de la Re* vue rétrospective» au sujet des dépenses de Louis XIV à TersaUks, par l'auteur des Recherches siir cette ville, M« Eckart» une brochure in-8 (rapporteur M. Dufey de l'Yonne) i des Chroniques de [Passy et de ses emirons, par M. P.-If. Quillet» S vd. in-8 (rapporteur M. F. de Baillehache); des livraisons de novembre et décembre du Bulletin de là SociéU de Géogngpkie; des Esquisses historiques de F ancien pays de liège » in-lS, par M. L. Polain» conserva. te«r des arcUfes de la province de Ll^e; de la Jbime is la Côte^Or et de f an- cienne Bourgogne, par M. J.-F Jules Pai tety in-8 y livraison de novembre; et dlu Manuel de Généalogie historique , par M. J.-B. Fellens, professeur d'histoire, ajitt voL in-l8« 11 ne sera rendu compte des tfois der^ ûiers ouvrages que lorsque ks anteurs aiA— ront effectué le dépôt d'un second exena - plaire pour le membre chargé du rapport , conformément au règlement. Quatre nouveaux candidats sont présen- tés. Ce sont MM. P.-N. Quillet, auteur des Chroniques de Passy, Raymond de Véri- cour, traducteur de plusieurs ouvrages bis- toriques, et MM. N.vGallois et G. Dupouy, rédacteurs du Dictionnaire de la Conversa- tion. Il sera voté sur leur candidature à ia prochaine séance de la classe. 11 est donné lecture, par M. le secrétaire perpétuel, des questions anciennes et nou- velles envoyées par la commission qu'dis a nommée pour les questions du Congrès. Deux nouvelles questions sont présen* fées par M. Aug* Yallet. Elles seront toutes renvoyées à la eon^ mission 9 qui les transmettra au conseil f d'où, après dernière rédaction, elles seroD^ apportées en séance générale. M. Dufey (de l'Yonne) regrette qu'il n'y ait aucune question de chronologie ni de géographie. U propose d'en foncier m^ - 2Ti ~ seil sur la domination romaine en ntend sur cette offre qui est acceptée aussuron Despréaux , Dufey ( de 3 ), Gambey, Friess et Monglave. >ort verbal de M. Gaussuron-Des- sur une lettre de M. Tabbé Simil, général d'Agen. L'anciçnne coUé- î St-Caprais, aujourd'hui cathédrale î ville , menaçait ruine. Le chapitre sporta à N. D. et Ton commença à nsSl-Caprais des dispositions pré- res pour procéder à la restauration, laçant un tableau on découvrit sur irre carrée, encaissée dans le mur, scription dont M. l'abbé Simil sou- :atqueà l'Institut historique et qu'il ke ainsi : Uè nonas decemhris dedîccUio cc- *.t ejusdemconsecratioj anno Christi .is millesimo, lutre érudit d'Agen l'interprète au re de la manière suivante : Tonas decemhris dedicatio ecctesiçe un débat archéologique qde M. l'ab- il défère à la première classe de it historique* [iscûssion est ouverte : BtM. ctéla F. de Baillehache, Gaussuron-iyes- , Aug. Tallet, Ëug. de Moûglave et de rYoraae)y prennent part. Les it partagés sur là question; aucune 1 n'est prise. 5 la Pylaîe ( de Fougères ) Mt un \té des découvertes archéologiques fiàite» dans TOùest de la Fràticé, de 483G, etnnd Abatelle classification [lumens druidiques qu'il propose aux oignes. detrx tuênioires sont renvoyés aiu du journal. ^*^ Le mercredi il janvier, séance ià là deuxi^e classe ( histoire des langues et des littératures), présidence dé H. le comte Le Peletifer d'Ahnay, vice- p*6iWdèirt. Yfil^ sept membres 9ont pi'ësens. ttommsiges de dedt llvràisohs de îù risçnè des enfims; d6 la statisiicfue dés gens dà te^ très et des sà\fansfHinçais;Ûé tniÉi numéros du bulletin de la société ibrdieiénne*, éë là demièro lÏYTklnoïkâupriMtamadeLoàdréSf par IL F. Ghatelaiii] àeVhabiiam d^ ia mai' son rouge ^ par M. Adolphe l>uboift; d'an voyage dans le pays btutfue etmsx bains de Biaritiy un vcA. In-i8 (rapfiorCear !!• Ch. Dupouy) ; et de /a HvoUe des OircoÊ" siens j pi^r Jean Gcyriski^ une brodivre tn^^ (rapporteur IL Ije baron de Lagah)e). . La eandidatare de M. Sandicr (dnroril ) est admise à l'unanimité par la clàbi^ .s» la présentation de M» /ules M ichelet. Il est donné lecture par M. le aecrétatri perpétuel des questions andannea et non** velles, envoyées à la claMe par la ^mmis sion qu'elle a nommée pour tai questiont du congrès. . :; . Elles seront toutes renvoyées à la oom-^ mission qui les transmettFjT au tN>n(|ilt^ d'oiii, après dernière rédaction f feUaa si^ftfil apportées en séance générale. M. Ëug. de Monglave, chai^gé de i«adra compte d'un mémoire de . M. Polydore da LabadieàjSt-Girons (Ariège), sur V histoire, la langue et la littérature des Basque {Escualdunacs ) y pense que ce travail consciencieux est digne de l'attention de la classe f et il propose d'en donner lecture. Cette proposition ayant été favorablement accueillie, le renvoi du mémoire au comité du journal est prononcé à l'unanimité. tJn travail de U. Espîc, de Ste-Foy (Gi- rodide), sur lés patois cte$ Landes ^tsi lupaV fl^K tt* t)uféy à la classe qui ' en ordonne il — Î14-.— le dépôt aux archives de l'inslilut histo- rique. ' ^\he mtfcrcdi 18 janvier, la S* fiasse (histoire des sciences physiques, mathéma- tiques, sociales et philosophiques ) s'est réunie sous la présidence de M. de Long- perieT) M membres sont présens. îi * M. h. de Rosny annonce un travail sur Tantique abbaye deLoos. m; Granîer de Ste-Cécîle envoie un mé- moire imprimé sur ndée philantropique qui a présidé à la fondation des sociétés de tempérance. — U classe rend hommage au but que se propose M. Granîer et fait des vœux ardens pour la réussite de son projet, loiit en regrettant de n'y pouvoir prendre une part plus directe, l'objet étant com- fiëmAëBLt • étranger à la spécialité des tra- vaux de l'Institut historique. Hommages d'une chronologie historique déS papes, par M. de Maslatric ( renvoi à la !■* classe comme rentrant dans ses atiribu- tiôbs);du deuxième volume de Y histoire hàglohglque de V église de Belley , par H. l'abbé Depéry , vicaire général ; de la darmère livraison des annales de la société sèief^JiqùedeV Auvergne \ delà reme du XIX» siècle; de la France départemen- tale-, du mémorial encyclopédique des connaissances utiles ; de la mire institu- trice, journal de M. Lévi; du prospectus à*\me société hagiologique, fondée par [M. panet Trémolière; d'un tableau destiné à apprendre \sl sténographie sans maître, par M. Martin de Paris. Candidature de M. Bayard delà Vinglrîe, iûgénieur, présenté par MM. les docteurs Broussais etPilore. Il est donné lecture par M. le secrétaire perpétuel des questions anciennes et nou* véllesi envoyées à la classe par la commis-^ sioii qu'elle a nommée pour les questions du congrès. M. Dufey (de TYonne) propose une ques- lion nouvelle, relative à l'état des sciences dans la MauriUnie depuis la domination ro- maine. Toutes ces questions seront renvoyées à la commission qui les transmettra au con- seil, d'où, après dernière rédaction, elles seront apportées en séance générale. M. de Longperier propose la formation d'une commission prise dans les 4 classes de l'Institut historique, ayant pour but de recueillir les fragmens épars de la législation des peuples anciens et modernes sur la propriété littéraire. Après une discussion à laquelle prennent pan MM. le docteur de Teallier, Dufey ( de l'Yonne), Alph. Fresse-Montval, de Long- perier, Eug. de Monglave et Eug. Labat, cette proposition est renvoyée à la première assemblée générale. Rapport de M. Fresse-Montval , sur une notice de M. l'abbé Badiche relative à Ykis- toire du diocèse de Rennes. — Renvoi au comité du journal* Lecture de M. de la Pylaic sur les anciens peuples de l'Ouest de la France et en particulier sur les Diablinthesn — Môme renvoi. /^ La 4« classe ( histoire des beaux arts ) s'est réunie le mercredi 25 janvier sous la. présidence de M. Foyatier. 21 membres sont présens. M. Gauthier-Stirum, maire de la ville de Seurre ( Côte d'Or ), adresse à la classe sei dessins de quelques objets d'antiquité par lui recueillis sur la rive gauche de la Saône, en faisant creuser des fondations. Les dessins sont déposés sur le bureau; M. Alexandre Renoir est nommé rappor- teur. M. C. Cbauline lit son rapport sur V archéologie du violon par M. Cyprien Desiiiarais. M. Antoni Béraud, un à- propos scénique intitulé Versailles et son musée. M. deKeyser, peintre d*histoireà Anvers, une notice sur la bataille de Courtrai ou des éperons dofy par M. Voisin, avec un plan de la bataille et le dessin au trait du :ableau de M. de Keyser. Il est donné lecture par M. le secrétaire perpétuel des questions anciennes et nou- irelleSy envoyées à la classe par la commis- rion qu'elle a nommée pour les questions 31a congrès. M. Dufey (de l'Yonne) propose d'y ajouter la suivante : Déterminer, par l'histoire et par les mo- numens existans^ quel a été l'état des arts flans la Mauritanie sous la domination ro- maine et quelle a été la cause de leur déca- dlence. Toutes ces questions seront renvoyées à la commission , qui les transmettra au con- seil, d'où, après dernière rédaction, elles seront apportées en séance générale. Lecture par M. Victor Darroux du rap- port de M. Gh. Ghaulieu swvV archéologie du violon, de M. Cyprien Desmarais.— Renvoi au comité du journal. Lecture de la troisième partie d'un cours sur les antiquités de Paris, par M. Alex. Lenoir. La discussion eet ouverte ; MM, Dufey (de l'Yonne) , Eug. de Monglave, Venedey, Ferdinand-Thomas et Eug. Bion y prennent part. — Le mémoire de M. Alex. Lenoir e&t renvoyé au comité du journal. /, Le vendredi 27 janvier, séance géné- rale de rinstilut historique, sous la prési- dence de M. J. B. Debret^ vice-président de la 4r c\^^M. — àf> roeittbk'es sont* pré- sens. M. «le comte de Ricci annonce son retour en Italie où l'appelait une maladie de sa mère. Il s^occupe de recherches archéolo- giques et espère bientôt faire part de quel- ques découvertes de l'Institut historique* . M.J. Malgras, de Mirecourt (Vosges), 90r nonce la fondation dans cette ville.de l'£- cho des Vosges, journal littéraire. et artis-> tique dans lequel l'archéologie occupera une large place. M, le docteur Priou , de Nantes, adresse une observation médicale d'un grand in*- térêt. — Renvoi à la 5® classe ( histoir^ d^ sciences physiques , mathématiques » so- ciales et philosophiques). . M. Francis Lavallée^ vice-consul de France à la Trinidad de Cuba, remercie l'Institut de l'avoir admis comme membre correspondant, MM. le comte de Gancrine et Bludoff, ministres de l'empereur de Russie, k, St- Pétersbourg,adressent à l'Institut les mêmes remerciemens. M. le docteur Georges Rausol, de Luçon^ envoie un mémoire sur les antiquités gau" loises de la Vendée* M. Vandermaelen, fondateur de l'établis- sement géographique de Bruxelles, son die» tionnaire des hommes de lettres, des sa-' vans et des artistes belges» M. Peyrot, son Manuel de la langue anglaise, M. Barra u, géomètre en chef du cadastre dans les Basses-Pyrénées^ son projet de réorganisation du cadastre avec application à la météréologie, à la géologie, à l'archéo- logie et à la numismatique. Dix-neuf volumes sont offerts à la société'; des remerciemens sont votés aux dona- teurs. — «76 — m v«fi candidats présentés par les classes sont admis. MAe secrétaire perpétuel aononoa que lés Commissions fermées dans chaque classe pour préparer les questions du congrès de iMY ont terminé leu rs travaux, et qu'il va encMiséqnence en soumettre Tensemble «u eoftsail, afin que le Vote définitif puisse avoir lieo à la séance générale de férrier. L'ordre da joar appelle le développement é^nne proposition de Ht de Longperier, ayant pour but ( au moment où le gouver- MNneBt «prépare une loi sur Impropriété lit- iirairt) déformer, dans le sein de l'Institut historique , une commission , de deux membres par clai^se, laquelle recueillerait les élémens des législations anciennes et nkodernes surcette matière. La discussion est ouverte : M. P. ClAte- lain y Sautayra, de Longperier, I>ebret, Dufey (de l'Yonne) et Eug. de Monglavey prennent part. La proposition est adoptée : chaque classe, à sa première séance, nommera deux mem- bres pour cette commission. M. Albert Lenoir lit un rapport sur h voyage qu'il vient dû faire en Orient par ordre du gouvernement français. — Renvoi au comité du journal. H. de la Pylaie (de Fougères) fait part à l'assemblée de ses recherches sur l'an- cienne Ck>rbino, ( près de la Loire ), que plusieurs historiens et géographes anciens ont pris pour la ville de Nantes. -- Eenvoi au comité du journal. GORONIQUE nous empruntons à un journal anglais la Cihronologie suivante des apparitions de la maladie appelée la grippe. Elle se trouve dans une lettre adressée à Téditeur de ce jcumal par le docteur Gully : ^ « G0rârdft>8treet , JanTi«r 1837. t Avant le quatorzième [siècle , on ne irçoTC aucun symptôme de catarrhes épidé- miqueSy et jusqu'à la moitié du 13^ uècle» ça ne rencontre que bien peu de descriptions 4^ symptômes de cette épidémie dans les ^çriv^ins contemporains. Il suffira pour la ohrpi^Jlogie d'indiquer les dates de la pre- mière période. . B Voici les dates des invasions les (plus développées dç l'épidémie : » Quatorzième siècle, — L'épidémie parut en Italie en 1323 , 1327 et 1358 , et en France en 1387. Elle se montrait sur- tout alors funeste aux vieillards. » Quinzième siècle, — En France , elle régna en 1403, 1410, 1411 , 1427, 1482. et en Italie en 1428. L'épidémie de 1411, fut attribuée par les gens superstitieux à la colère du ciel pour une chanson très ob- scène de l'époque. Ceux qui guérissaient avaient coutumede dire à leurs amis : « Oh ! par ma foi ! tu as chanté la chanson. » Jusque là il n'est encore question de cette épidémie qu'en France et en Italie, les seuls pays en Europe où les médecins con* signaient leurs observations par écrit. > Seizième siècle. ^ En 1505 et 1510 la grippe parcourut l'Italie, la Franoeet l'Espagne; elle causa la mort d'Anne ^ €ompro«ilt lii en Ilalte . tn lipi|Mi du pap« Giégoii^ MU. L'épmxai% fit \r i^ l'Europe daos les aiioé^ i5{S7 , , 1574 , 1580. Si l'on en croit S«u- elle s'étendit mêo)^ à une grande par* l'Asie. £llc ne fut pas généralement te , si ce n'est en Italie , ou F on fit réquemment usage de la saignée; à seulement^ 9,000 persooiiesaucconi- t« Yilalta prétend que la grippe dépea- esque entièrement Madrid. Elle te ré- t à Barcelonne avec une telle rapidité eéa4A Saxe et en Pologne , de là elle passe Ml kl* lemagne , en Suisse , en Hollande. Km |é- cembre déjà elle était en Angleterre. A« Commencement de janvier 1Y88 elle avait envahi la Flmdre; à la mi-janvier alfti était dans Paris. Dana les derniers jdim en mois file avait atteint Pirlanèé; en llvrler elle était en lulle ; le 15 elle avait visité Livonme, et à le fin du mois elle avait paru à Naples et à Madrid. De U^ elle h répanéh dans leNouveau^Monde et d'al>erd dans la Nouvelle- Angleterre. Suivant sa carrière au Midi , elle passe aux Barbadea et à la la« maique, puis tournant au Sud-Eat , elle vi. site le Pérou et le Mexique, tea ayapptOmea dans ces régions lointaines étaient les mé- mes que ceux qui raccompagnaient an Ko** rope. Les chiens et les chevaux aubliaaieAt la même influence, h^ froid avait été tria rigoureux. Elle ne s'était déclarée que |Mkr un temps humide et doux^ » En 1737 on la voit an Angleterre; Hux« ham en a donné la des^iptioni. En l7éi , elle commence en Allemagne et elle Raaae successivement en Hollande, en Angleterre, en France, en ftalie; S, 000 peraonnea auo- combèrentà Rome. C'eat peut*dtre, fomme le fait observer Seun^rt, parce que lea mé- decins italieoa le montrent trop empreaaéa à tirer du sang aux outladea, lêaUçi m$diçi nîmis piwnpti ad mittendum sanguinem. En 1745 la grippe parcourt riialie, la France et rAngleterre; Huxham dît qu'en une semaine elle enleva 1000 personnes à Londres^ Les chevaux et les daims , mais . surtout ces derniers » sont violemment at- teints* Pour la première fois , à cette épo- que , on lui donne en France le nom de • grippa' I En 1745 y elle règne en Allemagne \ en 1708 , en Ecosse. En 1763 , elle recom- mence ses excursions dans toute l'Europe , partant de rAllemagne. f Baker fait observer que les ravages de l'épidémie sont beaucoup plus forts dans la ville de Londres que dans les faubourgs. A Breslau la mortalité fut de 100 personnes par jour ^ elle avait commencé en février , elle finit en juillet. En octobre , elle passa en Amérique. En 1767 toute l'Espagne se trouve envahie ; en 177^ nouvelle irrup- tion de l'épidémie en Europe. Elle s'atta- que égalemait et aux hommes et aux animaux. Pour la première fois , à cette époque, elle prend le nom générique d'm- fluenza. Ce mot italien caractérise l'in- fluence prétendue maligne des élémens. L'épidémie avait commencé en Italie. En iT80 la France et l'Angleterre sont atta- quées. En France on lui décerne les divers noms de la follette, la coquette, la gre- hade^ etc. t En 1782 la Russie , la Suède et l'Alle- magne sont sous l'influence. Un fait curieux c'est que dans la soirée du 2 janvier le ther- momètre s'était élevé, à saint-Pétersbourg, de 55 degrés (Farênheît) au dessous de zéro à 5 degrés au dessus. Le même jour 40,000 personnes souffrent de l'affection catarrhale. Les Allemands l'ont nommée V éclair cathar- rai pour caractériser sa rapidité. Des ma- tins à bord dei escadres anglaises et hol- landaises en furent atteinu. Vers la même époque , la même maladie parut à Siniga- glia , dans les états romains , après un orage. >jDe là, elle se répand dans la Romagne, l'Ombrie , la Toscane et les Légations : elle passe à Venise ; puis rentrant sur le conti- ' nent , elle visite Pavie, Vérone, Brescia et le Milanais. En 1799, on la voit en Russie, à Gasan , à Moscou , à Saint-Pétersbourg , à Cronstadt. En 1800 , elle est dans le midi de la France; en 1802, en Italie et en France; en i8l5, en France; enl8i7, en Angleterre et en France; en 1855 , dans toute la Grande-Bretagne. Il est probable que cette année elle fera encore le tour de l'Europe. >En parcourant ce tableau chronologique on acquiert la certitude que l'épidémie est l'inévitable conséquence d'un froid rigou- reux remplacé par un temps humide. Elle a presque toujours commencé en novembre, décembre et janvier; et si quelquefois elle s'est montrée en été, son apparition a tou- jours été annoncée et accompagnée par un froid insolite et une grande humidité, i — Quatre pertes^^cruelles ont affligé [l'In- stitut historique. Dans le commencement du mois de novembre , notre collègue M. le général Fardella , ministre de la guerre du royaume de Naples , est mort du choléra dans cette ville. Il était d'une loyauté, d'une intégrité, d'une humanité rares ; il em- ployait ses richesses à propager les sciences et les arts; Catane, sa ville natale, lui doit sa bibliothèque , son académie et son col- lège. — Emmanuel Gaillard, notre collègue, secrétaire-perpétuel de l'académie de Rouen, est mort dans cette ville le 6 novembre. C'était un archéologue de conscience et de dévouement i il laisse un grand vide dans la Normandie, — Notre collègue le major — 2T9 américain Henri Lee est décédé le 50 jan- vier à Paris. Acteur distingué des guerres de l'indépendance de sa patrie , infatigable chercheur de trésors historiques , il s'est éteint au milieu de ses travaux , entouré de sa veuve et de ses amis, dans sa maison des Champs-Elysées. — M. Cassan , sous» préfet de Mantes, notre collègue, a suivi cle près M. Lee au tombeau. Son arron^ dissement lui' doit d'importantes investi- gations archéologiques; il pouvait aspirer à un bel avenir. — V Encyclopédie des connaissances jitileSj quelque temps suspendue, reparait en volumes in-18 avec cartes et plans, sous la direction de nos collègues MMi Auguste Husson et Victor Martin. Parmi les collabo- rateurs nous retrouvons encore nos collègues MM. P. Royer GoUard, Duchatelet, Ballan- che, Billiard, F. Boissard, £. de Monglave, Dufey ( de l'Yonne ) , Rravard, Poncelet, 1). de Rienzi, Alp. Sanson, Victor Darroux, Bory de St-Vincent, G. Sarrut, Durozoir, St-Edme, Villenave, Alex. Lenoir, G. Brous- sais, le baron d'Eckstein, etc. , etc. — Un aulre de nos collègues, M. Paquis, vient de faire paraître la première livraison mensuelle d'une revue française et étran- gère qui compte parmi ses principaux ré- dacteurs nos collègues MM. le baron d'Ecks- tein, le baron Taylor, R. Thomassy, Ch. Farcy, etc. — La ville de Laon a fait don au Musée d'artillerie, sur la demande de M. le général d'Anthouard, président du comité de l'ar- tillerie, d'une vieille pièce en fer forgé, connue sous le nom de bombarde, Get objet très curieux, tant par son ancienneté que par son genre de fabrication, est déposé en ce moment dans la cour de l'ancienne mai- son d'arrêt de Laon. — Musée géographique. >— ' La société de géographie de Paris a décidé qu'il serait formé par les soins de sa commission cen- trale un musée géographique où l'on dépo- serait les objets d'histoire naturelle, d'art et d'antiquités, qui auraient été offerts par les membres de la Société de géographie, par ses correspondans, par les savans et les voyageurs qui sont en relation avec elle. Les envois seraient classés en différentes sé- ries, selon leur nature. Deux membres de la Société sont chargés du classement et de la description de ces objets. Le musée sera ouvert, comme la Bibliothèque, aux mem- bres de la Société. — Dans la séance du 2 novembre der- nier, la Société des Antiquaires de La Mo-* rinie, résidant à Saint-Omer, a proposé pour le concours de 1837 les questions sui- vantes : 1° t Quelles ont été et quelles sont encore pour les peuples des anciens comtés de Flandre et d'Artois les conséquences morales de la domination espagnole? » 2^ t Tracer Thistoriquederétablissement du chistianisme dans la Morinie; faire con- naître l'époque où ridôlatrieenaété défini- tivement expulsée ; appuyer son opinion sur la conversion en oratoires chrétiens des ' édifices du paganisme construit par les Ro« mains. • Les prix sont : une médaille d'or de la valeur de 500 fr. pour la première question et de 200 fr. pour la seconde. — Les Mé- moires devront être adressés avant le 30 oc- . tobre prochain. — Les jugemens seront publiés dans la séance publique du 18 dé- cembre. La même Société propose pour 1838 ces ' deux autres questions : l^ t Rechercher et décrire l'inflaence queSuger, né à Saint<»Omer, ministre des — 280 — foii Louis YI et Louis TU, t oiercée sor spB siède comme homme d'étal. > 3* c Rechercher et décrire les étabtisso- mens. militaires désignés dans le temp8 sous le nomde/?ia/i5tonef et castra sWwtt, fondés par les Romains près des voies qu'ils avaient construites dans la Morinie, en pre- nant Terrooaoa com^me point ^ntra p^rt ; faire ressortir le système de à tion qui les a^guidés dans oss tra^ communication et de défense, t Valeur du premier prix : 300 fr. ; du deuxième : 300 fr. — Limite d cours : i«' octobre 1838. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Lès chroniques de Passy, 2 vol. in-8% par M. J. B. Quillet. Manuel de la langue anglaise, 1 vol. in- 18 cblong, par M. Peyrol. . Des études, de leur importance, de leur utilité, etc , une brochure i|i*8fy par M. J. M. Malgras. Versailles et sùnmusée^à propos en vers, brochure in-So, par M^ Autony Bëraud. fraitide sténographie, une brochure in- 8<», par M. Picart. Tableau à l'aide duquel on apprend la ^Hnç^raphie sans maître, ^2s M. Martin, de Faris. Dictionnaire des hommes de lettres^ des 9ç^€ns et des artistes de la Belgique , 1 Ypl. ia-8<>; publié par M. Vaodermaelen, Des remplaçants 9 une brochure in-S", par M. £ug. des Aubiez , officier ^u 1®' ré- giment de carabiniers, courorinée aux con-r cours du camp de Compiègne. Pétitions et mémoires pour la conserva- tion du Cadastre, une brochure in-8**, par M. J. F. Barrau, géomètre en chef parlement des Basses Pyrénées. La chronique de Champagne , n revue in-8S publiée à Reims. L'écho des Vosges, revue nouvel 80^ publiée à Mirecourt. Chronique historique des papes 1 vol. in-8<>., par M. Louis de Maslal Notice sur la bataille de Couri des éperons d*or , une brochure in- M. Voisin, avec plan et dessin au t beau tableau de M. N. de Keyser. Programme de la société hagio française, brochure in-8« par M. Tremolière. Essai historique sur la souverait Lyonnais au X" siècle, une brochi 8»., par M. te baron Gîngins de La Notice sur le diocèse de Rennes brochure in-S**. , par M. Tabbé Badicl Mémoire su^ l'établissement des queurs sur le Rhône, une brochure par M. le marquis de Sainte-Croix. Le secrétaire perpétuel, Eugéhe de MOISGL TABLE DES MATIERES • « COICTEinjES • ■ DANS LE CINQUIÈME VOWHifE. NUMÉROS 35 A 30. AOUT 1S36 A JANVIER 1937. Mémoires. 35» livraison. — Programme du Congrès historique de i886* ....*.' i 26® livraison. — Ibis noirs tués dans le département de la Loire-Inférieure , par M. le docteur Priou (de Nantes). - 49 2*7® livraison. — Notice sur une antiquité de l'église de Saint-Étienne-du-Mont , à Paris, par M. Aug. Vallet • . . 97 -^Aperçu de qpeiques points de ipipéralogie du département des Hautes- ï>yrénées, par M. J.«J. Cprbin (deTarbes). .... ...... 101 3S® livFfùdQO. — (Conférences arcbéologiques sur les antiquités de Paris (premier . article), par M. Iç chevalier Alex. Lenoir , 149 — Recherches sur l'ancienne langue celtique, par M. T. Ghasle de La Touche (de Belle-Ue-en-lVler) 158 29« livraison. — Introduction à une suite de Recherches historiques sur la psycho- logie et la physiologie des anciens Hindous (premier article )| par H. le doc- teur Cerise. • V - • • ^0S — L'Angleterre et le J^pon, par M. Â.-l^.-F. Alix. . , 199 — L'Académie dés Jeux floraux, par M. Mary Lafon. • 204 30e livraison. —Rapport sur un voyage fait en Orient pendant Tannée 1836, par ordre du gouvernement français, par M. Albert Lenoir 241 — Découvertes archéologiques faites dans Touest de la France depuis 1830 Jusqu'à la fin de 1836, par M* de La Pylaie (de Fougères). • . , . 34^ r-r Tableaux synoptiques présentant |un essai sur la classification des monur mens celtiques 258 Rame dowwagti français et étrangers, %^Q livraison. — Fondation d'une Société historique américaine à Washington. . 6 ÎO« livraison. —Essai d'Histoire universelle, par M. J.-F.-A. Bouland, rapport de M. H. Belfîeld-Lefèvre (premier article). ..",•. ^54 ^"î* livraison.— (deuxième article). 109 — Mutisme stënographique et mutisme nocturne de M. Dublar, rapport de M. Ferdinand-Berthier, professeur sourd-muetl liS -* Examen historique et critique deç diverses théories pénitentiaires , rame- _ 286 — n*«s à uv-jnitttd^ ttysiètte Applicable ft la France, pu-'l. L.-A.-A. Mar- tfiM-Vjssdm . rapport de M. F,-S. Boussi S8* livraison. — Albuoi pitlorest)iw et historique des Pyrénées , par V. A. Four- l'anfe. rappofl de S. Josal — La bataille ife kirfaolm , pir H. Heari, comte Kiuiiuki, rapport de H. Ve- Kiley .deCok^ae' - E\tRul Jes pfOf^ierbnui de la commissioD rojale d'hiiloire de Bel- ^utf. parle baron de ReiSeaber; (de Lïfr^ !t9* ttvraiwB — CbNttîi{tM tb ^lestor sur b Rosste, Iradiiction de M. t. Paris, par X. k I.-01BW d' VUoa*iIta - KtMKei^iMawiia Mr Cmî^b» et fo» dî*cn MaBoseriis de la CbroDÎque de V»tor. pwr M. A. AiU. - L<»6 Fuun-bes ie ViMit&aroa. par H. A. de La Vilfegille, rapport de M. ». Stittt-Kdtae - U« t'eu«ei$tM)awat du dassiasoas le point de rue industriel, parV. A. Du- (Miik, rapport de V-V. Mas «I m Seipteair 30* ti^rttisuu. — ttwiuire des duetrîacs Morales et politiques des trois derniers sîè- «Hue, par a. J. Sutter. rapport iottrai»hi()ues «ir la naisoD de Goethals en Flandre , par >. de la Bas9«>.lbMlturto !K'ft>s. 'M* ti^ralmw. — Lettre de la leignenrie de Florence au pape Sixte IT, avec nn rapport fiùt par ordre de Francis-Henri Egerton SI" livrftiaoa. — Note sur un exemplaire probablement unique d'un ouvrage rare et curieux, par M. U. Kubnholiz, 'rapport de H. Itedler 1 Sa« UtiaiaM. — ingement hisioriqae sur Olivier Cromirel, communiqué par H. le oootle A, d'Allonville 1 t9* livraison. —Lettre de Loais XIV et du dauphin, son fils, au maréchal de Yauban, Goinmuniquéeg |iarH. le comte Le Pel^ier d'Aunaj. .... 3 Correspotubmee. t5*UvTaiaon.— Lettres de H. Albert Lenoir, correspondant du ministère et de l'Institut de Fiance, datées de Sm;me 31 et — Lettre de H. Spencer Smith , sur la Société des Antiquaires de Normandie. —Lettre de^. de La Saussaye sur le Congrès de Blois. —Questions historiques. S6* livraison. — LeitredcM. deBoysse, bibliothécaire de la ville de Limoges, sur une médaille du huitième siècle — Lettre de H. Demolière, secrétaire-perpétuel de l'Académie de la Somme, sur des prix proposés M* livraison . —Lettre de H. Ferdinand Bertbier, professeur sourd-muet A l'École ' rojaiede Paris, sur la célébratioa parles sourds-muets de l'anniversaire de la naissance de{l'abbé de l'Ëpée ... 1 ~ Lettre de H. Dufey (de l'Yonne) à H. Dupin aîné, sur les (Euvres du chancelier Hichel de Lhospital S Réponse de U. Dupin aîné à H. Dufey (de l'Yonne) 9 — 2S7 — \ml des procis^virbaux des àstemblies générales et des séances de classes de VInsiiiul histari^. livraison. • * . 36 livraison « 85 livraison. 127 livraison , 192 livraison, , *. 229 livraison. , 272 Chnmique. livraison 80 livraison 87 livraison • i29 livraison *•• 195 livraison. . « » 283 ivraison ttQ Bulletin bMogrofhique. ivraison * ^^ ivraison • . * • 96 ivraison , • * • * ^^^ ivraison. . * . . é . • . 196 ivraison * ^^^ ivraison. * • '^^ rtN w tk tAHiB DU ctirmniKB v^loms. ■ ■ * % » * ■ • • • « ■ • è * • «. t • • • k « c • « • • > 1- . • fl ■ « • • « « l' . • • JOURNAL DE L'INSTITUT HISTORIQUE. I . IMPRIMERIE D'A. RENÉ, ▲ SàVBBS. JOURNAL L'INSTITUT HISTORIQUE i;iNSTlTUT HISTORIQUE A ÉTÉ FONDÉ LB 2^ DÉCEMBUE 1833, cT co^eTJTUE LE 6 Avnit 1854. TOME SIXIEME. QDATBIEIIE AUlffiSE. ^/"^Jn^x PARIS \ L'ADMONISTEATION DE L'INSTITUT HISTORIQUE, RUE DU VIEUX COLOUBIEB, N° â. 1857 JOURNAL DE L'INSTITUT HISTORIQUE mehioires. RECHERCHES HISTORIQUES SUE LA PSYGHOIiOGIE ET Là PHTSIOIiOGIE DES AUGIEIIS HINDOUS. 2»« article (i)* De la doctrine de la délivrance par les œuvres et de la doctrine de la délivrance par la connaissance. Dogme de la chute des Devas, Dans une lectore précédente , j'ai es- sayé de démontrer que les systèmes phi- losophiques de l'Hindoustan, à Texcep- tion des systèmes matérialistes , avaient tous posé un problème fondamental dont ils prétendaient apporter la solution; que ce problème, le même pour tous, était la délivrance de l'âme. Toutes ces doctrines s'accordent en effet à reconnaître un but commun, la délivrance; mais lorsqu'il s'agit de définir, de déterminer en quoi consiste cette délivrance , lorsqu'il s'agit encore d'établir les règles propres à con- duire à cette émancipation, ces doctrines cessent de s'entendre; arrivées sur ce terrein, les divergences commencent à paraître; et lorsqu'une fois la scission a commencé sur "cette question épineuse , les dissidences se montrent toujours plus complètes, plus profondes. Ainsi que je l'ai énoncé dans ma pré- cédente lecture , cette scission entraîne après elle des dissidences, non seulement dans les théories particulières de la déli- vrance, mais encore dans toutes les prin- cipales données cosmogoniques et anthro- pologiques. Les écoles admettent autant de doctrines différentes sur Dieu, sur le monde, sur l'homme, qu'elles admet- tent de modes divers d'émancipation. On peut dire à leur égard, et sans crainte de se tromper, que les systèmes scien- tifiques ne sont qu'une méthode de dé- monstration de la foi de chacune de ces écoles, ou une méthode appropriée à l'en- seignement et à la réalisation du but au- (i) Voyez page igS. 29® livraison. Décembre. "oi"^^ Livraison, — Février i^SSl , — 6 qttdl elles aspirent. La plus légère dissi- dence dans la manière d'envisager ce but entraîne nécessairement des méthodes philosophiques diverses et des systèmes scicRtifTqws^diilMrestf. Cetn AÏnA ipte, pour le dBre en pmmaty no«s sanatees amenés à comprendre ces affirmations que nous entendons répéter tous les jours : La science émane de la foi} les premières notions philosophiques ont pris naissance dans le sanctuaire ^ etû* Mais revenons à notre sujet. Dans ma lecture précédente, je n'avais pas besoin, pour vous montrer le but commun des écoles pktfeosapbiqnes de THindoustan , de les classer avec ordre, d'après les doctrines qu'elles enseignent; aujourd'hui cette classification devient nécessaire. Celle que je rais établir sera, je crois, la plus propre à vous fadre com- prendre la portée morale et pbîkisopbique de chacune d'elles. Au lieu de vous don- ner une analyse des théories diverses qui les caractérisent, ce qui exigerait un travail au-dessus de mes^ forces et étranger à mon objet spécial , je forme- rai des groupes dans lesquels trouveront leurs places les diverses écoles, et je don- nerai à chaque groupe pour caractère distinctif le mode d'émancipation com- mun aux écoles qui le composent. Avec cette méthode^ je parvfendrai à vous faire connaître les grandes divisions phi- losophiques qui se rencontrent dans la science hindoue. Ces divisions peuvent d'abord se ré- duire à deux qui sont fondamentales : ai la première appartiennent toutes les écoles et toutes les sectes qui enseignent que la délivrance s'obtient par les œuvres com- mandées et volontaires, expiatoires ou surérogatoircs; à la seconde appartien- nent toutes les écoles et toutes les secte? qui enseignent que la délivrance s'obtient non par les œuvres, paais par la science, c'est-à-dire par la connaissance de l'iden- tité parj&ite de Dieu, de l'biminie et du monde. Ces deux grandes divisions ont fait entre elles, nous le savons, un com- promis commandé par les nécessités po- liques des temps; et ce compromis , dont le code de Manou me semble être la plus fidèle expieanon, avait pour but de main- tenir le système des œuvres, sans lequel les relations sociales établies depuis un temps immémorial se seraient brisées^ de maintenir ce système dans une pensée purement temporelle, en le liant aussi bien que mal au système de la science, ou au système théologique ^ qui devait être celui des classes élevées et instruites. C'est ainsi qrie s'explique k mes yeux la distinction des enseignements anciens en ésotériques et exotériques ; mais ceci est encore une digression à laquelle nous ne devons pas nous arrêter. Si nous nous occupions plutôt de re- chercher l'histoire des' développements religieux et sociaux de l'Hindoustan, nous serions forcés d'attribuer une grande importance au fait que nous venons de signaler; car la plupart des populations indienqes sont régies encore aujourd'hui d*après ce compromis , plusieurs fois re- nouvelé et plusieurs fois sanctionné, eûtre les deux doctrines fondamentales; maïs ce n'est pas ce qui doit nous occuper ici. Nous n'avons en effet qu'à faire œuvre de discernement entre les divers ensei- gnements qui ont été proposés sur ïa na- ture de l'homme. Quelle eèt la doctrine des systèmes qui enseignent la délivrance par les œuvres? Quelle est la doctrine.des systèmes qui en- 7 — , seignent la délivrance par la connaissance on par la gnose? (Cette expression me sem- ble rendre le mieux le mot sanscrit Dja^ nana). Ici nous devons nous rappeler Thypo- tbèsè que je vous ai présentée dans ma lecture précédente, hypothèse dont je vous ai promis d*ap{$orter une vérifica- tion satisfaisante. Je veux parler d'un dogme de la déchéance qui aurait été ac- cepté par les populations hindoustanes, et dont les systèmes philosophiques posté- rieurs auraient conservé sinon la tradi- tion, du moins les inspirations^ et cela d'une manière incontestable. C'est dans le système de la délivrance par les œuvres , qui est le plus conforme à l'or- thodoxie ancienne, que ce dogme a laissé les empreintes les plus profondes. C'est là que nous trouverons les éléments qui nous permettront de reconstruire en quel* que sorte la formule génésiaqne de ce dogme, et, ce qui vous plaira davantage, de reconnaître, entre les genèses conser- vées par la tradition hindoue , celle que nous aurons reconstruite d'après notre hypothèse , et qui s'y trouve tout entière écrite avec grandeur et magnificence. C'est donc au système de la délivrance par les œuvres que nous devons nous arrêter avec plus de complaisance. Le système delà délivrance par la connaissance nous apportera aussi son tribut de lumière; car, par l'ardeur avec laquelle il cherche à renverser la doctrine ancienne des expia- tions ou des œuvres , il se trouve entraîné à lever le voile qui couvre beaucoup de faits propres à cette doctrine et qui nous seraient inconnus sans le zèle de sa rivale. La doctrine de la délivrance par les œuvres émane directement du dogme de la chute; elle en est une conséquence logique; bien plus, elle va nous en être une démonstration. Cette doctrine est parconséquentla plus ancienne, du moins elle est antérieure de plusieurs siècles à la doctrine de la délivrance par la science , puisque cellte-ci nie ce que celle-là af- firme, touchant les œuvres et les devoirs qui ont fondé et qui règlent les rapports sociaux existants. Ce fait seul d'une so- ciété qui existe en vertu d'un système d'obligations doit suffire pour démontrer l'antériorité d'une doctrine qui affirme et > qui commande ces obligations à une science qui vient les nier, soit en accep- tant, soit en repoussant les faits sociaux qui n'existent que par elles. Evidemment le système du salut par la science est une tentative d'émancipation protes- tante, faite par une classe qui trouve trop lourds les devoirs que la loi ancienne d'expiation lui impose, qui veut s'y sous- traire, et qui arrive, après avoir propagé des principes en rapport avec ses intérêts, d'un côté à snbaltemiser ses anciens su- périeurs, ou à les appeler à une transac- tion , de l'auti-e à déchaîner les tem- pêtes de l'insurrection et de l'anarchie , ainsi que l'ont fait les Bouddhistes qui ont été les disciples conséquents de la doc- trine du salut par la science. Il est donc aisé de concevoir, à priori, que la doctrine^ ou, si vous l'aimez mieux , la croyance du salut par les œu- ' vres est antérieure à celle du salut par la connaissance. Il vous sera difficile de ne pas croire à cette antériorité lors- que vous saurez que la langue dans la- quelle ont été exprimées les règles fon- damentales de la pratique des œuvres offre aux indianistes un caractère d'anti- quité incontestable, comparée à celle des livres qui ont fondé le système théo- — 8 . / I logique. Cette démonstration à poste- riori est an -kdessns de tonte atteinte. Si Yons en vonlez une autre preuve his- torique, reconnue et proclamée unani- mement, la voici : Le grand écrivain qui passe pour avoir fondé le système de la délivrance par la seience est aussi re- gardé comme le c^tecteur des livres sa- crés qui enseignaient la pratique des œuvres. Tel fut Féda FycLsa^ qui, selon la tradition , ne se serait pas borné à réunir les anciens védas, mais qui aurait encore écrit lui-même les chapitres supplémen- taires connus sous le nom à*oupanischa- das. Ces chapitres se distinguent autant par le style qui est plus moderne que par les doctrines tout- à -fait contradic- toires à celles auxquelles ils savent de con^mentaires (1). Quels sont maintenapt les points fon- damentaux de la croyance de la déli- vrance par les œuvres?... Nous allons entrer dans le cœur de la question, Fai- sons abstraction pour aujourd'hui de l'é- cole philosophique qui s'est élevée sous le nom de Karma mitnansa y dans les temps postérieurs^ pour l'interprétation et pour la défense de cette doctrine, dont nous devons auparavant exposer les principes généraux. Le premier de ces principes consiste à affirmer que la pratique des œuvres pres- crites à un homme^ en raison de ies actes antérieurs., ne saurait le délivrer des conséquences du péché dont il est né , (i) On appelle la plas ancienne partie des Védas, celle qui se rapporte aux œuvres, AAar- ma Kanda ou division des œuvres; la partie supplémentaire qui se rapporte à la connais- sance s'appelle Brahma Kanda ou Djaira Kanda, division théologîque ou division de la science. d'une manière définitive y au sortir de la vie ^ que cette pratique , au lieu d'ame- ner directement son salut, ne fait que l'élever par des transmigrations toujours nouvelles d'un ou de quelques degrés dans I ordre des réhabilitations ^ que sa déli- vrance finale ne peut s'obtenir que pro- gressivement et successivement dans des existences successives et progressives, dans des mondes toujours plus durables et plus grands , dans des cieux soumis à des dieux toujours plus rapprochés hiérarchi- quement de l'Essence Suprême qui est tou- jours durable, au sein de laquelle l'homme arrive enfin pour n'en jamais sortir. Le fait de successivité progressive dans les réhabilitations de l'âme humaine est un fait dont je voudrais exposer ici toute l'importance philosophique , car il sou- lève un coin du voile qui couvre la théo- rie scientifique de ces époques anciennes où la hiérarchie polythéistique représen- sait la hiérarchie des forces ou des es- sences cosmiques, en même temps qu'elle exprimait la doctrine des devoirs sociaux et les rapports entre les différents êtres de la nature. Mais sur ce point encore je dois glisser sans m'arrêter , car il m'en- traineràit trop au-delà de mon sujet. Ce principe de successivité progressive dans les réhabilitations, qui a donné nais- sance à un